C'était avec une invitation basique, un sms mystérieux, que James avait invité Lilo au Cambridge Common pour une surprise.

La demoiselle avait quitté sa chambre après s'être habillée d'une petite robe bleu électrique assortie à des bottines de motards à clous. Elle avait fait un effort vestimentaire, pour plaire à son amoureux. Depuis trois mois qu'ils étaient ensemble, elle avait pu voir James devenir un tout autre homme, faisant des efforts pour lui plaire. Elle avait donc décidé de faire elle aussi un effort pour ce mystérieux rendez-vous.

Sur le chemin comme depuis qu'elle avait reçu son sms, Lilo se posait la question qu'elle aurait voulu partager avec son ancienne camarade de chambre, sa meilleures amie, qu'elle avait beaucoup plus de mal à voir depuis qu'elle avait rejoint les Cabots : pourquoi tant de mystère autour d'un rendez-vous.
Elle chercha dans son sac son téléphone et posta sur son compte Twitter : « En route pour le lieu qui a vu la chute de mon monde. » Elle avait eu du mal à remettre les pieds pour la première fois là où elle se trouvait le jour de l'attentat d'Harvard. D'ailleurs, elle n'avait pas passer le pas de la grille. Elle savait très bien que James était au courant de cette histoire, il s'était même inquiété pour elle, alors elle ne comprenait pas ce choix de rendez-vous.

La tête dans ses réflexions et ses pieds la menant d'eux même à sa destination, elle ne se rendit pas compte qu'elle se trouvait déjà devant le lieu dit du rendez-vous. Elle regarda la grille et après quelques secondes de réflexion, passa un premier pied dans le parc. Elle leva la tête et chercha du regard son petit-ami.

J'avais beaucoup réfléchi à tout ça... Comment est ce que j'allais proposer à Lilo de m'accompagner au bal? Depuis trois mois que nous étions ensemble, j'avais fait de mon mieux pour être un homme meilleur, quelqu'un sur qui elle pouvait compter et en qui elle pouvait avoir confiance. Et je voulais passer à un niveau supérieur, je voulais être celui qui lui faisait au delà de ses peurs. Je savais que Lilo n'avait pas réussi à revenir sur les lieux où elle se trouvait pendant l'attentat. Alors, j'avais décidé de faire mon possible pour associer ce lieu à quelque chose de positif, pour qu'elle ne soit plus autant traumatiser par tout cela. Je sais qu'elle avait de la peine à vraiment se remettre de l'attentat, et je trouvais que c'était l'occasion parfaite pour lui changer les idées.

Je la vis arriver, superbe dans une petite robe bleue électrique et des bottines de motards à clou. Je voyais qu'elle hésitait à entrer. Je n'allais pas faire durer son calvaire, non, je n'étais plus ce mec là. Je me dépêchais d'aller la rejoindre et la serrais contre moi tendrement. Hey Miss, contente que tu sois venue, je sais que c'est pas évidant pour toi... Je l'embrassais délicatement et lui pris la main...

Tu me fais confiance? Je l'emmenais jusqu'à l'endroit où j'avais caché ma guitare. J'espérais juste que ça lui plairait...

Lorsque Lilo aperçue son amoureux, toute la pression qu'elle supportait sur ses épaules s’évanouit. Il était beau, comme à son habitude et semblait encore plus doux que d'habitude. Il s'avança d'un pas rapide vers Lilo qui n'avait pas bouger, se remettant de ses émotions. Lorsque le garçon la prit dans ses bras, le demoiselle enfonça son visage dans son cou pour humer son odeur. Hey Miss, content que tu sois venue, je sais que c'est pas évidant pour toi... Il déposa un baiser sur sa bouche qu'elle lui rendit tendrement et lui prit la main. A nouveau, comme depuis le début de leur relation, Lilo se laissa aller sans répliquer. Tu me fais confiance? Oui, elle lui faisait confiance, elle commençait à y arriver. Elle hocha la tête pour acquiescer, le fixant dans les yeux comme si elle ne l'avait pas vu depuis des mois. Se rendant compte de son silence qui pouvait être gênant, elle ouvrit enfin la bouche. Oui, je te fais confiance., lui affirma-t-elle à nouveau avec une sourire timide. Même si je suis très intriguée avec tout ce mystère. Tu me prépares quoi ? Ils avançaient mains dans la mains au milieu des arbres qui avait repris leur place depuis que les jardiniers avaient pris un très grand soin de redonner à l'endroit son aspect initial. Lilo regardait les jardins, les fleurs qui pointaient le bout de leurs nez. Les yeux toujours sur le paysage, elle ajouta à James. On dirait qu'il ne s'est jamais rien passé. Même si elle ressentait quelques frissons, elle attendait avec impatience sa surprise.
Un coin à l'appris des regards se dessina au loin, un petit lieu vert agrémenté d'un banc et d'un petit point d'eau. Regardant James avec de grands yeux écarquillés, elle cherchait à savoir ce qu'il allait se passer.

J'étais content qu'elle est répondu de façon positive à ma question. Je savais que ma petite-amie avait encore quelques soucis à me faire confiance dans certains domaines, comme le fait que je n'avais personne d'autre qu'elle et aucune intentions de la tromper. Mais la confiance s'installait peu à peu entre nous, surtout depuis qu'elle m'avait fait part de quelque chose dont elle n'avait jamais parlé à quelqu'un d'autre. Ca m'avait vraiment touché et je prenais donc encore plus le temps d'être là pour elle, d'être attentif et de la rassurer. Oui, je te fais confiance. Même si je suis très intriguée avec tout ce mystère. Tu me prépares quoi ? Je la guidais toujours vers ce petit coin du parc que j'avais trouvé et qui était parfait pour mon idée. Patience Miss, tu le sauras bien assez vite. Que j'accompagnais d'un petit clin d'oeil. Je savais que passer dans ses jardins était difficile pour Lilo, même si les marques de l'attentat étaient de moins en moins visibles. On dirait qu'il ne s'est jamais rien passé. Nous étions apparemment sur la même longueur d'onde et je la serrais légèrement contre moi. On était finalement arrivé à ma guitare, que je sortis et souris à Lilo. Je pense qu'elle devait être assez surprise, après tout je ne lui avais jamais parlé du fait que je jouais de la guitare et du piano. J'avais une préférence pour le deuxième instrument, mais c'était beaucoup moins pratique à transporter. Je commençais donc à gratter. Ca faisait quelques jours maintenant qu'il m'était venu cette idée et que je m’entraînais. J'entamais donc la chanson "Juste the way you're" de Bruno Mars et la chantais en entier pour elle. Je n'avais pas une voix très puissante, mais pour cette chanson ça suffisait et j'avais la chance de chanter juste. Je souris à la fin de la chanson et la regardait avec tendresse. Lilo, me ferais-tu l'honneur d'être ma cavalière pour le bal de fin d'année?

Lilo était d'une patience qu'elle ne se connaissait pas. Habituellement, elle aurait sauter dans tous les sens et crier comme un enfant dans une voiture depuis deux heures. Mais les choses étaient différentes avec James.
Le petit coin qu'avait déniché James était très romantique et Lilo commençait à se douter de quelque chose. Ce mystérieux rendez-vous devenait de plus en plus spécial.
Lorsque James lâcha la main de la demoiselle, celle-ci se retrouva face à quelque chose qui la surprit énormément. Son amoureux alla chercher une guitare cachée dans un buisson et commença à lui interprété une magnifique chanson. Lilo le trouva doué et se demanda pourquoi il ne lui avait jamais parlé de son talent. Durant toute sa performance, la jeune fille resta silencieuse, un sourire timide et amusé sur les lèvres. Elle écoutait avec toute sa sensibilité la voix de celui qu'elle aimait de plus en plus chaque jour.
Lorsqu'il eut terminé de chanter, Lilo voulut sauter dans ses bras. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de le faire, le jeune homme déclara. Lilo, me ferais-tu l'honneur d'être ma cavalière pour le bal de fin d'année? Il n'en falut pas plus, après cette chanson, pour faire pleurer la demoiselle. Cela faisait à présent quasiment trois ans qu'elle était à Harvard et chaque année, elle voyait les filles et les garçons sortir de la Lowell House habillé pour le grand soir alors qu'elle restait dans la salle commune à regarder des films avec un pot de Nutella.
Derrière ses larmes de joie, Lilo esquissa quelques mots incompréhensibles, plus des reniflements que de réels syllabes, elle ne savait pas comment exprimer son oui de manière aussi belle qu'il venait de lui demander d'être sa cavalière. Un seul mot sortit au milieu de ses larmes : ... Oui ... C'était peu pour les monologues qu'elle avait l'habitude de faire, mais il l'avait surprise. Elle se jeta dans ses bras, contournant sa guitare.

J'étais quelque peu anxieux de voir la réaction de ma petite-amie. Peut-être que finalement, lui donner rendez-vous ici n'était pas une bonne idée, peut-être que les mauvais souvenirs étaient encore trop présent pour qu'elle puisse véritablement apprécier le moment. Je me sentais stupide tout à coup, surtout quand je la vis se mettre à pleurer. A cet instant, j'aurai pu me gifler à cause de ma bêtise. Mais t'avais pas idée James de faire des choses aussi stupide. Il n'y avait que moi pour faire ça, invitez ma petite-amie au bal dans le parc où elle avait failli mourir. C'était pathétique. Je n'avais toujours pas de réponse et elle pleurait, je me sentais stupide, mais alors le pire des crétins. Oui ... Elle avait dit oui? Mais pourquoi pleurait-elle alors? Je n'étais vraiment pas doué avec les filles qui pleurait, ça me déstabilisait totalement et je ne savais jamais quoi faire. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir plus loin que Lilo contourna ma guitare et se jeta dans mes bras. Je la rattrapais, tout de même surpris par sa réaction, et profitais de son étreinte. Je n'aurai jamais vu les choses se passaient comme elle se passait actuellement. On m'aurait dit quelques mois plus tôt que je sortirais avec cette jeune femme et que je faisais de mon mieux pour être à sa hauteur que j'aurais rit à en perdre le souffle. Mais voilà, c'était ce qui se passait et je ne m'en plaignais pas, bien au contraire. La serrant toujours contre moi, je chuchotais à son oreille. Désolé de t'avoir cassé les oreilles, je pensais que ça te plairait... . Je savais son amour pour la musique, alors j'avais pensé à cette demande très simple. Peut-être que c'était trop simple, c'était surement pour ça qu'elle pleurait. Je caressais doucement ses cheveux, attendant qu'elle se remette de ses émotions...

James serrait Lilo contre lui et la jeune fille ne pouvait se sentir mieux qu'à cette instant. Lorsque celui-ci chuchota à son oreille, elle faut surprise : eille. Désolé de t'avoir cassé les oreilles, je pensais que ça te plairait... Non, il ne lui avait pas cassé les oreilles, même si ce n'était bien sure pas parfait, elle avait trouvé l'intention adorable. Lilo respira à nouveau l'odeur de son amoureux avant d'écarter son visage de son cou. Elle essuya ses larmes du revers de sa main avant de lui répondre : Non, c'était super beau. J'ai adoré. Mais ça fait bizarre. Les larmes continuaient à couler mais son visage retrouvait tout de même une couleur normale. Un sourire se mêla aux gouttes salées. Les informations étaient contradictoires et elle se précipita pour mettre les choses au clair : Je suis heureuse, même très heureuse. Il va juste falloir que je trouve une robe ... Et j'ai pas l'habitude. Elle se mit sur la pointe des pieds, comme elle l'avait fait il y a trois mois pour la première fois, et embrassa langoureusement son Prince Charmant. Comment peut-il me faire ça ? Comment j'ai pu le haïr ? Dans la tête de Lilo, les choses s'entrechoquaient. Elle se sentait heureuse, et n'aurait pu croire ça possible il y a quelques temps, et encore moins que son bonheur viendrait de lui.

Je sentis son souffle toujours sur mon coup, et bon, elle était toujours là, elle n'était pas partie en courant, et c'était vraiment quelque chose dont j'étais content. Non, c'était super beau. J'ai adoré. Mais ça fait bizarre ... J'imaginais bien que ça devait la secouer. Oui, c'était peut-être pas ma meilleure idée de l'avoir amené ici, je voyais bien que ça la secouais. Mais je l'avais fait, j'espérais sérieusement que ce bon souvenir pourrait contrebalancer les souvenirs traumatiques qu'elle avait, et pas que le lieu teinte ma demande... Un sourire finit par venir se dessiner sur ses lèvres, prenant le dessus sur ses larmes. Ouf, une bonne chose... Je suis heureuse, même très heureuse. Il va juste falloir que je trouve une robe ... Et j'ai pas l'habitude Son baiser langoureux finit de me prouver qu'elle était bel et bien contente et non pas qu'elle faisait semblant. Je laissais mes doutes partir et profiter du baiser avec joie. Elle avait totalement bouleversé ma vie et mes habitudes en train peu de temps, et j'en étais heureux. Le baiser prit fin et je lui souris, heureux de profiter de cette belle journée avec elle. Je peux te donner un coup de main pour la robe si tu veux... J'ai souvent donné des coups de main à Alice, et il semblerait que j'ai bon goût! Je jouais de façon distraite avec une de ses mèches de cheveux, content du moment que je passais avec elle et à quel point elle semblait aller mieux depuis l'attentat...

James ressemblait vraiment de très près à l'idée que se faisait Lilo du Prince Charmant. Je peux te donner un coup de main pour la robe si tu veux... J'ai souvent donné des coups de main à Alice, et il semblerait que j'ai bon goût! La demoiselle éclata de rire. Sans aucun doute que ce n'était pas de situation, mais elle ne put vraiment pas se retenir. Non !!! Il faut faire ça bien, et que tu ne me vois pas avant le bal. Après une demande aussi romantique et traditionnelle, Lilo voulait continuait à rendre ce moment exceptionnel. Lorsqu'il viendrait la chercher et qu'elle descendrait le grand escalier telle une princesse. Non, elle n'avait jamais vraiment eu envie de ça. Mais si elle avait pu le changer quelque peu, avait-il sans doute réussi lui aussi à la faire changer, la rendre plus féminine.
Dans ses bras, le temps semblait s’arrêter, elle le regardait, dans les yeux, et le lieu, le moment, n'avait plus aucune importance. Le square n'était plus vraiment un lieu d'horreur et James avait réussi son coup, elle ne verrait plus les choses de la même façon. La jeune fille gardait le silence, pas qu'elle ne sache quoi dire, elle aurait eu des millions de choses à dire. Mais ce silence était confortable, rassurant, si il était intimidant, c'était d'une manière tendre. Et si l'on restait éternellement dans cet Eden, personne ne remarquerait notre absence ? Lilo sourit à cette réflexion intérieure.