01 Juillet. Un des trucs qui t’insupportent un peu avec le Summer Camp, ce sont les différentes étapes qui ne durent que trois à cinq jours dans une ville avant de reporter dans une autre. En somme tu n’as pas vraiment le temps de profiter, mais comme tu n’es pas dans une équipe, ce n’est pas bien grave. Au pire tu les rejoindrais dans leur nouvelle ville quelques heures plus tard ou même le lendemain. Fin bref, Hurghada est très intéressante. Elle diffère complètement de la capitaine égyptienne et tu dois admettre que tu ne voyais pas la ville de cette manière donc tu es agréablement surpris. Ce soir, tu comptes découvrir l’ambiance festive de la ville. Tu optes pour un bar branché, où ça doit parler un minimum l’anglais. Sur ton chemin, tu te fais accoster par une brune assez quelconque, ressemblant beaucoup à une prostituée. Comme elle ne t’intéresse pas du tout, tu tentes vainement de la repousser gentiment, mais rien à faire, elle revenait inlassablement te coller aux basques. La façon dont elle s’approche de toi à chaque fois que tu t’en éloignes, tu pourrais presque mettre la musique du film Les Dents de la Mer en fond.

OUTFIT — habile des mots, habile des gestes, habile dès qu’il s’agit de tirer quelque chose de celui ou de celle qui se tient en face de toi. les cils qui papillonnent aisément pour te faire offrir des verres, toi qui pourtant pourrais t’en payer si facilement ; le sourire charmeur qui se dessine sur tes lippes dès que tu te sens tentée de croquer dans la pomme empoisonnée… à moins que ce soit toi, cette même pomme ? fort probablement, après tout. la silhouette déambule dans les rues d’hurghada comme si c’était chez toi, les hanches qui se balancent au rythme de tes talons qui claquent sur le sol. les bruits des bars qui se font entendre un peu plus à chacun de tes pas, c’est pourtant en le voyant là, à quelques mètres devant toi, que tu te mets à esquisser un sourire amusé. presque harcelé par une prostituée, tu te dis que ça lui sied terriblement bien. « t’as trouvé ta nouvelle chloé ? c’est mignon. tu sais bien qu’elle est irremplaçable, pourtant. » que tu lances en passant à côté de lui, profitant de l’occasion pour lui offrir un coup d’épaule totalement gratuit dans un rire presque théâtral tandis que tu poursuis ton chemin en lui faisant un signe de la main, de ceux signifiant bonne chance et à jamais.

En entrant dans ce bar branché, tu ne t'attendais tellement pas à subir la furia d'une brunette, qui ne cesse de t'asticoter alors que tu n'es pas du tout intéressé. Bien au contraire, tu préfères encore te soulager avec tes deux mains plutôt que de tremper ta verge en elle. Tu n'as même pas besoin de vérifier le menu, donc tu la repousses machinalement et tu commences sérieusement en avoir marre d'ailleurs. Mais ta soirée empire lorsqu'une voix familière vient te faire une remarque qui te fait rouler des yeux. Tu te tournes vers Louve, cette petite garce qui qui t'a menti de façon éhontée et qui s'est même faite passer pour morte, pour mettre fin à votre relation. Elle est toujours autant détestable, une vraie française quoi ! Tu pouffes de rire en chassant la brune de façon plus méchante cette fois, parce que tu n'as pas envie de jouer. Une fois débarrassée du pot de colle, tu vas voir la chieuse. « Chloé ? Ce n’était qu’un nom de plus dans ma liste déjà bien grande. Il paraît qu’elle est morte, alors je lui souhaite du repos éternel ! » dis-tu avec une moue faussement triste, ton visage à quelques centimètres du sien.

l’air provocateur et hautain à la fois, pourtant si amusée au fond de toi ; tu joues de cette situation d’une main de maître comme à ton habitude, comme les fois passées, comme les prochaines également, t’en es persuadée. pour autant, tu dois bien avouer que ton adversaire est à la hauteur, sans quoi t’aurais déjà abandonné pour éviter de perdre davantage de temps. le sourire qui s’étire sur tes pulpeuses lorsqu’il se rapproche de toi, pas un regard jeté précédemment vers lui pour voir la manière dont il a repoussé sa belle, tu sais déjà que cette soirée est prometteuse. « j’en serais presque désolée… » que tu murmures à deux centimètres tout juste de ses lèvres. « allez, je te laisse à ton deuil, l’alcool m’attend. » ta main droite vient aussitôt se rapprocher de son visage pour claquer à deux reprises sa joue, sans trop de force toutefois, comme si tu cherchais à le rassurer et à le repousser à la fois. sourire désormais hypocrite sur tes lippes, tu fais glisser ta main sur sa barbe avant de l’abandonner pour te rapprocher du bar et trouver celui qui sera suffisamment naïf pour t’offrir quelques verres alcoolisés.

Aucune fille ne t'avait fait chier autant que cette peste et intérieurement, tu te félicites qu'elle ne soit pas dotée d'un organe masculin. Si elle avait été un homme, ce genre de provocation aurait eu une récompense digne de ce nom mais même si elle le mériterait tellement, tu ne comptes pas salir tes mains en la frappant. Quoique tes mains sont déjà sales, tâchées de sang avec des activités illicites mais elle n'était pas un adversaire pour lequel tu devrais en venir à telles extrémités. Elle te fait un truc qui te fait bouillir de rage mais tu inspires longuement pour te modérer, sinon tu allais faire voler en éclats tes belles résolutions « Crois-moi, mon deuil est fait depuis bien longtemps. Elle n'en valait pas la peine au final » lâches-tu avec un sourire sans la quitter des yeux, avant de la laisser s'en aller vers le bar. Tu inspires longuement, puis tu te précipites de nouveau vers elle pour la porter jusqu'à l'extérieur. Tu la plaques contre le mur pour lécher sa nuque et son cou avant de la repousser finalement comme si tu étais dégoûté. « Tu ne mérites même pas que mon corps te touche. J'ai d'autres occupations, à plus »

t’as toujours été comme ça, louve ; provocante à souhait, à tester les limites de chaque personne qui croise ton chemin. peut-être parce que tu te sens vivre, peut-être aussi parce que ces mêmes personnes ne chercheront jamais à savoir ce qui se cache au fond, au moins. presque arrivée au bar, eye contact d’ores et déjà créé avec un bel apollon, tu sens pourtant des bras te soulever – et c’est franchement pas bien compliqué au vu de ta petite taille et de ton poids de mouche – et t’emporter loin d’ici. évidemment, t’as compris. t’as compris qu’il revenait à la charge, encore une fois, comme à votre habitude. vous tourner autour comme un hobby, vous rabaisser comme un besoin. plaquée contre le mur extérieur du bar, son corps trop proche du tien, tu l’observes sans une once de crainte ; jusqu’à cet instant où il laisse sa langue parcourir ta nuque et ton cou. frisson de je-ne-sais-quoi qui parcourt ton épiderme avant de sourire à sa remarque. « je savais pas que t’avais un penchant pour les parfums au point de les lécher. t’es… surprenant. » il fuit, évidemment. il fuit pour que tu le suives, pas vrai ? et c’est exactement ce que tu fais. sur ses pas les tiens se retrouvent jusqu’à pénétrer à nouveau dans l’établissement, attrapant à la hâte le verre de l’un des clients pour le balancer sur dario, mouillant tout son dos par ce geste. « oh, je suis tellement dé… » la main qui vient se poser théâtralement sur ta poitrine, l’air désolé bien trop exagéré. « … déçue de pas avoir mieux fait. » que tu lances en lui offrant ton plus large sourire, une main se posant la seconde d’après sur ton épaule, certainement le type à qui appartenait ce verre. et tu te retrouves à pivoter sur toi-même sans le vouloir, sa force te retournant automatiquement pour être face à lui. oups. il a pas l’air commode, le gaillard. t’aurais certainement dû mieux choisir la personne à qui voler ce verre. l’air angélique qui se glisse sur ton visage pour tenter de paraître désolée, les cils qui clignent à la vitesse de l’éclair pour lui faire les yeux doux.