BLANCA FEATHERINGTON ► Emma Roberts

10 février 1995

C'est dans une chambre d'un hôpital de l'Upper East Side à New York que je vois le jour. Mon père, Andrew Featherington, se tient au côté de ma mère, Maria Prada Freatherington. La fatigue se lit sur le visage de cette dernière et moi, je pousse mon premier cri tandis que la sage femme me dépose dans les bras de ma mère. Les deux jeunes parents sont radieux et tandis qu'ils s'échangent un baiser, me voilà partie dans les bras de Morphée pour la toute première fois. « Bonjour, Blanca. » Petit moment de tranquillité partagé entre nous trois avant de voir défiler mes grands-parents, mon grand frère, mes oncles et tantes. Tout un tas de gens qui bientôt m'accompagnerait dans la vie.

7 septembre 2000

Alors que la plupart des enfants de mon âge font leur rentrée des classes, je suis sur le plateau d'une émission de télé italienne. Il est tard et je suis fatiguée mais tout le monde s'est bien occupé de moi aujourd'hui. J'ai une très jolie robe et on m'a même maquillée. Ricky, le monsieur qui me dit quoi faire depuis que j'ai joué dans une série télé m'a même grondée parce que je mangeais mon rouge à lèvres. Il y a beaucoup de lumières sur le plateau et il y a même un public. C'est la toute première fois que je me retrouve dans une émission avec du monde et je me sens toute timide. La musique est forte et alors que l'émission commence, tout le monde se met à applaudir. Je suis toujours en coulisse avec Ricky et alors que l'émission commence, il me donne les dernières consignes que j'écoute d'une oreille distraite, bien trop accaparée par tout ce qui se trouve autour de moi. « ... Vous connaissez tous sa mignonne petite frimousse, bienvenue Blanca ! » Ricky me pousse doucement pour que j'y aille et timidement je m'avance sur le plateau. Papa et Maman sont là et je leur fais timidement signe avant de m'asseoir dans le fauteuil à côté du présentateur. Le public applaudit encore et voilà que toute l'attention se tourne vers moi. Je suis anxieuse et j'ai le cœur qui bat très vite. « Tu es très jolie ce soir ! » « Merci... » Je lui répond timidement. « Dis moi, quel âge as-tu ? » Je regarde un peu mes mains et après un instant d'hésitation je lui montre cinq avec la main. « Cinq ans ? Mais tu es une grand fille dis moi. » Je fais oui de la tête. « Alors, qu'est-ce que ça t'a fais de jouer le rôle de Nora ? » « Euh.... C'était rigolo ! » « Ah oui ? C'était quoi le plus rigolo ? » « Et ben... Nora elle dit plein de gros mots et maman m'interdit de dire des gros mots. » Le public rit face à cette déclaration et je me ratatine sur mon fauteuil un peu gênée mais le sourire aux lèvres. « Ah oui... Mais elle a raison ta maman c'est pas beau de dire des gros mots. » « Oui... » « Alors nous on voudrait connaître un peu tes secrets Blanca. Est-ce que tu as un amoureux ? » « AH BAH NON ! BEURK ! » Nouvelle salve de rires. « Et pourquoi "Beurk" ? » « Ben les amoureux ils se font des bisous sur la bouche... » Je lui adresse une petite mimique lui signifiant que je le trouvait un peu bête et que c'était évident. « Ah bah oui c'est sûr. Et est-ce que tu voudrais continuer à faire de la télé ? » Je vois Ricky caché dans les coulisses me faire oui de la tête. « Euh... Oui je voudrais bien. » « Ah mais c'est super ça. Est-ce que tu voudrais faire un jeu ? » « Ouiiiii !!! » « Super ! Alors viens avec moi ! » L'émission a suivi son cours et au fil de la soirée je me sentais plus à l'aise. J'ai finis par quitter le plateau car étant une enfant, les lois règlementaient de façon assez stricte la durée des apparitions, mais ce fut la première d'une longue série de jeux télé et d'interviews qui n'ont pas toutes été aussi agréables.

1er Août 2016

Me voilà arrivée sur le campus de Harvard. Je fais mon arrivée à l'université avec trois ans de retard et en réalité je ne suis pas certaine que ce soit vraiment ce que je veux. Je suis complètement vide au fond de moi. Mon nouvel agent qui me suis depuis l'année dernière a tout planifié à ma place. Je porte une énorme paire de lunettes de soleil pour qu'on ne me reconnaisse pas et il m'accompagne jusqu'à mon guide qui me fait visiter le campus. Je n'écoute rien. Je suis littéralement un zombie qui n'arrive pas à se sortir de la tête l'accident survenu il y a deux semaines. J'entends encore la voix de Frankie m'appeler en panique et Frances dans l'eau, la tête pleine de sang. Je ne pourrais jamais oublier cette image. Pourquoi n'ai-je pas été plus attentive ? Pourquoi ? Pour un mec sans aucune importance... Et j'y ai sacrifié ma sœur. Tout est de ma faute. L'enterrement était horrible. Je n'arrive même plus à regarder Frankie. Et ce n'est même pas à cause des reproches qu'elle m'a balancé puisque je me les fais moi-même ces reproches. Mais voir son visage... Ce visage qu'elle partageait avec Frances... C'est trop dur. Quand est-ce que cette visite va se terminer ? Je n'ai rien écouté de toute façon et je sais d'avance que je serais paumée à la rentrée. Et je m'en fiche complètement. Rien n'a d'importance. Tout ce que je veux c'est rentrer, m'enfermer dans ma chambre et ne plus voir personne.

27 janvier 2017

Vendredi soir, soirée étudiante. Qu'est-ce que je fais ? Je n'arrive toujours pas à faire mon deuil. Je titube comme je peux jusqu'aux toilettes, un verre de je ne sais même pas quoi à la main. Je ne me sens vraiment pas bien. J'ai fais tellement de mélanges et je n'aurais pas dû toucher à ce joint. C'était ma toute première fois. Je n'arrive plus à réfléchir. Au fait, où sont les toilettes ? Je tourne sur moi-même pour regarder autour de moi et je perds l'équilibre, m'affalant sur un étudiant complètement inconnu et déversant sur lui le contenu de mon gobelet que je laisse tomber par terre. Lui-même ne semble pas en meilleur état que moi et n'ayant pas réussi à trouver les toilettes, voilà que je lui dégobille dessus. « Oups... Dé... Désolée. » Il ne semble même pas s'en rendre compte et à partir de là c'est le trou noir. Je me suis réveillée le lendemain matin dans le lit d'un parfait inconnu avec une merveilleuse gueule de bois. Et je n'en avais toujours rien à faire.

4 septembre 2017

Ça va me faire du bien, il faut que je tourne la page. Mon agent m'a dégoté ce superbe loft très élégamment décoré. Je vais pouvoir me retrouver, construire ma petite bulle et essayer d'avancer. Je ne peux pas continuer comme je l'ai fais l'année dernière. Quel exemple vais-je donner à mes frères et sœurs ? C'est moi la responsable de la famille normalement. Il faut que je me reprenne, pour eux !

11 octobre 2020

J'ai une drôlé d'impression en ce moment, je me sens épiée. J'en ai parlé à mon agent mais ça fait quelques temps déjà que la folie médiatique autour de moi s'est calmée. Je dois me faire des illusions. Je commence à retrouver une vie plus ou moins équilibrée même si la plaie "Frances" est toujours bien présente. C'est dans ma tête c'est sûr. J'ai passé trop de temps dans l'avion aujourd'hui. Je reviens d'un weekend à Rome et je suis fatiguée. Je ne devrais pas m'inquiéter pour rien. J'arrive dans le hall de mon immeuble et machinalement j'ouvre la boîte aux lettres pour y prendre le courrier sur lequel je ne m'attarde pas. Peut-être aurais-je dû car j'aurais remarqué ce courrier étrange qui aurait peut-être pu me permettre de prendre plus de précautions.

26 décembre 2021

Ça m'a fait tellement de bien d'avoir passé les fêtes en famille. Même si Frankie ne me parle toujours pas, j'ai pu retrouver tout le monde et surtout m'éloigner de ce type qui se fait appeler "T." Ça fait plus d'un an que ce mec me harcèle sur les réseaux sociaux, qu'il parvient à trouver mon numéro de téléphone pour me laisser des messages plus que flippants. Il arrive parfois à passer à travers les moyens de sécurité mis en place par mon agent et s'est même introduit chez moi une nuit. J'ai hurlé à la mort quand sa présence dans ma chambre m'a réveillée et j'ai même pris mes vacances de Noël plus tôt que prévu pour m'éloigner de Boston. Je n'ai pas voulu inquiéter toute la famille mais j'en ai parlé à mon père. J'ai peur de retourner à Harvard mais il a su étouffer mes doutes pour le moment. « Ne te fais pas trop de soucis, on va t'assigner des gardes du corps si il faut mais cet illuminé ne viendra pas gâcher les efforts que tu as fais ces dernières années. Tu finiras par avoir ton diplôme. Accroche-toi on va s'occuper de lui. » « Oui, j'espère que tu as raison... » Je n'étais pas entièrement convaincue mais j'étais prête à voir si les choses allaient s'améliorer.

Aujourd'hui

J'ai passé les fêtes de Pâques à la Currier House avec les quelques membres qui y sont resté. Ma blessure à l'abdomen me fait toujours mal mais les médecins disent que c'est une douleur psychologique. La police enquête toujours sur "T." Je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis mon hospitalisation mais il n'a pas non plus été retrouvé. Ça me rassure et en même temps ne pas savoir m'angoisse. Ce malade a faillit me tuer et moi qui aimait me retrouver seule, me voilà à avoir peur quand il n'y a personne autour.

feat. Emma Roberts