Voyage retardé, parce que les deux globetrotteurs n’ont pas été capable de se renseigner sur les mois de moussons. Nous sommes partis trois jours après la date prévus, direction les pays asiatiques. Chine, Pékin dans un premier temps pour la suite on verra. Désireux de ne pas se fixer de programme précis, juste envie de se laisse vivre, loin des contraintes et de la routine de notre vie habituelle. Direction la grande muraille de Chine. Téméraire on décide de prendre la visite la plus longue. Déjà un petit moment qu’on marche, parfait touriste à prendre des photos tous les cent mètres. La jambe ne suit pas, je le sens bien “Attends, deux petite minutes Luce Mia stp” je m’appuis contre le mur, pour souffler un coup, ravaler ma douleur “Porté par le voyage, tu ne m’as pas raconté tes dernières péripéties, je suppose que c’était avec tes deux tigresses ?” parler pour penser à autre chose.

@Yoni Joseph

Le globe trotter en carton qui n'avait pas prévu les moussons. Et je réalise que j'avais toujours suivi concernant les déplacements. Même avec les Borgia, on m'envoyait tout et je validais, davantage pour la forme. Cette fois et pour Keo, je voulais faire les choses bien. Juste les grosses pluies m'étaient sorti de la tête. Nous voila donc à s'organiser au fil des jours. C'est plaisant. Avec Keo, tout l'est, ce n'est pas compliqué. Tentative d'une randonnée sur une portion de la muraille, mitraillé tout ce qui m'émerveille. Prendre le temps, sans être en tenue, sans se dire que je peux être visé à tout moment. Ralentir quand ma moitié le demande. Leo .. Sujet épineux .. Tu as pris tes médocs ? Comme moi, je les prends. Je nous guide vers un banc, sortant deux bouteilles d'eau. Effectivement, j'ai été pas mal en Italie, dans les pays latins. Une des filles a été victime d'un de ses exs. C'était assez angoissant. Mais on l'a neutralisé. Ensuite, c'était Boston. Les croisières avec les Borgia. Avec elles, c'était assez calme. Puis ensuite, c'était des vacances par ci, par là. Tenter de faire mon deuil, alors que je ne suis même pas autorisé dans le pays de ma femme. J'ai eu l'occasion de rencontrer une tribu massai, ce fut tellement enrichissant.

Ça me coute de lui demander d’arrêter, de m’avouer que je devenais faible, de laisser la douleur prendre le dessus et je m’attends à un sermon sur mes cachets, Yoni n’échappais pas à la règle. C’était dur de comprendre pour eux, pourquoi je préférais souffrir, plutôt que de prendre un traitement, mais personne ne sait le monstre que j’étais avec ses foutus médicaments. On va s’asseoir et quand la question tombe je secoue la tête “Non... tu sais bien que non”. Je sais qu’il fait attention à ce qu’il dit, qu’il se retient de me hurler dessus à ce sujet, je l’ai bien remarqué depuis qu’on s'est retrouvé et j’appréciais ses efforts, je tentais tant bien que mal de me contenir, de ne pas trop parler de ça, les nuits qu’on passait ensemble je tentais tant bien que mal de pas me relever la nuit pour aller calmer ma douleur, ne pas lui montrer, pour pas l’inquiéter. J’écoute son récit, souris quand il parle de ses tigresses “T’es impressionnant avec elle. Rien de grave avec cet ex du coup ?” quelque chose passe dans son regard, que je n’arrive pas à capter “Une tribu massai comment c’était ? Je suis jaloux ! C’est un truc que je rêverais de faire, être immerger dans une tribu, voir comment ils vivent, apprendre leurs us et coutume” Main qui serre ma cuisse, comme si cela pouvait calmer la douleur.

Oui, je le sais mais je demande quand même. A croire qu'un miracle allait se produire. Qu'il se dise que se farcir la muraille justifierait de prendre au moins le quart de ses médocs, mais non, il reste tristement fidèle à lui-même. Et cela ne date pas d'hier. Je n'ai aucune honte à prendre les miens. Ca m'évite les cauchemars et les crises post trauma au moins. Mais un homme ne fait pas l'autre et je n'insiste pas davantage. Se reposer, c'est tout ce qu'on pouvait faire alors je profite de cette pause qui me fait aussi du bien. Il l'avait kidnappé, on l'a abattu. On ne fait jamais dans la dentelle, chez les Borgia. J'annonce aussi simplement, alors que j'avais réellement eu peur pour Kat a ce moment-là. C'est comme ça que j'ai découvert que je pouvais donner ma Vie pour elles deux, même si, ça les insupporte de m'avoir sur le dos. Je hausse les épaules, intimidé d'avoir une telle affection. Je ris quand il s'exclame. La prochaine fois, on se fait une excursion dépaysement. Ce fut extrêmement enrichissant et j'ai compris que se satisfaire de peu, mais bien est la clé d'un quotidien serein mais tout aussi palpitant. Non vraiment, ça m'a mis une claque. Des petits bonheurs simples, c'était émouvant. Je te le souhaite de le vivre. Et toi, un voyage qui t'a marqué ?