Deuxième journée sous le soleil mexicain, une renaissance que je n’aurais jamais espérée, renouant avec un passé pas très lointain qui ne m’a jamais quitté. Arrivés en vol charter avec Haiwee, Joey et moi avons souhaité profiter des allées et venues des étudiants pour nous fondre dans la masse et passer sous les radars des contrôles poussés pour venir chercher quelque chose ici. Mais la rencontre n’est programmée que dans quelques jours, ce qui nous laisse le loisir de profiter des rivages bordés d’écume et de la culture que tous ici sont prêts à partager.

Mais aujourd’hui c’est avec Haiwee que je partage mon temps, retraçant les derniers parcours touristiques que j’ai emprunté il y a de çà quelques années juste avant de me faire enfermer. Non seulement pour le plaisir mais aussi pour effectuer du repérage puisque c’est ici, dans cette ville, que je viendrais récupérer une précieuse marchandise. Mais pas aujourd’hui alors je profite des dernières minutes de cette journée en essayant d’oublier ce que nous réservera demain, tentant d’omettre les détails qu’il me faudra tôt ou tard peaufiner afin d’éviter le pire. Elle aussi d’ailleurs, affaissée sur le garde-corps, se laisse aller à des réflexions quand je finis par la rejoindre pour lui proposer de rentrer parce que le soleil lui-même a amorcé sa chute, signant de cette après-midi la fin. « Je te le rembourserai, tu sais. » L’argent n’est pas un problème et ne l’a jamais été même si le commerce des armes est quelque peu au ralentit ces temps-ci. « T’as l’air perturbé. » Peut-être parce que c’est la première fois que je m’amuse à faire passer quelque chose d’un pays à un autre seul et sans appui… « Juste une impression. Tout va bien. » Un mensonge de plus à mon palmarès mais en douterait-elle, surtout en sachant que Joey a souhaité m’accompagner… Les deux femmes ici présentes, il faudrait être inconscient pour tenter quoique ce soit qui les mettrait en danger… ou fortement culotté. Accoudé sur la rambarde métallique à mon tour, le paysage est détaillé, apprécié, avant que mes paumes ne viennent entre elles se frapper, mes doigts se frictionnant énergiquement. « Et pas la peine, je ne sais plus quoi en faire de toute façon, » de mon pognon.

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