@Matteo G. Versace  n°1  la vie reprend ... mais le temps a filé  # Le retour à la civilisation américaine, le rush de la vie, le temps qui file à toute allure. Si certaines choses de Harvard et les US m'avaient manqué, pas certaines que ces derniers soient dans la liste. La solitude du Cambodge, le calme aussi, le temps qui stagne pour profiter de chaque instant m'avaient permis de refaire le point sur ma vie ou plutôt LA vie : en général. Me retrouver dans les lieux que ma mère avait parcouru maintes fois dans son enfance, comme un périple pour la retrouver, me sentir de nouveau proche de la réalité, de ma vie d'avant, de ma vie pleine de joies et de rires avait fait de moi une nouvelle Borgia. Pour combien de temps mes démons allaient rester loin de moi, rien n'était moins sûr. J'arpentais les allées de Harvard, le sac en bandoulière, le bonnet chaud d'hiver sur les oreilles glacées, les gants plaqués contre ma boisson chaude, direction la bibliothèque pour essayer de me remettre à bosser, les cours à distance que j'avais eu droit de suivre. Tout un programme. Mais mon élan fut stopper lorsque comme par enchantement, une apparition, toujours la même, Matteo. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, mes pas me mènent à lui, comme un aimant depuis toujours qui me retient à lui. Comme à mon habitude, sans gènes je retire son écouteur de son oreille. Salut toi ! que je lui lance alors que sa surprise, me laisse échapper un sourire.

Semaine chargée, surtout avant de partir à Londres pour le mariage de Thadee et Eben. Certes, c'est encore dans quelques jours mais je préfère tout prévoir à l'avance. Parce que me connaissant en temps normal, je ferais tout à la dernière minute. Bref, je profite de ma après-midi de libre pour commencer à faire des cadeaux de Noel, parce que ça aussi, de base je le fais à la dernière minute. Je me balade dans les rues de Boston, cherchant principalement un cadeau pour Lilith. Je ne sais pas trop quoi lui prendre pour être honnête, des sous-vêtements ? Un bijou ? Putain, ça craint. Je m'arrête devant une vitrine de bijoux, quand j'entend une voix féminine que je n'ai pas entendu depuis bien longtemps. "Oh, une revenante...Tu vas bien ?", je demande à Rosalia, qui est apparu devant comme un tour de magie. Je ne l'ai pas vu depuis des mois et j'ai encore moins de nouvelle d'elle, voir pas du tout. "Qu'est-ce que tu deviens ?", je lui demande curieux.

@Rosalia C. Borgia

Il est là devant moi avec une voix plutôt posée, sans ressentiments aucuns, à croire que la distance a fait son oeuvre et que les amertumes qui nous lient pourront peut être un jour totalement se dissiper. En tout cas c'est ce que j'avais toujours souhaité. Perdre Matteo avait été l'une des pires choses dans mon équilibre, le retrouver serait une petite victoire pour mon futur bonheur. Je souris à sa voix, à sa présence même. Tout va bien ! La vie à mille à l'heure ne m'avait pas totalement manqué, ma paix était plus rassurante, moins angoissante, mais je suis quand même contente d'être rentrée. Et toi ? Oui j'étais partie sans dire un mot, ma nouvelle habitude certains pourraient dire, mais j'en avais envie de partir loin, besoin même ! Et je savais pertinemment que certains auraient souhaité me retenir, alors j'avais fui ma vie, mes amis ... Ecoute je deviens la même qu'avant, un peu plus calme dans ma tête, moins en colère sur beaucoup de chose ... Et je vais essayer de reprendre le fil des cours qui se sont bien accumulés en mon absence ! Je marque une courte pause avant de reprendre. En tout cas ta bouille m'avait manqué ! Allez savoir pourquoi ma vie sans Matteo n'était pas totalement complète, c'était surement cela l'amitié fusionnelle, l'amour caché.

@Matteo G. Versace

Je m'attendais à tout, sauf tomber sur Rosalia pendant cette petite session de shopping. Je n'ai plus de ses nouvelles depuis quelques semaines, donc loin de moi l'idée de la retrouver dans les rues de Boston. Je prend de ses nouvelles, pour une fois, j'essaye de ne pas être grognon. Elle était angoissée, pourquoi ? ça, je n'ai pas le droit de le savoir. Non, en soit, je ne sais pas pourquoi elle a été comme ça avec moi. Elle me cache encore des choses, j'en suis certains mais tant pis, je ne vais pas courir après elle. "Tu étais où d'ailleurs ?", je lui demande par curiosité, mais aussi pour savoir. "Je vais bien écoute, l'agence est ouverte depuis un petit moment, j'ai recruté du monde même si il reste encore des potes à pourvoir", et tout va parfaitement bien avec Lilith, mais ça je ne le dirais pas. En tout cas pas de suite, je n'ai pas envie qu'elle prenne ça pour un pique ou quoique ce soit. "Tu en as beaucoup a rattrapé ?", elle doit en avoir une tonne ouais. A Harvard, on ne fait pas les choses à moitié. Elle termine en me disant que je lui ai manqué et là, je me dis qu'elle doit le faire exprès. Elle me tend une perche, non ? Sûrement, mais je ne l'attraperais pas. Je suis heureux dans ma vie, Lilith a réparé mon cœur blessé même si j'ai encore du mal à digérer la pilule. "Content de te revoir en tout cas", dis-je en souriant, de lui disant pas qu'elle aussi, elle m'a manqué. Non, elle ne mérite pas de le savoir.

@Rosalia C. Borgia

Alors c'était comme cela les retrouvailles avec son meilleur ami, l'homme qui aurait pu être le pilier de son existence pendant des années si mon caractère et ma peur de lui faire du mal ne m'avait pas emportée. En essayant de le protéger de mes maux, mes angoisses, mes bêtises, j'avais fini par rompre notre relation fusionnelle en relation distante. D'amis inconditionnels, nous étions presque des inconnus. De déclaration endiablée à des disputes pour se déchirer , pleins de ressentiments. Et aujourd'hui ? Comme croiser un vieil ami, pas un mot au dessus de l'autre, comme si les émotions qui nous reliaient avaient disparues à jamais, mon coeur se fendille à cette idée que rien ne sera plus jamais comme avant... par ma faute. Je l'écoute me raconter son évolution et je suis fière de lui, de son projet et honteuse de moi. J'étais partie au Cambodge, sur les traces de maman ! Que je lui réponds sans trop m'épandre pour l'instant, le sujet de ma mère toujours un peu sensible, même si Matteo en savait tout de même déjà beaucoup. Génial ! Et elle marche bien ? Faut dire que niveau mannequinat à Harvard il y a ce qu'il faut. Tu comptes organiser un évènement dans pas longtemps ? Après tout entre la Versace entreprise et celle de Mat à présent, la famille serait sur le devant de la scène. Puis la conversation se penche sur les cours, sur le retour à la vie d'avant, sur toutes ses contraintes. Pas mal oui, je n'aurais jamais pensé que cela pourrait autant s'accumuler, mais au moins avec les vacances de Noël je pourrais rattraper mon retard, vu que je reste ici. Oui, un Noël solo à Harvard, entre la neige et le froid, la cheminée et les cours, programme plus qu'alléchant. Et toi quels sont tes projets pour la fin de l'année ? Ne surtout pas parler de sujets qui pourraient raviver nos troubles, nos colères.

@Matteo G. Versace