cancun - jour 4, nuit du 9 au 10 mars

tw: boulimie

A moitié avachi contre les toilettes, il laisse reposer son visage contre le bord de la cuvette, tirant un peu de fraicheur du contact de la porcelaine contre sa peau. Sa tête lui paraît effroyablement lourde, de même que tout son corps. A quelques pas de lui la fête se poursuit. Il a l'impression de se trouver à des kilomètres de toute forme de vie, soudain, alors qu'il lui faudrait tout au plus une poignée de secondes pour croiser un autre visage que le sien. Non pas qu'il ait envie de voir quelqu'un là tout de suite. Il saurait pas dire depuis combien de temps il est là, pathétiquement affalé contre son siège de toilettes. Il est vraiment tard. Il a tiré plusieurs fois la chasse, a vidé son estomac, mais le soulagement ne viens pas. Faut qu'il agisse. Faut qu'il parle de tout ça. D'autant que son secret est en train de s'éventer. Ambre d'abord, puis Silas, pour les plus importants. Faut qu'il en parle à Maeve, et il va le faire. Très vite. Au bout d'un moment, Eliot se redresse sur ses jambes, l'une de ses mains refermées sur une bouteille d'eau désormais vide qu'il a réussi à récupérer avant de gagner les toilettes. Il déverrouille la cabine où il s'est réfugié et s'avance vers les éviers au moment où la porte s'ouvre. Trop tard. Il ne peut pas regagner sa cachette, pas plus qu'il ne peut foncer pour sortir avant que la personne, qui qu'elle soit, l'ait vraiment vu. Enfin, pour la seconde option, se serait possible si ses jambes étaient en mesure de le porter durablement et convenablement, mais c'est pas le cas dans l'immédiat.

@Marley Ainsworth

― bad night ; CANCUN - JOUR 4, NUIT DU 9 AU 10 MARS ( with @Eliot Redmayne )
tw : boulimie, alcool, drogue.

tu t'étais promis d'pas trop picoler marley. alors quoi, t'as bu quelques bières seulement. fumé quelques pétards, mais pas au point de ne plus rien contrôler comme il t'est déjà arrivé bien trop souvent. en général, tu fumes pour te détendre, avant les exams, pendant une soirée posée chez toi devant un film, avant d'voir le nouveau mec de ta mère qui t'sors par les trous de nez. mais au spring break, non. t'as besoin d'être on fire. pour profiter pleinement de la fête et ne rien rater. la bière, ça te mets pas mal du tout, mais par contre, t'es scotchée aux toilettes quasi tout le temps. est ce que c'est mieux que de finir la tête dans les chiottes ? complètement. au moins, t'es encore maitresse de tes mouvements et pendant l'pipi, tu continues de danser. quelle horreur ces toilettes. puis évidemment, plus la soirée avance, plus ça fouette ici. deux heures de plus et ce sera infesté de mouches, pour sur. tu laisses en plan quelques potes en leur indiquant que t'allais encore au pipi. quel bonheur quand la vessie se vide. vous connaissez ça hein ? faire pipi alors qu'on était à deux doigts de se faire dessus ? aussi détente que d'fumer un pétard. paupières qui se ferment, tu continues tout de même de bouger la tête au rythme de la musique. grimaces quand t'entends dans la cabine d'à côté, quelqu'un bien mal en point. il semble se vider depuis pas mal de secondes. ah, tu connais ça toi. il aurait du prendre la même décision que toi. se contenter de la bière juste. pipi terminé, tu sors enfin, puis quand tu te rends de quelle personne il s'agit, tu te stoppes net. t'arrives pas à faire semblant. ta tronche te trahis toujours. il est complètement déf' le gars. plisses le regard puis t'avances vers les lavabos ― dure soirée, mh ? puis tu te racles la gorge. le malaise est là. ça aurait été quelqu'un d'autre, t'aurais pu blaguer, comme t'as l'habitude de faire ou d'lui donner un grand coup dans l'épaule en le chambrant un peu. mais vu votre dernier échange, t'es loin d'avoir envie d'blaguer avec lui. de toute manière, est ce que ça l'aurait fait rire ? bof, t'penses pas. il est coincé surement ― t'aurais du t'arrêter à la bière. par contre, t'aurais pissé, c'est sur. mais, tu serais plus frais que tu l'es là. et malgré tout, tu peux pas t'empêcher d'faire la conversation. il s'en fout marley. tais toi un peu. ― oh, et puis, laisse j'vois même pas pourquoi, j'te parles. j'vais encore me faire renvoyer bouler. pas envie de m'embrouiller ici. que tu lâches en le regardant via le miroir, tout en te lavant les mains. et pourtant, plus tu le regardais, plus tu le trouvais pas si... bourré.