fin de l’entraînement, un bonheur fou de se dépenser, d’être avec les filles, les retrouver c’était pas juste un entraînement pour se préparer aux matchs du samedi, non c’était un réel rendez-vous avec filles partageant plus qu’une passion. de retour à la currier tu avais pris une bonne douche, tu t’étais enroulée dans une grosse serviette bien chaude. le temps dehors commençait à ne plus être aussi agréable que ces derniers mois, mais ce n’était pas pour te déplaire. alma n’était pas là, sûrement avec phoenix, profitant pour les trois nuits qu’ils avaient passé loin de l’autre. tu n’étais pas forcément pour qu’elle soit avec un garçon dans ce genre, un mauvais garçon mais il semblait l’aimer et vouloir tout faire pour qu’elle soit heureuse et c’était sans aucun doute le plus important.
tenue confortable enfilée, tu t’apprêtais à descendre dans la cuisine de la currier, préparer à manger quand ça toquait à la porte de votre chambre.
rapidement tu t’y précipitais, te demandant qui cela pouvait-il bien être, une fois la porte ouverte t’étais surprise de voir sun, dans son plus bel apparat. — oh.. sun ? tu vas bien... tu t’arrêtais en le voyant faire signe de silence. tu arquais un sourcil, est-ce qu’il allait bien ? pourquoi était-il là ? il avait l’air si grave, il était si sérieux. tu baissais les yeux. quelle mauvaise nouvelle allait-il t’annoncé, et si tes inquiétudes étaient réelles, et si sa petite amie refusait qu’on se revoit, et si il venait te dire que c’était la dernière fois. tu relevais la tête, inquiète, attendant la suite.

t’es là, plantée devant lui, tu ne dis rien, tu ne dois rien dire, tu attends sagement qu’il veuille bien dire quelque chose. puis d’un coup, il sort un porte document et tu paraît bien étonnée, qu’est-ce qu’il veut te montrer. est-ce que tout vas bien ? qu’est-ce que sont ces documents ? a-t-il des problèmes de trésorerie ? mais tu ne lui serais d’aucune aide… tu n’y connais rien.
face à toi, toujours le silence, il sort un paquet de feuille qu’il tient dans ses mains avec une phrase écrite sur la première page. tu regardes sun, une explication ? tu ne comprends pas vraiment, pourquoi devrais-tu le pardonner, il n’a rien fait de mal. puis la deuxième, troisième, quatrième, tu ne comprends rien. qu’est-ce que cela veut dire ? il te regarde enfin, tu cherches des explications dans ses yeux mais les seules qu’il semble vouloir te donner sont celles écrites sur ces pages qu’il tourne. difficile de faire semblant, pas un simple ami, tenir la main… petite amie ? tu portes les mains à ta bouche alors que tes yeux se remplissent de larme. et tu comprends, tu comprends tout, la fille c’était toi, t’es bête flor, si bête, mon dieu, quelle idiote. t’en rêvais, t’en pleurais, alors que si t’avais compris, t’aurais pu être heureuse depuis longtemps. tu t’en veux, t’en veux de lui avoir parlé d’une autre fille, ça a du le briser, lui faire tellement de peine de te voir penser ça.
tu relèves les yeux, à la fois plein de larmes et brillants de joies. tu secoues la tête à ses paroles — j’ai pas besoin d’y réfléchir sun… tu essuies tes larmes avec tes manches, souriant. puis, honteuse tu baisses les yeux, — j’suis désolée… je comprends tout maintenant, pardon de t’avoir fait de la peine... tu n’avais pas besoin d’y réfléchir, pour la simple et bonne raison que depuis plusieurs mois tu n’espérais qu’une chose, qu’il te tienne la main en public, qu’il t’appelle sa petite amie. — on peut commencer quand tu veux… flor … pas tellement douée toi non plus, faut croire que vous faites la paire. en même temps, ce serait la première fois que tu deviendrais la petite amie de quelqu’un.

jamais tu n’aurais pu imaginer ça, ça faisait des mois et des mois que tu avais la sensation que sun refusait chacune de tes perches lancées. il avait refusé d’être considéré comme ton grand frère et par conséquent aimé tout autant, c’est comme si il avait refusé d’être lié à toi, tu t’étais rappelé une phrase connue, disant qu’on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes. il faisait parti du gang des serviettes lui. tu t’étais alors imagine que si il était là près de toi, c’était plus par obligation vis à vis de ton cousin que par réelle envie. puis tu avais décidé d’arrêter de te poser des questions, tu avais accepté la situation que tu croyais avoir comprise. pourtant ce n’était pas le cas. pourtant sur tout le long de la ligne tu t’étais plantée.
t’essaye doucement de redescendre sur terre, t’es un peu sonnée par toutes ces révélations. heureuse mais sonné. tu souris, ris à moitié alors qu’il te dit vouloir retrouver sa respiration. — oui, oui respire, ce serait bête de finir la soirée à l’hôpital tu ris doucement mais quoi qu’il en soit même si ça devait se finir là-bas tu resterais près de lui, parce que maintenant que tu savais, tu ne voulais plus perdre le moindre instant.
il se penche, ramasse quelque chose, un bouquet tes yeux brillent, faut que tu retiennes tes larmes, arrête de pleurer, c’est pas glamour — c’est pour .. moi ? que tu demandes toute émue. tu fais un peu la moue en l’entendant parler de faux espoirs, vous avez été bête, clairement, y a pas d’autre mots. — tu veux rire ? au début j’espérais un peu… puis quand j’ai vu que tu me laissais dire que t’avais quelqu’un, bah je me suis dit que je m’en étais fait aussi, tu relèves la tête vers lui — on est un peu idiots hein … ? puis tu regardes autour de toi, vous êtes toujours dans le couloir, — mon dieu, pardon… tu veux entrer, tu vas peut-être pas passer la soirée dans le couloir… oui parce que bon, soyons bien d’accord qu’il n’a pas intérêt de repartir de suite. ah non, clairement pas après ce genre de déclaration.

comme si tu le faisais exprès, toujours la première à aborder des sujets qui cassaient l’ambiance, heureusement, ce ne fut que de courte durée puisque tu remarquais le bouquet de fleur dans ses mains, qu’il te tendait. évidemment que tu le prenais, évidemment que tu aimais les fleurs, surtout de sa part, dans ses circonstances. tu gardais le bouquet dans tes bras, contre toi — si, si, j’aime beaucoup les fleurs , une fleur qui n’aime pas les fleurs ? impossible.
toujours trop franche, désireuse d’être transparente vis à vis de tout ce que tu pouvais ressentir. — je connais pas trop ça… désolée, j’ai jamais vécu ça alors… tu ris doucement, honteuse, avant de te décaler pour le laisser entrer.
tu t’éclipses un instant, remplissant un vase d’eau pour y mettre les fleurs, puis reviens vers lui, pose le vase sur ton meuble tes jolies fleurs dedans. — non non t’en fais pas, justement je viens tout juste de finir ma journée alors il tombait à pic. — elles sont belles ces fleurs, merci… tu voudrais te montrer un peu plus proche, mais tu te retenais, ne voulant pas le brusquer ou quoi que ce soit. — tu veux … ? boire quelque chose ? manger quelque chose ? je pensais me caler devant un film ou une série, ou même la télé. tu veux regarder avec moi ? … ou alors t’as des choses à faire peut-être ?

maintenant que les choses sont dites, tu te sens un peu plus légère, plus à l’aise, toi qui n’attendais qu’une chose, comprendre enfin. t’avais toujours eu la sensation qu’il agissait avec toi comme un grand frère pourrait le faire, pourtant il n’avait jamais voulu que tu utilises cette distinction avec lui, ne se considérant pas comme tel, aujourd’hui tu avais enfin compris. ce n’était pas qu’il n’assumait pas ce rôle, ou qu’il n’avait pas envie de le porter malgré ses agissement, c’est simplement qu’entre frère et petit ami il y a une certaine différence, un cap qu’il avait envie de passer.
— on va y arriver alors.. ton sourire ne se détachait pas de ton visage, tu te voulais rassurante, tu voulais lui montrer qu’il avait fait le bon choix en te choisissant et que tu saurais le rendre heureux, comme il le méritait.
— va t’installer, je t’apportes ça, faudrait pas que tu tombes de déshydratation… tu riais doucement, il t’avait apporté ta dose de bonne humeur de la journée, sans le savoir, cette journée qui s’était déroulée de façon la plus banale possible finissait de la meilleure des façons. verre rempli d’eau fraîche tu venais t’asseoir à côté de lui. — pourquoi ça ? que tu demandais interloquée par le fait qu’il ne pourrait rien faire d’autre après être venu. — tu peux choisir si tu veux, comme ça je saurais quel genre de films ou séries tu aimes t’avais encore plus envie d’en savoir d’avantage sur lui. — sun … ? des petites yeux brillants, yeux de chats, prêts à demander une faveur. — est-ce que je peux prendre te bras et le mettre autour de moi ? parce que oui, maintenant que tu connaissais ses réelles intentions, tu voulais qu’il agisse en tant que tel, tu voulais pouvoir poser ta tête sur son épaule, sans te sentir gênée.