week-end bruyant, week-end en boite. canapé vip, les lunettes de soleil, l'archétype du mec friqué qui ne savait pas ce qu'il allait faire en soirée. de la bonne compagnie, des bouteilles et de quoi bien mater. sauf qu'il ne pouvait pas se contenter d'une seule boisson : le champagne, c'était bien mais il voulait aussi autre chose. d'autres boissons, d'autres choses à goûter alors il descendit lui-même de l'étage pour aller au bar. la chemise à l'ouverture échancrée, lent, fastueux, à se glisser pour demander un cocktail. se posant sur le coté, ses yeux se troublèrent l'espace d'un instant. tim. timothée. mais tim. et en privée, des surnoms bien plus osés. — wow, et moi j'avais oublié à quel point t'étais un boulot pour les salutations. il soupira, l'air visiblement agacé. bien sûr qu'il était en vie, il croyait quoi. — et ouais, en vie, en que veux-tu ? dit-il d'un rire narquois. — j'suppose qu'à force de souhaiter ma mort, t'y as cru. lâcha-t-il d'un petit rire. — heureusement que ça marche pas comme ça. dit-il, prenant son cocktail, tendant sa carte pour un sans-contact, passant devant tim, de sorte à le bousculer par l'épaule.

il aurait vraiment pu s'en passer. à aucun moment, tomber sur son ex un samedi soir était une bonne idée et pour archie, ça avait tendance à fortement l'agacer. et pour cause, ce qui était au passé devait rester au passé. il n'y avait plus besoin d'en parler - les choses avaient été dites (et dans le cas d'archie, la communication n'étant pas forte de ce coté-ci, avaient été faites). c'était ainsi qu'il n'avait plus cotoyé timothée depuis un bon moment. — merci, ste theresa. dit-il d'un petit rire narquois. comme s'il avait besoin qu'on lui adresse la parole. qu'il l'ignore, la prochaine fois, ça lui conviendra très bien. — ah bon, mais si t'es pas du fumier, t'es quoi ? dit-il, en retournant vote-face à lui, se rapprochant drastiquement de lui. — j'ai rien, c'est toi qui débarque avec l'idée que j'étais mort. et ça, ça l'agaçait au plus haut point. — mais vas-y, j'sais que t'as qu'une envie : c'est de moi, c'pour ça que tu me parles ? comme si tout tournait autour de ça personne.

c'était plus fort que lui d'un coté. il détestait qu'on le provoque, qu'on le cherche et il pouvait s'enflammer en un rien de temps. et la vision de timothée qui le dérange, c'était trop pour lui alors, évidemment, il avait montré les crocs sans réfléchir, prêt à mordre, prêt à attaquer. et s'il n'y avait personne, il aurait déjà sauté sur lui pour déployer un crochet du droit. la violence n'était pas la réponse à tout mais avait au moins le mérite de remettre quelques pendules à l'heure. — j'sais po, ça dépend de si tu continues à me chercher. dit-il, en haussant les épaules, se calmant quelque peu. il eut un petit pouffement de rire face à sa remarque sur le fait d'être assez alcoolisé pour le toucher. comme quoi, c'était une sorte de demi-révélation qui le satisfaisait, d'une manière ou d'une autre. — et beh, écoute, j'vais bien, plus en forme que jamais, comme tu peux le voir. dit-il d'un ton sarcastique. — et toi aussi, à ce que je vois. finit-il par lâcher.

il avait son coté radical, à voir le coté pour/contre. après tout, en droit, t'étais soit pour la défense, soit pour la partie adverse. pas d'entre deux, donc il avait calqué ça à ses principes de vie. d'une certaine manière, en tout cas. — oulah, calme-toi, t'es plutot fit pour avoir des chevilles disproportionnés, balança-t-il d'un ton sarcastique, usant de la mauvaise foi. ils étaient sortis ensemble, évidemment qu'archie le trouvait frais, comme autrefois. il n'avait pas changé d'un poil alors il n'allait pas dire, juste pour le plaisir de mentir, que tim était un laideron : personne le croirait, à commencer par lui-même. — nop, les potes, c'est dans les cafés pour travailler. ici, c'est mon terrain de jeu perso. lâcha-t-il d'un sourire carnassier. rien de plus blasant que d'aller en boite accompagné et de voir tous ses potes pécho pendant qu'il était là à regarder avec envie. ça ne lui était jamais arrivé, mais sur le principe, il ne voulait pas que ça lui arrive. — j'te retourne pas la question. mais il s'arrêta là, son coté provocateur et reptilien était pourtant prêt à lui balancer qu'il n'avait pas d'amis mais là, il aurait été blessant. — et bien sur ce... il leva son verre, en but un coup, prêt à le quitter sur ces paroles.