Je souris en t'observant, je comprends parfaitement tes dires. « C'est bien la douceur aussi. » Et pourquoi prôner forcément la violence ? Certaines personnes ont besoin de ça pour extérioriser, et je vais pas mentir, ça peut m'arriver, mais je comprends aussi que ce soit pas ton truc. Au moins, comme tu dis, t'auras essayé. « Et ouais ! » Je rigole nerveusement, parce que forcément, une partie de ma vie a été dédiée à purger ma peine, à me reconstruire et logiquement, j'ai ce sentiment d'avoir perdu du temps, de pas être si avancée dans mon âge que je le suis à l'heure actuelle. « Mais c'est chouette, franchement c'est le meilleur truc, tu profites et sans la prise de tête, le problème de ce milieu c'est que les gens recherchent souvent les projecteurs pour un but narcissique, en certaine concurrence alors qu'en vrai la meilleure chose c'est de prendre plaisir tout simplement. » C'est aussi ce qui m'avait poussé à arrêter, souvent, je ne me reconnaissais pas dans les gens, dans ces artistes en mal de reconnaissance, j'avais simplement envie d'exprimer mon plaisir de chanter, de composer avec des personnes qui me comprennent, mais c'est délicat et intime en même temps. « Une passion, mais j'ai fait plusieurs scènes oui, même si ça remonte. » On s'était même fait une petite réputation à LA. « Non j'ai pas pu malheureusement et maintenant c'est difficile de trouver quelque chose d'adapté. » Passé la trentaine, hormis la chorale du troisième âge c'est compliqué de continuer à vivre cette passion autrement qu'en dehors de la douche.