Légèreté qui vient s'insinuer dans les misères. On dépeindrait volontiers des volutes moroses, des ambiances feutrées de gris et oppressantes. Crasse de la luxure qui colle à nos peaux diaphanes et juvéniles, graciles encore malgré les assauts. Mais la réalité est tout autre. Rangez les tissus et offrez nous de délicats pétales pour parer à la poésie du moment. Tu sais insuffler les lueurs au beau milieu des ténèbres Horace. Charmant serviteur, un brin chevalier, un brin fée, parant la salle endormie de nouveaux sursauts. Légers et vaporeux, des nuances insoupçonnées de poésie dans le chaos. Charisme particulier qui vient s'incarner dans tes traits, de ces hommes qui portent à la fois les agréments d'innocence et de bien plus silencieux fardeaux. Et l'air que tu insuffles se transporte à ma poitrine, s'évade de mes pores, inonde ce sourire un peu brisé sur mon visage, lumineux quand même. Que mon regard s'évade aux nuances de tes orbes, et le souvenir de notre race commune de nouveau m'appartient. « Tout ne sera que mouvement et face à la mort, nous plaiderons l'ultime affront de la vie. » Ce n'est pas souvent que j'ose ces fantaisies, que je les expose. Gamine obligée de cacher le précieux de ses pierres sous les phalanges, j'ai du enterrer mes trésors pour survivre, afin de ne pas attirer les avides, les tenir tout simplement à l'écart. Avec toi, c'est différent, c'est sans crainte, que je baisse ma garde. Dévoile même avec un certain plaisir les étendues de mon fantasque royaume. Sourire qui vient parer mes lèvres enfantines et déjà femmes, les paupières se ferment dévoilant un discret halo mauve sous le lisse blanchâtre du derme. « Une prouesse encore exercée par tes talents jeune prince. » Si je suis Reine, Joséphine est impératrice. Si je suis douce, elle est l'écorchure de la griffe. J'ai entrevu ce don que tu as pour toutes nous amadouer. De la plus tendre à la plus colérique. « Guerrière bien sûr. » Alors que mon corps se détend sous l'assaut de tes phalanges, expérimentées et aguerries pour nos chevelures indomptées. « Tu as appris comment à faire ça ? » De ces vies plus intimes qu'on ne dévoile pas. Les fêlures qui viennent former la carapace, bouclier plus solide au fil des années, qui s'autorise parfois la porosité lorsque l'adversaire est un allié. En vaut la peine. « Je coiffais souvent mes petites sœurs. » Mèches similaires aux miennes, même si la plus petite s'ornait de quelques boucles dont j'aimais entourer mes doigts. Les souvenirs sont fugaces, plus brumeux désormais, mais le sentiment de quiétude qui les accompagne vient parfois me hanter avec une douceur nouvelle, la peine en sourdine mais voluptueuse.