Vendredi 17 septembre 2021 -  l'air de Boston qui pénètre mes poumons, danse dans mes cheveux et rougit mes joues. ce que c'est bon de rentrer à la maison. appuyé sur le rebord de la terrasse, je contemple les lumières de la ville. ce soir, c'était comme tout les vendredi de permission. un moment privilégier avec Jesus à le regarder sourire, dévorer ses frites et nous raconter à son père et moi le nombre de coloriage qu'il a pu faire dans la journée. le regard fier d'Hadès quand je lui raconte mes prouesses à l'armée, ses encouragements et ses conseils. ce soir, c'était comme si je n'avais jamais partie. Boston me manque, mes amis me manque, et aussi toi. alors perchée du haut de mon sommet de luxe, je me dis que je pourrais peut-être te faire une surprise, me glisser jusque chez toi et ne pas avoir à attendre demain pour te voir. parce que depuis que toi et moi on a sauté le pas, qu'on s'est laissé gagner par l'envie de tenter l'aventure ensemble, j'ai une constante envie de te voir, de te sentir contre moi, d'embrasser tes lèvres et de contempler ton regard. pulsion incontrôlée, je me dépêche d'enfiler un jean troué et un t-shirt AC/DC, oubliant totalement de mettre un soutiens gorge. mais sur le chemin jusqu'à chez toi, je me surprends à rire toute seule en me disant que j'en aurais pas forcément besoin. envie presque dévorante de te retrouver, je n'ai absolument pas pensé au fait que tu pouvais ne pas être chez toi. pire même, je me rappelle que c'est la période des soirées de rentrée des confréries. c'est les mains moites et le coeur qui bat la chamade quand je me gare en bas de chez toi. à deux doigts de faire demi tour, je sors tout à coup de ma voiture pour me mettre un coup de pied au cul. « allez Hope, courage, tu te dégonfles pas. t'as plus 9 ans, c'est ta copine. si elle est pas là tu rentreras c'est pas grave.. allez putain » que je me chuchote doucement avant de prendre un caillou et de le balayer droit dans ta fenêtre qui se brise immédiatement. « mais merde ! merde putain » que je balance vulgairement en regardant partout autour de moi. mais tu pouvais pas juste frapper à la porte comme tout le monde ???

Vendredi 17 septembre 2021 -  Les premières notes de Courage to change résonnent dans la salle bain au moment où je passe au rouge à lèvres. Parfait, ce sont les dernières touches de maquillage avant que je ne me rende à la soirée de rentrée de la meilleure confrérie – la mienne, la Pforzheimer. En réalité, je suis déjà en retard mais j’ai l’excuse d’avoir voulu prendre deux heures rien que pour moi. Non, je ne parle pas de soins du corps et des cheveux ; cette fois, je parle de ma santé. Deux heures de repos et de respiration assistée en vue de passer une bonne soirée. Robe déjà enfilée, il ne me reste plus qu’à rendre mes lèvres éclatantes et je serai fin prête. Je fredonne sans réellement m’en rendre compte, me perdant dans mes pensées tant me maquiller est devenu une habitude. C’est la soirée de demain qui n’arrête pas de me revenir en tête. Peu (pas encore) tourmentée par la future rencontre avec tes meilleurs amis, je pense surtout que je vais enfin pouvoir te revoir après plus d’un mois sans aucun contact physique entre nous. Après une semaine passée à tenter de réaliser que, oui, tu m’as demandé d’être ta petite copine et que, aussi surprenant soit-il, je n’ai pas hésité une seule seconde pour te dire oui. Tu as cet effet sur moi… Je ne saurais même pas l’expliquer puisque je ne le comprends pas moi-même. Tu me fais ressentir beaucoup trop de choses rien que par message, qu’est-ce que ça va être demain, quand nous nous verrons pour la deuxième fois de notre vie alors que notre statut a changé du tout au tout ? Je n’ai pas le temps d’y réfléchir, brutalement tirée de ma rêverie par un fracas dans le séjour qui me fait sursauter. Mon cœur se serre dans un élan de frayeur au point qu’il me faille quelques secondes pour me remettre à respirer correctement. Heureusement que j’avais fini de me mettre du rouge à lèvres. « Qu’est-ce que…? » Surprise de voir une de mes fenêtres brisée et des éclats de verre au sol et sur le meuble, je le suis encore plus quand j’aperçois cette silhouette inattendue. Ta silhouette, avec tes mèches blondes, tes beaux yeux bleus dans lesquels je me perds un peu trop facilement. « Hope ? » que je ne peux m’empêcher de demander comme une idiote tandis que j’ouvre la porte, te découvrant là, dans ma rue, juste devant chez moi. Je maudis mon cœur de louper un battement comme ça et de me donner envie de me jeter sur toi pour t’embrasser. Mais non. Pas encore. « Amène-toi ! » Oui, viens. Entre. Que je puisse attraper ton t-shirt AC/DC avant de poser mes lèvres sur les tiennes, ce que je fais sans aucune hésitation une fois la porte fermée. Mes bras glissent autour de ton cou, mon corps se colle au tien par réflexe (et parce que j’en ai désespérément envie). Tu te souviens ? C’est exactement comme ça que je t’ai embrassée, la première fois. « J’espère que tu sais que tu n’as pas besoin de casser ma fenêtre pour attirer mon attention, mh ? » que je souffle contre tes lèvres, prête à les réclamer comme miennes à nouveau. Tu m’as peut-être un peu plus manqué que prévu.

Vendredi 17 septembre 2021 - plus maladroite que moi ? impossible. je me dis que heureusement pour moi, je suis des plus concentrée et douée quand j'opère des gens. il manquerait plus que je dois aussi tête en l'air dans la vrai vie et je serais le pire des médecins. cache ma bouche avec mes mains quand j'entends la vitre qui se brise. je ne sais pas où me mettre et j'hésite même à monter dans ma voiture pour m'enfuir et me cacher. si jamais tu me dis que quelqu'un à casser la vitre de ta fenêtre, je nierais en bloc. mais tu me repères rapidement, mon prénom qui raisonne comme un mot doux entre tes lèvres. « merde merde merde » comment je vais expliquer ça maintenant ? happée à l'intérieur par une main sauvage qui m'agrippe, je me retrouve contre tes lèvres, le seul endroit où je voulais être à cet instant. mes mains qui glissent le long de ta taille pour finir par presser contre moi, tout comme les lèvres qui attrapent les tiennes. tu m'as manqué, si fort. comment est-ce possible qu'une personne me manque autant alors qu'on ne s'est vu qu'une fois. douce sensation de chaleur qui envahit mon corps alors que je te rends ton baiser. « casser quoi ? hm c'est pas moi.. je vois pas de quoi tu parles » que je dis en essayant vraiment de m'en sortir, levant les yeux au ciel avant d'essayer de fuir ton regard. « je suis désolée j'ai paniqué » parce que tu me fais paniquer Céleste, oui. étreinte que je relâche avant de te contempler. « t'es belle. t'allais quelque part ? » je voudrais pas t'en empêcher ou te mettre en retard.

Vendredi 17 septembre 2021 -  Oh Hope, si tu savais à quel point tu me perturbes. Depuis le début. Encore plus maintenant, quand je te vois débarquer chez moi alors que nous devions nous retrouver demain en fin d’après-midi, quand je trouve que tes mains retrouvent leur juste place le long de ma taille, quand je ressens tout plein de choses alors que tu m’embrasses en retour. Tu viens de briser ma fenêtre et je ne suis même pas capable de me mettre en colère contre toi. Tu es sacrément envoûtante, très dangereuse. C’est bien pour ça que j’ai craqué la semaine dernière quand tu m’as avoué vouloir être avec moi. En couple. Tu te rends compte ? En couple. Un petit rire m’échappe quand tu prétends n’avoir rien cassé. « Alors toi, tu prends cet air quand tu as fait une bêtise. Je note. » Parce que c’est ce que nous faisons depuis le début, pas vrai ? Parce que nous nous découvrons un peu plus chaque jour. Et là, je viens de découvrir ton air coupable. Mes mains passent sur les traits fins de ton visage, comme si je pouvais ancrer cette expression quelque part en moi. « Ce n’est pas grave, j’appellerai demain pour que ce soit réparé rapidement. Ne me refais pas ça cet hiver par contre, mh ? À moins que tu ne restes pour me réchauffer. » Mes mains glissent le long de tes joues, effleurent ton cou et finissent leur lente course sur ta clavicule, avant que je ne fasse un pas en arrière. « Il ne fallait pas paniquer, je ne vais pas te mordre… Petit sourire espiègle qui se dessine sur mes lèvres, et je t’adresse un clin d’œil, enfin, pas tout de suite. » Mon sourire espiègle qui se transforme en un sourire sincère avec ton compliment. « Je terminais de me préparer pour la soirée de rentrée des pfos. » Mes talons claquent sur le sol tandis que je m’éloigne pour fermer les volets, évitant de me couper avec le carreau brisé. J’ai beau avoir la plus craquante des médecins avec moi, je préfère passer ma soirée différemment. « Je suis en retard mais… je ne sais plus trop, est-ce que j’y vais ou pas ? Qu’est-ce que tu en penses, toi ? » Peut-être que c’est une manière déguisée de te demander de choisir la soirée que je vais passer, ce soir. Correction : c’est bel et bien une manière déguisée de te demander de choisir la soirée que je vais passer, ce soir. Parce que je suis soudainement prête à priver mes confrères et consœurs de ma présence. Et puis, tu ne serais pas venue pour rien, pas vrai ?

Vendredi 17 septembre 2021 - parfois je voudrais pouvoir entrer dans un petit trou de souris pour ne plus en ressortir. surtout dans des moments de honte pareil. ces moments où je deviens rouge écarlate et où je me met à bégayer. ils sont assez rares mais ils existent. ces instants de vie ou Hope Kennedy perd ses moyens. ces moments où certaines personne entrent dans sa vie et réussissent à la perturber. t'as un truc imposant Céleste. une aura qui m'impression, qui m'intimide. t'as l'air si sur de toi, si confiante. je trouve ça incroyablement sexy mais aussi intimidant. ouais tu m'intimides. alors si derrière mon écran je suis capable de te lister toutes les choses que j'ai envie de te faire si ton corps était à mon entière disposition, une fois en face.. je brise des vitres et j'ai du mal à parler. voilà. « je note que tu notes et qu'il faut que je change mon air de panique » que je dis en rigolant. « non promis, cet hiver je prendrais mon courage à deux mains et j'essayerais de toquer. » hein ? mais... ferme là Hope. si c'est pour faire des blagues aussi nulles. et quand tu me dis que je devais pas paniquer, que tu comptais pas me mordre tout de suite, je défailli. mon sang qui remonte à mon visage, mon myocarde qui s'affole. oh lala mais comment tu peux me faire ressentir autant de truc d'un coup, je ne sais plus où donner de la tête. « pas.. pas tout .. tout de suite ? » je me pince le dos de la main, sursaute d'un coup. « ah oui c'est vrai que c'est les week-end de rentré des confréries. » l'année dernière, je faisais ma dernière rentrée, à la dudley. quelques semaines avant d'être élue présidente et de vivre une année de folie. la dudu me manque, j'ai souvent envie d'y retourner, de revoir ceux qui étaient mes frères et soeurs et qui resteront à jamais dans mon coeur. « non vas-y, je suis passée sans même prendre la peine de te demander si tu avais un truc de prévu. je voulais pas casser tes plans. va rejoindre tes amies, je sais que c'est important ces week-end là. on se voit demain de toute manière. » que je dis. je suis sincère. j'aurais voulu passer cette soirée avec toi mais j'ai pas le droit de chambouler tes plans à la dernière minute.

Vendredi 17 septembre 2021 -  J’arque un sourcil, quelque peu amusée. Toi, Hope Kennedy, tu ne relèves pas ce sous-entendu de me réchauffer cet hiver si tu casses l’une de mes fenêtres au lieu de toquer à ma porte la prochaine fois ? Vraiment ? Quelle surprise. Tu ne m’as pas habituée à ça. Bien au contraire, tu m’as plutôt habituée à me dire que tu as envie de moi, que tu veux m’entraîner au sport de chambre car tu es la meilleure pour ça, que tu veux me dévorer. Tu ne m’as pas habituée à perdre pied, à buter sur et perdre tes mots. Mais c’est comme ta parlotte et nos tous premiers messages, c’est craquant. J’aime cette Hope aussi, celle qui a l’air moins invincible, qui a ses faiblesses et ses failles ; tout comme j’aime la Hope plus audacieuse, plus coquine. Quoique, ça me rappelle notre première soirée. Tu étais un peu impressionnée au début, mais tu t’es vite reprise pour m’offrir une nuit délicieuse. « Mmh, je peux te mordre tout de suite… c’est comme tu le souhaites. » Regard joueur et curieux qui ne loupe pas une miette du spectacle que tu m’offres, à rougir en un rien de temps. C’est donc à ça que tu ressemblais, quand tu ne t’attendais pas à ce que je réponde à ton message ? Mais les weekends de rentrée des confréries d’Harvard me volent bien vite la vedette, peut-être à cause de cette empreinte de la présidente des dudleys que tu étais l’an dernier mais qui est encore présente au fond de toi. Petite moue quand tu me dis d’y aller. De partir. De sauver mes plans ce soir. De couper court à ta visite surprise qui, pourtant, est plus que la bienvenue – et bien plus alléchante que cette soirée de rentrée. De ne te retrouver que demain en compagnie de tes meilleurs amis, alors que tu viens à peine de rentrer et que tu repars dans moins de 48 heures. « Oh… dis-je dans un soupir, cette mine boudeuse dessinant encore et toujours mes lippes teintées. Il est temps de laisser mon côté actrice prendre le dessus, ne serait-ce que pour quelques minutes. Haussement d’épaules, comme si j’avais tout le malheur du monde dessus, moi qui souhaitais secrètement que tu me plaques contre le mur et que tu m’embrasses comme jamais pour m’empêcher de partir… Ah. Pas cap, je suppose ? » Sourire faussement innocent qui remplace le premier et te montre que j’ai plus qu’envie de te tenter ce soir. J’ai envie de jouer, de gagner. De te faire craquer. De te faire avouer que tu es venue ici ce soir pour moi et que ce n’est pas une soirée de rentrée qui t’empêchera d’avoir ce que tu veux – de m’avoir. J’attrape un manteau, le glisse seulement sur une épaule, la main prête à tourner la poignée de la porte. Prête à m’éclipser, à m’évaporer, juste là, à même pas un mètre de toi. Mes prunelles plongées dans les tiennes, comme si je te défiais. Alors, qu’est-ce que tu comptes faire, Hope ? Cap, ou pas cap, de me retenir ce soir ?

Vendredi 17 septembre 2021 - tu peux quoi ? oh ! ah ! putain. respire Kennedy. inspire et expire. je me déteste quand je suis dans cet état, quand je suis incapable de dire des mots sans bégayer. loin d'être la Hope confiante et sur d'elle au début de nos messages. c'est parce que tu m'intimides. t'es tellement belle, tellement attirante que j'en perds mon anglais. et alors que j'ai totalement arrêté de réfléchir, un seul son sort de ma bouche : « oui » j'écarquille les yeux. je viens de dire à voix haute que je voulais que tu me mordes maintenant ? mais ferme là. « de quoi ? » que je dis pour essayer de noyer le poisson, tout en regardant autour de moi. c'est sympa chez toi. je l'ai déjà dis non ? et puis tu bouleverses tout en me lançant ton cap ou pas cap. tu sais que je suis une grande joueuse. tu sais que j'aime relevé des défis. et soudain, ça remet tout en place dans ma tête. parce que si je suis là c'est que j'ai envie d'être avec toi. et si toi tu me dis un truc pareil, c'est que t'as envie que je reste. alors pourquoi continuer d'être aussi.. nunuche, comme si j'avais 14 ans et que je venais de rendre visite à mon crush en prétextant que je lui emmène ses devoirs. reprends toi Hope ! t'es un soldat merde ! le regard qui s'assombrit, le sourire en coin qui étire mes lèvres. « c'est vraiment ce que tu veux ? » que je demande en riant doucement. ta main que je retire de la poignée avant de tourner la clé pour nous enfermer. ton manteau que je fais glisser le long de tes épaules jusqu'à ce qu'il touche le sol. « cap » que je glisse doucement entre mes lèvres alors que je viens poser mes mains sur tes hanches pour te forcer à reculer. ton dos qui heurte le mur et ma bouche qui se rue dans ton cou. tu n'iras nul part. fais une croix sur ta sortie.

Vendredi 17 septembre 2021 - Je savais que te défier allait finir par te ramener à la raison. Te provoquer. Te donner autant envie de m’arracher à cette soirée que d’arracher ce que je porte ce soir. Ton regard change, ton attitude aussi. Plus entreprenante, moins intimidée. Elle est de retour, ma plus grande tentation. Lèvre inférieure pincée par mes dents, j’arque un sourcil d’une manière provocatrice. « À ton avis ? » Traduction : bien sûr que c’est vraiment ce que je veux. Plaque-moi contre le mur, embrasse-moi, empêche-moi de partir. J’en viendrais presque à te demander de me faire tienne ce soir, pour de vrai. Cœur rempli d’excitation qui s’emballe dès que je me retrouve contre le mur derrière moi, une main qui se perd dans tes mèches blondes, ma tête qui bascule pour te permettre de savourer l’un de mes points sensibles… là. Juste là… Les prémices d’un soupir qui se fraient un chemin, tandis que mes doigts s’accrochent plus fort à tes cheveux. Il y a un truc en moi qui se serre, qui se tord, lorsque tes lèvres se posent dans mon cou. C’est complètement différent des fois où ces mecs ont croisé mon chemin un soir, quand ils s’y jetaient sans attendre. Je ne sais pas. Cette fois… ça me plaît. Ça me correspond. C’est encore mieux quand je passe ma main libre sous ton haut, redécouvrant tes hanches, ta peau. Le creux de tes reins, que j’effleure du bout des doigts avant de presser mes ongles contre ta peau. Moyen silencieux pour te dire que ce n’est que le début, que j’ai furieusement envie de toi. Même si nous savons toutes les deux que, tout à l’heure, je risque fortement de m’agripper à toi, de te griffer dans une vague de plaisir. Un petit sourire se dessine sur mon visage à cette pensée, puis j’arrive enfin à capturer tes lèvres dans un baiser ardent. Je te l’avais dit, non ? Que je suis très gourmande et que je raffole de baisers en tout genre ?