@Jagger J. Araùjo | 07 JUILLET - ARUBA, ORANJESTAD - 09h00 | Le reveil fut difficile. Mais je ne voulais pas louper cette journée libre. Je refuse qu'on erre sur le bateau. Je veux emmagasiner le plus de souvenirs. Je veux effacer cette fin de soirée. Qu'on sache qu'on peut être au dessus. J'ai encore espoir que toutes nos journées ne se fassent pas haper par nos peurs. Devions-nous en reparler ? Je ne sais pas. Si l'occasion se présente, peut-être. En attendant, j'avais quand même la sensation qu'une barrière s'était formée. Départ à 08h00. Je n'avais pas bronché une fois et j'avais même dormi durant le trajet jusqu'à la ville. Et c'est par les couleurs chatoyantes des bâtiments que nous commencions la journée. Ventre hurlant famine. Petit déj ? La quiétude s'était volatilisée mais il ne tenait qu'à nous pour la retrouver ? Je refuse de croire que cette semaine allait être ponctuée de distances et de non-dits. Alors que tout semblait si aisé à ses côtés.

L’ange endormis, j’avais eu du mal à trouver le sommeil la culpabilité et les angoisses bien trop présente. J’avais fini par m’endormir, quelques heures même pas, le réveil m’avait fait sursauter et j’étais prêt à rester sous les draps pour le reste de la journée, mais je n’étais pas là pour ça. La veille Nate m’avait bien exposé tout le programme et m’avais prévenu qu’il voulait tout faire, ça m’avait fait sourire son enthousiasme. Le réveil est morose, le trajet aussi l’ambiance n’est pas pesante, mais pour autant nous sommes chacun dans nos pensées, probablement sur nos gardes à ne pas savoir que dire. Ce n’est pas de cette manière que j’avais imaginé notre premier réveil, pas du tout même. Cette boule dans le ventre qui s’installe, il va falloir crever l’abcès un moment ou à un autre. L’ange ouvre la bouche en premier et je lui souris “Avec plaisir, je te suis” Pas sûr que j’arrive à avaler quoi se soit ce matin. On trouve un endroit, on se pose en terrasse, le nez dans la carte je lève les yeux vers Nate “Qu’est ce qui te fais envie ?” c’est timide et cette désagréable impression d’avoir fait un seau en arrière

Toi. C'est ce que j'aurais pu répondre. Peut-être dû si notre nuit aurait été concluante. Mais non, je n'avais rien dit. J'avais haussé les épaules, puis plongé le nez dans la carte. La légèreté entre nous n'était plus. Et ça me peine. Parce que je me sentais pas oppressé avec lui. Il était devenu un refuge. Mais je voulais pas y renoncer. Il avait aussi souffert même s'il ne disait pas explicitement. Tout se ressentait en son être. Il était doux et affectueux. Peut être sensible. Une perle. C'est moi le monstre de nous deux finalement. C'était à moi d'être à sa hauteur, non ? Je te laisse choisir. Si c'est pas bon, tu finiras dans un marécage ou je te sème dans une ruelle. Je le regarde aussi froidement que possible avant de sourire et retourner me terrer derrière la carte. Elle ne devient plus une cachette quand une serveuse vient prendre nos commandes. Elle demande ce qu'on veut et je fixe J.

L’ambiance est limite froide et je suis désespéré de voir comment une nuit peut nous séparer autant. Je regarde la carte sans vraiment la lire, j’ai l’estomac noué et même si tout à l’air succulent y’a rien qui me donne envie parce que j’ai la tête ailleurs, je suis resté à cette nuit merdique, à se réveil distant et à l’homme en face de moi qui semble mal à l’aise à mes côtés. Il ouvre de nouveau la bouche, me demande de choisir à sa place, je souris, un bon moyen de voir si je devine ses gouts et peut être aussi crever l’abces je ne sais pas. Je souris à sa menace, retourne derrière ma carte “T’arriveras pas à te débarrasser de moi je te l’ai déjà dit” Alors j’analyse maintenant chaque plat, parce que ce n’est pas pour moi que je choisis, je le regarde, je regarde les plat, la serveuse arrive et je lui souris, le regard de l’ange posé sur moi, visage confiant, mais à l’intérieur c’est la panique. “Chocolate Delight & Shawn’s Sweet special, un cafe latte et hum... un grand verre de jus de fruit frais pour lui” Je rends la carte et la serveuse part. “Si j’ai faux tu me jette dans le marécage, mais si j’ai juste c’est quoi la récompense ?” tenter de retrouver doucement cette complicité, mais je sais qu’à un moment donné il faudra reparler de la veille, Est-ce qu’on repoussait ce moment ?

Me débarrasser de lui ? J'ai failli dire qu'il s'était barré comme un grand. Mais je ne voulais pas re jeter un froid alors qu'on entame le dégèle entre nous. Alors je me contente de sourire. Jamais, je ne voudrais me passer de toi que je chuchote. Parce que c'était vrai. Parce que je ne savais juste pas comment lui faire changer d'avis par rapport à ses craintes. Le temps pour sûr, mais j'avais tellement eu mal la veille, que j'arrivais pas encore à y croire. Je l'écoute donner la commande. Sauf que je hais le café. Mais je ne dis rien. La serveuse repart. Je pose mes coudes sur la table et le fixe. Tout dépend, que veux tu ? Parce que dire moi vu le fiasco d'hier, je me le demandais encore.

Doucement, mais surement. Sa phrase me fait sourire et je m’apprête à faire un geste vers lui en avançant ma main, mais la serveuse débarque à ce moment-là et je reste à ma place, un peu déçut. Commande passée je tente de rétablir le contact, nous n’avons jamais été comme ça, si distant, si froid, même lors de notre première rencontre on était plus proche que là. Ça me fait mal d’être à côté de lui et en même temps si éloignés l’un de l’autre, j’ai envie de prendre sa chaise de le rapprocher de moi... Je tente une approche et la question se retourne contre moi, je cherche, hésite “Que tu me pardonne...” je n’ai rien à demander d’autre à l’heure actuelle à part cette requête, je veux juste qu’on oublie la veille, qu’on recommence une nouvelle journée avec notre complicité “Ecoute Nate je...” la serveuse revient avec nos commandes, celle-là elle a le chic pour tout gâcher ou alors elle nous observe de loin pour empêcher tout rapprochement. Je me cale au fond de la chaise, assez déçut parce que j’avais le courage de lui parler... Elle pose les commandes sur la table, une assiette devant chaque tête et le latte devant l’ange, le jus de fruit devant moi, je la remercie et inverse nos boissons “Je ne t’ai jamais vu avec un café, enfin si une fois quand t’a inversé la boisson avec un de tes amis et que t’a tout recraché sur lui” Le retour du voyeur “Pour le pancake j’ai hésité, alors je te propose qu’on se les partages ? Ça compte non ?”

Sa phrase me laisse sans voix. Et je me redresse, avec davantage de sérieux. J'allais approfondir pour en savoir davantage. La serveuse nous coupe dans mon élan puis ensuite le sien. Quelle chieuse ! Puis il se montre prévenant en échangeant nos boissons. Tu connais toute ma Vie que je dis en riant. Je veux faire pareil, et tout connaitre. Parce que je me sentais tellement pas digne de lui. Va pour le partage de pancakes, ça me va. Chaise qui se rapproche de la sienne pour piquer dans son assiette. Tu sais Jagger, hier soir, je l'admets, ça m'a blessé. Que tu aies pu penser que je veuille te faire du mal, je m'y attendais pas. Et pas franchement dans ce moment-là. En soi, que tu t'exprimes, je te remercie, et j'espère qu'on continuera ainsi, aussi désagréable que cela soit mais .. Partir. Je secoue la tête. Préférant boire ma boisson avant de m'exprimer. Poser les mots pour chasser nos maux. Je le supporte pas, en vérité. C'est ce qui m'a fait le plus mal. Que tu partes. Alors que je te disais justement que je voulais de toi. Et .. Ca me rappelle des moments bien trop récents .. Que je ne compte pas alors que .. Je soupire .. C'était pas si évident que cela. Je veux t'apporter quelque chose. Dans ta Vie de tous les jours. T'es pas un jouet. Pas un homme pansement comme tu peux en avoir la crainte. Tu es une autre relation, avec des engueulades, des fou rires, des projets. Tu es l'Ange Gardien et je te veux pour moi. Evidemment, si un jour, j'ai des gestes, un comportement ou des actes déplacés qui te font du mal, oui dis-le moi. Mais je t'en prie .. Ne me laisse plus.

"Tu en connais pas mal tu sais... plus que certains de mes amis proches d'ailleurs" très peu savait où je m'étais volatilisé pendant un an, ce que j'avais pu faire et ce qui c'était passé, évitant le sujet à la perfection "Tu n'a qu'à me poser les questions que tu veux et je te répondrais" sourire et je bois une gorgée dans ma tasse alors qu'il osé aborder le sujet. Je pose la tasse et je le regarde, enregistrant chaque mots pour y repondre le mieux possible. Je comprend ce qu'il dit et je savais que je prenais un risque en quittant la chambre, mais c'était un trop plein et les larmes devant lui... non je ne pouvais pas. "Je sais que tu me feras pas du mal volontairement ..  et que tenter une histoire avec moi c'est un grand pas pour toi... mais je suis pas... enfin j'ai un cœur en carton qu'on a briser et fissurée plus d'une fois... et toi..  cest peut etre trop pour toi, mais tes juste..  tu semblais si inaccessible... que de t'avoir pour moi..  c'est juste... que je sais que tu peux me briser le cœur en un claquement de doigt parce que je tiens déjà beaucoup à toi ... je fais le voyage jusqu'ici avec toi.. je repars en fin de semaine et je me suis dis... que quand je serais pas là tallais réfléchir et regretter... je suis désoler que mes craintes et pu te faire du mal... je sais que tu est quelqu'un de bien... mais j'avais besoin de te demander ça a ce moment là... parce que ce qu'on allait faire... enfin sa signifiait vraiment quelque chose...je voulais attendre et j'étais incapabledm de te resister" je m'arrête bois une gorgée "Je suis partit... parce que ... je... enfin tes mots... enfin... je chuchotte comme si je n'avais pas envie que lui m'entende.. "Je ..  pleure pas devant les gens... jamais" j'avais tout dis et je me sentais encore plus vulnérable, il voulais me connaître plus je crois que je ne pouvais pas lui donner mieux.

Je connais parce qu’un detective m’a tout offert sur un plateau et me confirmant le peu que j’avais trouvé moi-même. Alors que lui, juste savoir que je n’aime pas le café me rend tout chamallow. Il me connaissait parce qu’il l’avait voulu, dicté par lui-même alors que moi ce fut pour assouvir ma curiosité. Découvrir une pépite d’or massif au final. Mais je ne dis rien, haussant juste les epaules. « Quand j’aurais peut-être ou je vais monter un dossier et construire un mur de photos de toi. » Le sourire disparaît quand la discussion se fait plusieurs. Le premier pas avait ete fait. Et je voulais qu’on retrouve notre légèreté. C’est à mon tour de l’ecouter. Il parle avec le coeur. Un amas de sincérité ce petit - grand - gars. Tout est symbolique a ses yeux, ce qui m’avait échappé. Un « oh » sort sans le faire expres. Pleurer. Les hommes se cachent pour pleurer. « Je ne suis pas les gens mais l’Elu. Mais je peux comprendre que tu aies besoin de pudeur dans ces moments » contrairement a moi sous la douche. « Si ca se reproduit, je .. Dis le .. Enfin. Juste .. Je vais digerer je reviens ou je sais pas mais pas comme ca d’un coup. J’ai eu l’impression d’être abandonné. Alors que .. Je te voulais toi. Et si je m’engage, c’est que j’ai eu le temps d’y réfléchir. Je suis resté dix jours à Bali. J’ai pas fait que me battre. Et je te l’ai dit hier, si t’avais écouté, t’es pas Kleenex que je vais jeter parce que je vais mieux. » Ca m’angoisse de redire ce genre de propos. D’avoir l’impression de pas etre cru. Et de plonger tout seul finalement. « Si tu as vraiment trop peur, on peut rester ami Jagger. C’est pas mon but de creer des angoisses aux gens ou de ressentir qu’il y a toujours une retenue. Je suis malheureusement pas comme ca. Et savoir qu’il y a déséquilibre, je vais pas le supporter. Alors si tu penses qu’une amitié serait le mieux, je peux le comprendre. »

Je ne sais pas si c’était finalement une bonne idée de parler de mes craintes, me dévoiler ainsi je venais de lui offrir mon cœur sur un plateau, en lui mettant toutes les cartes en mains pour le briser. Il avait fait de même la veille en étant un peu plus virulent, certains mots qui m’ont blessé, mais d’autre qui m’ont fait chaud au cœur, quitter la chambre n’étais pas la meilleure des solutions avec Nate, je le savais, mais l’émotions avait été trop forte, la fatigue de la journée et ce trop-plein de sentiments que j’avais pour lui. J’avais fait demie tour, mais le mal était fait, peut-être qu’il a énormément pris sur lui pour ne pas me hurler dessus je ne sais pas. Je lui souris au mot élu, cette connerie va nous rester un moment je crois. Je le laisse finir, mais sa dernière tirade me fend le cœur, Est-ce qu’il en serait capable ? Apres toutes ses révélations Est-ce qu’il voulait être juste mon ami parce qu’il se rend compte que mon cœur c’est un bordel sans nom ? Je panique un peu, mais ne le montre pas, regards plongés dans le siens j’essaie de l’analyser à sa gestuelle, à ses yeux et si je m’étais bercer d’illusion et que notre relation devait être qu’amicale. Je n’ai pas envie de croire ça et je pense que dire ce mot nous concernant n’a pas dû lui faire du bien. “J’ai mal géré je le reconnais, je savais que je n’aurais pas dû partir j’aurais dû te répondre dans la foulée... C'est juste que ça été un trop plein, j’ai trouvé ça tellement injuste que tu t’énerve contre moi alors que j’avais juste besoin que tu me rassure” j’évite de parler de l’ex, je garde ma jalousie pour moi pour l’instant “Avec le recul, avec ce que tu me dis aujourd'hui je comprends ta réaction” Je me tourne un peu plus vers lui, approche sa chaise en la tirant vers moi “Je n’ai pas envie d’être ton ami Nate” ma main vint se poser sur sa joue “Enfin, je ne veux pas être que ça. Je veux cette nouvelle relation qu’on est en train de construire, je veux prendre toute la place dans ton cœur et je veux être la personne qui te fais vibrer... je veux être pour toi ce que tu représentes pour moi … je veux que tu sois qu’à moi...”