Vendredi 23 Juillet, 14h30

La soirée avait été compliqué à gérer, chacun devait retrouver son calme et moi j’avais honte d’avoir créé une telle situation entre nous. Des tonnes de questions qui me tournait dans la tête, un brouillard devant cette relation que j’avais avec Anton. Le cœur qui palpitait à ses côtés, le sourire quand j’étais avec lui et ce manque quand on ne se voyait pas autant qu’on pouvait. Loin de l’éviter, on avait quand même passé la journée de jeudi chacun de son côté, peut-être une distance nécessaire. Timidité, hésitation c’est lui qui envoyait le premier message. Soulagement. Discutions qu’on ne pouvait éviter. Je sortais de la douche après une séance de boxe, habillage rapide et c’est au guidon de ma moto que je me dirigeais vers le Newburry. Casque sous le bras, je me passais une main dans les cheveux lorsque je rentrais à l’intérieur de la boutique, cherchant déjà du regard le brun.

L’ambivalence des sentiments. L’envie de continuer à entretenir ce lien avec Keelan. Et la culpabilité de passer un deuil bien trop vite a mon gout. Veille de discorde. Nuit tourmentée a me questionner. Ada avait tout fait dans notre couple. Et me voulait et j’avais dit oui. Elle parlait clairement. Elle menait la danse. Et ca m’allait. Je l’aimais si fort que tout n’etait que bonheur. Tout est limpide. Pourquoi ai je fauté ? Je me le demande encore. Et ces disputes incessantes. Ses propos hurlant trop dans mon crâne en continu. Et il y avait Lui. Tout s’est tu. Comme avec Baba. Avec Piroj. C’etait la quietude. Était-ce la raison à quemander sa présence ? Et pourtant, je ne savais mettre de mots sur ce qu’on vivait jusqu’à qu’il s’exprime abruptement. La jalousie avait déclenché le point depart. Quelques messages. Et la conclusion d’en parler vivement. Boutique deserte ou presque. Invitation de venir sur mon terrain, ma zone de confort. Moto qui annonce sa presence. Et tel un juvenile impatient, les escaliers quatre a quatre pour l’accueillir. « Un saut pour prendre de quoi boire et manger au coin gourmand puis on passe dans mon bureau. Ca te va ? » Timidite qui refait surface. C’est lui qui menait la danse. Devais je changer ca ?

C’est dévalant les escaliers que je le trouve, sourire sur le visage, je m’approche, je hoche la tête “Ca me va, mais je te laisse choisir c’est ta boutique tu connais mieux que moi ! Par contre je veux ton meilleur smoothie !” Je le suis jusqu’au comptoir, accoudé à celui-ci, mon regard se perd sur lui. Cherchais-je à le déstabiliser ? Probablement. Voulais-je juste profiter de la vue ? C'est certain. Je l'aide à prendre les gourmandises qu'il a commandé pour nous et le suis jusqu'à son bureau, refermant la porte derrière nous. Je pose ce que j'ai dans les mains sur le bureau et mon regard se pose de nouveau sur lui, jai le droit de lui sauter dessus ? Non, il as dis discuter pas me prendre sauvagement sur le bureau... merde, chasse cette image de ta tête Keelan. Voilà que j'ai m'approche de lui, félin à l'attaque de sa proie, mains qui se pose sur ses hanches et lèvres qui s'attaque déjà à son cou tandis que les mains elles ne veulent pas rester en place. C'est une façons de discuter aussi non ?

L'enfer est pavé de bonnes intentions. Discuter. A peine ses pulpeuses posées dans mon cou, j'ai plutôt envie de d'opter pour le jeu de mimes. Mais ce n'était que repousser une discussion qui se devait nécessaire. Je laisse perdurer le plaisir qu'il m'inflige. Incontrôlable. Comment faisions nous pour tenir d'ailleurs ? Puis la raison me rattrape et j'attrape son menton délicatement, pour le remettre dans le droit chemin. Mange avant, sinon, tu vas être épuisé. Fausse excuse pour mettre une mince - très mince - barrière entre nous. Parce qu'entre nous, c'était clairement difficile d'être mature dans cette pièce avec lui. Merde. Mon bureau. Je fais quelques pas pour m'asseoir. T'as le canapé derrière toi. Mettre de la distance entre nous. Juste pour retrouver la capacité à réfléchir de nouveau. Comment te sens tu ? Vraiment ?

Le russe, beaucoup plus raisonnable que moi, me stop dans ma lancé je grogne avant de lui voler un baiser rapide. Je prends mon smoothie, regarde le canapé, puis Anton, tristement l’implorer presque de pas mettre de distance entre nous, mais je finis par y aller, bébé qui traines les pieds. Je m’assoie, joue avec ma boisson, hausse les épaules “Je vais bien” aussi bien que peut aller un petit frère qui ment toujours à sa famille, aussi bien que peut aller un homme qui ne comprends pas ce qui lui arrive lorsqu’il se trouve devant cet autre homme. Je fuis son regard, parce que je sais qu’il veut me faire parler. Je sirote une gorgée, pose le gobelet et lève mon regard vers lui et finis par soupirer en me laissant tomber dans le fond du canapé, mains qui passe devant mon visage “Je ne sais pas Anton, je sais juste que j’aime passer du temps avec toi, que je te cherche quand t’es pas là et quand j’ai vu Lukas sortir de ta chambre l’autre nuit ça m’a … je n’ai pas aimé savoir que tu pouvais aller voir ailleurs ...j’ai déjà l’impression que tout fout le camp autours de moi... alors l’autre soir quand.. Enfin j’ai eu peur … je veux pas... que ça s’arrête ce truc..”

Je sais que ça ne va pas fort avec sa famille. Qu'il l'a des secrets qui pèsent sur ses épaules. Mais je ne voulais pas lui rajouter tant de tracas. Je le regarde s'allonger. Se faire violence pour ne pas le rejoindre. Je détourne le regard également. Etre sérieux. Puis il ose se lancer et mes orbes se posent à nouveau sur lui. Foutrement beau. Anton .. concentre toi ! Ses propos me font sourire. J'aime aussi ce qu'il se passe entre nous. Mais je sais que tu n'es pas habitué contrairement à moi. Je veux dire, tu sembles pas te poser avec qu'une personne. En soi, ça ne me dérange pas trop si c'est ce que tu veux. J'ai pas envie d'avoir la sensation d'être cocu .. La première partie de notre discussion. Tu veux une relation non exclusive ou alors uniquement toi et moi ?

Je dis tout ce que j’ai sur le cœur, Kehlani m’avait bien dit que je devais en passer par là, si je voulais comprendre, après tout Anton était le mieux placé pour me rassurer ou m’envoyer chier, alors je me livre. Je n’ose pas le regarder, un peu gêné, ça aussi c’est inédit. Comment il fait pour me déstabiliser à ce point ? Je l’écoute, rassuré par ses paroles, mais surpris par la suite. Est-ce qu’il me proposait vraiment une relation ? Une vraie relation … il me laissais le choix d’aller voir ailleurs. “Au vu de ma réaction avec Lukas, je ne pense pas que j’aimerais que tu sois avec quelqu’un d’autre...” Je gratte un peu le tissue du canapé, nerveusement “Anton … je... enfin j’ai...” je souffle un coup, je me remets assis, joue avec mes doigts, lève les yeux vers lui, sourire en coin et je baisse de nouveau les yeux fixant le sol “J’ai jamais... été... tu sais... en couple” je rougie, bois une gorgée du smoothie “C’est... stupide ce que je vais dire... mais je sais pas... comment on fait”

Un oh sort quand il avoue n'avoir jamais été en couple. Et ça me fait sourire, de le voir si vulnérable. Tête qui dodeline gentiment, imprimant cette cruciale information dans ma tête. Je suppose qu'on va pouvoir créer nos propres règles. Y'a pas de bonnes ou de mauvaises façon de faire, juste une manière qui nous plait. Je décide de rompre la distance entre nous, m'accroupissant devant lui posant mes paumes sur ses genoux. Keelan, j'aime la personne que tu es, alors il n'y a pas à réfléchir. Etre comme nous sommes actuellement, sans la partie, aller voir ailleurs, si je comprends bien. Aucune pression uniquement toi et moi. Je crois que c'est dans nos cordes ? Main droite caressant sa joue, et pulpeuses embrassant l'autre. Et si réellement tu te sentiras oppressé, on avisera. Ca te va ?

Débutant, ce n’est pas le mot que je préférais c’était tellement péjoratif à mes yeux, comme une insulte qu’on me lançait à tout bout de champs au lycée, un air de défis sur le visage, c’est ainsi que j’ai fait mes plus belles conneries comme ça. Je regarde Anton, ça ne semble pas mauvais quand il en parle. Je souris timidement, les rôles sont inversés, en fait c’est tout le temps comme ça avec le russe, tantôt je suis le lion, tantôt je suis la proie et ça me plait bien. Il s’approche et je ne peux plus le quitter des yeux lorsqu’il se trouve face à moi, je me mordille la lèvre, regards qui descend sur ses lèvres merde concentre toi Keelan. Mes yeux se ferment lorsque sa main caresse ma joue et que ses lèvres se pose de l’autre côté, frisson. Je le regarde de nouveau, ma main vint se poser sur la sienne “Je crois que ça me va... mais Est-ce que tu... enfin tu veux aller voir ailleurs toi ?”

Réfléchir à la question. Voulais-je vivre une nouvelle relation ? Apprécier ce duo complémentaire et explosif tout en découvrant d'autres hommes ? Ca sonne comme une erreur, d'impliquer d'autres personnes entre nous. Allais-je passer à côté de quelque chose ? J'en sais rien. Je veux essayer avec toi. Vivre ce qu'on a à vivre sans jamais se retourner. Des expériences, je pourrais avec lui, il m'avait toujours surpris et fait vivre de magnifiques aventures. Il prévaudra tout le reste. Je veux pas voir d'autres hommes juste toi. L'océan incrédule. Doutait-il de mes intentions ? Je finis par me relever. Verrouiller la porte. Retourner vers lui, à califourchon sur lui. Je suis certain qu'il en mourrait d'envie de faire l'inverse. Etre lui pour une fois. Attraper ses joues et l'embrasser fougueusement. Je me surprends. Jamais, je n'aurais osé. Mais là ... Le cerveau ne réfléchit plus. Juste toi Keelan, et tout ce que tu me réserves. Mains glissant sur son torse, sourire plus timide.