Inspiration- Souffle qui vient s'inviter dans mes chaos. Comme un oui inexorable à la vie. Je sens les forces me revenir peu à peu. Comme lorsqu'on émerge d'un long songe et qu'on ouvre de nouveau les yeux. Les premiers jours ont été pénibles, initiateurs presque. Le corps en lutte de ne plus avoir les substances qui l'endormaient, insatisfait d'avoir de nouveau de la nourriture à digérer et le sommeil s'installant c'est comme si il se permettait de réaliser, les années de lutte, la fatigue, la colère et les violences accumulées. Mes premiers jours avaient été partagées entre sommeil de plomb et cauchemars féroces, quelques heures d'éveil pour tenter d'avaler quelque chose et finalement retrouver les songes entre tes bras. Ta présence avait été constante, le plus souvent silencieuse, mais elle me suffisait amplement. Je ne demande pas plus que de t'avoir auprès de moi. Nous avions donc pris un hébergement pour quelques jours près du mariage prévu pour Neal et Lukas. J'étais suffisamment en forme pour profiter de leur union avant de retrouver quelques jours de calme auprès de toi. La présence de l'océan avait aidé, la sérénité des environs aussi. Ici, on était hors de notre carcan, aussi libres qu'on puisse l'être. Et oui, une partie de moi s'attardait à penser qu'elle ne voulait plus retrouver sa vie d'avant. Egoïstement, je veux prolonger ce séjour hors du temps, maintenir cette bulle qui nous fait nous sentir protégés, sans doute parce que je sais aussi qu'elle ne durera pas éternellement. Le soleil s'éteint doucement, baignant les abords marins de cette lueur orangée et vive, donnant un surplus de beauté à tout ce qu'elle touche et même à tes traits si cela était encore possible de te rendre plus beau. Phalanges entremêlées dans les tiennes, on réalise cette marche quotidienne qui m'aide à regagner des forces et qui nous offre une dose d'air vif et revigorant. Les froideurs de novembre viennent mordiller les épidermes cachés sous les bouts de laine mais l'ensemble reste confortable, presque douillet. Ici tout es dépouillé du superflus, on revient à l'essentiel. Mèches dorées emmitouflées dans un bonnet, manteau encore trop grand pour mon corps, de quoi me donner des allures de gamine éternelle. C'est sans doute ce que je resterai pour un moment mais peu importe. Mon cœur bat fort, mes pupilles se repaissent du spectacle, se hâtent dans ce projet que je nourris depuis des semaines, l'anneau de Dwayne qui dort paisiblement dans ma poche. Je souris en repensant à nos échanges, à ses paroles et ça me donne confiance. Nos pas s'arrêtent devant une petite barque que j'ai volontairement improvisé dans l'endroit. « Je t'offre une petite balade ? » Joie qui s'invite sur mes lippes, dans la clarté de mon regard enfantin, tu n'as pas vraiment le choix lorsque j'impose ce genre de mimiques et je ne le sais que trop. Enjambant le rebord de la barque, je tends mes phalanges pour t'inviter à mon tour. « Ce sera sans doute moins sulfureux que la fois passée. » dis-je avec un petit rire pour masquer ma nervosité et mon impatience. « Tu m'emmènes ? » dis-je en posant mes doigts sur tes genoux, rapprochant mon visage du tien avant de te voler un baiser, prenant goût avec simplicité à ces moments de joie plus légérs.

On en a fait du chemin, au sens propre comme figuré. D'inconnus dans une salle de boxe, nous sommes devenus des alliés. Des amants, malgré nous. Un couple, d'abord caché, puis affirmé au regard des autres. Main dans la main, toujours; je pense pouvoir dire qu'on a déjoué les pronostics. Aujourd'hui, je regarde ce passé avec une forme de plaisir, même de fierté. Parce qu'on a encaissé les coups, accepté les sacrifices. On a enduré, l'un comme l'autre. Toi, sans doute plus que moi, quand je pense à ton histoire. Ta famille, tes soeurs. Devon, qui t'as forgée. Ta santé, précaire, plus que je ne le croyais. Mais c'est en tombant que tu as montré ta véritable force. Revenir de l'après, échapper aux griffes de notre belle faucheuse. Nouveau souffle, nouvel élan du myocarde. Plus fort, plus vif; et je le sens, désormais amoureux de la vie. Tu as trouvé cette part de lumière, qui dormait en toi depuis tant de temps. Et tu l'as acceptée, enfin. Pour être Lyra Bain, l'unique Nova. La belle jeune femme, ni trop claire, ni trop obscure. L'équilibre parfait. Quand bien même tu n'es pas encore revenue au meilleur de tes capacités; moi, je te trouve magnifique. Sans doute plus belle que jamais. Entière, et pleine d'assurance. Plus innocente aussi, un trait de caractère que j'ai découvert, peut-être en même temps que toi. Un nouveau visage pour combler tes traits de merveilleux sourires, un visage pour compléter ce que tu étais, avant.

Un nouveau départ. Ca y ressemble, quand on s'attarde sur l'environnement. Sur nous, également. J'ai trouvé l'apaisement à ton côté; et la force de calmer ma rage, pour être.. Plus aimant, sans doute. Après avoir passé des mois à souhaiter le mal, à agir dans ce sens; j'aspire à mieux. Je pense qu'on mérite de faire mieux. Je suis certain qu'on est capable des plus beaux feux d'artifice, tous les deux. D'ailleurs, je nourris secrètement quelques projets, pour notre couple; pour forger notre histoire du meilleur et du pire, à notre image. Le paysage ne ressemble en rien à Boston, et ce changement d'air est le bienvenu. Comme un aperçu de nos potentielles vacances en amoureux; simple, mais jamais réalisé. J'aime l'océan; et tu le sais, l'étendue bleue me rattache d'une certaine façon à ma mère. C'est un moment particulier, que de s'y aventurer au soleil couchant, phalanges entrelacées aux tiennes. La vengeresse a troqué sa lame contre un bonnet en laine, et ça me fait sourire. Rien ne serait de trop, si c'est pour mieux te protéger. Les températures sont descendues, mais l'air marin ne peut que te faire du bien. Un pull sur les épaules, cheveux ramenés en arrière et tenus par un élastique, j'imagine qu'on doit avoir un sacré look, pour quiconque passerait à proximité. On ressemble probablement à un couple on ne peut plus normal, sorti à la hâte des draps, et habillé à l'arrache la plus totale, pour mieux se réfugier dans le sable fin. Ca me va, qu'on soit comme n'importe qui, pour une fois. - Comment pourrais-je dire non ? tu as gagné avant même de poser la question. Il y a de ces expressions, contre lesquelles je ne peux rien. Presque toutes, quand j'y pense. Et quelque chose me dit que cette barque n'est pas là pour rien. Que ce n'est pas un hasard, si on vient ici. Que peut-être, tu avais prévu le coup. Veillant à ce que tu rejoignes le bord sans tomber, comme si ton corps pouvait se briser, telle une poupée de porcelaine; je me hâte ensuite de pousser la barque à flot, qu'on puisse prendre le large comme on aime le faire. - C'est déjà l'une des meilleures journées de ma vie. j'aime te voir sourire, rire; j'aime te sentir aussi légère que la brise elle-même. Je te sens heureuse, tout comme je le suis en cet instant. Je découvre encore ces sensations; comme j'ai découvert la plupart des émotions à ton côté. Baiser que tu dérobes, légère frustration accrochée à mes lippes; le besoin de t'appartenir renaît, et avec lui, une envie toute particulière. J'en plisse mes lèvres, comme pour mieux m'imprégner de ton goût, si familier, avant de me saisir des rames; comme à notre habitude, pour nous porter au loin. - Tu sais que.. J'ai toujours quelque chose à te demander ? Puisque l'infirmière m'avait coupé dans mon élan. et j'en esquisse une petite grimace, faussement déçue. Au final, je ne regrette pas; le cadre actuel est parfait, tellement plus approprié qu'un lit d'hôpital. Ici, c'est toi et moi. C'est notre première fois. C'est nous, et je voudrais le jurer dès à présent, pour le meilleur et pour le pire.    

Les noirceurs ne sont jamais loin et elles ne sont pas abandonnées pour autant. Je sais ce qu'il en est de notre survie dans ce monde, de cette ombre paternelle qui rôde, prête à briser nos échines au premier pas de travers. Mais la légèreté s'offre elle aussi désormais. Je m'y incline sans tenter de protester, attrapant au gré de mes envies les nuances claires et les plus foncées. Je cesse de lutter contre le fait d'être en vie alors que les miens sont partis. Lorsque mon cœur s'est arrêté, c'est un nouveau souffle que j'ai trouvé et d'autres personnes auxquelles le dévouer. Inutile de préciser que tu étais premier de la liste. Alors, je me plais à déambuler avec toi comme deux badauds anonymes sur cette plage calme et mordorée. Pareils à ces jeunes couples qu'on observe un brin nostalgique, le regard presque envieux de les voir poursuivre leur route sans se soucier du reste. Cette barque tombe à point nommée, et tu n'auras sans doute ignoré la supercherie du décor mais peu importe. Mon sourire s'offre de mes yeux juvéniles et plissés par l'expression adoptée. « Effectivement. » Tu ne pourrais pas me dire non tout comme l'inverse serait vrai également. Mécanique adoptée pour ce rituel improvisé, j'embarque et tu me suis, prenant les rames parce que tu as plus de force naturellement, et parce que ce sera comique de me voir tenter de faire avancer nos deux corps sur l'eau. D'autant plus maintenant que mon corps est si fatigué de ses luttes, l'adrénaline a quitté mes veines et ça a pu me paniquer au premier abord, mais j'accepte que le repos est désormais nécessaire pour mieux repartir. « C'est vrai ? » Touchée par ce simple fait, que tu vives une de tes meilleures journées. Je sais que tu as eu peu de moments heureux et il est vrai que ces dernières années moi aussi. Baiser volé et vite regretté, les corps s'appellent de cette façon naturelle et instinctive, mais mon sourire ne se dévoile que davantage, remettant rapidement en place la laine du bonnet alors que tu viens me rappeler cette interruption dans ma chambre d'hôpital, on a jamais reparlé jusqu'ici de ce que tu voulais me dire. Me demander ? L'impatience me gagne, le myocarde palpite, et si ? Tu avais eu la même idée que moi ? Impossible de savoir et en réalité, si tu ne peux rien me refuser c'est le cas pour moi aussi. « Oui, dis-moi, tu veux le faire maintenant ? » Sourcils relevés et lèvre que je viens mordiller partagée entre excitation du moment et suspens posé sur le calme des vagues. Machinalement, je place mes mains dans mes poches, laissant mon index et mon pouce jouer contre l'anneau usé et rassurant offert par mon sauveur. « Je t'écoute. » Et c'est comme si mon souffle venait se suspendre à chacun de tes gestes, à chacun de tes mots.

Je ne veux plus vivre dans la peur, c'est terminé. On a toujours eu cette présence, ce poids sur les épaules. Un fardeau à l'image d'une épée de Damoclès. Mon père. Et c'est regrettable. J'ai le souvenir en tête, de t'avoir repoussée pour te maintenir à l'écart de sa route. Ce moment déchirant où j'avais exigé ton départ, à contrecoeur. Ce jour-là, j'avais deviné le sort qui t'attendait, si tu venais à le rencontrer. On a failli se perdre, toi et moi, à plusieurs reprises. Souvent éloignés, pour autant, jamais séparés. On a toujours été plus forts que lui. Ce qu'il prend pour des faiblesses causera, un jour, sa perte. Les années de silence, les semaines passées dans la violence; la torture physique et psychologique, tout cela est révolu. Je n'ai plus peur. Le petit garçon effrayé sur le ring de boxe, a disparu. Tu m'as incarné en homme, Lyra. J'ai évolué. Avec toi. Grâce à toi. Aujourd'hui, tout cela n'est plus qu'une histoire ancienne. Je compte faire bouger les choses. Prendre des décisions, et pousser mon Diable à la porte. J'ignore encore comment, mais je ferais ce qu'il faut. Désormais, c'est ta sécurité, ta vie avant le reste. Nos projets, notre vie commune en priorité; et personne ne pourra me barrer la route.

Je t'aime. Je pense que tu le vois, que tu le ressens. Mais je suis certain que tu n'imagines pas à quel point. Aujourd'hui, je laisse tomber les masques. Les barrières n'ont plus lieu d'être entre nous. Nos volontés se sont scellées autour d'une promesse, dans cette chambre d'hôpital; plus de non-dits. Plus de secrets. Il est temps que nous soyons Lyra et Shayn, les amoureux. Qu'on profite de notre jeunesse, de notre amour qui ne pourra jamais connaitre d'égal. - Mmh, je compte aussi notre première fois. La nuit sur le toit, lorsque tu m'as raconté ton histoire. Notre fausse noyade, qui nous a révélé. Notre rencontre et nos retrouvailles. J'ai trouvé les étoiles de notre obscurité. parce qu'il est vrai, qu'avant toi, mon monde n'était teinté que de doré. Une prison magnifiquement ténébreuse. Je ne tire pas grand chose de bon de ces années-là. Les choses ont changées, je suis désormais capable d'apprécier le lumière, en plus des ombres. J'apprivoise encore le phénomène, mais c'est en bonne voie. Et c'est le moment que je choisis pour ramener la conversation à cette volonté, cette idée dont je souhaitais te parler. Te demander. J'ai envie de plus avec toi. Mes ambrées se mettent déjà à briller, avant même que j'ai prononcé le moindre mot. Un petit coup d'oeil autour de nous, comme si nous n'étions pas suffisamment seuls, ou suffisamment loin du rivage. Au fond, qu'importe la distance. On est à ce juste endroit, pour cette occasion. La barque, c'est notre chez nous. Et j'avoue, sur ce coup, je ne fais pas le malin. Je te connais par coeur, mais j'ai peur. Qu'on ne soit pas sur cette même longueur, que tu attendes autre chose de ma part. Une interrogation potentiellement plus bête, moins importante. Alors qu'à mon sens, tout est tellement.. Evident.

Mon myocarde s'emballe, ma gorge se noue et mes billes se chargent déjà de cristaux salés. Parler est devenu tellement complexe, lorsqu'il s'agit de le faire à coeur ouvert. Alors, je prends une grande inspiration, et j'en appelle presque aux embruns, à la force de l'océan, pour me donner cette étincelle, ce petit mouvement. Parce que mon choix, je l'ai fait il y a longtemps. Je suis certain, j'appréhende seulement ta réaction. - Lyra.. ma voix se casse et je me racle la gorge, prêt à recommencer. J'ai rêvé de cet instant, autant que j'étais persuadé de son caractère impossible. - Je ne suis pas doué pour les déclarations, tu le sais. Parler à coeur ouvert, c'est pas dans les gènes de la famille. j'en lâche un rire, expire bruyamment. Véritable oppression sur ma poitrine, causée par le stress. - Quand je t'ai rencontrée, j'étais.. Pas grand chose. J'étais juste ce type, colérique, hargneux et violent, dépourvu d'émotions. Je regardais les gens, sans comprendre comment ils faisaient pour être heureux. Je savais pas vraiment sourire, je connaissais pas la chaleur des sentiments. J'avais juste l'impression d'être sans coeur, froid et rigide. Et puis.. T'es arrivée, pas vrai ? Avec tes poings, ta bouille d'ange et ta démarche élancée. T'es arrivée et t'as tout changé. A tes côtés, j'ai découvert le monde sous un autre angle, j'ai compris que je pouvais être autre chose qu'une marionnette. J'ai coupé mes fils, peu à peu, j'ai commencé à ressentir des drôles de trucs dans ma poitrine et.. Putain, je suis tombé amoureux. et tu la vois, cette première perle salée qui dévale ma joue, celle que je balaie avec une certaine fébrilité. - T'as ajouté le soleil à mon monde, tu m'as réchauffé avec tes rayons, tu m'as bercé avec tes sentiments. Tu m'as apporté l'étincelle de vie, et enfin.. Je me suis senti vivant. Dans ton seul regard. T'as brisé ma glace, t'as touché.. Plus que mon coeur. T'as été plus loin, tu m'as marqué jusqu'à l'âme. Et l'autre jour.. J'ai failli te perdre. Ca m'a rendu dingue, littéralement. Je veux pas imaginer un monde sans toi, je veux pas vivre avec quelqu'un d'autre. C'est toi, Lyra, mon âme soeur. Tu es mon unique, et rien ne pourra jamais changer ça. mes phalanges glissent dans la poche de mon pantalon, se rassurent en prenant contact avec le bijou, minutieusement choisi. Mon regard se relève, ma respiration se bloque et je viens, enfin, poser le genou sur le plancher de notre petite embarcation; juste à tes pieds. - Lyra Bain, accepterais-tu de me prendre pour époux ? la bague se dévoile, coincée entre l'index et le pouce. En argent, ornée d'une lune et d'une étoile, nous symbolisant, l'un et l'autre. Quatre saphirs, deux grands pour tes parents, deux petits pour tes soeurs; couleur choisie pour l'élément qui nous a vu naître, l'étendue bleue. Parce que je t'aime inconditionnellement, et que je souhaite qu'on porte ton histoire, à deux. Pour qu'ensembles, on aille toujours plus loin.    

Même les fleurs savent pousser au travers du béton. La beauté et la force de la nature sont souvent sous-estimées. Et des pires choses peuvent naître les plus belles promesses. Tu es l'une d'elles Shayn. Notre histoire toute entière l'est. Vois, comme la Meurtrière se plaît à retrouver ses atours de gamine amoureuse. Deux jeunes gens dans une barque, suspendus l'un à l'autre, c'est tout ce que vient trahir l'image qu'on donne au monde en cet instant. Bien loin du sang qu'on a versé ensemble, des violences qui nous ont animés et de cette mort qui nous a soudés. Je souris paisiblement lorsque tes mots réactivent les images de ces instants si particuliers à nos yeux. Je ne pourrais oublier aucun d'entre eux. Cette tension des prémices, la folie passionnée qui nous avait poussé à rechercher l'air dans la carcasse de l'autre. « Si j'ai été l'étoile de tes nuits, tu as su devenir l'astre qui donne la direction de mes errances. » Parce que toi ne va pas sans moi désormais, c'est la certitude qu'on porte, représentant plus que jamais l'alliage du meilleur et du pire. De nos violences viendront éclore de nouvelles fleurs. Tu reviens sur cette chose dont tu voulais me parler à l'hôpital alors je t'accorde l'espace pour l'exprimer. Remarquant une sorte de trac te nouer, je sens mon corps répondre sur le même tempo. Consciente que quelque chose d'important va se passer. J'incline mon crâne doucement à l'écho de mon prénom, jeunesse sans couronne et offerte, tête blonde soumise aux cieux, à nos futurs tempêtes, et qu'importe l'embarcation si ce sont tes phalanges qui viendront entrelacer mes os. « Pas de tous. » dis-je doucement avec un mince sourire. C'est toujours difficile de dévoiler ses émotions, ce qui anime le battant, d'oser exposer sa vulnérabilité. C'est comme offrir le myocarde sur un plateau et attendre l'entaille. Pas naturel. Pas ce qu'on nous apprend. Mais tu peux t'offrir sans crainte Shayn, mes paumes sauront prendre soin de ton âme. C'est toi et moi, contre le reste du monde.

Je suis attentive à tes mots, à chacun de tes gestes, de tes expressions, les sens en alerte, le buste légèrement penché en avant, suspendue à tes lèvres, aux fractures insidieuses de ton timbre sous l'émotion, et un léger sourire vient parer mes lippes, décide de ne plus s'en décrocher. Les émotions me gagnent, parce que je ressens moi aussi la puissance de ce que tu ressens et c'est indescriptible, on essaie de capturer l'essence, dans des mots, dans des phrases, mais c'est comme restituer des couleurs en noir et blanc. Toujours un pas vers la vérité qui se trame à l'intérieur de nous mais en deçà de ce qu'on ressent réellement. Je t'observe te mettre à genoux, comprend que tu m'as devancé, que là encore, nos pensées se sont liées. Mon sourire se révèle davantage. Et je ne réponds pas de suite, répétant ta gestuelle en miroir, féminin reflet d'une même âme. Il n'y a pas de raison pour que moi aussi, je ne vienne pas à m'agenouiller. Un instant, mes bleutées se perdent sur la beauté de la bague, sur ces symboles que tu as choisi avec attention. « Lorsque mes parents et mes sœurs ont été tués, j'ai pensé que ma vie se terminait. Qu'il n'y avait plus aucune raison de m'incarner encore ici bas. C'est la vengeance qui a dicté mes pas, des années durant. Le goût de la violence, parce que c'était la seule chose qui me faisait encore ressentir. J'ai choisi de survivre plutôt que de vivre vraiment. J'ai enfoui ma vraie nature, ma délicatesse, pour ne plus avoir à souffrir. Pour ne plus perdre à nouveau. Et tu vois, quand je repense à cette première fois où j'ai senti la rage animer tes poings, j'ai cru être attirée par ta violence, mais au final c'est comme si j'avais su. Dès le départ, que tu étais fait pour moi. J'ai faillit mourir oui, j'ai enduré des choses pour toi que je n'aurais jamais cru pouvoir endurer pour personne. Je suis prête à tout pour te sauver, et d'avoir faillit perdre ma propre vie, ça m'a juste fait réaliser à quel point je ne peux plus me passer de toi. T'es une partie de moi Shayn, t'es le souffle qui soulève ma poitrine chaque jour. T'es la beauté dans les moindres parcelles que je regarde, t'es la grâce dans la musique que j'entends, t'es la résonnance de mes vers, tu existes partout en moi. Et je veux juste continuer à vivre avec toi. C'est Dwayne qui m'a sauvé sur ce toit, c'est lui qui m'a donné l'impulsion de renaître. Mais sache que j'ai fait cet effort seulement pour toi. T'es ma force, t'es mon sang, t'es mon âme. On a parlé Dwayne et moi, et je pense qu'il a connu comme nous, un amour aussi fort, il n'a pas eu la chance de le garder lui, alors j'ai juste pris conscience qu'on devait vivre à fond et il m'y a encouragé. » Je souris, laissant des myriades salées baigner mon visage, à quoi bon cette pudeur fière quand il s'agit de toi, j'explose sous tes yeux, dans la beauté et dans cette joie fragile qu'on expose sans crainte. Puissante libération. Fouillant dans ma poche, j'extirpe l'anneau simple et usé. « C'est son alliance, c'est le symbole de l'amour pur, ultime, de la transmission de sa force. L'amour est plus fort que le reste. » De mes phalanges, je viens révéler l'anneau à ton regard. « Alors oui, j'accepte, oui je veux être tienne, je veux être ton épouse mais toi Shayn, est-ce que tu acceptes d'être mon époux, mon précieux soutien, mon âme ? »

Se marier; cela semble aujourd'hui si évident, avec toi, alors qu'il y a de ça quelques mois, je ne pouvais même pas envisager cette option. L'affaire arrangée avec Céleste m'avait rebuté. Ma descente aux enfers m'avait simplement conforté dans cette idée; les démons ne sont pas conçus pour aimer. J'y croyais fermement. J'ai même pensé que j'allais finir par te blesser, toi aussi. Mon père possédait encore la main-mise sur ma vie, mes choix, mes orientations. Je n'étais qu'un pantin, dépourvu d'émotions. Lyra, tu étais l'imprévue, la constante entrée dans cette drôle d'équation pour en changer le résultat final. Mon paternel avait d'ores et déjà compris cette possibilité, et c'est pour cette raison qu'il a tout mis en oeuvre, pour mieux nous séparer. Seulement, toi et moi, on est l'évidence même. Toujours sur pieds, même dans l'adversité. On l'a compris, même si la leçon a été longue et douloureuse; ensembles, nous serons toujours plus forts. Je l'ai compris, lorsque j'ai fait le choix de rester auprès de toi, même après ta triste confession. Ce jour-là, j'ai trouvé le sens du véritable amour. C'est toi, ce sens. Blessée, torturée, névrosée; brillante, drôle, joyeuse; meurtrière, vengeresse, violente; poétesse, enfantine, fragile; parfaitement imparfaite, claire et obscure; complexe mais toujours authentique. Je t'aime, je t'aime entièrement. J'ai pu contempler chaque nuance de ton âme et c'est ainsi que je t'accepte.

Alors oui, c'est difficile d'ouvrir la porte aux sentiments; de les laisser exploser comme des milliards de petits fragments stellaires, mais pour toi, je ne reculerai devant rien. Pour la première fois de ma vie, je me sens libre d'aimer, libre d'accéder à ce que je peux faire de mieux; libre de créer un empire à tes côtés. Je n'ai pas l'habitude des longs discours, ayant toujours été conditionné pour servir des réponses toutes prêtes. Et c'est agréable, finalement, d'être vulnérable; d'être soi-même avec la personne que l'on souhaite chérir jusqu'au bout de notre vie. Ma voix tremble, se brise, repart de plus belle et les mots finissent par s'accorder, tant bien que mal. J'ai passé mes larmes sous silence pendant presque vingt-ans; aujourd'hui, elles coulent de bon coeur. Elles proviennent surtout, d'un véritable bonheur. Me voilà, Shayn Jefferson, genou au sol devant toi. Je te veux, quoi qu'il puisse arriver. Personne ne m'arrêtera, et je sais, lorsque mon regard s'attarde sur ce collier, celui qui te lie à ma mère, que je choisis le mieux pour moi. Je sais qu'elle aurait approuvé notre union. Impossible de ne pas penser à elle, à cet instant de ma vie. Elle est ma part de lumière, celle que tu as été capable de voir, même lorsque je ne pensais être que ténèbres. Bague présentée, rivières salées courant sur mes joues, je ne m'attendais certainement pas à la suite. Tu auras remarqué cet air surpris, lorsque ton genou s'invite, lui aussi, sur le plancher de l'embarcation. Lorsque je comprends que nos idées, nos pensées, nos souhaits, sont parfaitement liés. Et je m'en mords l'inférieure, à réaliser ce qu'il se passe; à imaginer, déjà, que tu deviennes ma femme. L'émotion me gagne à chaque mot; mon regard se brouille tant les perles cherchent à fuir sur mon épiderme, mais j'écoute toujours avec la plus grande attention. La fierté embrase mes sens, le myocarde semble exploser jusqu'au bout de mes doigts, alors que je retrace silencieusement notre parcours au travers de tes paroles. Ma mère elle-même n'a pas eu le temps de prononcer de mots aussi doux et chaleureux, aussi importants à mon égard. Je suis comblé, et reconnaissant envers Dwayne, de t'avoir ramenée à moi. J'ai cru comprendre que votre lien est important, que tu l'estimes énormément. Qu'il est devenu bien plus qu'un simple sauveur, un bon samaritain. Et, finalement, je suis soulagé qu'il soit présent, tel un pilier pour te soutenir. Qu'il puisse te permettre de t'élever, tout comme je m'y engage. Je ne connais pas l'histoire de cet homme, et encore moins l'amour qu'il a pu vivre et qu'on lui aura repris; mais j'ai conscience qu'on doit profiter. Vivre à fond, comme tu le dis. On connait, tous les deux, la menace qui plane encore sur nos têtes. On connait les risques, liés à nos histoires. Alors oui, je veux vivre à fond; je veux vivre pleinement avec toi. Je veux prendre tout ce qui est possible d'avoir, et prendre soin de ce bonheur, à ton côté. Je suis prêt pour ça, Lyra. Sourire dévoilant mes ivoires, sourire aussi éclatant que le soleil des belles journées; joie sans limite inondant mon corps, comme une énergie sans fin, comme l'envie de croire que tout est possible, tant qu'on reste main dans la main. Mes lèvres s'entrouvrent sur un "o" impressionné; réalisant la valeur sentimentale que contient l'anneau, l'histoire qu'il porte et la symbolique qu'il incarne en nous. C'est simplement parfait, et je ne saurais le remercier suffisamment, pour ce geste inattendu. Et je vibre, profondément, entièrement; de façon incontrôlée, j'en tremble et tombe sur mes genoux, puisqu'il s'agit de notre premier "oui", pour la vie. Ma tête s'abaisse et j'en pousse un profond soupir, comme pour reprendre une certaine stature. Parce que je tiens à relever le regard, à mêler mes ambrées à tes billes d'azur, pour que tu saches que, bien évidemment, j'accepte tout cela. - Je serais ton pilier Lyra. Je te donne mon corps et mon âme; je te désire pour le meilleur et le pire. Je veux être ton époux, je le souhaite par dessus tout. je hoche rapidement la tête, et ne résiste plus à l'envie de cueillir tes lippes. La fougue m'emporte sur l'instant, alors que je glisse un bras contre ton dos pour t'éviter de perdre l'équilibre. Je suis dingue de toi, complètement mordu. - Tu permets que je te passe la bague au doigt ? mon visage s'écarte, joueur et amusé; l'idée me parait folle, puisqu'on revient de loin. Mais je le veux, Lyra; jamais je n'ai été aussi sur de moi.    

Je lui ai fait cette promesse, avant de prendre son dernier souffle, de prendre soin de toi, de t'élever et d'élever notre amour au milieu des lambeaux chaotiques de nos existences bien trop noires pour nos jeunes années. T'as été cet inattendu, cette lueur plus douce dans le brasier. Renoncer. C'est tout ce que je m'apprêtais à faire, échaudée par la perte de Devon, d'un amour que je pensais alors indestructible. Mais la vie est ainsi, elle porte avec elle ses fardeaux mais aussi ses lots de promesses. Silhouettes malhabiles et enfiévrées qui viennent se rejoindre dans leurs statures fébriles, parfaits reflets de cet amour si puissant qu'on se porte. Il est venu nous dérouter, noyer nos certitudes pour finalement laisser éclore de nouvelles directions. La mienne sera mêlée à la tienne désormais. Sourire mêlé aux larmes de joie. Cette joie, si puissante soit-elle, je ne l'avais pas ressenti depuis des années. Sais-tu qu'à force d'oubli, je l'avais tout simplement sous-estimée. Les pavés viendront de nouveau se dresser sur notre route, quelques ombres au tableau et une plus impérieuse que les autres, mais toi et moi, on sera plus fort que tout.

Tes lèvres viennent se joindre aux miennes et de ta main posée contre mon dos, l'union se fait avec cette force fébrile que dévoilent la candeur encore innocente de nos jeunes années. Parce que malgré nos traumatismes, nous sommes encore des jeunes gens soulevés par la puissance de nobles sentiments. Finalement, nous sommes semblables à bien d'autres avant nous. Mes bras passent autour de ton cou comme pour renforcer notre étreinte, me remplir de ton souffle, du goût de tes lèvres sur les miennes, paupières closes, je savoure la beauté du moment à la lueur ténue mais solide du couchant. On oublie le froid de l'hiver, les mouvements intempestifs de l'eau. J'oublie tout lorsque ta peau vient se mêler à la mienne. Nous sommes incapables de nous lâcher désormais, c'est la certitude que je porte au monde, que je viens crier dans un baiser là, sur le le lit docile de l'océan. « Oui. » dis-je en tendant ma main qui tremble un peu sous le coup de l'émotion, admirative de ce joyau que tu viens glisser à mes phalanges juvéniles mais meurtrières, elles viendront clamer désormais leur appartenance. A ton être. « A mon tour. » dis-je avec un sourire plus appuyé, laissant l'anneau de Dwayne glisser le long de ton annulaire. « Je t'aime. » Voix émue mais affirmée qui vient souffler entre nos silhouettes. Tout simplement. Cette évidence que j'admets sans difficultés désormais. « J'aimerais qu'on s'unisse le plus tôt possible. » Je ne veux pas perdre de temps parce que je sais plus que jamais qu'on ne sait pas de quoi sera fait l'avenir, hormis que je veux le passer à côté de toi.

Nous voilà, Lyra et Shayn. Ensemble. Unis, de façon plus officielle. Déjà éclatante. Nous sommes, nous assumons enfin l'évidence. On ne se cache plus, pour faire plaisir aux autres; pour éviter les histoires ou les problèmes. On ne se cache plus, en prévision d'éventuelles représailles. Nous sommes ainsi; meilleurs-amis, amants, désormais fiancés. Je suis profondément touché par ce tournant, autant pour notre histoire, que pour ma vie. J'ai réussi à comprendre que pour mieux avancer, pour être pleinement heureux à tes côtés, il faut savoir vivre l'instant comme s'il s'agissait du dernier. Faire fi des autres et de leurs pensées. Je suis simplement fier d'être avec toi, d'être lié aussi intimement à ta vie. Tu es ma force, ma meilleure faiblesse; tu es mon âme et ma plus belle réussite. Mon étoile, et qu'importe que tu brilles ou que tu sois chargée des plus folles noirceurs, parce que je t'accepte dans toutes tes nuances. Notre amour est authentique; on a finalement appris à laisser les masques au placard, à effondrer nos remparts pour mieux apprécier nos personnalités, notre complexité commune; nos blessures, apparentes ou profondes. - C'est un honneur pour moi, mmh.. Que de.. Passer cette bague à ton doigt. j'avais appris la formule officielle, je le jure. Mais je perds toujours les mots, lorsqu'il s'agit de te décrire mon amour; aucun terme ne peut réellement te signifier ce que tu représentes pour moi. Je pourrais en rire, d'avoir la main tremblante, tout comme toi, en glissant le bijou le long de ta phalange; dans cet univers si doux et passionnel, je ne suis qu'un novice, un homme qui apprend encore à t'aimer correctement. A être meilleur à chaque journée. Mon regard ne quitte pas ta main, alors que le sourire s'appuie également; je contemple simplement la beauté, l'histoire de cet anneau glissant contre ma peau. Je suis fier de porter cet héritage, comblé que tu en sois la raison. Et j'avoue, un instant, être fixé dans l'observation de ma main; de cette bague dont la surface parvient tout de même à scintiller, sous les rayons chaleureux d'un astre déclinant. - Je t'aime, et je suis fier de nous. et tu sais comme c'est important, notamment pour moi. La fierté est un sentiment que je découvre encore, mais qui semble particulièrement évident lorsque je te regarde. Tu es ma fierté, Lyra. Et je suis fier, personnellement, d'avoir réussi à te laisser entrer; ici, dans ma vie. - Tu as une date en tête ? Tant qu'on fait les choses à notre façon, ça me va. je pourrais te dire oui dès ce soir, si les conditions se trouvaient réunies. Pour autant, j'aimerais organiser une petite fête, en ton honneur. Tu mérites qu'on fasse quelque chose de spécial, tu mérites d'être entourée par les gens que tu apprécies. Qu'on efface les ennuis pour une soirée, que tu sois simplement la Reine de ce monde, la princesse de ton propre conte de fées.  

Serments plus formels qui viennent parer nos allures encore juvéniles. On peut sembler trop jeunes, trop innocents encore pour s'unir de la sorte mais toi et moi on a bien plus enduré que la normale. Ce sont les certitudes qui nous habillent lorsqu'on décide de nous unir l'un à l'autre. Je n'ai pas le moindre doute sur ce fait. Souriant avec enthousiasme lorsque l'anneau vient se glisser à mon annulaire et que je te retourne la pareille. Une barque là où tout a commencé et là où le reste se poursuit désormais, ici se scellent nos promesses d'éternité. De ces vers poétiques que j'observais d'une phalange un peu lasse et désabusée, je me retrouve à l'incarner et c'était le meilleur cadeau que tu puisses me faire. C'est un sens entier à ma vie que tu donnes. « Moi aussi. » dis-je avec un petit rire avant de t'embrasser à nouveau, peu attentive à mes élans passionnés, parce que tu as cette stature massive qui saura contenir la mienne et nous empêcher de basculer dans les eaux. Je viens te dire que j'aimerais qu'on célèbre l'union rapidement. Parce qu'on ne sait jamais ce qu'il peut se passer dans nos vies, que je ne veux pas passer des mois à attendre, tout en marquant le coup quand même. « Pour début février peut-être ? Pour notre première année d'union. » ça peut sembler rapide aux yeux du monde mais compte-tenu de ce qu'on a traversé, ça me semble plus que suffisant. « J'aimerais inviter nos amis les plus proches, mais qu'on reste sur quelque chose de plutôt intime. Et toi ? » Quelque chose me dit que tu t'adapteras à mes volontés, t'es pas l'être le plus sociable mais tu comptes toi aussi quelques proches. Finalement, on en sait assez peu sur la vie de l'autre, c'est peut-être ça qui reste le plus surprenant, un quotidien qu'on a jamais encore partagé. On doit être doués, pour faire les choses à l'envers.

Je n'ai jamais réellement cru aux principes de ce monde moderne. Dans un univers intimement lié aux apparences, s'éloigner des codes revient à être aisément rejeté. Certains iront prétendre qu'on ne peut officialiser si vite une relation, une union; mais que savent-ils vraiment de l'amour ? Parfois, c'est simplement évident. Le lien s'impose à nous et on doit juste en profiter. Notre chemin n'a pas été de tout repos, c'est le moins qu'on puisse dire. On a plus vécu en une année, que certains ne vivront en une vie toute entière. Notre bagage est notre force, et je ferais fi du jugement d'autrui. Toi et moi, on sait pourquoi on le fait. On garde en tête les épreuves traversées; même les plus douloureuses. Elles incarnent le ciment de nos fondations. Et je nous vois, fiers et solides malgré nos faiblesses, peut-être plus évidentes, à présent. J'accepte d'être humain, et pas infaillible à ton côté. J'accepte d'être ce que mon père m'a interdit de devenir, il y a encore quelques mois de ça. Pour devenir le meilleur mari possible, l'homme qui saura te rendre heureuse. Et j'accueille tes élans passionnés, y ajoutant tendresse et protection; par désir de t'aimer et de te garder à l'abri des dangers. Je serais ce rempart, pour toi. Je saurais être le feu et la glace, le soleil et la lune, pourvu que tu sois épanouie. - Je ne peux qu'approuver ce choix, mais tu le sais déjà. et j'en affiche un sourire satisfait, contre tes lèvres que je viens chercher à nouveau. Qui aurait cru, un an plus tôt, que je sois capable d'amour ? Toi, Lyra Bain, et c'était suffisant. - Ce qui te fera plaisir sera parfait pour moi. Il sera temps que tu me présentes ces personnes qui comptent, justement. j'avoue être simple sur ce coup. Mes proches sont, dans la majorité, des personnes qui m'ont détesté, à un moment ou à un autre. Mais je ferais un effort, rien que pour toi. J'avoue avoir hâte de rencontrer tes amis, puisque les derniers mois n'ont pas réellement été propices à des instants plus légers. On a toujours fait les choses à l'envers, à notre façon je dirais. Comme disait l'autre, ce qui ne nous tue pas, nous rend simplement plus.. Bizarre.