Moins de vingt-quatre heures et me voilà déjà à le rechercher. Encore. Insatiable jeu dans lequel je me lance avec Timothée. Lorsque l'écran de l'ordinateur s'éteint, je me dépêche de prendre mon sac et la boite à repas que j'ai préparé pour nous deux. Je lui envoie un message comme quoi je suis sorti de cours et que j'arrive pour passer ma pause de ce midi avec lui, comme on se l'était promis. Traverser toute l'université entre nos 2 campus, ce n'est pas une mince à faire, surtout qu'il fait froid. Moins que la semaine dernière. J'arrive tout de même tremblotant dans les bâtiments d'arts. Je m'arrête devant l'atelier dans lequel il est en train de travailler. Je me recule brusquement quand je remarque que tout le monde va sortir, mon cœur manque de s'arrêter face à tout ce monde. Je sens la froideur du mur, je manque de perdre mon sac isotherme avec la nourriture. Le couloir se remplit, et évidemment, je me sens paniqué. Trop de monde, encore plus dans un endroit que je ne connais pas et des têtes que je ne me souviens pas ou très vaguement. Je cherche à tâtons mon téléphone portable dans ma veste quand mon regard accroche celui de Timothée. Je n'ai pas besoin de mot pour lui faire comprendre ma panique. Je voulais juste passer un bon moment avec lui...

Hier, j'aurais voulu tenir plus. Mais physiquement, je n'aurais pas tenu. Si je suis là, c'est bien parce que je dois le revoir. De toute manière, je n'écoute pas vraiment les cours. D'une oreille distraite, dirons-nous et comme à mon habitude. J'ai tellement hâte de le voir que je m'emporte inconsciemment jusqu'à son campus. Oubliant le monde qu'il y a dans son cursus mais surtout, à quel point ça peut me mettre à mal. Dans les lieux que je connais, je sais comment m'y prendre pour éviter la foule. Mais là, impossible. C'est Timothée qui me sort de là alors que mes yeux brillent. J'ai presque pleurer. Presque, car les années me permettent un meilleur contrôle. mais ça reste difficile. " Je ... je ... j'ai oublié.... que vous étiez beaucoup... " je me rends compte que mon coeur palpite dans ma poitrine, en touchant ma peau, je peux percevoir les battements de mon coeur. J'obéis à Timothée alors qu'il s'inquiète pour moi. Je secoue la tête. " Non merci... " ce n'est pas de l'eau dont j'ai besoin. " Embrasse-moi... " une émotion positive, pour me calmer, ça a toujours fonctionné. Je le regarde innocemment, parce que ce n'est pas vraiment pour commencer notre "câlin". même si je compte bien m'atteler à le provoquer quand ça ira mieux...

Je fais une petite moue, surpris de le voir rire à ma demande. En réalité, c'était la meilleure solution pour moi, il m'embrasse, je me sens bien. Même si au final... quand je me lève et que je retrouve la chaleur de ses bras, ça me fait clairement un bien fou. Nos souffles se mélangent, me faisant vibrer par de multiples frissons... J'entoure ses hanches de mes bras, le coeur palpite de ce rapprochement brûlant... " Tim... " je murmure, alors qu'il vient approcher ses lèvres des miennes. " C'est parce que tu me fais du bien... " tant au corps, qu'à l'esprit. les deux sont liés. Les yeux clos, je savoure ce baiser. Tendre. Divin. Je lâche un petit râle, soulagé. La foule ? Totalement oubliée ! je remonte mes mains dans son dos, sous son haut. Lorsque le baiser se termine, je plonge mon regard dans le sien avant de rougir en pensant à la question que je veux lui poser. Puis je me dis que de toute façon, le baiser était un précurseur de la suite... " dis... tu veux manger... avant ou après... ?" je lui montre mon sac isotherme d'un mouvement de la tête qui contient de la nourriture. Tandis que mon regard lui parle de mon désir pour lui. Les yeux brillent, cette lueur... c'est celle d'une envie qui attend d'être assouvie...