L’un des championnats les plus importants de ma carrière de patineuse approchait à grands pas et pourtant je n’étais pas au top de ma forme. J’avais perdu du poids, beaucoup de poids. Je ne mangeais presque plus rien, juste assez pour pouvoir vivre. Je n’avais même pas l’envie de m’hydrater, mais là encore je le faisais par nécessité, pour ne pas tomber malade, même si je l’étais déjà psychologiquement. Je m’effondrais en pleur pour un rien. Jamais le regard des autres ne m’avait semblait si pesant qu’aujourd’hui. Depuis quelques temps déjà, je ne cessais de sursauter à chaque fois que quelqu’un passait d’un petit peu trop près à côté de moi, de pousser des cris de panique pour un rien. Je dormais mal, très mal. Je passais quasiment l’intégralité de mes nuits à me réveiller en sursaut à cause d’un horrible cauchemar. Toujours le même. Je tentais de ne plus penser à ma misérable vie lorsque je me trouvais en cours, mais croiser Hendrix, Briony, Konrad ou encore les deux ordures qui avaient essayé de me coincer à la patinoire, pour abuser de moi, me faisait revenir sur terre. J’avais les yeux rouges. Tout le temps. Le professeur nous lâchait enfin. J’allais pouvoir rentrer chez moi. Ce soir, pas de détour par la patinoire, pas d’entrainement. Depuis quelques semaines déjà, je haïssais cet endroit. Pour la première fois de la journée, je me sentais bien. Le fait de me dire que j’allais retrouver mes appartement dans peu de temps venait de réconforter, me rassurer, mais avant toute chose, il me fallait affronter le grand hall. Par chance, il n’y avait pas beaucoup de monde à une heure aussi tardive de la journée. Un couple s’embrassait dans un coin et quelques étudiants, solitaires, traversaient ce long couloir. Je faisais mon petit détour par le secrétariat, déposant un papier, m’efforçant de sourire pour paraître présentable avant de prendre la sortie. Alors que je poussais la lourde porte en bois, l’un des garçons qui m’avait coincé dans la patinoire arrivait en face de moi. Sans hésiter et prise de panique, je faisais demi-tour pour prendre le grand hall en sens inverse. Je tournais à droite, puis à gauche sans même savoir où j’allais réellement. Je ne cessais de tourner la tête pour voir s’il me suivait. Au détour d’un couloir, je pouvais l’apercevoir. Il m’observait, me souriait. J’ouvrais la première porte que je voyais. Par chance, il s’agissait des toilettes pour filles. Là, sans savoir pourquoi, j’explosais en pleur, appuyant mon dos contre le mur, juste à côté de la porte et me laissant glisser jusqu’à poser mes fesses sur le carrelage. J’avais l’air d’une folle, d’une nana psychologiquement instable. Il ne fallait pas s’étonner si tout le monde s’amusait à me fuir.

Robbin & Briony

J'étais virée certes d'Harvard mais il n'empêche que j'devais quand même régler certaines choses avant la fin de l'année. Tout d'abord mes examens, puis j'devais récupérer certains dossiers comme le scolaire. Même si ces enfoirés avaient décidé de me couper les vivres, en me privant de ma bourse d'études, ils avaient décidément pas choisi de me laisser partir facilement. Fallait que j'revienne tous les jours pour chercher de nouveaux papiers, comme si j'avais que ça à faire. Bah oui bien sûr. J'ai absolument pas envie de profiter des derniers instants avec mon copain et encore moins avec mes meilleurs amis, c'pas mon style. Naturellement. Bref, j'préfère pas faire de scandales, ça servirait à rien premièrement. Puis, si j'dois vraiment en faire un, j'ramènerai Jordan avec moi. Avec lui, j'étais sûre de me faire remarquer m'voyez ? Héhé, faut savoir être stratégique de nos jours. Surtout à Harvard. Est-ce que vous pouvez signer ici s'il vous plaît ? Je releva mon regard vers celui de la secrétaire avant de le baisser jusqu'à l'endroit qu'elle indiquait avec son index bien manucurée. Mais qu'elle ravale son sourire putain. Ca s'voyait comme un nez au milieu du visage qu'elle était ravie que la présidente des mathers s'barre d'ici. Ouai bah cocotte t'as Jeno qui prendra la relève l'année prochaine, les mathers sont pas prêts de partir d'ici. Vouala, vouala. Et ensuite ? lui dis-je juste après avoir laissé ma griffe sur le bas du papier. C'est bon, vous pouvez partir. Restez à notre disposition. Je fis une petite moue ironique. On dirait vraiment que j'étais une suspecte avec la police en face. Comme si j'allais partir maintenant. Huhu. Avec le bal qui arrive hors de question. Je poussa la porte en bois et allait m'installer sur une des chaises. Normalement, j'devais rejoindre Hendrix et j'préférais attendre ici. Il pouvait m'envoyer un sms me disant de le rejoindre à n'importe quel endroit du campus le connaissant, alors autant attendre au centre d'Harvard, j'marcherais moins. Quelques minutes plus tard, la porte du secrétariat s'ouvrit à nouveau et j'reconnus Robbin. Arg. Je commença à me lever pour la rejoindre. Fallait que je m'excuse pour ma réaction disproportionnée de la dernière fois.. Mais alors que j'commençais à avancer,la frêle Quincy croisa le regard d'un homme qui arrivait vers elle et prit peur, changeant carrément de direction. Je fronça des sourcils et mon regard fit des allers-retours entre les deux. J'le sentais pas c'coup là. Mais alors pas du tout, m'voyez ? Ca m'rappelait des trucs et j'espérais vraiment que ce n'était pas ça. Je suivis Robbin jusqu'aux WCs et la trouva en train de pleurer. Je lança un regard noir aux filles qui l'observaient au lieu de l'aider puis j'entoura la jeune femme de mes bras, pour la réconforter. Oui, moi Briony, j'consolais Robbin. So what ? Qu'est-ce qui s'passe Robbin.. ? Je me mordais la lèvre. J'voulais vraiment qu'elle ait vécu la même chose que moi.. je ne le souhaitais à personne. Mais au vu de sa réaction avec ce mec, c'était la seule solution qui m'venait à l'esprit.. J't'ai vu, en train de fuir ce mec..

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Les gens que je croisais dans le grand hall de l’université devaient me prendre pour une folle, mais je ne voulais pas me retrouver en face de l’un de mes agresseurs. J’avais bien trop peur qu’il recommence et Elios ne serait pas tout le temps dans les parages pour me sauver du pire. Je courais presque, cherchant à l’éviter. Je ne faisais même pas attention aux gens que je pouvais bousculer. Je ne prenais même pas le temps de m’excuser. Mon seul but était de le fuir. Lorsqu’au détour d’un couloir, je l’apercevais en train de m’observer et de me sourire, je pénétrais dans la première pièce qui se trouvait à ma disposition, en espérant y être en sécurité. Je ne cherchais pas à ce que l’on parle de moi, il y avait déjà bien assez de moqueries qui tournaient sur mon compte en raison de ma timidité, de ma virginité ou encore plus récemment, du fait que je pensais pouvoir écarter Briony de Hendrix uniquement avec mon jolie sourire et ma maladresse habituelle. D’ailleurs, en parlant de la présidente des verts, voilà qu’elle pénétrait dans les toilettes. Contre toute attente, elle venait s’accroupir à mes côtés, m’entourait de ses bras. Qu'est-ce qui s'passe Robbin.. ? Que me voulait-elle ? Je n’osais même pas lever la tête vers elle, poser mes yeux sur elle. J’avais bien trop peur qu’elle n’attende que je baisse ma garde pour me rabaisser, encore une fois, et là elle avait toutes les cartes en main pour pouvoir me descendre en flèche. Au final, elle avait eu raison, Hendrix n’avait rien à faire de moi et elle l’avait récupéré en un rien de temps. J’ouvrais la bouche, mais étais incapable d’articuler le moindre mot. J't'ai vu, en train de fuir ce mec.. Elle venait de me faire réagir, certainement sans le vouloir. Je levais la tête, posant sur elle un regard plein de panique. Le peu de maquillage que je portais avait coulé sur mes joues, me rendant encore plus hideuse que d’ordinaire. Je ne pouvais cesser de trembler comme une feuille. « Je … Je ne fuyais personne. » Je n’étais pas une très bonne menteuse, mais que voulez-vous je ne pouvais pas me confier à elle, c’était juste surréaliste. D’ailleurs, je me demandais comment aurait réagi une jeune femme bien plus piquante que moi. Elle se serait très certainement déjà jetée sur elle pour lui arracher les extensions. Seulement, moi je n’étais pas comme ça. Sans un mot, j’attrapais mon sac qui trainait sur le sac pour le serrer tout contre moi. « Tu … peux t’en aller, s’il te plait. » Ma voix était toujours hésitante et j’avais du mal à parler en raison des larmes que j’étais en train de verser.

Robbin & Briony

J'pourrais très bien ignorer la jeune femme et continuer à faire ce que j'avais prévu m'voyez ? Sauf que pour plusieurs raisons, j'pouvais pas. Premièrement, j'suis jalouse. Je le sais et je l'assume. Mais je déteste ce défaut chez moi, j'aime pas être aussi possessive mais c'est plus fort que moi. C'est pour ça que j'étais allée agresser Robbin. J'avais pas supporté l'idée qu'Hendrix puisse déjà me remplacer avec une fille comme ça, mon radical opposé. La pauvre, elle en avait bavé.. En y repensant, jamais j'aurai dû faire ça et j'comprenais bien mieux la réaction de l'homme qu'on avait en commun toutes les deux au téléphone. J'étais vraiment de mauvaise foi par moment, c'est incroyable. La deuxième raison pour laquelle j'pouvais pas laisser partir Robbin comme ça c'était à cause de sa fuite. Elle avait eu peur de ce mec que j'connaissais ni d'Adam, ni d'Eve. Et le regard qu'elle lui avait lancé me rappelait tellement de mauvais souvenirs que j'voulais être sûre de chez sûre avant de la laisser tranquille que j'me trompais.. « Je … Je ne fuyais personne. » J'arqua un sourcil, ne la croyant mais alors absolument pas. C'était clair et net qu'elle voulait pas le voir. Et j'me doutais bien que c'était pas parce qu'elle avait été sa copine ou un truc comme ça donc bon.. « Tu … peux t’en aller, s’il te plait. » Je me mordis la lèvre, la regardant un instant. Ecoutes, j'dois déjà te dire quelques petits trucs okay ? J'tiens à m'excuser pour tout ce que j'ai dit la dernière fois. C'était vraiment sous le coup de la colère.. Oh oui, carrément. J'sais bien que ça t'a fait du mal et j'suis désolée.. C'est toi qui verras si tu accepteras mes excuses mais j'tenais vraiment à te les faire car.. ma réaction était disproportionnée et tu étais libre de faire ce que tu voulais avec Hendrix, j'avais pas mon mot à dire. On amadoue la personne et après on lui tire les vers du nez.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Je n’avais pas spécialement envie de parler avec elle. Briony était le genre de nana à avoir bien plus d’assurance que moi et je ne pouvais pas nier le fait que j’étais terrifiée à l’idée qu’elle puisse une toute nouvelle me rabaisser, me hurler dessus comme elle l’avait déjà fait quelques semaines auparavant à cause de mon flirt avec Hendrix. En plus, à présent, elle avait toutes les cartes en main pour pouvoir me narguer et me mettre six pieds sous terre étant donné que le jeune homme avait clairement mit un terme à notre relation, en fin si nous pouvions appeler cela une relation, pour retourner dans les bras de Briony. C’était, en partie, l’une des choses qui me rendait dans cet état-là. Malgré les moqueries de certaines personnes, j’étais bel et bien attachée au garçon. Alors que je lui demandais de quitter la pièce, dans l’espoir qu’elle me laisse tranquille, elle se mettait à parler, m’indiquant ainsi qu’elle ne comptait pas partir sans que nous allons eu l’occasion de discuter. Ecoutes, j'dois déjà te dire quelques petits trucs okay ? J'tiens à m'excuser pour tout ce que j'ai dit la dernière fois. C'était vraiment sous le coup de la colère.. Je me contentais, comme toujours, de regarder le sol et mes pieds. Si je n’étais pas si timide, croyez-moi que là je lui aurais bien mis une gifle monumentale, mais je n’en avais pas la force. J’aurais bien voulu répliquer, mais elle ne m’en laissait pas le temps. J'sais bien que ça t'a fait du mal et j'suis désolée.. C'est toi qui verras si tu accepteras mes excuses mais j'tenais vraiment à te les faire car.. ma réaction était disproportionnée et tu étais libre de faire ce que tu voulais avec Hendrix, j'avais pas mon mot à dire. Parce qu’en plus elle continuait d’enfoncer le clou là où ça faisait mal cet idiote. Bizarrement, je ne laissais pas le silence s’installer trop longtemps avant de rétorquer : « C’est bien trop simple de venir s’excuser maintenant alors que tu sais très bien que s’il n’était pas revenu avec toi tu serais encore en train de me jeter des regards noirs dans les couloirs. » Malgré mes mots ma voix était toujours aussi douce et timide, bien que légèrement entrecoupé par mes pleurs. La porte s’ouvrait à la volée, me faisant sursauter et, prise de panique, pleurer encore plus. Il fallait vraiment que je me fasse soigner là.

J'essayais d'être sympa. J'essayais, je jure. C'est mon côté Quincy. Au final, il s'était jamais effacé lui, toujours présent en moi, c'est évident. J'aurai très bien pu rien dire à Robbin. C'est vrai quoi, j'en avais strictement rien à foutre d'elle quand on y pense. C'est qu'une fille comme les autres, qui s'était fait des idées avec mon petit-ami, contre qui je m'étais énervée. Fin de l'histoire. J'pourrais très bien encore la rabaisser, lui rappelant que c'était moi qui était avec Hendrix désormais ect, mais j'avais pas la foi. J'voulais faire une bonne action pour une fois. « C’est bien trop simple de venir s’excuser maintenant alors que tu sais très bien que s’il n’était pas revenu avec toi tu serais encore en train de me jeter des regards noirs dans les couloirs. » La porte des toilettes s'ouvrit et Robbin, après s'être effrayée, se remit à pleurer. Mais j'dis rien tout de suite. J'étais soufflée parce qu'elle venait de me dire. C'est qu'elle savait manier les mots la Quincy, faut pas croire. C'clair que j'serai en train de la tuer par la pensée, que je songerai à divers moyens de rompre leur pseudo couple, j'vais pas me cacher, parce que c'est évident que c'était vrai. Mais osef. En fait, j'avais fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie. Great. Good Job Briony encore et toujours. Toi et le tact, ça fera toujours quatre ou cinq erm. Je passa ma langue sur ma lèvre inférieure, me relevant quelques instants. Bon, faut croire que la manière "j'te fais mes excuses pour qu'on soit potes après" ne marchait pas vraiment. Autant aller à la méthode plus violente. Bon sang, pourquoi y avait pas un moyen d'éviter ça ? J'attendis que les dernières personnes sortent de la petite pièce. J'pris du papier pour les mains pour ensuite les tendre à Robbin, pour qu'elle puisse se moucher ou même juste essayer de sauver le peu de maquillage qui lui restait. Bon, non, ça s'était foutu, mais qu'elle essuie ses larmes. Je me mise à nouveau accroupie. Est-ce qu'un garçon t'a fait du mal ? Est-ce qu'il a essayé de.. Comment j'sors ça exactement ? Est-ce qu'il a essayé de te faire faire des choses que tu voulais pas ? Nan Briony, penses pas à ce qui s'est passé y a cinq ans, arrêtes.

Je suis peut-être timide, mais je n’ai pas forcément ma langue dans ma poche. Je suis plutôt du genre bavarde même, enfin uniquement lorsque je connais bien les personnes qui se trouvent en ma compagnie, sinon je préfère rester dans mon coin et tenter de me faire oublier. En fait, je n’aime pas vraiment parler de moi. J’ai horreur que l’on me pose des questions sur mon activité sportive, le patinage, sur ma vie amoureuse, inexistante, ainsi que sur toutes les choses qui peuvent composer une personne. Par exemple, si quelqu’un ose me demander quel est mon film favori, je suis capable de piquer une crise, de finir rouge comme une tomate cerise. Je ne me laisse pas non plus marcher sur les pieds. Enfin, là aussi, tout dépends de mon degrés de nervosité. En ce moment je suis tellement désespéré que je peux devenir agressive, en parole bien entendu, en un rien de temps. Je suis plutôt du genre lunatique. D’ailleurs, je crois que je viens de clouer le bec à Briony et puis de toute façon, elle ne peut pas dire le contraire, si j’étais encore en train de batifoler avec Hendrix, elle ne penserait qu’à une seule et unique chose, m’arrachait les yeux et non faire du copinage avec moi. Elle se relevait, attendait que tout le monde sorte avant de reprendre la parole. Je sens que ça va être ma fête et cette fois je n’ai plus Hendrix pour l’appeler et prendre ma défense. Cette fois, je suis vraiment toute seule. Est-ce qu'un garçon t'a fait du mal ? Est-ce qu'il a essayé de. Je levais la tête vers elle, soudainement, tout d’un coup. Mes yeux étaient encore pleins de larmes. Je m’attendais à tout avec elle sauf à ce qu’elle me pose ce genre de question. Est-ce qu'il a essayé de te faire faire des choses que tu voulais pas ? J’avais du mal à avaler ma salive bizarrement. Hâtivement, je hochais négativement la tête avant de m’appuyer, d’une main, sur le sol pour me lever. Sans un mot, sans un regard, mais les yeux toujours au bord des larmes, j'entrais dans une cabine pour m’y enfermer. « Laisse-moi tranquille, je n’ai pas envie d’en parler. » Sans le vouloir, je venais de faire une gaffe monumentale, lui laissant penser qu’elle avait raison.

Ca servait à rien que j'continue à lui demander si elle acceptait de me pardonner car c'était peine perdue. Ca m'apprendra à vouloir être sympathique et essayer de réparer mes erreurs. Robbin m'en voudrait pour toujours de l'avoir rabaisser et en fait, j'en aurais été limite vraiment déçue qu'elle accepte mes excuses comme ça, juste pour m'faire plaisir. Finalement, peut-être qu'elle avait un peu de caractère la ptite Quincy, elle cacherait bien son jeu dans ce cas. J'allais la laisser tranquille quand j'me rendis compte qu'il y avait encore cette histoire avec ce mec qui restait pour moi encore pas résolu. J'voulais savoir ce qui s'était passé. Elle était pas ma meilleure amie Robbin, loin de là même mais j'pouvais décemment pas laisser passer mes doutes et faire comme si j'en avais pas. J'avais donc attendu qu'on ait toutes les deux un minimum d'intimité pour lui poser enfin mes questions, si elle avait été obligée de faire des trucs sans être consentante. Robbin eut une réaction immédiate et secoua de gauche à droite sa tête. Beaucoup trop rapidement pour pas que j'ai de doutes, désolée. La jeune et belle quincy se leva alors et rejoignit une des cabines, pour avoir un peu plus d'intimité j'suppose pour pleurer.. « Laisse-moi tranquille, je n’ai pas envie d’en parler. » J'arqua un soucil et soupira vraiment. Elle avait été violée, c'est bon. Elle venait tout juste de me l'avouer avec ces quelques mots. Putain, y a toujours des connards aujourd'hui quoi. Pourquoi est-ce qu'ils n'arrêtent pas, pourquoi ils peuvent pas essayer de draguer les jeunes femmes et de les avoir dans leurs lits de la manière douce, au lieu de les forcer. Cinq ans s'étaient écoulées depuis mon viol et j'en avais toujours les séquelles. Celui de Robbin semblait vraiment plus proche, ce qui le rendait encore plus terrible. Je m'approcha après quelques secondes de la porte de la cabine. Robbin, t'as besoin d'en parler, tu peux pas garder ça pour toi. Il faut aller voir la police aussi, pour pas que ces enfoirés recommencent. Je me tus un instant. On est pas potes toutes les deux et ça m'étonnerait très fortement qu'on le soit un jour t'vois ? Mais faut que tu saches que tu trouveras pas de meilleure personne avec qui tu puisses parler de ça sans être jugée, ni rien. C'était vraiment pas facile de parler de ça mais j'devais tout lui dire sinon j'étais certaine que Robbin refuserait de me parler. Y a cinq ans, y a un mec qui a abusé de moi dans les vestiaires d'un court de tennis Robbin. J'sais exactement ce que tu ressens à l'heure actuelle.. Ne laisses SURTOUT pas ces émotions remonter Briony.

Je ne savais pas pourquoi elle s’acharnait de la sorte à vouloir savoir ce qui avait bien pu m’arriver en compagnie d’un jeune homme et encore moins pour vouloir se faire pardonner de la façon dont elle n’avait pas hésité une seule seconde à me rabaisser il y a quelques semaines. Je ne voulais répondre à aucune de ses questions et pour qu’elle me laisse tranquille, je ne trouvais rien de mieux que de m’enfermer dans une cabine des toilettes, tout en priant pour qu’elle s’en aille et qu’elle me laisse seule avec ma détresse et mon désespoir. Seulement, elle n’avait pas l’air de vouloir lâcher le morceau cette garce. Elle ne parlait pas, mais je savais très bien qu’elle était encore là, très certainement à observer la porte de la cabine dans laquelle je me trouvais. Il n’y avait que le bruit de mes pleurs, que je tentais d’étouffer, qui se faisait entendre. Robbin, t'as besoin d'en parler, tu peux pas garder ça pour toi. Il faut aller voir la police aussi, pour pas que ces enfoirés recommencent. Je levais la tête vers la poignée, tout en me demandant comme elle pouvait être aussi sûre que quelqu’un m’avait fait quelque chose. On est pas potes toutes les deux et ça m'étonnerait très fortement qu'on le soit un jour t'vois ? Mais faut que tu saches que tu trouveras pas de meilleure personne avec qui tu puisses parler de ça sans être jugée, ni rien. C’était certain, nous ne serions très certainement jamais amies, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle voulait que je lui parle de cela à elle. Déjà que j’avais du mal à en parler à Elios, qui m’avait sauvé de ce calvaire, je n’allais pas pouvoir en parler avec elle. J’ouvrais la bouche, incapable de parler. Y a cinq ans, y a un mec qui a abusé de moi dans les vestiaires d'un court de tennis Robbin. J'sais exactement ce que tu ressens à l'heure actuelle.. J’avais bien du mal à réaliser ce que je venais d’entendre. Soudainement, je me sentais bien plus proche d’elle. Ma main venait toucher la serrure pour laisser la porte s’ouvrir. Je ne bougeais pas pour autant continuant d’essayer de dissimuler mes pleurs. Je restais silencieuse un bon moment avant de réussir à articuler : « Ils étaient … deux. » Rien qu’en y repensant, j’avais envie de me laisser mourir tellement je me sentais mal.

Peu de personnes étaient au courant de ce qui s'était passé quand j'étais encore au lycée. Mes meilleurs amis quoi. Dont Hendrix évidemment. Après tout, ça avait eu des conséquences sur notre couple, au point que j'pouvais pas coucher avec lui, ni même être en dessous de lui, tellement les souvenirs me revenaient rapidement en tête. C'est pour ça que mon infidélité lors du Spring Break était mais alors vraiiiiment pas passée, m'voyez ? J'savais pas si Robbin, depuis ses toilettes, allait croire mon histoire. En même temps, quelle personne pourrait inventer quelque chose, un récit, sur ce thème sérieusement ? C'est inhumain un viol, c'est l'une des pires horreurs qu'un homme peut commettre. L'état le plus barbare qu'il puisse connaître. Soumettre une femme à sa domination. En évoquant à nouveau ce passé que j'essayais d'oublier chaque jour un peu plus, j'tentais tant bien que mal de m'empêcher de pleurer car c'est la dernière chose que je souhaitais. J'avais encore mal. Cinq après. Ca vous suit ce genre de jour, à vie. Finalement quelques secondes après que je me sois tue, Robbin laissa la porte de son cabinet s'entrouvrir. Je la voyais, recroquevillée sur elle même et ça m'faisait du mal de voir ainsi, parce que j'connaissais chacune des putains d'émotions qu'elle ressentais. La honte, la peur, l'angoisse que ça recommence, le sentiment d'être faible, la tristesse, la vide. « Ils étaient … deux. » Omfg. Deux.. Comment.. comment est-ce qu'ils avaient pu oser faire ca ?! Comment ? Sérieusement là.. Mes yeux s'étaient écarquillés un instant avant que je me reprenne et que je m'approche de la jeune Quincy. J'avais rien à dire. J'avais pas à lui poser de questions. C'était à elle de me parler si elle le souhaitait mais je devais me montrer présente. C'est l'essentiel. Et même si entre nous, c'est la joie, j'me sentais proche d'elle à cause de ça malgré tout..