You're not dreaming

It is mine to give to whom I will. Like my heart.

L’heure était enfin venue. Je m’apprêtais à sortir pour la première fois de ma tanière. Prêt à se jeter sur ma proie. J’avais choisi cette dernière non pas au hasard mais plutôt stratégiquement. Elle faisait partie de mon cercle d’amis en qui j’avais extremement confiance. Elle était joueuse, elle était complètement allumée. Briony était celle que je devais prévenir en premier c'était une évidence, espérant qu’elle puisse tenir le secret un petit bout de temps. J’avais enfilé une casquette, des lunettes de soleil opaque, un look sobre histoire de me faire remarquer le moins possible. Il fallait que je la coince lorsqu’elle se retrouverait enfin seule. Qu’elle n’ai pas à se justifier sur mon identité auprès de ses amis. Si mon souvenir était intacte, elle faisait parti des Mathers à l’époque, j’avais même eu le privilège de visiter la résidence en sa compagnie. Alors je l’attendrais de pied ferme sur son chemin. Je m’étais posté à un angle de la batisse, la tête baissée vers le sol, évitant au maximum les éventuels passants. J’étais adossé au mur, un pied contre ce dernier. Il devait être 19h du soir, le ciel s’obsurcissait, les lampadaires s’éclairaient à tour de rôle, je commençais à m’impatienter, j’étais prêt à m’en aller lorsque j’entendis dans la rue perpendiculaire à ma planque, des talons claquaient sur le béton.

Je jetais un coup d’œil rapide par dessus mon épaule. C’était elle, son allure était reconnaissable à des kilomètres à la ronde. Une chance pour moi elle était seule, elle regardait à ce moment là ses chaussures. Le stress commençait à monter, qu’allais-je pouvoir lui dire après ces mois d’absence où j’étais passé pour mort. « Coucou c’est moi enfaite je suis vivant » mon palpitant se déchainait dans ma cage thoracique, je respirais un bon coup, les pas se faisaient de plus en plus proches. Je levais la tête au ciel priant pour que tout se passe bien , ses jambes apparurent enfin, en tant que grand joueur j’avais bondi sur elle, passant mes mains sur sa bouche pour éviter qu’elle n’appelle au secours. Elle commençait à se débattre, j’avais même reçu plusieurs coups de coudes dans les basses-côtes. Briony avait l’air fragile, mais elle se défendait plutôt pas mal. Je poussais quelques petits cris plaintifs et la trainer jusqu'à un porche désert où personne ne s’était pointé depuis des heures. J’avais toujours la jeune femme à l’avant de moi, elle n’avait pas toujours pu apercevoir qui était son agresseur. J’avais envie de rire sous le coup, mais je me devais de garder mon sérieux en tout cas pour le moment. Je la relâchais enfin dans la pénombre, puis elle s’était retournée et m’avait mis un coup de pied bien placé dans l’entre jambe, je m’étais retenu de crier mais j’avais versé une larme. « Putain, j’avoue je l’ai mérité mais je prend cher là » j'étais plié en deux, mes mains sur mon paquet. Mes yeux étaient sans doute plissés à cause de la douleur. « C’est moi s’il te plais, n’hurle pas, je t’en supplie » je m’avançais péniblment vers elle, mon visage fut enfin éclairé partiellement grâce à un projecteur fixé à un mur de l’autre côté de la rue. J’apercevais enfin son visage maquillé, ses longs cheveux bruns. Elle n’avait pas l’air d’avoir changé. C'était bien Briony Silver, la seule et l'unique.

FICHE ET CODES PAR RIVENDELL

You're not dreaming

It is mine to give to whom I will. Like my heart.

Il faisait pas chaud, mais il ne faisait pas froid non plus. J'étais habillée que d'un t-shirt avec un gilet à capuche noir ainsi qu'un espèce de pantacourt slim sobre et des baskets pour aller au secrétariat du campus. Fallait absolument que j'remplisse de nouveau tous les papiers pour l'année prochaine, c'est à dire sur les bourses. Eh oui, j'suis toujours pas riche et j'ai toujours besoin de cet argent. Harvard est loin, très loin d'être gratuit, au contraire. J'avais passé au moins deux bonnes heures là-bas et seul le fait que j'allais rejoindre Hendrix dans la soirée me faisait tenir à trier cette paperasse, m'exécutant dès que la bonne femme me donnait un ordre. Ca va, elle n'avait pas été si terrible que ça, elle avait même essayé d'être gentille. En sortant du bâtiment principal, aux alentours de dix-neuf heures, un truc dans ces eaux là, j'envoya un sms à mon petit-ami pour le prévenir de ma venue prochaine. J'traversa le campus rapidement, passant devant quelques confréries comme les Winthrop avant d'arriver près de chez moi, ma maison, celle que j'ai l'honneur de présider, la Mather House. Je baissa la tête vers le sol pour éviter que le vent rentre par le col de mon gilet quand j'sentis soudain une masse m'entourant.

Mon coeur s'emballa aussitôt et je me débattis comme j'pouvais dès que j'en avais l'occasion. Cette situation me rappelait beaucoup trop mon viol et j'en avais des larmes qui coulaient. J'le frappais de toutes mes forces et je l'entendis pousser des petits cris de plainte à certains moments, ce qui m'encouragea à être de plus en plus virulente. L'homme, au vu des bras musclés qui m'entouraient, faisait de moi ce qu'il voulait et ça m'faisait mal et peur. Mal dans le sens que j'croyais que plus jamais on pourrait me refaire le même coup que le jour de mon viol. Peur dans le sens qu'il y a encore un mois j'avais mes séquelles de mon viol et que j'pourrais pas survivre à un second traumatisme c'est certain. Hendrix ramène toi bon sang. Viens et casses la gueule à ce connard. Dont je n'avais pas vu le visage d'ailleurs. Tout ce que j'savais c'est qu'ne plus d'être un enfoiré, pervers, sans aucune vie et morale, c'était un débile. Après m'avoir emmené près d'un porche, celui-ci me lâcha et j'pus en profiter pour l'frapper dans un endroit stratégique, de quoi l'empêcher de recommencer ce qu'il avait fait. « Putain, j’avoue je l’ai mérité mais je prend cher là » J'arqua un sourcil, me demandant si j'devais rire ou avoir pitié de ce crétin. MAIS T'ES SERIEUX LA ? Tu crois que ça, c'est prendre cher ?! J'voulais l'frapper, j'vous le promets. « C’est moi s’il te plais, n’hurle pas, je t’en supplie » L'homme se releva et je fronça alors les sourcils, commençant à m'demander ce qui s'passer, captant absolument rien. Tandis qu'il avançait vers moi, je reculais jusqu'à que j'vois vraiment son visage et que j'reste immobile. Putain. Nan, nan, nan. J'suis en train de rêver, qu'on m'sorte de là. J'avais enfin fini de cauchemarder sur toi. J'ai fait mon deuil merde. T'es moooort. T'es mort, enterré et tu reviendras pu jamais. Pourquoi j'rêvais de ça sérieux ? J'passa une main sur mon front, faisant les cent pas. Faut que je me réveille, faut que je me réveille, faut que je me réveille. Non, j'avais absolument pas songer au fait que ce que j'vivais était vrai. Qui l'aurai cru ? Sauf que mes larmes témoignaient de mon inconscient qui commençait à capter le truc.

FICHE ET CODES PAR RIVENDELL