@Eben Wolford

Toujours aussi bien apprêté, costume léger, coupe de champagne à la main, et il vagabondait par-ci, par-là, rongé par l'ennui. Les soirées semblaient toutes les mêmes, tels des refrains d'une chanson sans fin. Il n'aspirait pourtant pas à plus, mais que faire ? revenait souvent dans sa tête jusqu'à ce qu'il se souffle l'idée d'aborder quelqu'un pour la soirée. Des connaissances, l'extension d'un cercle social et l'heureux élu deviendrait tout ce dont il avait envie. Et ce soir, ses yeux s'étaient déposés sur un certain individu. Terriblement charmant, semblant plus jeune que lui, une barbe des plus légères et l'air insoupçonneux d'avoir envie de le connaître. L'assurance gonflée à bloc, l e réajustement de sa veste et il s'arma d'une deuxième coupe de champagne pour aller aborder l'individu. – bonsoir. la soirée se passe bien ? il lui tendit la coupe, affichant clairement le don qu'il voulait lui apporter. – preston. je gère les lieux donc j'aime bien savoir quand tout se passe bien. il n'avait pas l'impression que ce dernier semblait accompagné mais il était pourtant bien rare de venir seul ici. – j'aime bien les personnes qui se distinguent des autres. dit-il avec un petit clin d'oeil, affichant clairement le fait qu'il parlait de lui.

@Preston Carmichael — Drôle d'idée que de suivre des amis qui veulent un peu trop se lâcher et partir de bars en bars. Les ambiances changent sans cesse et entre deux, mes lèvres ont malheureusement goûté une bière. Et par chance, je me suis rendu compte que je supportais la chose. Il faut dire que ça n'a jamais été à la bière que je me suis mis minable mais l'alcool en général est devenu un trigger. Et ce soir, il semblerait que je le dépasse. Du moins, je l'espérais fortement. Nouvelle salle, nouvelle ambiance. Le seul en chemise, distingué par rapport à ceux avec qui je suis venu, je me retrouve bien vite abandonné lorsque mes compagnons se mettent en chasseur des plus aiguisés. Et, dans mon coin, je soupire en regardant autour de moi avant que tu n'arrives jusqu'à moi. ❝ Oh, bonsoir... Euh, oui, oui, la soirée se passe bien. ❞ Petit rire de gêne, yeux pétillants de honte. Devant moi se présente un blond des plus charismatiques qu'il m'ait été donné de voir, et je ne sais pas si c'est la bière ou la fatigue de passer d'endroit en endroit, mais ma timidité n'est qu'à moitié de mise. ❝ Enchanté Preston, je m'appelle Eben et... ❞ Je me mets à ricaner, et j'ai presque davantage honte. ❝ Désolé, je ne m'attendais pas à une introduction aussi formelle, c'est assez rare de nos jours. C'est... Un beau lieu en tout cas que vous... Enfin que tu tiens. ❞ Je saisis la coupe et la serre un peu fort, n'osant pas encore trop boire. Je relève mes yeux vers toi, interrogatif. Est-ce que tu me dragues ? ❝ En quoi je me distingue exactement..? ❞ Entre la plaisanterie et l'amusement. Qui aurait cru que je me retrouverai dans pareille situation ? Pas moi. Je ne veux pas que la gêne prenne trop d'ampleur alors je décide de bien vite lancer un second sujet. ❝ Y-a-t-il d'autres choses qui mériteraient que je les vois ? ❞ Je crois que je viens de me piéger sans vraiment m'en rendre compte, offrant ma présence à quelqu'un dont ici est son terrain de prédilection. Il faut que je fasse attention aux pièges à ours, qui sait dans quel guet-apens je pourrais tomber.

@Eben Wolford - Le rire léger face à un manque total et flagrant d'assurance, cachant ses lèvres derrière sa coupe de champagne, buvant une douce et légère gorgée. Sentir le liquide qui pétille, senteur des plus appréciables : quoi de mieux pour se mettre davantage à l'aise ? ❝ Tant mieux alors, c'est ce que j'aime entendre. ❞ lâcha-t-il, presque d'un ton ferme, directif et affirmé. Il ne se gêna pas pour ajuster son regard, le plantant droitement dans celui du Wolford. ❝ Quel nom ! Enchanté, Eben. ❞ dit-il d'un sourire certain. Flatterie, telle une tartinade assumée et débordante, tel est le jeu auquel il allait jouer. ❝ J'ai envie qu'il soit et demeure un lieu de caractère et de goût... et j'ai l'impression que cela fonctionne. ❞ Il n'avait pas bati cette boite, il l'avait obtenu il y a quelques années. Un chèque de signé, une fortune familiale d'empruntée et le bénéfice s'était multiplié. Nouveau rire étouffé, amusé et le voilà qu'il quittait sa position stoïque pour graviter autour de lui, tel une planète autour du soleil. ❝ Ton charisme, ton allure... ❞ Outre son manque flagrant d'assurance et ses yeux bleus profonds semblables à celui d'un cocker perdu, il s'approcha plus distinctement de lui, prêt à le coller pour lui souffler plus discrètement. ❝ Ton potentiel. ❞ fit-il avec un clin d'oeil. Et il haussa un sourcil, curieux d'entendre la proposition de l'autre. Jouait-il sur les mots ? Le Carmicael était bien capable d'y répondre. ❝ Ce qui est ici n'est que la surface mais je peux te faire visiter... Il y a plein de choses à voir au Royale dont les joyaux de la couronne. ❞ Equivoque assumé qu'il disait.  ❝ Tu me suis ? ❞ lui dit-il avec un hochement de la tête, commençant à entamer une marche vers l'obscurité, là où la musique et la population ne viendraient pas les déranger.

@Preston Carmichael — Il y a quelque chose de rassurant d'être accosté par quelqu'un avec de la prestance et de l'assurance. Une part de moi veut me détendre mais l'autre me maintient en vigilance. Je ne fais que sourire à chaque remarque, ne sachant quoi rajouter. Pour une fois, j'arrive à ne pas me recroqueviller sur moi-même. Peut-être parce que nous ne sommes pas totalement exposés, et tu as un charme qui me parle. ❝ Ça se sent de suite, ça a du caractère. ❞ Tout comme toi, je le sens. Tu oses dire ce que tu penses et chaque compliment me fait un peu plus rougir. Je dois avoir l'air idiot, bête peut-être. ❝ Je suis curieux du "potentiel" ❞ m'exclame-je en riant après m'être mordu la lèvre violemment. Cela me fait quelque chose, un peu en bas de mon corps. Suis-je en excité ? Les retrouvailles avec Kai m'auraient-elles permises de me débloquer en partie ? Je suis surpris et encore plus curieux de mes limites, des tiennes également. Que se passe-t-il exactement ? J'ai une vague idée mais je veux voir où cela peut mener. Tu me réponds sans hésitation et je décide de sourire en mettant un pied devant l'autre. ❝ Merci... ❞ Et je te suis là où le bruit se fait de plus en plus sourd, où la luminosité se tamise. Au fur et à mesure, l'atmosphère me détend tant le lieu ne devient pas glauque. Au contraire, il est apaisant. ❝ Il faut que je dise que... J'aime bien être au calme, je suis plutôt quelqu'un qui aime l'intimité et... Je ne dis pas ça parce que j'aime voir les joyeux des hommes ❞ ris-je instinctivement sans te regarder, ❝ quand c'est calme, je me sens plus à l'aise, et c'est vraiment... Beau ici. ❞ Mes yeux scrutent les recoins avant de s'arrêter sur toi. J'ai le sensation que tu me dévores des yeux depuis que l'on avance et je souris bêtement. Il y a cette aura qui émane de toi, intimidante et enivrante à la fois. ❝ Tu m'as invité à visiter pour satisfaire ma curiosité ou tu veux juger de mon potentiel..? Et m'expliquer aussi ce que tu entends par là. ❞ Mon regard est figé sur ton visage et je ne me rends pas compte que nous avançons de plus en plus lentement. Ma curiosité est grande, bien trop grande, mais j'ai besoin de comprendre, de vivre. Apporte-moi de ta couleur, révèle tes désirs et peins les sur ta langue, qu'elle projète des vérités qui iront titiller mes oreilles, les chatouiller.

@Eben Wolford

Il n'en disait guère plus, parce qu'il fallait attendre, savoir se montrer patient, faire monter la tension, petit à petit, sinueusement tel un serpent se glissant dans les hautes herbes. La musique se fit moins marquée, la lumière aussi pour laisser place à une atmosphère plus tamisée. Un sourire de confiance quand l'autre lui fit remarquer qu'il préférait davantage le calme et la solitude aux mouvements de foules animés sur une musique déchainée. Plus de calme, plus d'assurance. Il haussa les sourcils, quelque peu intrigué, ne le quittant pas du regard tandis qu'il voyait le sien converger vers lui. Beau. Il arriva à une porte, en sortit une clé pour ouvrir et inviter le plus jeuen à entrer. Etait-ce un bureau ? Partiellement, était-ce une chambre ? Partiellement. un séjour ? partiellement aussi. Une pièce trybride qui avait ses trois aspects, un repère généralement inhabité par le Carmichael. ❝ Je crois en l'équilibre... Au donner, au recevoir... Alors, oui, il faut satisfaire ta curiosité parce qu'il ne faut jamais refouler ses désirs. ❞ Et lentement, il commença à marcher vers lui. Un pas après l'autre, arrivant à son niveau, son corps frôlant davantage le sien. ❝ Tu sembles être ce genre de pierre précieuse qui ne montre rien à l'extérieur mais qui tout à offrir à l'intérieur. ❞ Paroles enigmatiques : il parlait de son attitude à l'égard des mondanités. Une rareté qu'il fallait mettre à l'abri pour en comprendre les splendeurs. ❝ Le potentiel de s'abandonner à un plaisir insoupçonné. ❞ dit-il d'un petit sourire alors qu'il posa une main sur la hanche du plus jeune, l'autre venant caresser subtilement sa joue. ❝ A savoir si tu veux explorer ce désir avec moi... ❞ souffla-t-il. ❝ Parce que moi, j'ai très envie de toi. ❞

@Preston Carmichael — D'étranges vagues d'émotions parcouraient mon corps alors que je te suivais aveuglement là où tu voulais. Tel un chien suivant son maître, tel collier porté au cou qui ne peut se défaire de l'emprise de son porteur. Intimidé dans le fond mais téméraire dans l'acte, j'accepte de rentrer dans cette pièce que tu ouvres. Est-ce que je risque ma vie à me laisser aller à pareille inconscience ? Ou est-ce le début d'une toute nouvelle délivrance ? Je t'écoute et te regarde, mes joues rosissant à mesure que tes pas te mènent à moi. Aucun mot ne sort de ma bouche, mais mes yeux grossissent de plus en plus, la rétine focalisé sur ton faciès. ❝ Pierre précieuse ? ❞ arrive-je à glousser, amusé par le compliment. Ce n'est pas le genre de paroles auquel je crois sans remettre en question, mais depuis combien de temps une personne aussi belle qu'inconnue n'ait cherché à éveiller mes sens ? Bien trop longtemps. Ou peut-être m'étais-je trop fermé par peur de souffrir aussi. Et lorsque ta main se pose sur ma hanche, l'autre sur ma joue, je me sens comme une fragile poupée sous ton emprise physique. Il y a quelque chose d'électrique qui se passe et, instinctivement, je mords ma lèvre comme pour me retenir de dire une bêtise. Plaquant délicatement mes mains contre ton torse, frottant le tissu recouvrant ce dernier, je déglutis sans te quitter des yeux. ❝ Je... Je ne fais jamais ça... ❞ Les mirettes se baissent, mes joues rouges me font honte, et ma peur tout autant. Je peux ressentir la pression de tes paumes sur moi, et ce calme dans tes gestes, cette façon de me réconforter et m'apaiser. Il m'aura fallu recoucher pour ne plus m'enfuir face à l'autre, pour être tenté par le nouveau, la découverte, toi. ❝ Mais j'ai envie... ❞ L'entièreté de mon visage se relève, et fait face au tien s'étant rapproché entre temps. Ma réflexion se perce, nos souffles s'échangent, nos parfums se mélangent. Je peux jurer sentir nos lèvres se rapprocher, et lorsque finalement elles se touchent, je m'emporte. L'explosion dans mon ventre me réconforte, et je me rapproche, te couvrant de mon corps en me serrant. Nos bouches se plaquent, se muent l'une sur l'autre. Je sens la dureté et la vivacité qui est tienne sur ta peau, je la goutte sur tes lèvres. Tu es bien différent des individus que j'ai pu embrasser, et tu me fais me sentir en sécurité aussi proche de toi. Tout se coupe, et je reprends mon souffle. Bref, intense, prenant. Je murmure à demi-rire ❝ tu peux lâcher les beaux mots et me parler avec tes tripes. ❞ Pas de masque, pas de fioritures. Je veux te voir toi tel que tu es. Les doigts remontent, et ces derniers viennent entourer progressivement ton visage. Nos regards s'enlacent en se croisant à nouveau et laissant mes frayeurs derrière moi, je m'abandonne à nouveau sur tes lèvres, l'esprit léger, persuadé d'avoir dépassé un stade. Loin des peurs d'antan, du traumatisme porté par mon interne enfant.

Confession explicite, posture d'un charmeur dévoilé, démasqué, qui n'avait plus rien à cacher. Il n'avait pas peur d'affronter le regard, jamais, il préférait toujours le surplomber, le dominer, ancrer ses pupilles en face des siennes. Parce qu'Eben serait sa pierre précieuse, son trésor, le temps d'un soir, parce qu'il avait envie de ce corps qui ne méritait que d'être exploité. Son sourire s'était agrandi une première fois lorsqu'il l'entendait dire qu'il ne faisait pas cela d'habitude et il était arrivé à son paroxysme lorsqu'il entendait qu'il en avait envie. Et il ne fallut même pas une dizaine de secondes pour sentir ses lèvres se presser contre les siennes dans une parfaite harmonie. Il répondit, les mouvant davantage, comme aimantées et ne voulant guère les décoller pendant les prochains instants à venir. Se collant entièrement à lui, il profita de ces quelques baisers pour l'envahir, le tenant entre ses bras avant que ce dernier ne l'invite à abandonner tout masque.

@Preston Carmichael — Les bras qui enferment ma taille, les lèvres qui closent les miennes, je m'abandonne en cet instant où mon esprit se vide entièrement. Suis-je en train de faire une bêtise ? Vais-je réussir à me dépasser ? Le coeur bat si fort et l'anxiété m'entoure à mesure que ma respiration devient difficile. Pourtant, c'est si réconfortant, si différent. Comment en suis-je arrivé là ? Moi qui suis incapable de m'abandonner à quelqu'un.