Je marchais bêtement dans les rues de Boston. Mon téléphone entre les mains. Jusqu’à me retrouver devant le Badgirlz, discuter un petit instant avec une inconnue. Et en même temps j’apprends que Valentina est quelques part dans la rue, mais aussi Sheyenne. Je ne peux clairement pas aider les deux. La raison ou le cœur ? Et j’ai la géolocalisation de Valentina sous les yeux alors j’y vais, comme un idiot, en sachant pertinemment que continuer dans ce sens la va me faire souffrir. Mais c’est plus fort que moi. Je la vois au loin alors je me dépêche de la rejoindre. Je suis là… Comme toujours. Comme un simple ami le ferait.
@Valentina Falls

cadavre errant, les yeux rougis par le trop plein d’alcool, les cheveux qui sentent la clope et les pupilles dilatées de la drogue. j’aurais sûrement pu y plonger vraiment c’soir, j’aurais pu clamser au milieu d’la farine juste par envie d’oublier. de tout oublier. les talons qui grincent contre le bitume, j’avance sans même savoir où aller. les doigts qui jonglent entre matian, cae et toi. j’ai envie d’exploser mon téléphone contre n’importe lequel de ces murs. les larmes qui remontent sans le contrôler, parce que j’suis même plus maître de moi même, parce que tenir fermée la porte des sentiments ça devient trop dur. parce que j’ai peur d’être submergée. je passe la paume de ma main sous le bout de mon nez humide. j’te vois avant même que tu m’retrouves, j’efface les derniers dégâts de mascara sous les yeux. - t’es vraiment venu.. t’es beaucoup trop bon pour moi. ils ont tous raisons, j’te mérite pas, j’vaux pas un clou face à toi putain. j’devrais te forcer à m’oublier mais j’suis toujours là à tirer la corde, à la resserrer autour d’ton cou pour t’empêcher inconsciemment de respirer loin d’moi.

Tout le monde me dit de rester éloigné de Valentina. Je sais que c'est ce que je devrais faire. Parce que inconsciemment je souffre de la situation. Elle est mariée à un gars que je ne connais pas. Et elle en a un autre dans sa tête. Mais moi je ne suis nul part. Pourtant c'est moi ce soir qui vient la retrouver pour pouvoir la ramener chez elle. Ce n'est pas son mari ou Matian. C'est moi. Encore moi. Là pour ramasser les morceaux, comme je les ai ramassé en l'emmenant dans le Vermont. Je finis par la voir au loin et je la rejoins assez rapidement, pour éviter qu'il lui arrive quelque chose. Oui... Je suis là encore et toujours. Que je lui réponds en haussant les épaules. Je m'approche d'elle pour poser mes mains sur ses joues et la regarde. Je vois bien qu'elle est mal. Je te ramène chez toi ok ? Mais à pied. Elle a besoin de s'aérer l'esprit là. Le froid ne peut que lui faire du bien. Parle moi... Que je finis par lui dire.

@Valentina Falls

pourquoi j’suis attirée que par les côtés sombres, que par les gueules cassées, les esprits brisées comme si j’avais droit qu’à la torture. comme si j’fuyais le bon parce que ça m’était interdit. de peur de tout salir, de foutre mes décombres partout. comme je l’ai fait dans ton monde arthur, j’bousille ta vie, j’t’empêche d’avancer. ils ont tous raisons mais j’ai pas envie de les écouter. mais toi tu devrais, tu devrais arrêter de souffrir près d’moi. - je.. j’sais pas quoi t’dire.. j’ai les lèvres qui s’pincent, le coeur au bout des pulpeuses. l’eau qui remonte à l’extrémité de mes cils, je lève les yeux au ciel pour les faire disparaître. overdose de sentiments, le mélange d’alcool et de drogue qui fait tout amplifier dans le palpitant. et tes mains sur mes joues sonnent comme un soulagement, c’est comme si tu me sortais instantanément la tête de l’eau quand mes yeux s’arrêtent sur les tiens. j’hoche doucement la tête. - tu restes ?.. chez moi ? j’suis pas prête à affronter la solitude. pas prête à ressasser tout c’qui tourne pas rond chez moi. - j’suis obligé ? que j’souffle en foutant les mains dans mes poches, le regard vers l’obscurité de la ruelle. vide de sens. vide de tout ou au contraire, beaucoup trop plein.

Je n'y arrive pas. Oui je suis partie quelques jours en coupant mon téléphone, pensant que ça me ferait du bien. Mais c'est tout le contraire. J'en ai pas parlé à Maxine, mais ne pas avoir de nouvelles de Valentina, ça m'a rendu dingue. Et là encore ce soir, je pourrais rejoindre Sheyenne, mais non c'est vers Valentina que je vais. Ne dit rien alors.. Parce que je ne veux pas avoir mal. Est-ce que elle sera toujours là pour moi ? Aucune idée. Mais en attendant je sais juste qu'elle ne ressent pas la même chose que moi. Je ne regrette pas ce weekend dans le vermont, ni ce qui s'est passé, mais peut être que ça aurait été différent s'il ne s'était rien passé. Je vois l'état de ses yeux. Rouge. Elle a pleuré, mais pas que. Je sais reconnaître quelqu'un qui a consommé de la drogue. Ok... Je prendrais le canapé... Que je lui réponds. Partager son lit, pourquoi pas. Mais faut juste que je me protège. C'est comme tu veux, je te force pas. Que je lui réponds tout simplement. Allez vient.. on y va...

douleur qui creuse dans la poitrine, tes mains glacés contre mes joues chaudes. présence rassurante et blessante à la fois. présence qui fait du bien et du mal à la fois. parce que dans l’fond c’est toi que j’devrais choisir, c’est toi pour tout ce que tu représentes, c’est toi pour tout le bien que tu m’fais mais à croire que j’aime avoir mal. que j’me plais dans ce côté sadomasochiste quelque part. - j’vais pas te manger tu sais ?.. que je lance en regardant mes pas s’enchaînaient doucement. - mais si tu préfères d’accord, prends le canapé. j’veux pas t’infliger plus d’écorchures que c’que j’ai déjà taillé dans ta peau. - j’ai pas envie d’te parler d’autres ce soir.. c’est toi qui compte là, maintenant, tout d’suite. toi qui est là, ta direction que j’ai choisis d’suivre en laissant matian me chercher au badz et cae tourner en rond dans boston. - on est plus très loin, c’est dans la rue d’après.. que je lance en pointant du menton la ruelle de droite à quelques mètres.

Je sais que je devrais la mettre de côté. Arrêter de lui parler. Mais c’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher. Elle m’attire. Il y a quelque chose qui m’attire toujours dans sa direction. Et même la encore. Elle a besoin de moi et j’y vais. J’y cours même. Elle aurait pu téléphoner à son mari, à Matian. Mais non. C’est moi et je suis là pour elle. Mes mains sont posées sur ses joues pour tenter de la réchauffer aussi et faire cesser ses pleurs. On verra… C’est juste pour éviter la tentation. Je suis peut être la pour elle mais je veux quand même me protéger. Et la tentation sera là si on dort tous les deux ensemble, encore une fois. c’est toi qui voit, je t’oblige a rien. alors ça non. Si elle m’a pas envie d’en parler, je comprends. Alors on commence à marcher vers son appartement. Je garde un œil sur elle. Je ne sais pas ce qu’elle a prit donc je préfère être prudent. Oui je me souviens. Que je lui réponds, repensant à cette soirée où je me suis confié à elle. Sur mon passé, sur ce que j’avais vécu. On y est … Que je dis alors qu’on est devant l’immeuble. Donne moi les clefs Que j’ouvre les portes.

coeur qui sait plus où donner de la tête, coeur perdu, tombé à la renverse. entre deux eaux troubles, deux océans qui s’déchainent pour m’voir fracasser dans leurs vagues intrépides. palpitant volage qui n’sait pas où aller, comment battre, avec qui se laisser aller. et puis j’ai tout envie d’oublier c’soir, les choix et les indécisions. j’avais besoin de ton horizon calme, près d’toi où tout semble plus facile, plus docile, moins rugueux. perdue dans les abysses de mes pensées sauvages, incontrôlables quand la drogue et l’alcool les tourmentent. isolée du monde, dans ma tête trop étroite pour supporter tout c’monde. j’m’arrête brusquement quand ta voix brise les silences. on y est. - désolé j’étais ailleurs.. la main qui plonge dans la petite pochette qui me sert de sac. tout s’casse la gueule, coordination qui foire. je me baisse pour tout ramasser et récupérer la clé que je te tends. - tiens ouvre, j’verrais pas la serrure si c’est moi.

Même si elle ne peux pas me donner ce que je veux vraiment, je peux juste être là pour elle. Pour la soutenir. Je ne sais pas si cette amitié va durer. Mais dans le fond j'espère. Même si ça me fait du mal de la voir se déchirer pour deux mecs. Je ne fais pas partie de l'équation malheureusement. Et puis clairement j'aurais été incapable de les concurrencer. Je ne suis qu'un mec des plus banals. Qu'elle a appelé à l'aide ce soir. Alors on arrrive devant chez elle et je lui demande les clefs pour entrer à l'intérieur. Elle est dans le mal. J'ignore ce qu'elle a prit et la quantité mais là elle n'est vraiment pas bien. Je me baisse pour l'aider à ramasser ce qu'elle a fait tomber alors qu'elle me tend ses clefs. Je me relève pour pouvoir ouvrir sa porte d'entrée et la refermer à clef derrière nous. Bon... Je te prends un verre d'eau et on va dans ta chambre, faut que tu t'allonges et que tu reposes... Que je finis par lui dire, alors qu'une fois dans la cuisine, je fouille un peu tous les placards à la recherche d'un verre d'eau. Qu'est ce que t'as pris ? Alcool et drogue ?

cliquetis des clés dans la serrure, porte qui s’ouvre sur un appartement beaucoup trop grand, désertique. y’a ton parfum qui s’immisce dans l’espace, y’a ma tête qui tourne et le sol qui commence à tanguer sous mes pieds. - faut que j’m’allonge.. main qui se glisse dans ma crinière, le sac que j’abandonne par dessus le dossier du canapé avant de marcher jusqu’à la chambre. corps éreinté d’se faire malmener. je grimpe sur le lit, je me laisse tomber doucement sur le dos. j’me sens tellement mal que j’entends pas c’que tu me dis. j’ferme les yeux, les ombres colorés dansent sous mes paupières et j’ai des hauts le cœur. une larme qui s’échappe, glisse le long de ma joue pour s’échouer sur les draps.