Maintenant qu'il savait qu'Alizée avait une jumelle, Alejandro craignait ou fantasmait, c'est selon, que sa sœur jumelle ne se fasse passer par elle, ne le  séduise et... il imagine qu'Alizée n'aimerait pas trop. Selon la jeune femme par contre, nul besoin de code pour la différencier de sa sœur et elle marquait de bons points. Ce regard est plutôt unique.

-Tu as raison. Il n'y a qu'une Alizée et je sais la reconnaître.

Puis, sinon, il n'a qu'à demander le regard, celui-ci, s'il a un doute. Adoptée donc, mais comme le fait remarquer la belle blonde, il y a pire comme famille d'adoption. Clairement. Il répète, sourire en coin, passant son bras autour des épaules de la Française:

-Ce n'est pas plus mal.

Puis, vient déposer un baiser contre sa tempe, comme pour la réconforter, peut-être la remercier aussi de se livrer, de lui ces infos très personnelles. Et puisqu'il est question de choses personnelles...

-J'adore ta façon de me souhaiter la bienvenue.

Fallait voir son petit sourire. Visiblement, Alizée venait de faire un heureux, mais elle semblait assez heureuse elle aussi. Le beau brun se repose un peu, reprend son souffle, il le méritait bien non? Alejandro fixait le plafond, un peu pensif, puis propose:

-On se fait un dîner dehors ce soir? Pas loin de la piscine, ce serait sympa. Qu'est-ce que tu en dis?

Comment ne pas sourire quand une fille comme Alizée, sexy et tout, vous dit, après avoir fait l'amour, que vous le valez bien? Alejandro fit un sourire de gamin, ne sachant pas trop quoi répondre, elle venait de le désarmer. Tranquille, faisant le plein d'énergie avec cette première chevauchée emportée qui trahissait bien à quel point ils s'étaient manqués, Alejandro faisait des plans pour ce soir. Il les imaginait bien se faire beau, enfin, beau mais détendu quoi, dîner dehors, profiter de la soirée, puis aller se coucher, pas pour dormir.

Mais ces plans sont disons freinés dans leur élan parce qu'Alizée lance. Une bombe: elle est enceinte. Alejandro se redresse aussitôt dans le lit, les yeux ronds.

-Quoi?

A-t-il bien entendu? Vu la tête que son amante fait, oui, il a bien compris et non, elle ne blague pas. Lui ne pouvait pas la lâcher des yeux, mais on devinait que derrière le regard du beau brun, tous les boutons d'alarme étaient déclenchés. L'Espagnol sait bien que si elle est enceinte, cela veut dire qu'il est le père et il réfléchit déjà à ce que cela signifie: pour lui, pour Alizée, pour ce bébé à naître. Parce que c'est forcément lui le père non? Si elle lui dit, s'ils sont amants? Sauf si...

La belle blonde précise. Alejandro la sent sincère, elle met cartes sur table. Il aurait aimé qu'elle lui en parle avant. C'était ça la maladie? Puis, il entend Leonel. Ils ne sont pas sensés ne pas se supporter ces deux-là? Il ne compte plus les fois où Alizée râlait sur ce mec. Le jeune homme vient pour parler, ouvre la bouche, mais se ravise. Une longue inspiration, une expiration et il réessaie de traduire ses pensées en mot; les bonnes pensées.

-Du coup, tu ne sais pas qui est le père?

Alejandro décidait de faire fi, pour le moment, qu'elle ait couché avec Leonel. Vrai de toute façon qu'ils ne se doivent rien. Son regard se perd vers le mur, intérieurement, il se résigne. Faire ce que doit.

-Je suis prêt à assumer. Je veux dire, si je suis le père, je vais... je vais assumer. Ton choix, pardon, c'est pas le mien, enfin, je sais pas ce que tu as décidé, c'est...

Était-elle enceinte depuis l'Afrique? Depuis combien le sait-elle, pourquoi lui en parler maintenant? Et s'il n'était pas venu en France pour la voir, sur un coup de tête, l'aurait-il su? Y a-t-il des choses qu'il devrait savoir à propos de Leonel? Est-ce que c'est lui le père du reste?