On arrive à la fin de la semaine, un petit vendredi calme comme je les aime bien. Non c'est faux, j'adore sortir pour boire, m'éclater. Ce soir d'ailleurs, j'ai rendez-vous avec Cheryl. Une très belle jeune femme que j'ai rencontré sur Meetsa et avec qui il y a un bon feeling. Je me prépare tranquillement chez moi, un t-shirt blanc simple ainsi qu'un jean noir. J'enfile ma veste en cuire qui va avec. Me voilà enfin prêt, je peux donc quitter ma maison. Le casque sur la tête, je chevauche mon nouveau bébé, offert par Thélio mon frère, pour mon anniversaire. Vivant légèrement en dehors de Boston, je pars bine avant l'heure. Il serait con que j'arrive avec du retard, et fasse mauvaise impression. Finalement, j'arrive à 19h50, alors que nous avons rendez-vous à 20h. J'entre et décide donc d'attendre la belle au bar, une bière à la main.

@Cheryl Burrows

Un jeudi maussade, même si les mots, et les photos de Yance m’avaient fait du bien, rassurée, même si la peur hantait toujours les tréfonds de mon âme. Mais je devais avancer, prendre les armes et me battre. Ne pas me laisser abattre, je lui devais au moins ça. Alors ce soir, je sors, je sais que je ne pourrais peut être bientôt plus entendre les bruits du commun des mortels, alors je me dois de profiter à fond de tout ça, avant de me retrouver seule dans ma tête,..
Tenue classique, une jupe, un t-shirt, et j’enfile une saharienne kaki par dessus, direction l’adresse donné par Matteo. Cette rencontre sur meetsa était agréable, rien de sérieux, juste profiter du moment présent. Mais c’était une petite bouffée d’air frais. J’aillais oublier ce soir c’était le plus important. 20h, j’arrive dans le bar, poussant la porte, j’essaye de reperer l’homme avec qui je discute. Il est là. Un sourire sur mes lèvres j’avance vers lui. « Bonsoir, vous êtes seul? » Un clin d’oeil et je m’installe près de lui.

La semaine a été pénible, j'aurais du m'écouter et ne pas rebosser directement après mon arrivée. Pourtant, entant que directeur d'une agence de mannequinat, il le fallait bien non ?. Chez les Versace, quand il s'agît de boulot, il faut qu'on soit sérieux. Ce soir, je n'ai pas envie de l'être, comme tous les soirs d'ailleurs. En plus, j'ai rendez-vous avec Cheryl Burrows, une jeune femme que j'ai rencontré sur Meetsa. Elle est très belle et agréable, j'aime bien lui parler, m'amuser. De tout façon, il n'y a rien de sérieux. Assis au bar, à l'endroit où nous avons rendez-vous, j'observe un mec draguer une nana et...le pauvre, il rame à mort. Je n'ai même pas l'impression qu'elle soit intéressée. C'est une voix féminine qui me sort de mon observation. Je me retourne et découvre une très belle femme, Cheryl. "Je n'attendais que vous mademoiselle Burrows", je lui répond en souriant, faisant signe au barman de venir pour lui prendre sa commande. "Alors, comment vas-tu en ce début de soirée ?", je lui demande, observant ses longues et belles jambes.

Je devais me ressaisire, je ne devais pas me laisser abattre. Je lisais sur les lèvres et puis... Je n'étais pas encore couper du monde, dans ma tête, avec le silence pour seul ami.. Yance avait raison, les vibrations, et puis je pourrais toujours développer mes autres sens. Alors ce soir, je sors, je profite et je vis à fond. Même si c'est encore difficile. Ma jupe, ok, coiffure, ok.. J'étais prête. Signe distinctif, j'avais encore mon alliance, au bon doigt, je n'arrivais pas encore, c'était encore trop dur. Et puis si ce n'était rien de sérieux, je n'avais pas besoin de tout chamboulé pour lui non? J'avais hate de voir s'il ferait privatisé le bar ou non.. Me glissant à sa gauche pour que mon oreille qui entends encore, si peu mais encore soit plus proche de ses lèvres je le saluais. "Oh.. J'espère que tu n'attends pas depuis longtemps." Moi qui pensais ne pas être en retard. "Je vais très bien merci, soulagé que tu ne sois pas un horrible psychopathe." Je ris doucement. Le serveur demande nos commande. "Un mojito pour moi s'il vous plait.." Je me tourne vers Matteo.. Sexy, ... très sexy.

Plus que quelques jours avant de partir en Grèce, j'ai envie et pas à la fois. J'ai hâte d'y être pour avoir de bons moments en famille, mais ils vont venir accompagner ou presque. Bref, j'ai promis à Thélio de rester et les deux semaines, après ça, je file au Summer Camp. Ce soir, j'ai décidé de profiter d'inviter Cheryl, pour qu'on puisse apprendre à se connaître, à se découvrir. Il faut dire aussi, que j'ai toujours la photo d'elle en petite tenue en tête. En même temps, comment ne pas l'oublier. Bref, je suis assis dans ce petit bar que j'aime beaucoup, on peut y boire et s'amuser en même temps. Après quelques minutes, une jeune femme arrive à mes côtés. Cheryl. Très belle, très sexy. Elle change de place, me faisant tourner sur moi même, sur ce tabouret sur lequel je suis. "Non ne t'inquiète pas, je suis venu en avance", je lui répond en souriant. "Qui te dit que je n'en suis pas un ? Ma bel gueule ?", je ris en secouant la tête. Non, je plaisante bien sûr. Le barman vient à nous, Cheryl commande, puis je fais de même. "Une autre bière et puis....c'est l'heure", dis-je au barman en glissant des billets vers lui. Il hoche la tête. "Très bien allez, tout le monde dégage !", dit-il avec sa grosse voix. Les gens râlent, mais ils finissent par partir.

Un moment sans penser, sans avoir à me dire que bientôt tout ça, le bruit des verres, des gens, le brouhaha de la foule, tout disparaitrait dans les abimes de mes souvenirs. Et oi je serais comme seule, enfermée. Je devais être positive, mais je venais d’apprendre la nouvelle, j’avais besoin d’un peu de temps. Je souris à l’homme qui m’attend. Il est venu avant. Peut être pour négocier la privatisation du bar.. Non il n’allait pas faire ca quand même..  « Exactement.. Il te manque la calvitie et … Le ventre à la bière. » Je ris et ajoute. « Et tu es bien trop beau pour avoir d’autre défaut. » Un clin d’oeil et je m’installe sur le tabouret. Je commande un mojito et lui une bière, et la fin de sa phrase, je le regard surprise. « Tu as pas fait ça? » Je ris doucement en entendant la voix du barman. Si si , il l’avait faire. Je me pince les lèvres pour ne pas rire en entendant les gens râler. « Tu es complètement fou.. » J’éclate de de rire.  « Alors , tu lui as promis quoi en échange? » Ou combien?

Elle est là sous mes yeux et je ne peux clairement pas me plaindre. Elle est tout aussi belle en photo, qu'en vrai. Une beauté naturelle, sans avoir à tout refaire chez soi, comme ça peut être la mode chez certains jeunes en ce moment. "C'est quoi ce cliché", je me met à rire, portant ma bière à mes lèvres. "Tu crois que ma beauté ne cache pas de défauts ?", pourtant la liste est longue, elle pourrait être transformé en livre. Nous passons commande au barman, la deuxième pour ma part. J'en profite pour faire comprendre au barman que c'est l'heure, un sourire amusé sur le visage. "Je t'ai dit que je le ferais, non ?", je l'ai donc fait et je suis un homme de parole. Le barman dégage tout le monde et m'envoie les clés du bar, que je puisse fermer quand on sera partie. "Je le sais, on me le dit souvent", je répond avec un clin d'œil, alors que je me lève pour fermer la porte à clé. "Je lui ai juste fait un très beau chèque", dis-je en revenant vers Cheryl.

Un cliché, exactement, car les vieux pervers peuvent être bien plus vil que ça, et j’en sais quelque chose, en tant que flic j’en avais vu passer. Mais ce rire me fait du bien, on vient de se rencontrer et pourtant j’arrive à penser que ce sera simple avec lui, pas de tension, pas de stress. « Oh si , des tas ! Et c’est aussi ses défauts qui font une personne unique et le charme. » Je ne sais pas lesquels encore, mais je sais qu’une personne doit etre accepter comme ça, avec ses qualités et ses défauts, et bientot le mien serait bien plus compliqué à gérer, faire de mon défaut, la surdité, une qualité prendrait du temps.. Je ris, tentant de cacher mon hilarité aux gens qui partent du bar en ronchonnant. « Attend en plus c’es toi qui ferme? Avoue ce bar est à toi.. » Je ne savais pas quoi penser. Il se lève et ferme à clef. Enfin seul. Je me tourne avec vers lui, mon verre entre les mains je bois une gorgée. « Alors on est que tout les deux, ici.. Et tu as payé pour ça.. » Je secoue la tête. « Tu sais que je n’ai que faire de ton argent… » Je voulais qu’il le sache, Versace, ou non, argent ou non, je n’était pas ici pour ça.

Elle me décrit le mec pervers, ce qui me fait rire. Vu son boulot, je suppose qu'elle connait mieux le sujet que moi. "Je suis plutôt d'accord avec toi". J'ai dit à Cheryl que j'aurais le bar rien que pour nous deux, du coup, je met un peu de moi même le barman, qui dégage tout le monde et qui me passe les clés. "Je veux bien réserver la salle, mais je ne peux pas lui faire perdre son boulot", je répond en riant, alors qu'elle remarque qu'on fermera nous le bar. "Non, il n'est pas à moi mais je pourrais l'acheter", ça ne serait pas con d'ailleurs après tout. Je me lève et ferme, puis reviens vers la jeune femme. "Ouais, tous les deux dans ce lieu et ce coin de jeux", billard, fléchettes etc. Je me rapproche un peu plus d'elle, lui disant que j'ai bien payer le barman pour qu'il dégage. "Je l'espère bien...tu m'aurais probablement déjà demandé des trucs", je répond en étant que à quelques centimètres d'elle, attrapant mon verre pour boire une gorgée.

Il n’était pas un pervers, et il était bien plus agréable que ce dont à quoi je m’attendais, ça changeait des lourdingue que j’avais rencontrer au SC. « Alors tu n’es pas le proprio, tu l’as vraiment payer pour … qu’on ait le bar à nous? » Juste pour ce soir , mais c’était déjà insensé, qui faisait ça de nos jours.. Enfin dans ma réalité c’était un truc de dingue. Et j’aimais l’idée, que pour mes derniers instants entendant le bruit, je fasse des trucs un peu dingues.. Des fléchettes, je pourrais le battre, le billard, c’était peine perdu, je suis minable à ce jeu. Mais l’idée d’être seul avec lui… J’aime. Il est complètement fou, partant pour toi, agissant sans doute dans l’instant, spontané et ça me plait. « Alors on va jouer. » Et peut etre aussi profiter pour se découvrir.. Comme prévu dans nos messages. Il s’approche, près, très près.. Son souffle sur mon visage, mon regard ne quitte pas le sien, que pour s'échouer quelques secondes sur ses lèvres, intense, il prend son verre et je souris. « Pour les consommations, c’est toi qui joue les barmans? »