La folie commence à te prendre petit à petit, les mensonges n’arrivent plus à couvrir ton mal être. Malgré l’aide précieuse de Lucas, la présence de Marin, rien n’y faisait. Le sport ne faisait que de reculer petit à petit, la déchéance, la chute dans les abysses. Après un petit road trop à Montréal et ses environs, un retour difficile dans cette ville. Absolument tout te faisait penser à ton frère, un deuil qui n’était toujours pas fait et qui ne risquait pas de l’être aussitôt. Tu avais fait ton ménage, tes lessives, ton sport, pour faire simple, tu avais absolument tout fait. La journée risquait d’être encore bien longue, aucun de tes amis n’étaient disponible ou sur le secteur. Pour faire simple, tu n’avais plus qu’à prendre ton mal en patience et finir cette soirée devant un film, enroulé dans un plaid. Un léger soupire s’échappa de ta bouche, laissant ton téléphoner tomber sur ton canapé, aucune réponse venant de Marin, certainement sur un dossier où occupé par autre chose. Ton regard se posa sur ce film, il t’occupa l’instant de quelques heures. Finalement dans un élan de motivation, tu décidas de te changer et te maquiller. Aller boire un verre dans le bar du coin, ainsi tu pouvais rentrer à pieds, ce n’était pas bien loin. Une simple combinaison noire et des talons, les cheveux redressés un gros chignon, un petit sac à main pour y glisser tes affaires et tu pris le chemin du bar. Il faisait déjà nuit noire, déjà des personnes alcoolisées, ayant commencé leur soirée bien plutôt que toi. Une fois au bar, tu écrasas ta cigarette dans le cendrier, direction le bar pour y commander un mojito. Simple et efficace, une boisson que tu adorais, tu ne buvais pratiquement que ça. Ton verre arriva rapidement, sirotant quelques gorgées, ton regard balaya l’ensemble de la pièce. Aucune tête que tu connaissais, simplement des étudiants et des vacanciers, où des personnes comme toi, dans le besoin de s’occuper l’esprit.

Un besoin de se changer les idées, de passer un peu de temps en-dehors des études, du stage et des problèmes familiaux. Alors, la seule solution qui s’était offert à toi, c’était de se rendre dans ce bar, que tu connaissais plutôt bien. Tu t’y rendais régulièrement, appréciant cet endroit, cette ambiance et les personnes qui pouvaient s’y trouver. C’était un peu comme ta deuxième maison, tu venais ici avec tes amis, avec Marin, bref avec toutes les personnes que tu appréciais. Alors que ton regard se promenait un peu partout dans cet endroit, tu regardais les personnes qui entraient et qui sortaient. Pour finalement, te décider à boire un verre ou deux, pas plus. C’était ce que tu t’étais dit, mais finalement, avec l’euphorie du moment et l’envie de te changer les esprits. Tu avais commandé un verre de plus, et certainement le verre de trop. Tu tenais bien l’alcool, tu n’avais jamais eu de problème du moins pas à en finir dans cet état. Tu étais assise sur cette chaise haute, la tête qui commençait sérieusement à te faire mal, un mal de crâne bien différent de ceux que tu pouvais avoir en rentrant du travail. Des violents vertiges, peut-être que tu devais prendre du temps pour toi, souffler un peu dehors. Prendre de l’air frais, s’éloigner du bruit et rentrer chez toi, pourtant en descendant de cette chaise, tu te sentais totalement hors de contrôle. Tu ne te sentais vraiment pas bien et la seule solution que tu trouvais, c’était d’interpeller quelqu’un. Tu attrapas le bras d’une inconnue, elle remarqua bien que quelque chose n’allait pas. « Oui, enfin, je sais pas. Je me sens mal. » finissais-tu par lâcher. Ta vision commençait à se brouiller, tout comme ton cerveau.

Qui aurait cru qu’un jour ce genre de chose allait t’arriver ? Toi qui a toujours fait absolument attention à tout, et te voilà dans une spirale que tu ne pouvais contrôler. Tu n’étais plus maitre de tes mouvements, ton esprit s’embrouillait. C'était totalement bizarre, une sensation très étrange, même en ayant consommé de la drogue, ça n’avait jamais été pareil. Tu aurais pu envoyer un message rapidement à Marin pour qu’il vienne te chercher, mais tu ne voulais en aucun cas l’inquiéter. Tu allais pouvoir te débrouiller seule, prendre un verre d’eau, rentrer chez toi et te reposer dans ton lit. C’était ça le but, jusqu’à ce que tu décides de te lever de ta chaise pour partir. Ce fut le moment le plus délicat, la tête qui tournait, une migraine qui commençait à prendre place au sein de ta tête. Des vertiges, impossible de marcher sans devoir te tenir. La situation se faisait bien plus corsée que tu ne l’avais imaginé, attrapant finalement le bras d’une personne à ton passage. Clairement, il te fallait de l’aide, tu n’allais pas pouvoir t’en sortir toute seule. Cette jeune femme te posa une question, tu ne savais pas vraiment y répondre, où du moins à moitié. Tu ne voulais pas lui lâcher le bras, tu avais besoin d’aide. « Un cocktail, il est sur la table » tu essayais de montrer de ton doigt, la table que tu avais occupé pendant quelques instants. Finalement, tu te retrouvais avec un homme à tes côtés qui t’accompagnais jusqu’à un grand bras. Tu regardais le plafond, il bougeait dans tous les sens, c’était une horreur. Fermant les yeux un instant, essayant de travailler sur ta respiration. Elle te tenait la main, elle était prêt de toi, elle était gentille et agréable avec toi. « Merci beaucoup Flora » soufflais-tu doucement. Tu essayais tant bien que mal de lui sourire « Moi c’est Amaya. » c’était avec difficulté que tu prononçais ton nom.