Un peu lassées de traîner avec les étudiants, Liz et Hope ont décidé de partir en bus découvrir le centre-ville. Il est certain qu’elles seront amenées à croiser des étudiants mais le fait que ce ne soit pas une activité organisée uniquement pour eux devrait les aider à respirer un peu plus. “Marla était pas dispo ?” demande Liz à Hope, se tenant au bras de la jeune femme pour résister aux secousses du bus blindé de monde. Si elle a bien compris, il s’agit d’une de très bonnes amies de Hope et elles ont passé la quasi-intégralité de leur séjour avec elle. C’est une jeune femme sympathique que Liz apprécie mais elle doit aussi avouer être contente de se retrouver entre “adultes”. Si Liz est toujours partante pour faire la fête, elle a aussi consciente que leur temps à Cancun est plus que limité et n’a pas l’intention de le passer à dormir ou à décuver sur la plage. Elle aurait pu l’envisager si les chaleurs étaient supportables l’après-midi, mais ce n’est pas le cas et il faut donc profiter un maximum des matinées pour visiter et s'imprégner du peu d’authenticité qu’il reste dans cette ville. “Viens, on descend ici.” Quelques arrêts avant le centre-ville lui-même mais Liz veut pouvoir se perdre un peu dans les rues de la ville et découvrir la vie des habitants. Elle se doute qu’il souffre de beaucoup de pauvreté mais surtout que ce n’est pas du tout quelque chose qui se rapproche de ce qu’elles ont vu depuis le début de leur séjour. Les jeunes femmes repartent demain en début d’après-midi cependant et c’était le moment ou jamais de se perdre dans ses rues. Elle attrape alors la main de Hope pour s’assurer qu’elles descendent en même temps qu’elle et relâche sa main une fois sur le trottoir. Même si on leur a déconseillé de sortir leurs téléphones dans la rue, Liz sort le sien, bien consciente qu’elles risquent de se perdre si elles ne vérifient pas au moins la direction à prendre. “Merci de m’avoir proposé de venir en tout cas - c’était une bonne idée.” Elle range ensuite son téléphone et se met à marcher. “Suis-moi, on est à quinze minutes à peine.”

on m'a répété encore et encore qu'il fallait que je prenne des vacances. et bien c'est chose faite. j'ai demandé quelques jours à mon titulaire et nous voilà sous le soleil de Cancun pour quatre jours de spring break. j'ai l'impression que tu es vraiment mon binôme d'aventure, celle que je peux appeler à n'importe quel moment pour partir au Mexique, allez à Los Angeles ou tout autre chose. une amie comme on en trouve pas partout. l'excitation de quitter Boston était trop grande, j'ai fait ma valise avec un immense plaisir. faut dire aussi que je travaille vraiment beaucoup et que je prends très peu de vacance, on ne peut pas dire que je suis feignante ou que j'abuse. trois maillots de bain, de robe longue, trois short et cinq top plus tard nous voilà à Cancun. j'ai pu voir Marle et Harlow et profiter de toi pendant ces quelques jours. en route pour le centre ville pour une petite visite entre nous. « mh non je crois qu'il y avait des visites organisés donc elle est partie avec ses copines de promo » je suis contente de voir ma meilleure amie profiter comme ça, elle le mérite. quelques arrêts plus tard, on descend un peu avant l'arrêt prévu, histoire de se perdre et de vraiment s'imprégner de la ville durant notre visite. « je savais que tu serais prête à partir. » que je te dis avec un petit clin d'oeil. je regarde un peu autour de moi, avant que tu ne me dis de te suivre. « on va dans le centre ou tu m'emmène dans un endroit en particulier ? » non parce que venant de toi, ça ne m'étonnerait pas que tu aies quelque chose en tête.

Liz n’était pas particulièrement enchantée à l’idée de passer du temps dans une ville où tous les étudiants de Boston, ou presque, se sont réunis mais elle doit bien avouer que finalement, l’expérience est plutôt positive. Même si elle n’a clairement plus la même vision de la fête qu’elle l’avait il y a 10 ans de cela, Liz aime toujours passer du bon temps à se déhancher en boîte : elle évite simplement désormais de rentrer à huit heures du matin pour pouvoir profiter de ses journées également. Elle prend bien sûr le temps de faire des siestes, l’idée n’est pas de crapahuter partout - pas cette fois, en tout cas - mais hors de question de finir dans le mal total et de ne pas profiter d’une journée : le temps qu’elle a à consacrer à cette ville est déjà bien trop court. “Ah, je ne savais pas qu’ils organisaient des visites pour les Spring Break! Mais j’avais un spring break particulier car je continuais généralement de m’entraîner.” Il était hors de question pour Liz de louper le moindre entraînement, au contraire. C’était un peu comme une drogue à dire vrai, et c’est sans doute pour ça qu’aujourd’hui, elle a tant du mal à retrouver son équilibre. Même si elle fait toujours beaucoup de sport, cela n’a rien de comparable avec les heures d’entraînement quotidiens qu’elle avait auparavant. “Peut-être qu’on aura moins d’étudiants en ville comme ça.” précise-t-elle avant de remercier son amie de lui avoir proposé ses vacances. Liz a été d’autant plus surprise qu’elle s’était attendue à ce que la jeune femme demande à sa petite-amie de l’accompagner. Elle n’a cependant pas abordé la question, estimant que ça ne la regardait pas. “Ce n’est jamais une question d’être prête mais plutôt de garder le nombre de congés suffisant, en réalité.” Surtout aux Etats-Unis où ils sont bien peu nombreux. “Dans le centre, mais perdons nous dans les petites rues. Ce n’est pas l’endroit le plus authentique du pays, mais on découvrira peut-être un endroit un peu moins touristique en passant par ses ruelles.” Il s’agit simplement de partir à l’aventure. “Pas trop déçue ?” demande-t-elle, de façon rhétorique. Leur voyage est bien trop improvisé et bien trop court pour que la jeune femme puisse réserver ce genre d’escapades surprises.

je crois qu'au fond de moi ma Hope d'Harvard, qui avait ce petit cocon d'étudiante me manque. j'aime ma vie actuelle, pleine de découverte, de projet et qui avance. mais il y avait quelque chose de rassurant à être étudiante. on savait pertinemment qu'on en avait pour un petit moment dans cette situation, que les années allaient se ressembler mais quand les choses ne changent pas, il y a quelque chose de.. rassurant. à présent plongé dans l'inconnu, je tâtonne parfois dans le noir avec la peur au ventre de me perdre.  « mh t'arrêtais jamais toi » que je dis en souriant. je ne peux clairement pas en dire autant. mes spring break c'était toujours la même chose : beuverie, trou noir, sexe avec des inconnus et drama. cette année sera la première année où je me tiens correctement, que je visite réellement et que je me comporte comme une adulte responsable. merci Liz.  « j'en sais rien, je sais pas s'ils sont vraiment là pour faire les visites organiser par la fac. mais une chose est sur, on devrait pas en croiser parce que de toute manière aucun ne part à 9h du matin visiter la ville alors qu'ils ont fait la fête la veille » et là je sais de quoi je parle. je n'ai jamais visité aucun pays de mes SB.  « allez détends toi, on va croiser personne. c'est juste toi et moi » petit coup d'épaule et clin d'oeil. sans vouloir jouer avec le feu. parce que tu es la vile tentatrice de mes envies. sans réellement savoir pourquoi, depuis qu'on s'est rencontré, je n'ai pas cessé une fois d'avoir envie de toi. sensation compliqué à gérer quand je suis en couple, mais tu es aussi une amie très proche et j'apprécie trop Céleste pour lui faire le moindre mal.  « t'es au courant quand même que la ville est un peu dangereuse ? va falloir qu'on se perde mais pas trop » le Mexique n'est pas reconnu comme étant le pays le plus safe et si toi tu peux potentiellement noyer le poisson et avoir l'air un peu typé, moi c'est peine perdue, j'ai la pancarte touriste autour du cou.  « non j'suis pas déçue, j'ai juste envie de rester vivante » que je dis en riant.  « mais va pou visiter tranquillement comment ça, ça me va » l'important c'est que tu sois venue et qu'on passe un bon moment ensemble.

Un sourire fier se dessine sur les lèvres de Liz lorsque Hope lui fait remarquer qu’elle ne s’arrêtait jamais. C’est exactement ça, et c’est exactement ce qui lui plaisait. Elle pouvait passer la plus grande majeure partie de son temps consacrée à sa passion sans que ça ne lui soit reprochée. Les moyens financiers de sa famille, son acharnement et son talent lui ont permis de vivre les meilleures années de sa vie, sans avoir l’impression de passer à côté d’autre chose. Liz avait certes une hygiène de vie stricte mais elle a aussi profité de ses années d’adolescence. Un peu différent des autres jeunes de son âge mais tout de même. Il ne faut pas croire que parce qu’ils étaient tous sportifs, ils ne sortaient pas lorsqu’il y avait des camps d’entraînement ou des compétitions. Les sportifs sont des gens comme les autres et si certains arrivent à avoir une hygiène de vie irréprochable sans le moindre excès - prenez Cristiano Ronaldo par exemple, ce n’est pas le cas de Liz. Elle n’a jamais pris la moindre drogue et avait une consommation d’alcool plus que limitée, mais cela ne l’a pas empêché de faire les quatre cent coups, bien au contraire. Cela lui permettait même d’avoir des excuses pour ne pas se faire prendre. “C’est ta façon de me rappeler que tu voulais dormir une heure de plus, Kennedy ?” la taquine-t-elle quand elle lui rappelle que les étudiants ne seront jamais debouts aussitôt dans la journée. “Et je ne suis pas stressée, ils me fatiguent juste.” Elle n’en a pas l’impression, mais peut-être devient-elle une de ses jeunes adultes qui deviennent vieux trop vite, mais maintenant qu’elle a le loisir de faire la fête jusqu'à pas d’heure dans des endroits un peu plus spacieux et sans des gens qui se vomissent sur les chaussures… pourquoi régresser à nouveau ? Sachant pertinemment la façon dont le regard de Hope se perd parfois sur elle, Beth passe son bras autour de son cou en avançant. “Faudra qu’on parte en week end plus souvent, Kennedy. Pas forcément aussi loin mais c’est sympa de te voir détendue et autrement qu’entre deux gardes.” Façon gentille de lui rappeler qu’elle doit apprendre à se reposer et prendre un peu plus de vacances. Un rire s’échappe des lèvres de Liz quand elle lui dit qu’elle souhaite simplement rester vivante et la pousse doucement d’un coup de ses hanches vers la sienne, relâchant son étreinte. “Je serai bien plus discrète que ça si j’essaie de te tuer un jour, Kennedy.” Elle lui tire doucement la langue avant de lui indiquer : “A droite, il y a une boutique qui a l’air pas mal.” dit-elle, vérifiant sur son téléphone qu’elle a bien retenue ce qu’elle avait vu sur Maps. “Ils vendent des robes mais des maillots de bain aussi, je crois.”