with @Horace Dawson
Les corps qui dansent, les lumières qui s'agitent, les confettis qui virevoltent, l'ambiance à son apogée et l'alcool qui coule à flot. Le décompte qui approche, les couples prêt à s'embrasser et les amis à s'enlacer en faveur de cette nouvelle année. Le corps appuyée sur le bar, les yeux qui observent la salle, les verres qui s'avalent les uns après les autres. Emportée par la colère, elle n'était plus elle-même. C'était peut-être même la première fois qu'elle ne faisait pas partie de ceux qui s'échappent, ceux qui vivent l'instant. Bouffée par sa colère, par sa jalousie et ses envies de vengeance. Elle était pas loin d'exploser, détonateur enclenché, prêt à tout détruire sur son passage. Séjour gâché par des disputes qui n'ont cessés avec Horace. Pourquoi était-elle autant impacté ? Pourquoi ça lui tenait tant à coeur ? Elle le détestait de lui faire ressentir tout ça, elle le détestait de tout gâcher. Tout comme elle le détestait d'accepter l'aide de n'importe qui. Parce qu'elle était peut-être pas à la hauteur de ceux qui ont le droit de t'aider, c'est ça ? C'est que la bonne pote avec qui on s'éclate, pas celle sur qui on peut compter quand on a besoin. C'est bien comme ça que tu vois les choses Horace hein ? Sinon tes valises serraient pas dans la chambre d'une autre, sinon t'aurai pas décidé de lui tourner le dos et de l'ignorer comme tu le fais depuis le début du voyage. Trop portée sur sa fierté, elle avait aussi préférée rester loin, l'ignorance, pire des châtiments qu'elle lui faisait vivre et qu'elle vivait à son tour. Le Dawson osait un nouveau passage devant sa silhouette, sans un mot, peut-être le passage de trop. Sa main qui attrape son poignet, ongles qui s'y plantent volontairement. Colère qu'elle n'était plus capable de contenir. C'est quoi ton putain de problème avec moi ?! Le verre qu'elle avait dans sa main libre dispersé en milles morceaux dans sa paume, sang qui dégouline, morceaux tranchants qu'elle délaisse sans s'occuper de l'état de sa main. Elle était tellement possédée par la haine qu'elle ne ressentait rien d'autre. Parle moi putain !  Violence qui prends place, mains qui le poussent plusieurs fois en arrière, parce qu'elle avait besoin de le mettre autant à bout qu'elle l'était. Parce que ses pires démons ont réveillés la reine et que toute la gentillesse qu'elle a pu montrée envers lui s'était aussi vite échappée que l'arrivée de cette colère noir au fond de son coeur.

with @Astra Deauclaire
La farine acide qui traîne au bord du nez, et les yeux déjà abîmés d'une nouvelle salve. Le truc, c'est que je survis depuis quelques temps. J'aime pas le reflet dans le miroir. J'aime pas ce que je suis. J'aime pas ce qu'on est. Parce qu'on est quoi, hein ? On est quoi quand tu t'rappelles de moi trop tard ? On est quoi quand t'en as rien à foutre que j'crève à l'autre bout du monde ? On est quoi quand dans tes réflexes princiers, t'oublies que moi j'traine la patte. Que j'serais jamais au niveau. Que d'autres t'offriront l'or, quand j'serais capable que de recouvrir tes doigts de bijoux en bonbon. Parce que c'est vrai, Astra, on est pas du même monde. Et si avant j'm'en foutais, désormais, j'vois que ça. Et j'sais pas si c'est toi qui mérite mieux ou si c'est moi. J'sais même pas ce qu'on mérite. On est amis, hein ? Alors pourquoi on fonctionne pas comme tel ? J'aurais parcouru le chemin entre nous, avec n'importe laquelle d'entre elles. Pas toi. Toi, j'te passe devant, et j'suis presque sur que j'arme mes lèvres d'un fin sourire. L'ignorance, j'connais pas ça de ta part. J'connais pas, et j'veux pas connaître. J'sais qu'en soufflant un peu, juste un infirme filet d'air, tu pourrais t'enflammer. Mais j'voulais pas que tu te consumes. J'voulais juste que tu couvres ta peau de quelques flammes, où je finirais par m'y réchauffer. Tes ongles dans ma peau tendre, et mes orbes défoncées, toujours vertes, toujours pures, qui t'regarde, avec dans leur reflet, un brin de provocation. « Ah ça y est, tu t'rappelles qui j'suis ? » C'est pas moi qui parle, c'est l'autre, celui qui oublie qui il est. Blessé et mis de côté. Qui n'parvient pas à passer outre. Le poignet qui se dégage dans un geste trop ample, le verre qui se brise, ton sang qui teinte ma chemise blanche, ma silhouette percutée, qui recule, à chacune de tes attaques. La troisième est celle de trop. Tu vois, c'est pour ça que nos planètes ne doivent pas se croiser. Tu m'salis. Tu m'rends aussi con que ces autres types, qui attrape tes doigts rouges, et la mâchoire serrée de colère, te susurre alors que le verre rentre dans nos chairs réciproques ; pacte d'hémoglobine : « Tu veux savoir c'est quoi le problème ? » J'te relâche, la gorge acide, l'autre qui aimerait censurer, mais l'ego piétiné, lui, dégage les principes, il n'est qu'une colère impossible à censurer. « C'est que j'en ai marre que tu te comportes comme une petite salope de princesse égoïste. » J'me marre, parce que j'suis défoncé, parce que j'crois que j'me brise moi-même un morceau de cœur. Parce que j'suis terrorisé dans cette ville. Parce que j'suis terrorisé par l'idée qu'on s’abîme trop. « Tu penses qu'à ta gueule Astra, t'en as rien à foutre du monde entier, pourvu qu'on vienne t'occuper un peu de ton temps. » J'te fais même pas payer, t'as vu las chance que t'as ? « J'suis ton bouffon en fait. » Qui rapplique la queue entre les jambes, pour te sauter ou te donner un peu d'adrénaline. Tu ressens quedal, t'es morte sous la surface. Et moi, j'suis trop vivant pour te laisser m'empoisonner.

with @Horace Dawson
Pourquoi y'a tout qui déraille comme ça ? Pourquoi les flammes ont décidés de se déchaîner de cette façon ? Peut-être qu'ils ont l'habitude de se disputer, de se faire du mal et de se rabaisser jusqu'à qu'un gagnant l'emporte, mais peut-être que cette fois y'a quelque chose de différent. Une rancune qui colle au coeur, virus dont elle n'avait pas encore le remède. Peut-être que c'était une colère grandissante et incapable de s'échapper avant aujourd'hui. Mais elle voulait pas que ça c'passe comme ça Horace, elle voulait juste que t'oublies ce voyage en Colombie, que tu puisses remplacer tes images morbides par des souvenirs plus heureux. Mais t'as tout détruis, t'as tout pris de la mauvaise façon, monde à l'envers, pensées décalés et incapable de prendre des bonnes décisions. Peut-être que t'as raison depuis le début, c'est qu'une égoïste. Elle s'en fiche bien de l'avis des autres, elle pense qu'à son propre plaisir. Pourtant, elle a essayée d'être différente avec toi, parce que contrairement aux autres, t'es pas qu'un pion dont elle se donne plaisir à écraser. T'es un ami et t'es peut-être même plus que ça. Elle aussi elle aimerait comprendre, pourquoi ça lui prenait autant à coeur, pourquoi la fête était mise de côté, pourquoi la fête n'était pas plus importante comme elle l'a toujours était ? L'alcool, les substances, y'a rien de suffisant pour calmer ses ardeurs. Parce qu'elle savait que ça n'irait pas mieux tant qu'elle ne lui avait pas fait face et qu'elle n'avait pas dégoulinée sa haine. Puis t'es passé au mauvais moment, ce moment où la patience est déjà loin pour continuer cette mauvaise mascarade. Si je t'ignores c'est de ta faute Dawson. Parce qu'en ce moment, nos corps seraient envolés vers le paradis, incontrôlable, prêt à fêter cette nouvelle année dignement. Y'a la rage qui reste plus forte que les mots, le verre qui s'explose et les mains qui se serrent entre elles. Pourquoi y'a toujours du sang entre nous Horace ? Pourquoi on arrive pas à être comme tout le monde ? Elle voyait bien que la rage brillait aussi dans ses yeux, qu'elle avait réveillée la bête et que cette fois, il n'aura peut-être aucune retenue pour lui infliger sa sentence. Les pupilles qui l'observent, ses mots qui attaquent les uns après les autres, lame de rasoir qui perce la peau. Parce que ça fait mal et putain, elle a pas l'habitude de ressentir ça. Et ça vient d'où ces idées à la con ? Parce que j'voulais que tu passes un putain de bon nouvel an sans te soucier de l'argent ? Parce que je voulais que tu oublies la Colombie et que tu ailles mieux ? Parce qu'inviter le groupe était une fausse excuse et que j'voulais juste partir avec toi ? Les mots qui s'écrasent, la voix qui s'élève, pourquoi cacher le fond de ses pensées ? Elle en avait besoin. T'as jamais essayé de me comprendre en fait, tu me vois comme tous les autres, je pensais que ça serait différent avec toi. La voix qui se baisse, la déception qui prend place et les yeux qui se noie dans des larmes naissantes. T'as raison, le bouffon de la bouffonne. Regard plein de dégout, égo surmené, premier pas vers la générosité qu'elle préférait oublier. Amuses toi bien avec ta partenaire de chambre, vous êtes pareil tous les deux, vous me dégoutez. Parce qu'elle avait plus rien à faire ici, parce qu'elle voulait plus revoir ton visage, parce qu'elle voulait juste fuir ce monde à la con. Elle aimait pas ce qu'elle devenait, elle voulait juste s'échapper assez loin pour oublier cette colère qui ne cesse de tout brûler et tout ravager.

with @Astra Deauclaire
Pourquoi tu nous infliges ça ? J'te déteste pour ça, tu l'sais ? Pour ce que je vois dans le reflet de tes prunelles, pour ma mâchoire qui se serre, et pour les mots qui se barrent de mes lèvres aimantes, pour te percuter. C'est pas moi, j'ai pas envie que ça le soit. Sauf que t'as ce don de souffler sur les braises, de foutre mes nerfs à vifs et de révéler des traits moins doux. J'ai la prétention d'être un agneau. Le cœur pur et les doigts toujours attentionnés. J'sais né pour donner de l'affection aux êtres, pour aimer les femmes, leurs recoins, leurs rugosités. Même les côtés les plus laids de leur reflet. Sauf que ce crétin d'agneau, à force d'être poussé dans ses retranchements, à force de reculer, à force de lorgner sur le cou délicat de la louve, commence à aiguiser ses canines. On devrait être entrain de transpirer dans un coin de cette fête, à n'pas entendre l'année se terminer, transformant le brouhaha ambiant en un mélange de soupires. Sauf qu'on ne se croise que pour faire s'entrechoquer les fers. Ton dédain et ton ignorance égratignent à chaque instant d'avantage mon ego fragile. Et puisque je m'attaque au plus solide des murs, puisque tu es incapable de connaître la peur et la douleur, j'oublie le velours d'un gant, je ne garde que la ferraille. Agneau, uniquement armé de son inconscience, tente d'apprendre l'art de la guerre. Les premiers coups, frappés comme un bourrin qu'il n'est pas, raisonnent encore dans son propre être. Envie profonde de gerber, camouflée par la colère qui recouvre le tout d'un voile rouge. L'hémoglobine plus clean depuis trop longtemps fait bien son taff. Y a la tête qui se secoue, l'esprit qui refuse d'entendre tes arguments à la con ; qui s'ils étaient écoutés, éveilleraient sûrement un organe plus important. Faudrait surtout pas prendre le risque de s'parler franchement ; de s'accrocher franchement. « C'est trop facile. » Lèvre mordue, sourire éclatant d'acidité derrière. « Tu sais quoi ? C'est trop facile de jouer aux délicates maintenant, de faire comme si t'étais foutue de penser DEUX PUTAIN DE SECONDES à quelqu'un d'autre qu'à toi. » Ca continue à danser autour ; à croire qu'ils se rendent pas compte des deux mondes qui s'écroulent à côté. « T'as voulu qu'on crève en Colombie, juste parce que t'étais pas invitée. Tu vois, ça c'est toi. » Celle plus douce, qui m'a fait dormir contre son ventre ; j'l'ai oublié. Une erreur de parcours dans ton règne de reine sanglante. « Tu comprends rien à ce qui t'entoures, à ce que les gens ressentent. Et surtout tu t'en fous. ». T'es pas jalouse parce que t'es attachée Astra. T'es possessive parce que tu penses que j'suis ton gentil toutou, un contrat de propriété accroché sur mon front, les clous enfoncés dans la chair. Ca saigne quand on l'arrache. J'recule d'un pas, je choppe un verre au passage, que j'vide de moitié, d'une gorgée. Ca aidera pas les pas déjà bien maladroits. « Le dégoût est partagé, princesse. » Une courbette, et j'recule suffisamment pour que tes traits soient camouflés par d'autres. On était solides. On chute. Y a qui pour nous relever, si les deux sont au sol ?

tw : drogue, overdose

with @Horace Dawson C'est pas la première fois que les nerfs montent, en fait, ça arrive un peu tous les jours. Impulsive, parfois il suffit d'un mot pour faire dérailler le système. Mais c'était peut-être la première fois que la colère était si bouillante. Elle brûlait au fond d'elle, prête à tout détruire sur son passage, quitte à se détruire en même temps. Colère incontrôlable, elle battait si fort dans son coeur qu'il était certainement capable d'exploser à tout moment. T'as vu ce que tu me fais Horace ? Si j'étais l'égoïste que tu prétends, nos chemins ne se serraient pas croisés ce soir. J'aurai profitée de cette nuit, balançant les hanches sur la piste et les cheveux de princesse qui s'envole au grès du vent et de la musique. Pourtant, elle est là, posée devant toi et incapable de s'enfuir tant que la rancoeur n'avait pas assez dégoulinée. Elle se rendait pas compte du mal qu'ils étaient capable de se faire, ce soir, elle découvrait ce cadeau empoisonné qui s'est empressé de prendre une place un peu trop grande dans sa vie. Alors ça craque, les mots s'échappent et elle dévoile le peu de sensibilité qu'il lui reste sans même que tu t'en rendes compte. Alors c'est ça les règles du jeu ce soir ? On échange les rôles ? Elle voulait récupérer le sien, celle qui inflige la discord, celle qui reste l'intouchable malgrè la jalousie et la trahison. Alors c'est vraiment ça que tu penses ? C'est comme ça que tu me vois ? Le regard noir, la sensibilité envolée et blessée par les mots qu'elle venait d'entendre. Parce qu'elle était peut-être cette personne, pourtant c'est pas ce qu'elle voulait. Et jusqu'à ce soir, t'étais l'un des seuls à l'a voir différemment, le seul à qui elle a osée montrer le naturel. Echec, bonne leçon qu'on donne à enfant pour ne plus faire la même erreur. Tu veux voir l'égoïste dont tu parles ? Elle sera là maintenant et la Astra dont tu t'es amusé te manquera bien plus que tu ne le crois Horace. Si tu penses tout ça, pourquoi tu me fréquentes en fait ? Peut-être que toi aussi tu fais partie de ceux qui prennent leur plaisir et qui s'en foutent du reste, c'est ça ? Parce que c'était bien marrent de se taper Astra hein, mais quand ça va pas, elle intéresse plus, évidemment. Les mots qui s'enchainent et le corps qui finis par s'éloigner en laissant son épaule heurter la sienne. Parce qu'il fallait qu'elle quitte cet endroit, qu'elle respire un air différent du sien, qu'elle le sorte de sa tête et qu'elle retrouve qui elle est réellement. La nuit qui passe, les limites de côté, la colère et les blessures qui se noient dans la cocaïne, les pilules qui font rire et cette bonne vielle amie qu'est la tequila. Sauf que y'a rien qui marche, la colère stagne et elle est incapable de s'échapper. Alors elle continue encore et encore jusqu'à que ça aille trop loin et qu'elle retrouve réellement ce qu'elle cherche depuis le début. Le vide, le noir complet, lieu où les sentiments et les sensations n'existent pas. Elle a compris ce qui c'est passé seulement deux jours après, lorsqu'elle ouvrait les yeux face à ces murs blancs trop lumineux et ces bruits de coeur qui s'entend à travers une machine. Alors c'est ça 2022 ? les limites ont été atteintes, lui prouvant qu'elle n'était pas invincible et que malgré le tempérament, son corps a pas suivi, parce que ça fait déjà trop d'années qu'il survit. Les pensées dans le gaze, les membres qui font mal et la boule qui reste au ventre. Comme un mauvais bad trip qui a décidé de durer trop longtemps. Malgré la fatigue et la faiblesse du corps, fallait qu'elle parte d'ici, parce que si elle restait, elle savait qu'un endroit encore plus monstrueux l'attendait. Mais y'a tes messages qui promettent un peu d'espoir, y'a aussi la rancoeur qui voudrait l'ignorer, mais peut-être qu'elle avait plus assez de force pour se battre. Parce que sa liberté passait avant ça, pourtant quelque chose c'est cassé Horace et tu le sais tout comme elle.

with @Astra Deauclaire
Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Astra ? J'suppose qu'on l'savait, qu'un jour, nos astres se confronteraient. C'est ça, quand on sait pas doser. La poudre, les rancœurs, ce qu'on ne sait pas formuler. Ce qu'on ose à peine penser. Alors j'te renvoie dans les cordes, et je ne me rends compte qu'une fois ton corps qui traverse ces cordes, que j'y suis allé trop fort. Pardonne-moi ; je sais pas faire ce genre de choses. Je ne connais que la douceur. C'est avec toi, que je découvre que mes doigts peuvent être rugueux. Je déteste ce toucher là. Mais, l'esprit englué dans l'alcool et les substances, je serais prêt à te dire « à tout à l'heure », à penser que cette joute n'est pas si grave. Que tu t'éloignes, que tu vas sûrement remplacer mon corps par un autre. Je continue. Je danse. J'me marre, même. J'ai saisi sans comprendre, la gravité de notre fêlure. Je veux pas la voir. Je regagne la chambre, j'y croise Jade. La bataille est plus douce ; et, ce soir-là, le désir l'emporte sur la raison. J'ai toujours estimé que notre alliance, aux yeux bleus et les miens, était une mauvaise idée ; puisqu'elle ne connaît pas mes nuits, comme toi tu les sais. Mais, cette nuit. Alors que toi tu cèdes, moi aussi, dans un parallèle mal foutu, je confronte ses lèvres, j'en dévore le pulpeux, je me laisse bouffer par le désir de mes reins. Nos silhouettes, contre la paroi d'un mur. Mes doigts, qui recherchent sa peau, s'interrompent à une coordination parfaite de nos deux téléphones. Un message sur le groupe, et je quitte sa chair, j'abandonne le feu pour me laisser manger par la glace des quelques mots. L'étau appuie sur le cœur, en teste la résistance, et les poumons avec. Entament une apnée de plusieurs heures, jours. Tes bras, sur mon canapé, me paraissent trop loin. J'refuse de me refaire le film, de voir un lien entre ce qui est sorti de ma bouche et ce qui est rentré dans ta gorge et ton sang. On me repoussera. Parce que j'ai les yeux rouges. Parce que j'ai consommé, et surtout un peu chialé sur le chemin. Parce que j'flippe que tu me laisses tomber ; que c'était pas prévu comme ça. On m'dégage de l'entrée de l’hôpital, et j'ai pas le physique pour résister. On m'dégage de devant ta chambre, et j'ai pas le physique pour foutre une mandale à ton frère. Je remplace l'alcool par du café, et je passe mes derniers billets dans un nounours qui fait mon poids. Ca occupe les légers tremblements, ce gros truc. J'ai dis que je te sortirais d'ici. Et désormais, ça vire à l'obsession. Une infirmière m'écoute déblatérer les morceaux de ce qui pourrait faire notre bouquin. J'oublie volontairement nos cruautés. Je nous peints plus beaux. Alors, quand elle vient te faire les soins ; elle ouvre la fenêtre de ta chambre, et oublie de la fermer. Je profite que la surveillance ne concerne que ta porte, pour emprunter celle de ta voisine, et franchir par les maigres balcons, compagnon à poils balancé en premier, la distance qui nous sépare. Y a que la faucheuse pour nous éloigner. Elle a raté son coup. Je louperai pas le mien. Funambule de nuit, souffle un : « Astra ? » Laisse-moi t'entendre respirer. Laisse-moi, moi aussi, reprendre ma respiration. Apnée depuis l'annonce, je reprends une inspiration quand tes orbes se tournent vers moi. Je poste le nounours devant ma silhouette, tel un bouclier, quand j'avance vers l'armée que tu représentes. « Drapeau gris ? » On l'enterrera plus tard ; visons la priorité de te sortir d'ici, entière, loin de ton gardien. T'es vivante, et tout le reste, j'en ai rien à foutre.

with @Horace Dawson
Elle voulait pas que ça c'passe comme ça, elle voulait pas que sa jalousie déborde assez pour tout détruire. Et ce qui l'embête le plus, c'est que plus rien ne sera jamais pareil. Cassure qui a besoin de bien plus que des morceaux de scotch pour être réparé. La reine qui perd son roi, le roi qui retrouve cette vie qui semble beaucoup plus simple lorsque la reine n'est pas dans les parages. La mort lui faisait pas peur, elle a toujours été persuadée qu'elle ne ferait pas partie de ces vielles personnes qui restent seulement parce qu'elles ont pas le choix. Elle quittera ce monde jeune, avec les regrets derrière elle et une bucket-list de folies déjà bien remplie. Mais c'était pas son soir, elle voulait pas que ça le soit. Elle avait encore beaucoup de choses à vivre, aimer et détester. Malgrè la douceur des profondeurs, elle se battait pour rester à la surface. Peut-être pas pour elle, mais pour tout ceux qu'elle a déçu et avec qui elle n'a pas eu l'occasion de se rattraper. Drôle de rapprochement, descente aux enfers qui s'approche sans même qu'elle s'en rende compte. Parce que ce dérapage va tout changer, nous deux, notre complicité mais aussi c'que je suis. Parce que plus le temps passe, plus j'le sais plus vraiment. J'suis cette bonne personne ou j'suis juste cette égoïste ? Y'a la désintoxication qui est difficile, y'a même le corps qui veut faire demi-tour pour retrouver la mort. Parce qu'elle a pas l'habitude d'être clean, parce qu'elle a pas l'habitude de perdre ce qui l'a fait avancer tous les jours. Des infirmières renvoyés, des coups de poings tentées et la folie qui trépasse la pensée tant la dose est vitale. C'est pour ça qu'il faut qu'elle parte d'ici, parce qu'ailleurs, elle allait se perdre et oublier tout ce qui l'a fait rester. Y'a personne qui peut le comprendre, sauf toi Horace, parce que malgrè tes mots, t'es encore capable d'être là apparement. Pourtant y'a tout qui fait mal et y'a juste l'envie de te supprimer de ma vie, parce qu'on s'fait pas du bien même si on adore ça. Parce qu'on s'fait du mal et putain, tu te rends pas compte du pouvoir que t'as sur elle. Il ne suffisait que de quelques mots pour faire descendre la reine du trônes, les faiblesses finalement pas si compliqué à trouver. Y'a le coeur qui manque un battement lorsqu'une peluche aussi grande qu'elle traverse la pièce, puis t'es là et on peut même entendre au bip bip médicale que ça s'agite et que t'étais toujours capable de l'a surprendre. Putain.. Mais t'es passé par la fenêtre ? Peut-être encore trop dans le brouillard pour comprendre comment il a pu s'en sortir. Le regard qui fait des allers-retours entre la porte et la fenêtre, alors elle était là son échappatoire, il était vraiment venue ? Seulement si tu peux me faire sortir d'ici. Le regard il reste fuyant, parce qu'elle a pas envie de retrouver les ténèbres, elle les avait trop côtoyés pour replonger. Les mains qui arrachent les perfusions collés à ses bras sans ménagement, le corps qui tente de se redresser difficilement. Il est mignon ton nounours, mais ça va être compliqué qu'il fasse le voyage avec nous. Ne me donne pas un objet qui me rappellera tes erreurs ainsi que les miennes. Drapeau gris difficilement levé, parce que ça fait toujours mal au coeur, c'est encore trop frai, trop brisée.

with @"Astra Deauclaire"
J'aurais dû le sentir, que c'était le début de notre fin. Quand on se déchire tellement, qu'on préférerait voir l'autre défaillir, plutôt que de le voir s'échapper de nos griffes. Tes doigts, refermés sur rien, rêvaient d'un visage sans vie. Certains parleraient de jalousie, mais nous on sait que c'est un peu plus que ça. Que ça prend au ventre et que ça dépasse l'esprit, ça le noie, l’étouffe. J'veux pas voir ce qui se présente face à moi. J'veux pas comprendre ce que ton frère m'a gueulé, j'veux rien entendre de ce que mon subconscient me susurre. Kââ qui m'retourne l'estomac. J'refuse d'intégrer ce que toi, t'as déjà compris. Alors, c'est ça ? On arrive déjà au bout de notre règne ? On repart chacun avec notre bout de royaume, et on se fait la guerre juste pour se rappeler au souvenir de l'autre ? On a pas assez reculé, y a personne qui a flanché. J'l'aurais fais, avec n'importe qui. Je sais me dégager des conflits, les esquiver. Alors pourquoi j'reste à portée de tes griffes, et pourquoi j'rends les coups ? Pourquoi j'm'arrête pas quand j'vois que tes billes changent de couleur ? Pourquoi c'était pas moi, avec toi ? Nos corps côte à côte, ça aurait plus de gueule dans un hosto. Putain, j'te déteste d'avoir fait ça sans moi. J'te hais de m'avoir fait flipper à ce point. La vie sans toi j'en veux pas, tu captes ça ? Alors je viens te chercher. J'débarque même si j'suis en numéro un sur la liste noir de tes geôliers ; de ta propre liste, sûrement. On fait comment, quand le seul type capable de te sortir de là, est celui qui t'y as mis ? Compte sur l'alcool pour noyer la culpabilité. J'te gueule que j'ai rien fais, j’entraîne mes alliés. J'me rassure comme je peux. Y a un refrain qui chantonne non stop dans ma caboche de gamin paumé, qu'il y a sûrement pleins de raisons qui expliquent que t'es là. Le timing ? De la malchance. J'expose un nounours, tout de même, entre nous. J'me protège comme je peux. Je crains tes orbes. Je crains qu'on entende mon métronome, aussi bien que les bip de ta machine. On joue bien ceux qu'on était avant, hein ? J'arbore même un sourire amusé, de celui bien trop fier de sa stratégie. On oubliera tous les échecs précédents. « J'te promets que ce soir tu dors pas ici. » J'peux même te balancer des promesses. Parce que j'te remuerais tout l’hôpital, s'il le faut. « T'arrives à marcher ? » Pire ami au monde, si peu prévoyant, si peu prudent. Mais cette prison médicale va t'étouffer. Tes ailes je les veux déployées. « Tu veux un fauteuil ? » Le temps manque, les infirmières font des tours régulièrement. J''m'incruste dans ta vie, en oubliant que mon pass-droit s'est arrêté quand on s'est déchiré. J'ouvre les placards, commence à préparer un sac de tes affaires laissées en vrac ; vide la salle de bain. « La fenêtre, ça va pas le faire pour toi. » Réfléchis, réfléchis. Pour ça, l'esprit va vite. « Ok, quand t'es prête, j'fais diversion, et tu fonces jusqu'à l’ascenseur d'en face. On se rejoint en bas. » Compte sur moi pour occuper un étage entier de mon bordel. J'serais le chevalier, envoyé au sacrifice pour sauver la reine. Pion balancé sur le plateau pour se faire bouffer. Parce que j'regarde les traces laissées sur ton bras, des perfusions arrachées, et j'en détesterais mon reflet. Les billes qui remontent jusqu'aux tiennes. « J't'en rachèterais un autre. » Plus doux. Dis-moi que ça, j'aurais le droit à nouveau.

with @Horace Dawson  Signal d’alarme déployé, envoyé par le destin et les mauvais décisions accumulés. Peut-être que ce signal est là pour que t’ouvres les yeux Astra. Tu peux plus mener cette vie, ça fait trop longtemps que tu l’as mènes pour continuer. Y’a des personnes qui te font du bien, qui te rappellent que t’as pas besoin de t’échapper dans un autre univers pour être heureuse. Puis y’a ceux qui font du mal, qui t’enfoncent dans tes démons et qui sont capable de toucher ce qui devrait être intouchable. Tu fais partie de ces gens-là Horace, je pensais que tu me faisais du bien, qu’avec toi, je pourrai être celle que je suis vraiment. Mais celle que j’suis vraiment, ce n’est pas elle qui me fait du bien et qui m’aide à remonter la peine, c’est celle qui me détruit de jour en jour. Mais c’est aussi celle qui a bien compris notre petit jeu perfide. Parce que ce n’est pas de l’amitié, ce n’est pas non plus de l’amour, pourquoi on s’ferrait autant de mal sinon ? La seule satisfaction étant la complaisance de se détruire, parce qu’à deux c’est encore plus facile. Pourtant, j’veux pas que tu disparaisses, j’dis jamais ce que je ressens et crois-moi, si j’en étais capable, je te dirais à quel point j’ai besoin de toi. La lionne laissant sa place à l’agneau lorsqu’il s’agit de sincérité et de sentiments. Alors peut-être que la solution est de te décrocher de ma peau, parce que maintenant que j’me suis retrouvée dans ce lit, j’veux que ça soit la dernière fois. Mais avec toi, qu’est c’qui peut me garantir que ça sera la dernière ? Et pourtant t’es là, face à moi et j’le vois bien que t’as passé une mauvaise nuit. Et qu’au final, ça te touche tout ça et que j’suis peut-être pas la seule à subir les conséquences de mes actes.  T’es le seul qui veut la faire sortir d’ici, t’es le seul à creuser ciel et terre pour lui rendre sa liberté. Finalement, t’es peut-être aussi le seul qui la comprend et qui sait pourquoi elle doit sortir. Mais c’est pour ça que t’es pas bon pour elle et qu’elle ne l’est pas non plus pour toi. Elle ne pensait pas te revoir si tôt, elle voulait prendre ses distances et récupérer l’air que tu lui avais pris. Alors elle essaye de l’éviter ce regard, ce regard qui a brisé quelque chose, un cœur pourtant bien trop solide pour être détruit. Promesse que tu oses échapper pour ces nuits de liberté. Peut-être que y’a de la rancune et de la rancœur, pourtant, elle te faisait toujours confiance. Merci.. D’être venue. Le corps qui se redresse et combat les faiblesses, les liens arrachés et les vêtements d’hôpital qu’elle retire pour enfiler un jean ainsi qu’un débardeur. Non.. T’inquiètes, j’vais pas m’écrouler une deuxième fois. Mauvaise référence impossible à contrôler, avec cette mauvaise envie de le faire culpabiliser. La tête qui se secoue à l’idée de sortir par la fenêtre, mort évité une première fois, mais peut-être pas une deuxième fois, elle ne voulait pas attiser une nouvelle fois la colère de la faucheuse en si peu de temps. L’ours en peluche qu’elle tente d’ignorer, le cœur qui tente de rester fort face à la seule belle intention qu’elle avait reçue. On fais ça, j’me doute que t’es doué pour faire diversion. La voix neutre, aucune émotion qui s’échappe et les épaules qui se haussent lorsqu’il lui parlait une nouvelle fois de ce satané ours. Gardes ton argent pour toi Dawson. Les dernières affaires rangés, la supercherie qui se mets en place. Blondie qui s’échappe vers l’ascenseur, le souffle déjà court, la vitalité échappé. Mais ça marche et putain, cet air frai et ce soleil qui se reflète sur la peau, ça lui faisait du bien. Liberté presque bien trop appréciée pour être une réalité. Les azurs qui se posent sur le bâtiment, boule au ventre qui reste ancré, libéré des murs mais pas de cette relation toxique.

with @"Astra Deauclaire"
Laisse-moi me raccrocher à quelque-chose. Pas loin de la défaillance. Fais-moi une place, laisse-moi essayer. J'sais pas prouver, j'sais parler mais pas à toi. Tu veux pas de ma douceur, et j'arrive pas vraiment à te la souffler. Trempé dans les entrailles du pire, quand c'est toi qui approche. Cette dispute de trop, c'était peut-être la meilleure chose qui pouvait nous arriver. J'suppose que je le verrais, si j'acceptais d'ouvrir les yeux sur le mal qui te bouffe. Mais, j'y accroche mes crocs aussi, à ta chair. Incapable de comprendre ce qui me remue le ventre. Incapable de prendre de bonnes décisions, quand il s'agit de toi et moi. Si tu restes, si on t'apprends à respirer sans moi, j'fais comment ? Alors j'débarque, muni d'un nounours pas même assez imposant pour dissimuler mon mal être derrière. Mais j'sais pas, j'me dis que peut-être, lui, saura te prendre dans ses bras comme il faut. Puisque les miens n'ont pas été capables de retenir ta chute, de la prévenir. Puisque les miens n'ont fait que te pousser. J'en mords un morceau de joue. Le corps se hâte, l'esprit s'agite, et un plan se dessine rapidement. Avant la fuite, j'flanque l'ours sous les draps ; fausse personne. Peu crédible. Mais peut-être, deux-trois minutes de gagnés quand ils rentreront dans la chambre. J'te regarde par-dessus l'épaule. J'ai les doigts morts, qui n'osent guère sortir de leur cachette pour saisir les tiens. « On y va. » Gel hydroalcoolique versé sur ma veste ; illusion, odeur d'un alcoolique en délire. J'gueule tout ce que je peux. L’accent anglais qui ressort, qui degueule des injures incompréhensibles, s’agitent, fait chuter un chariot. Une infirmière, puis la sécurité qui débarquent. Je les éloigne de ta prison, de mes bras qui s’énervent dans la vide, se battent en moulin contre ma culpabilité. J’suis vite plaqué au sol. J’ai la rage mais pas la carrure. J’suis le démon qui s’infiltre mais qui déteste les ecchymoses, sauf celles qu’on administre aux cœurs. Sauf qu'Agile, se démet des golgoths, hurle et anime le service à lui tout seul. S’accroche, griffe, mord, joue au plus allumé des abusés ; il perd, évidement qu’il perd. La gueule sur le sol et les bras tordus. La douleur apaise celle interne. Donne-moi les épreuves, donne-moi tes stigmates, pardonne-moi. Ballotté dans les escaliers des étages puis balancé par la porte de sortie de secours. Les doigts égratignés sur le bitume, la gueule qui crache salive et sang. J’ai été conçu pour l’amour, pas pour la guerre. Avec toi, j’sais pas faire le premier alors j’te réserve le second. La veste imbibée d’alcool est jetée dans une poubelle, et sur le chemin qui nous rassemble, je retrouve un peu de constance. Le corps trop blanc rougit de ces échanges, mais l’esquisse d’un sourire qui l’emporte. Trop heureux de t’avoir sauvé de ce qui justement, aurait dû te sauver toi. Deux crétins qui se réjouissent d’avoir échappés à une solution. Mais j’le vois pas, tout ça. J’suis obsédé par tes ailes et ta liberté. J'les coudrais directement dans la chair de ton dos. Une main levée, hèle un taxi – grimace d'une côte abimée. Mes orbes, elles, tentent d'happer les tiennes. J'te demande pas grand-chose, pour plonger dans la lave pour toi. Mélange ton bleu à mon vert, même brièvement. « J't'ai trouvé un hôtel pas loin de l'aéroport. » Pour quand tu voudras nous revenir. Me revenir.