et ce n'est pas comme dans les films de jeunesse, à ces comédies à l'eau de rose où le héros n'est qu'un corps animé par l'adrénaline. non, le corps titube, bascule quelques fois. à fuir les règles quand pourtant le soir dernier, le souffle s'était éteint afin que les cris ne soient qu'un mauvais écho, jamais réellement clair. et c'est encore vers elle, à sauter dans l'inconnu, dans le gouffre sans jamais réellement connaître la peine. et c'est douloureux, les forces qui quitte parfois le corps en plainte. c'est elle, à celle dont l'amour ne vrille jamais plus qu'à l'addiction plus évidente. trouvée. Le corps blessé qui offre une étreinte. non, jamais elle ne pourra s'échapper, jamais elle ne pourrait tenter de s'envoler.

et c'est impossible, de laisser à la tragédie un trop grand succès. lève le rideau sur la beauté laide de la détresse, observe les flacons éparpillés là sur le sol, œuvre abstraite d'une envie commune : laisser à l'abandon le chaos que l'on engendre. comme il est malheureux, de revoir ces deux mômes dépourvus d'innocence. non, sunhi. moi aussi je voulais que ça s'arrête, mais toi je refuse que tu quittes ce monde. à contourner son corps, prendre son visage entre les mains bafouées, à se laisser aller dans la tendresse. tu mérites de vivre, sunhi. tu mérites ça. essuyer les larmes des pouces, à tenter de calmer les peines.

à être laissé sur le côté, paria en fond de salle qui observe les sourires des autres, quand le nôtre se fane. c'est toujours un peu trop, quand les mômes bousillés ne sont que de vulgaires pions sur l'échiquier endommagé. c'est ce que nous sommes, de pauvres pièces cassées, jeunes et pourtant foutus. c'est pas moi qui décide mais c'est moi qui suis devant toi. et je vais m'écrouler, mais je reste sur pieds pour toi. à croire encore que je voudrais disparaître, n'être qu'un spectre dans la brume. nos fronts qui se collent, s'en foutre de rendre le contact addictif. à fermer les yeux sur les heures difficiles. t'as tellement d'importance ici, sunhi. ta sœur, ton copain, xuanyi, et tellement d'autres. je suis sûrement condamné à avoir mal de t'aimer quand un autre est aimé par toi, mais... mais tu ne peux pas t'en aller, qu'est-ce que je ferais sans savoir que tu es là ? et peut-être juste me taire, soumis aux émotions trop fortes.

et c’était sûrement vrai, quand on engendre le chaos ensemble. quand rien n’est plus dévastateur que nos êtres fusionnés. mais rien n’avait moins de sens que son existence disparue. c’est faux. je viens te sauver parce que je veux tu restes en vie. et les autres, à l’impact de l’amour partagé, dispersé pour mieux régner. peu importe si tu pars ou non, on continuera de me frapper, j’aurais toujours le souvenir de mon père qui veut me tuer. et le corps s’épuise, à ces mots il vacille. poupée de chiffon qui s’appuie contre le sol, il s’y dérobe peut-être, sous mes pieds fébriles. mais je sais, que c’est terminé. tu ne m’aimes plus, tu me mens, et moi je ne dois plus t’aimer. c’est terminé, de croire qu’on a encore une chance quand tu as quelqu’un d’autre dans ta vie. j’aurais tellement aimé, être ce gars. les larmes à détruire les mots, les salines à trahir l’assurance. je dois mourir petit à petit, tu dois vivre petit à petit. mais nous deux n’existe plus, tu en aimes un autre qui doit certainement savoir t’aimer. moi me détester. mais il est temps que je te laisse réellement partir, mais je t’en supplie, moi, laisse moi mourir, sunhi. et toi vis. laisse moi partir d’ici, si je dois donner ma vie pour la tienne, alors que je te la donne. mais je t’en supplie, laisse-moi enfin partir. supplique quand l’éclat de voix brisé.

et l'étreinte fait preuve de force, à que la tendresse apaise les mots. pourtant le corps titube, bascule dans les eaux nocturnes, à soutenir deux mômes en détresse. et les mots s'étaient échappés, à demander qu'enfin cet enfer puisse prendre fin. à signer une dernière fois sous mon amour, plume recousue à maintes reprises pour faire tenir le coeur en addiction. et elle s'agite, pauvre gamine, à crier, et ce n'est qu'un écho. bandages plus salis, les plaies ouvertes à évaporer le liquide de vie. une main contre le mur, ne pas lâcher, quand bien-même je désire me laisser glisser au fond du gouffre. je ne fais pas ça à cause de toi. les mèches de cheveux glissées entre mes doigts, à chanter cette berceuse, sous la voix qui peine à s'éclaircir. mais te souviens-tu, sunhi, de cette musique qu'on appréciait tant ? à se disputer sous les astres, et cette musique qui parvenait à nous faire nous aimer. c'est juste un souvenir, liquide rougeâtre à tacher les vêtements, s'échappe des bras quand je ne suis que ton pantin.