youngblood

@Zahra Schwartz // tw - attaque de chien.

Le jour fatidique arrive à grands pas et je ne sais pas vraiment si je l’attends avec impatience, afin de mettre cette histoire derrière moi, où si je le crains. A quel point la relation que j’entretiens, depuis près de six ans, avec Wendy va être entachée par cet épisode ? Pas seulement l’avortement en lui-même mais le fait qu’elle ne m’ai pas laissé mon mot à dire dans cette histoire. J’ai beau savoir, pertinemment, que c’est elle qui a raison, ça n’atténue en rien la frustration, raison pour laquelle je me décide à sortir courir afin de m’en débarrasser. Les earbuds dans les oreilles, je fais le tour d’une bonne partie des bâtiments de l’université avant de me diriger vers Cambridge, repérant rapidement Zahra devant un café. J'hésite un instant à continuer ma route, elle qui ne semble pas m’avoir repéré, mais j’opte finalement pour aller à sa rencontre même si nous ne nous sommes pas parlé depuis cette soirée. « Bouh! » D’un geste brusque, je lui attrape les épaules pour la surprendre et la suite, je n’ai même pas le temps de la voir venir ou comprendre ce qu’il se passe. C’est une grimace de douleur qui vient remplacer mon sourire idiot alors que mes yeux passent de la jeune femme à ma cheville à laquelle un chien est fermement accroché. « Lâche. » Dis-je fermement en secouant le pied, sans oser me montrer violent avec le chien. De peur que ça l’énerve encore plus, mais aussi parce que si je n’ai aucun mal à frapper sur un homme, c’est différent avec un animal. La propriétaire court dans notre direction en hurlant et la bête lâche instantanément sa cible pour me regarder avec un regard des plus innocents. «  Vous lui avez fait peur à attaquer cette jeune femme. » Parce que ça va être de ma faute en plus ? Le pied posé sur une des chaises du café, j’observe la plaie en râlant. « Cette blague. »  Je siffle, énervé, et attrape des serviettes en papier sur la table pour éponger le sang. « Désolé, je ne voulais pas te faire peur. » J’adresse une moue désolée à Zahra, que j’aurais mieux fait d’ignorer, avant de me tourner vers celui qui vient de me planter ses canines dans la peau. « Tu n’fais pas peur comme ça mais t’as une sacrée mâchoire. » Et si je m’adresse avec douceur au chien, je n’en adresse pas moins un regard noir à sa propriétaire. « Vous avez une assurance? » Parce que, je le crains, le passage à l’hôpital afin d’éviter des cicatrices hideuses va être essentiel.

YOUNGBLOOD @Roman H.-Abbott temps plutôt ensoleillé qui annonce l'arrivée du printemps. tu es impatiente que l'hiver se termine pour laisser place à des températures plus clémentes. les cours du jour terminé, tu décides de ne pas rentrer directement chez toi. l'envie de te balader un peu, de traîner autour du campus. ce café qui attire ton regard, tentée par l'idée de te poser en terrasse pour profiter de ces rayons de soleil. chose que tu fais la minute d'après, t'apprêtant à t'installer à une table lorsque deux mains se posent sur tes épaules. sursaut immédiat qui entraine un cri de surprise. ton rythme cardiaque qui s'accélère subitement. tu pivotes aussi vite pour tomber nez à nez avec roman. un peu plus et j'faisais une crise cardiaque. t'es du genre facile à surprendre dans ce genre de situation. surtout que tu ne l'as pas entendu arriver derrière toi. ses pas masqués par le bruit de l'activité extérieure. la seconde d'après, un chien sort de null part et fonce directement sur lui. tu assistes à la scène sans vraiment savoir quoi faire. ton regard qui s'agite autour avant d'apercevoir la propriétaire débouler à toute vitesse vers vous. tu fronces les sourcils face à sa remarque. non mais t'inquiètes pas, y'a pas de mal. tentes-tu de le rassurer avant de jeter un regard perplexe à la propriétaire de l'animal. vous pourriez vous excusez au moins. parce qu'à part remettre la faute sur roman, elle n'a rien fait d'autre. il faudrait peut-être penser à éduquer votre chien. te permets-tu de dire sèchement et sans retenue. tu tournes tes iris vers la cheville de roman que tu analyses vite fait. ça va aller ? ou t'veux que je t'emmène à l'hôpital ? t'as aucune compétence en médecine, mais selon toi, il ne vaut mieux pas laisser traîner ce genre de blessure.

J’entends à peine la réponse de Zahra parce que les crocs du chien perce mon épiderme à la seconde ou je surgis sur la jeune femme. Mes yeux quittent la brune pour se porter sur ma cheville que j’agite, faisant sans doute pire que mieux, mais je ne sais pas comment réagir sans énerver un peu plus le berger allemand. Malgré la douleur dans le bas de la jambe, je souris à la remarque de Zahra à l’adresse de la propriétaire qui reporte tout l’accident sur mon dos. Je peux comprendre qu’il ait été surpris mais de là à sauter sur un inconnu, il y a un sérieux souci d’éducation, d’autant plus que ce n’est pas sur sa propriétaire que j’ai sauté. J’aurais à la limite pu comprendre qu’il cherche à la défendre, mais je ne sais même pas d’où est sortie la femme qui accroche à présent la laisse du chien à son cou. « Il est un peu tard pour l’attacher. » Dis-je dans un râle, même si je ne souhaite aucun mal à la bête. On dit toujours qu’un chien qui mord une fois n’hésitera pas à recommencer et peut-être qu’en ne portant pas plainte, je participe à mettre en danger quelqu’un d’autre mais ce n’est pas mon problème. Je suis plutôt pour les deuxième chance et qu’elle se débrouille avec sa bête. « Je peux sauter dans un taxi, t’en fais pas pour moi. » Car le but n’est pas de lui ruiner sa journée en passant je-ne-sais combien d’heures aux urgences pour quelques petits points de sutures. J’avais seulement pour intention de lui faire la conversation autour d’un café et puis de la laisser reprendre sa journée. « C’est ma carte pro, vous pouvez m’y envoyer la facture. » Dit-elle agacée, alors que les excuses ne viennent pas. Je lui arrache pratiquement la carte en question des mains et la place dans la poche de mon pantalon de survêt’ avant de rassurer le serveur du café sur mon état. « Je n’hésiterai pas. » Accompagné de ma déposition, peut-être, car si je ne me trompe pas, il est interdit de laisser un chien se balader en ville, sans laisse - et muselière. « Moi qui pensait partager un café avec toi. » J’ajoute en souriant et me laisse tomber sur une chaise pour attraper mon téléphone. « T’es en voiture? » Car après réflexion, ce serait peut-être plus pratique qu’un uber si elle m’y dépose.

YOUNGBLOOD @Roman H.-Abbott moment de détente qui prend une toute autre direction. un chien sorti de nul part vient planter ses crocs sur la cheville de roman. ahurie par la réaction de la propriétaire, tu ne peux t'empêcher d'y ajouter ton grain de sel. l'hôpital qui se fout de la charité, accusant la victime de ce qui lui arrive. constatant l'ampleur des dégâts, tu lui proposes tout naturellement de l'emmener à l'hôpital. sans surprise, il refuse ta proposition. t'es sûr ? tu insistes. vu le sang qui dégouline le long de sa cheville, t'as pas vraiment envie de le laisser se débrouiller tout seul. la propriétaire a au moins la conscience de prendre en charge la facture de ses soins. un échange de carte et elle disparaît avec son berge allemand. ce sera pour une prochaine fois. épaules que tu hausses doucement avec un fin sourire sur les lèvres. t'es plus inquiète par l'état de sa cheville qu'autre chose. ouai, j'suis garée sur le parking du campus. t'as changé d'avis ? parce que ta proposition de l'emmener à l'hôpital tient toujours. puis d'ailleurs, tu ne lui aurais pas vraiment laisser le choix. d'ailleurs, tu n'attends même pas sa réponse que tu enchaines. t'sais quoi, reste là. je vais aller chercher ma voiture pour te récupérer ici. tu fouilles aussi tôt dans ton sac à main pour récupérer tes clés. sans savoir s'il sait marcher correctement, cette solution te semble la plus raisonnable. tu tournes aussi tôt les talons pour te diriger vers le parking du campus. quelques minutes plus tard, tu entres dans ta voiture et la rapproche le plus près possible du café où se trouve roman.

hj: désolée pour le retard.

Je regrette clairement mon geste, même si celui-ci n’aurait pas dû avoir de telles conséquences. Quel idiot d’avoir voulu la surprendre, alors que j’aurais tout simplement pu l’approcher comme une personne civilisée. Je me retrouve à présent avec une cheville en sang et nous accordent, sans le moindre doute, plusieurs heures d’attente aux urgences. Enfin, Zhara m’abandonnera peut-être une fois sur place mais il n’empêche qu’elle avait sans doute de meilleurs plans pour sa soirée que de jouer au taxi. Oui, je ne suis plus certain que le café soit une bonne idée. Est-ce que ça ne liquéfie pas le sang ? Dans le doute, je préfère ne pas tenter, d’autant plus que la simple idée d’en boire un me donne à présent la nausée. C’est sans doute le pic d’adrénaline qui retombe et mon estomac qui en fait les frais. Je grimace lorsque la brune me demande si j’ai changé d’avis et n’ai même pas le temps de lui présenter mes excuses une nouvelle fois qu’elle tourne déjà les talons pour aller récupérer son véhicule. Une fois hors de mon champ de vision, je pousse un long soupire et appelle le serveur pour obtenir un verre d’eau, ainsi qu’une serviette propre avec laquelle je fais pression sur la morsure. Il ne manquerait plus qu’il ne soit pas en règle de vaccin et que je chope une crasse. Zahra se parque assez rapidement devant le café et je titube jusqu’à la place passager sur laquelle je me glisse. Désolé de ruiner tes plans. Et merci de m’y déposer. Je l’observe avant d’observer la plaie à nouveau. Je viens à peine de reprendre l'entraînement à fond, j’espère que ça ne va pas me mettre au repos forcé. Ok, il y a pire dans la vie. J’ai complètement arrêté de m'entraîner ces trois dernières années, quelques jours de plus ne changeront rien mais ça me frustre malgré tout. Est-ce que je dois le prendre comme un signe de l’univers que c’est peine perdue ? C’est peut-être un message codé pour me dire de me concentrer sur mes études et oublier le tennis.

HJ - pareil, désolée

YOUNGBLOOD @Roman H.-Abbott tu t'attendais à vivre tout sauf à ça en venant prendre un café ici. comme quoi une situation peut-être chamboulée en un rien de temps. heureusement pour toi, tu n'es pas la victime dans toute cette histoire. mais tu ne veux certainement pas rester là à ne rien faire pour autant. j'crois que c'est déconseillé dans ces cas-là. tu devrais boire un peu d'eau à la place. t'es pas médecin, mais c'est surement la décision la plus raisonnable à prendre. puis sans savoir, vaut mieux pas prendre de risque. tu ne cherches pas à comprendre plus que tu t'éclipses aussi tôt pour aller chercher ton véhicule. s'il avait refusé, tu ne lui aurais pas laisser le choix de tout façon. tu ne vas certainement pas le laisser prendre un taxi alors qu'il vient de se faire mordre la cheville. comme quoi tu peux faire preuve d'humanité quand la personne en vaut la peine. zazou n'est pas si égoïste que ça. c'est normal. j'allais pas te laisser dans cet état. dis-tu tout naturellement. épaules que tu hausses doucement avant de prendre la direction des urgences. j'veux pas être pessimiste, mais le chien t'a pas raté. je doute qu'on te laisse repartir sans rien. l'état de sa plaie parle d'elle-même. à ton avis, il aura droit à plusieurs points de suture. en espérant que rien d'important n'ai été touché ou même sectionné. et comme si cette fin de journée n'était déjà passez compliquée, il faut que vous vous taper les bouchons. bon, on est pas prêts d'arriver. soupires-tu, prenant sur toi pour garder ton self control. niveau douleur, ça va ?

Oui, je ne vais pas tenter le diable. Pas plus que je ne l’ai déjà fait, en tout cas. Je ne pense pas que la plaie soit assez grave pour qu’un café joue mais j’ai l’estomac retourné et plus aucune envie d’en boire. Je n’en ai d’ailleurs jamais eu l’intention, la seule raison pour laquelle je me suis arrêté est parce que j’ai aperçu la brune avec qui j’ai partagé un bon moment il y a quelques jours. Je me contente d’un sourire reconnaissance lorsqu’elle me signale qu’elle n’allait pas me laisser comme ça, avant d’analyser un peu mieux la plaie à sa remarque. Ouai… J’espère que t’as tort pour le coup mais à mon avis, je vais avoir droit à quelques points de sutures. Dans le meilleur des cas. C’est ce que j’espère car maintenant que j’ai repris l'entraînement à fond, c’est une addiction. Je n’ai aucune envie de relâcher la pression que je me suis moi-même mis sur les épaules, car j’aimerais prendre une décision d’ici la fin de l’été concernant ma carrière ou Harvard. Ca veut dire, aussi, que j’aimerais pouvoir estimer correctement mon niveau d’ici là et ce n’est que sur les courts que je vais pouvoir juger. A ce stade, je vais me vider de mon sang sur ton siège passager. Dis-je avec un sourire avant de lever les épaules. Non t’inquiètes. Par contre si t’as des mouchoirs quelque part avant que je ne ruine ta voiture… Car ce n’est pas la pauvre serviette en papier que m’a fourni le serveur qui va me tenir jusqu’à l’hôpital à la vitesse où nous allons. C’est comment le service d'urgence à Boston ? C’est mon premier passage, j’espère que je n’en ai pas pour des heures. En Europe, j’ai au moins eu le loisir de passer devant tout le monde puisque mes blessures étaient souvent sur le court et étrangement, un statut suffit à vous mettre sur liste prioritaire quelle que soit la gravité de l’accident.