Les fêtes de Noël sont les pires; celles où Noura réalise à quel point une famille change tout. Ce n’est pas la date en elle-même qui fait ça mais le fait que tout le monde profite de cette période pour se retrouver. D’ordinaire, Noura les passe avec Austin et sa famille mais cette année, les choses sont plus compliquées et elle les passe donc seule. Son histoire avec Kian est bien trop récente pour qu’ils envisagent de passer les fêtes ensemble - Noura n’a même pas encore rencontré ses parents (même si elle ne veut probablement pas voir son père, vu ce qu’elle a pu entendre sur lui) et aurait été mal à l’aise toute la soirée. Habituellement, elle passe les fêtes avec Austin, mais depuis que ce dernier a une petite-amie, il semble avoir oublié son existence… Le cœur qui déborde, Noura finit par se décider à aller se promener dans les rues de Boston. Elle n’est certainement pas la seule à ne pas avoir de famille, sans même parler des gens qui n’ont pas l’occasion de rentrer chez eux pour les fêtes. Peut-être qu’elle finira par se sentir un peu moins seule à avoir d’autres gens ne pas se conformer à ce bonheur à cette injonction au bonheur familial. Peut-être qu’au contraire, cela ne servira à rien mais d’un point de vue strictement biologique, faire de l’exercice fait toujours du bien à l’esprit, sans compter que les minutes s’égraineront sans doute plus vite. Cela doit faire environ une heure que la jeune femme marche quand elle est percutée de plein fouet par une jeune femme. Noura fronce les sourcils, s’apprête à râler que la jeune femme ne s’excuse pas quand celle-ci se met à lui hurler dessus. Elle a un mouvement de recul mais comprend qu’elle craignait que ce soit quelqu’un d’autre qui l’ait percuté. Elle recule d’un pas pour lui laisser de l’air et regarde autour d’elle afin de vérifier si l’inconnue était suivie. Cela ne semble pas être le cas, alors Noura se tourne à nouveau vers elle et souffle : “C’est bon, personne te suit.” Elle hésite une seconde puis précise : “Je vais m’approcher, d’accord ?” Noura s’agenouille et vient doucement caresser le bras de la jeune femme sans trop savoir quoi faire. Elle attend quelques secondes que celle-ci se calme et lui demande : “Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous voulez en parler ?”