Je sais qu'on doit se voir ce soir, mais je ne sais pas, j'en ai besoin maintenant. J'ai vraiment passé une bonne soirée hier soir avec cette fille. Mais je sens que je vais bloquer à un moment donné quand elle voudrait se rapprocher de moi. Et ça me fait peur. J'ai pas envie de faire le même cinéma qu'avec Valentina au Badzgirl. Je m'en suis voulu et je sais pas, il y a quelque chose qui m'attire avec la jeune femme. Pourtant on est totalement différent. J'en ai bien conscience. Donc en sortant des cours, je décide d'aller à l'adresse qu'elle m'a laissé. J'ai envie de nous laisser une chance, de lui expliquer les raisons de mon comportement quand elle a décidé de danser collé serré contre moi. Je ne sais pas si elle est là. Mais qui ne tente rien n'a rien. Alors je me dirige vers son appartement. Je me gare non loin pour ensuite venir sonner à sa porte. Je ne sais pas si je suis prêt à parler. Peut être pas tout lui dire. Aucun idée. Je ne sais pas ce que je vais être capable de dire. Mais je me dis que si j'arrive à en parler, ça peut me libérer un peu non ? Aucune idée. Mais le plus dur sera de parler. Parce que même à Thadee ou à Bailee, je n'ai jamais rien dis. Mais Valentina n'a peut être pas tort. Peut être que parler à une personne extérieure, voir presque inconnue, ça sera plus facile ?

@Valentina Rosas

le cerveau en vrac, les neurones encore chauds du surplus d’alcool, j’ai le crâne qui bourdonne salement. soirée mouvementée hier soir, toujours quand cae tape à la porte en espérant retrouver de l’espoir. au final, il trouve la même chose à chaque fois, le même refrain qui passe en boucle et putain, j’comprends jamais pourquoi il revient. l’seul truc que j’étais capable de lui donner, c’était l’enfer. pure et dur, l’genre d’enfer qui donne pas envie, sauf à ceux qui veulent plus s’mêler aux vivants. les écorchés, l’gun à la tempe, ceux qui savent plus pourquoi exister. et moi, j’lui donne toutes les méthodes pour mieux s’écrouler. les cheveux encore humides de la douche chaude, le peignoir de soie qui caresse ma peau. j’attends personne jusqu’à c’soir mais pourtant le bruit strident de la sonnette résonne au loin. j’enlève un écouteur, tends l’oreille et le bruit casse à nouveau le silence. je lève un sourcil, intriguée, j’sais pas si je dois ouvrir ou juste ignorer. une, deux, trois secondes avant de balancer mes écouteurs sur le lit dans un soupir lassé. j’traine des pas jusqu’à la porte, l’ouvre sèchement et c’est ton visage qui lui frappe à la gueule. - arthur ? qui s’échappe de mes lèvres sans même m’en rendre compte. l’mélange de surprise et un soupçon de plaisir qui s’empare de mes traits froids. - on s’était pas dit c’soir ?.. p’têtre que j’avais mal compris, p’têtre aussi que j’étais déjà trop déchirée quand on a convenu d’un rendez-vous. j’me souviens plus très bien, j’suis plus très sûre de rien. j’referme presque nerveusement mon peignoir. le flashback de la soirée passée ancrée dans ma tête. et quand j’te regarde, j’me dis que j’aurais dû tout arrêter. qu’on aurait dû tout arrêter. j’comprends pas pourquoi tu t’accroches, pourquoi t’as eu encore envie de me revoir après tout ce qui s’est passé. parce que tu sais arthur, que j’finirais par t’abîmer. - vas-y rentre.. tu veux un truc à boire ? que je murmure en reculant doucement en m’dirigeant vers la cuisine. - j’ai un peu d’tout, coca, oasis, bières, alcools forts.. t’as envie d’quoi ? le frigo ouvert, j’le referme un peu le temps de te regarder un instant en attendant que tu choisisses. j’parle mais j’ai l’esprit ailleurs.

Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à vouloir continuer de lui parler. Mais je ne contrôle pas. Elle a ce truc qui m'attire. Peut être que c'est le fait qu'elle a réagit complètement à l'opposé de moi par rapport à son passé ? Aucune idée. Mais ça m'attire. Donc après mes cours, je décide d'aller directement chez elle. Je sais qu'on devait se voir seulement le soir, mais au final je débarque plus tôt. Je ne sais pas si elle va être là, si je vais tomber sur elle. Mais c'est maintenant que j'ai besoin. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que j'arriverais à dire certaines choses. Peut être pas tout, mais peut être certaines choses. Alors je me gare devant son immeuble pour ensuite venir à sonner. J'attends quelques secondes pour ensuite resonner, étant donné que personne ne vient m'ouvrir. Mains dans les poches, je m'apprête à faire demi tour quand la porte s'ouvre. Sur Valentina, en nuisette. Je la regarde discrètement de haut en bas. Evidemment qu'elle est belle. Je ne peux pas mentir. Désolé je tombe mal, je veux pas te déranger... Je sais qu'on s'était dit ce soir, mais j'en avais envie maintenant. Je pouvais pas attendre ce soir en réalité. J'entre alors dans son appartement. Je jette un regard autour de moi, histoire de visualiser l'appartement. Je la suis dans la cuisine, alors qu'elle ouvre le frigo et je repère de la bière. Je veux bien une bière, s'il te plaît. Que je lui demande en la regardant. Et pendant qu'elle sort tout cela, je décide de faire un premier pas et d'enlever le pull que je porte pour ne rester qu'en simple t-shirt blanc. Là déjà c'est quelque chose d'exceptionnelle. Elle va forcément voir les marques sur mon avant bras gauche. Et c'est pour cette raison que je ne mets jamais de t-shirt avec d'autres personnes, même en été.

je m’attendais à n’importe qui sauf à toi, j’étais même pas certaine que tu viennes ce soir. j’étais pas certaine que tu refasses la même erreur que l’autre soir, pourtant t’es là. plus tôt que prévu, comme impatient de te jeter dans la gueule du loup. comme obsédé par l’envie de t’y faire déchiqueter. - tu tombes pas mal.. je m’attendais juste pas à te voir ici maintenant. ni jamais. j’pensais clairement que le soir au badgirlz t’avais servit de leçon, que ça m’aurait empêché de t’approcher à nouveau. pourtant on reste comme aimanté l’un à l’autre, ce lien qui s’obstine entre nous et qu’on est incapable de couper. de lâcher. aucun de nous deux n’est capable de dire au revoir définitivement. et ce serait la meilleure solution pour nous arthur, de plus jamais s’approcher. parce que toi tu vas m’souffler tes rêves et moi, j’vais assassiner les tiens. - j’te ramène ta bière, j’vais me faire un café parce que j’ai un putain d’mal de crâne.. le frigo encore ouvert, j’attrape la bouteille de verre, je la décapsule en lançant la machine à café. j’profite du bruit, du laps de temps où le liquide ébène coule dans la tasse pour te regarder. t’abandonnes un vêtement, les yeux qui sont en train de te dévorer. malgré moi. comme attirée par les lignes de ton passé. les billes qui s’attardent sur ton avant bras. j’me mords l’intérieur de la joue et le temps d’absence s’estompe dans le silence. le café est prêt. j’reviens vers toi avec la bière fraîche, j’te la tends et t’attrape par la main pour te ramener à l’étage. - on va dans la chambre, on sera plus tranquille.. j’sais pas si mes coloc’s vont rentrer. les mots qui résonnent dans le couloir avant d’arriver face à une porte. ma porte que j’hésite à pousser. là où rares sont les personnes que j’ai laissé s’y aventurer. là où les bribes de moi, d’avant, sont enfouis partout. mais finalement je l’ouvre, la lèvre inférieure mordue de nervosité. j’te laisse entrer dans mon monde. - désolé c’est pas rangé.

Il y a quelque chose qui m'attire chez elle. Je ne saurais dire ce que c'est, mais ça m'attire. Peut être son côté où elle est libre, où elle a décidé de ne plus rien ressentir, parce que c'est exactement ce que je voudrais par moment, ne rien ressentir. Je voudrais pouvoir oublier les douze premières années de ma vie et ne retenir que les années que j'ai passé chez les Rothschild. Malheureusement ce n'est pas si facile et comme elle me l'a dit, je dois apprendre à vivre avec mon passé. Et surtout je dois arrêter de le laisser gagner à chaque instant. Mon passé gagne à chaque fois. Il a gagné quand Valentina m'a entrainé au Badgirlz. J'aurais tout simplement pu profiter de son corps contre le mien. De sa bouche contre la mienne. Oui vraiment. Mais non, j'ai paniqué. Mais me voilà chez elle. Ok d'accord merci. Que je lui réponds alors que je décide de me mettre à l'aise. Après tout je suis là pour parler non ? Autant lui reveler déjà une partie de mon passé. Je retire mon pull pour me retrouver en t-shirt et laisser apparaître les marques sur mon avant bras. Pendant qu'elle se prépare son café, mon regard parcourt son appartement. Je reviens vers elle quand je l'entends décapsuler la bière. Je la prends en main tout en la remerciant encore une fois. Ok je te suis. Je la laisse m'emmener jusqu'à l'étage et donc jusqu'à sa chambre. Je souris alors qu'elle ouvre sa chambre. J'entre à l'intérieur tout en observant sa chambre. Une chambre revèle beaucoup de choses sur la personne en général. C'est pas grave, c'est pas rangé dans ma chambre non plus. Le reste de l'appartement est nickel, mais pas ma chambre. Dure soirée ? Que je demande finalement en me tournant vers elle.

tu reviens là où les espoirs sont fanés, où les rêves ne sont plus que des mythes, là où plus rien ne pousse. au beau milieu d’un désert assoiffé, t’es venu te perdre là sans comprendre que tu pouvais y rester. sous mes doigts, tout devient qu’éclats d’sang, de rage, d’amertume. tout a un goût d’inachevé, d’anéantit quand j’passe et terrasse tout comme un ouragan fou. et toi, t’es ce semblant de vie qui vient tout bouleverser. et toi, tu m’sors de cette zone de confort, celle dans laquelle j’me suis réconforté. t’es cette lumière que j’ai pas trop envie d’approcher. tasse entre les mains, les yeux qui s’baladent, tout est caché, tout mes secrets enfermés au fond d’un tiroir. ceux que j’me force à plus me rappeler, pourtant aujourd’hui c’est un retour vers le passé. - très longue soirée surtout. cae. encore et toujours. mais j’dis rien parce que tu comprendrais pas, c’est tout l’contraire de toi. c’est le pire de moi. je grimpe jusqu’à mon lit, un signe de main pour que tu me rejoignes. - viens, j’vais pas te manger cette fois. j’ai compris la leçon. la nostalgie d’une soirée massacrée.

Je ne suis pas ce qui me pousse dans sa direction. Mais je suis comme attiré. Pourtant il y a d’autres filles à qui je parle, avec qui il y a un feeling. Mais avec Valentina c’est différent. Je ne saurais pas expliquer. Pourtant notre première rencontre n’a rien donné. Bien au contraire, j’ai finis par fuir, limite en courant, regrettant d’être venu. Mais je ne m’attendais juste pas à ça. Je ne pensais pas qu’elle viendrait se coller à moi de cette façon. J’ai paniqué. C’est tout. Et ce soir c’est tout le contraire, j’ai envie de me confier. Pourquoi à elle ? Aucune idée encore une fois. Pourtant je la suis jusque dans sa chambre, ma bière en main. Je regarde autour de moi, pour tenter d’en découvrir un peu plus sur la jeune femme. Mais je ne trouve rien. Je ne réponds rien quand elle me dit qu’elle a eu une longue soirée. Je ne suis pas sûr de vouloir savoir en réalité. Elle me fait signe de venir avec elle sur son lit. Je m’excuse encore une fois pour ça… C’est plus fort que moi. Je me dois de m’excuser. Bon je ne sais pas pas où commencer. J’ai vu son regard sur mon avant bras. Alors pour me donner le courage de parler je prendre plusieurs gorgées de bières. Ça fait du bien. Mes géniteurs étaient des trafiquants de drogues sur Londres… Ca donne le cadre déjà. Mauvaise fréquentation évidemment et des parents drogues à longueur de journée … Elle me frappait, les gens qu’ils fréquentaient, du moins les mecs, abusaient de moi sexuellement, me touchaient, me forçaient à les toucher et à les regarder coucher… Que je finis par avouer en ayant le regard braqué sur mes cicatrices. Je ne pensais pas que j’arriverai a dire cela. Peut être parce que je sais que elle aussi cache un passé douloureux. J’en ai jamais parlé à Thadee ou Bailee parce que je ne veux pas me montrer vulnérable face à eux bien que je l’ai été au début en arrivant dans leur famille.