L’amour rend stupide et parfois, il vous rend somnolent. La soirée s’étant terminée au petit matin, c’est avec l’impossibilité de ne pas bâiller que je me suis rendue au boulot. Malgré l’anti-cernes, je ressemble à un putain de zombie. Le pire, c’est que la journée est loin d’être terminée. En cette période de l’année, c’est la folie. Les rendez-vous s’enchaînent. Les gens veulent être tout beau pour narguer les autres durant les rassemblements familiaux. Mais moi, je n’aurais pas ce privilège, bien que je festoierai avec la famille de Jackson. Après un repas sur le pouce, je n’ai pas arrêté de courir pour finir seule et abandonner par ma troupe pressée de réaliser leur dernières courses de Noël. C’est ainsi que je t’attends, toi, l’habitué d’un autre coiffeur aujourd’hui absent. Je suis désolée, tu devras faire avec moi, j’espère que tu ne le prendras pas mal, mais j’peux pas tirer mon employé du lit pour qu’il te refile sa vilaine grippe. Ne te voyant pas arrivé à l’heure inscrite sur l’agenda, je décide de descendre à la cave et d’ouvrir la porte où seule moi en ai la clé. Pénétrant dans l’antre de la drogue, où paquets de coke sont empilés, je ne pioche que dans l’herbe pour m’faire un joint. Ça va, j’en ai bien besoin après avoir coupé des milliers de cheveux et m’être coloré les doigts. C’est ainsi que je m’affale dans le canapé déchiré pour fumer le pétard, loin de me douter que tu étais enfin arrivé en haut et que ta curiosité te mènerai jusqu’ici, droit vers mon activité souterraine.  « Bordel que ça fait du bien, j’suis au bout de ma vie » que je balance à moi-même, avachie sur le sofa, la fumée m'enveloppant dans ses bras.
#rplibre

@Isolde Merrill  ❛ ❛  T'avais juste besoin de ça, une coupe de cheveux, rafraichir tes mèches avant de partir pour aller voir ta grand-mère, ta jumelle à tes côtés. Ça t'angoissait au maximum cette situation. Un tour chez la coiffeuse, un peu de détente alors qu'on te joue dans les cheveux, ça ne te ferait pas de tort. Quand tu arrives sur place, c'est le calme plat. Pas un son, pas un mouvement. Que la musique de la radio qui joue des airs de fêtes en cette période de Noël. "Allo? Y'a quelqu'un? J'ai un rendez-vous." T'essaie de ne pas parler trop fort non plus, ne voulant pas déranger les autres clients qui pourraient recevoir des soins. Tu n'as jamais vu l'endroit aussi tranquille. Normalement, ça devrait être le contraire non? Tu t'es estimée chanceuse d'avoir un rendez-vous. En avançant doucement dans la pièce, tu finis par entendre un bruit, quelqu'un qui parle. Ça vient d'en bas des escaliers. Tu n'es jamais allée dans cette partie de l'entreprise. AU départ, tu te dis que tu ne devrais probablement pas y aller mais tu es piquée d'une curiosité. Tu
descend doucement les marches, une à la fois. "Y'a quelqu'un?" continues-tu d'appeler.

J’déteste les clients qui foutent des vents. Mais je suis pas pressé ce soir, j’ai tout le temps. Pétard allumé, je sens rapidement les muscles qui se détendent et le monde qui devient rose. Je somnole, bien loin d’imaginer que tu aies en pleine descente vers les enfers. La journée a été bonne, la caisse est pleine et merde ! J’ai oublié de fermer à clé. Si un délinquant passe par là, au revoir la recette du jour. Désorientée par le joint, je peine à me lever du sofa. Je titube comme une conne et manque de me casser la gueule en trébuchant sur un lot de shampooings. Et puis y a une voix qui parvient à mes oreilles, celle d’une inconnue. Le sang se glace. Ce secret doit rester secret. J’veux pas avoir à buter quelqu’un. Me dépêchant de rejoindre les escaliers, te voilà qui pose un pied dans cette salle ou plutôt ce box de stockage. Je te saute presque dessus, comme pour faire barrage, mais je fais un mètre douze. De toute façon, tu peux toujours voir par dessus mon épaule si tu te penches un peu. « Vous êtes la cliente de 20h ? » Nouvelle technique, accaparer ton attention pour éviter qu’elle ne se déplace derrière moi. « Remontons, je vous attendais, mais je croyais que vous m’aviez fait faux-bond » J’aurais presque envie de saisir ton poignet pour te tirer jusque-là haut. « On y va ? C’est pour quoi d’ailleurs ? » Ta chevelure est magnifique, je n’aurais pas besoin de bosser beaucoup pour la magnifier. De toute manière, peut-être que je vais devoir te couper la tête si j’vois que t’as découvert mon business illégal.

@Isolde Merrill  ❛ ❛ Ça te fait étrange d'entrer dans le bâtiment et de ne pas y trouver personne. Comme si tout le monde était parti. Boutique fermée. T'as rapidement pensé que c'est toi qui te trompais sur toute la ligne, peut-être que ton rendez-vous était plutôt et que tu l'avais manqué. Pourtant la porte était ouverte. Et même si tu avais la sensation que tu ne devrais pas descendre les escaliers qui se trouvaient au fond de la pièce. Malgré tout, tu t'y engages appelant pour savoir si quelqu'un s'y trouve. T'entend rapidement un vacarme alors que quelqu'un semble tomber juste avant de se jeter juste devant toi. Tu vas pas plus loin, surprise par l'arrivée fracassante de la femme devant toi. "euh... ouais. ouais, c'est moi." T'avais quelques minutes de retard dû au fait que le transport en commun était bondé en ce temps des fêtes. Autobus pleins à craquer de tout ceux qui finissent leurs shopping du temps des fêtes. "euh... ouais, l'autobus avait du retard." tellement pas dans tes habitudes d'être en retard. La dame semblait plutôt presser de remonter à l'étage et tu ne cherches pas à la contredire. Approuvant d'un signe de tête, tu remontes les escaliers pour rejoindre la pièce principale. "juste un petit rafraîchissement. Coupe et mèches, c'est possible?" Tu voulais pas la garder ici pendant des heures non plus. "vous êtes la seule à travailler?" tu poses par curiosité. normalement, c'est beaucoup plus occupé qu'en ce moment. Sinon, elle se serait pas retrouver seule dans ce sous-sol.

As-tu vu ? Pourquoi es-tu aussi curieuse ? On ne t’a probablement pas appris que l’on n'entre pas chez les gens sans prévenir. Le joint me ralentit, mais je dois rester concentrée et surtout nous faire dégager d’ici. Cette planque, elle doit rester secrète. Tu es ma mauvaise nouvelle du jour, celle qui pourrait aller courir chez les flics pour me conduire à ma chute. Un peu trop enjouée, je te ramène à l’étage pour démarrer ta mise en beauté. « Tout est possible ici, c’est le paradis du cheveu » Nul, très nul Izzy. Tirant un siège face à un miroir, je t’invite à t’asseoir afin que je tâte la matière de ta sublime tignasse. Le coeur bat toujours aussi fort. J’entends les battements dans mes oreilles. Un bruit sourd, celui de la peur. « Ce sont les fêtes de fin d’année, j’ai libéré mes employés pour qu’ils profitent » Je suis pas une patronne en or ? J’ai même réduit le nombre de clients pour que l’on puisse éviter les douleurs musculaires durant nos quelques jours de congés. Faut pas croire que les coiffeurs sont des branleurs, on se tue à la tâche pour vous rendre beau. Et je sais qu’avec ta chevelure, je vais en chier. Ramenant d’ailleurs cette dernière sur ton dos, je la peigne du bout de mes doigts et écarquille les yeux en constatant la longueur. « J’vois que vous prenez bien soin de vos pointes » T’inquiète, je vais pas essayer de te refiler le soin à 50$, j’ai déjà été cliente et j’ai déjà subi ce type de harcèlement emmerdant. « On reste sur ce blond ou on éclairci à peine ? » Très professionnelle la Merrill, épatant. L'pire, c'est que je suis stone, je vais devoir éviter la connerie dans le dosage de mes produits.

@Isolde Merrill  ❛ ❛ Ça se passe tellement vite mais tellement doucement en même temps. Comme si tu ne contrôlais plus rien sur le temps. Les minutes semblaient s'étirer autant que les secondes semblaient s'évaporer à la vitesse de la lumière. L'employé, la jeune femme, te fait rapidement remonter en haut, ne te laissant pas le temps d'observer la salle plus rapidement. Mais tu décides de ne pas t'en faire avec ce que tu as vu -ou pas vu- pour le moment. Parce que, pour toi, la fille innocente et naïve que tu peux être, la seule chose que tu penses avoir vu, c'est une planque pour fumer entre amis. Loin de te douter que c'est beaucoup plus que ça. Tu t'installes donc sur la chaise qu'elle te désigne, acceptant le compliment qu'elle te faisait par rapport à ta chevelure. "j'ai suivi les conseils d'une de vos employée." Son nom t'échappe par contre. Tu ne pourrais pas le retrouver, peut-être la reconnaître sur une photo à la limite. "hum... éclaircir un peu."Pourquoi pas un petit changement avec ça. Ça pouvait pas faire de tort juste avant les fêtes. Mais une question te turlupine, quelque chose que tu aimerais bien demander mais que tu n'oses pas. Ça doit se voir d'ailleurs, à la façon dont tu as d'entremêler tes doigts sous la cape posée sur toi.