|	l’un à l’autre, encore un instant ; avec Raphaël

— le samedi dix neuf juin. Je suis réveillée depuis une heure et je te regarde dormir. C’est notre quatrième jours ici, en Floride. J’essaie de profiter de chaque instant. Je n’arrête pas de me dire qu’on passe peut-être nos derniers moments ensembles. Est-ce que c’est ma faute ? Peut-être, je ne sais pas. Je n'aurais sans doute pas dû m’attacher, mais comment éviter ça quand on passe la plupart du temps avec la même personne. Depuis quelques années maintenant, tu es dans ma vie et ça devait arriver sûrement. Je fais la nana forte, qui s’en fou, mais j’y arrive plus. Pas quand celui avec qui tu passes ton temps est ton ex. L’autre moi. J’ai souvent pensé que j’étais sa remplaçante, passer du temps avec moi, en attendant qu’il revienne. Je sais que c’est avec lui que tu as passée le week-end avant notre départ. Alors ouais, ça m’a perturbé et je tente de le cacher depuis que nous sommes arrivés. Je sais que tu dois sûrement lui écrire pendant qu’on est ici et ça me ronge. On est arrivé au moment ou tout est devenu compliqué. Je décide de quitter le lit et je descends à la cuisine nous préparer quelque chose. Y a trop de choses qui me passe par la tête. J’ai arrêté mon job, je ne couche qu’avec toi et je suis devenue plus stable. A quel prix ? Je sors des œufs du frigo et je commence à faire une omelette. J’ai jamais eu autant peur de te perdre que ces derniers jours. Le sentiments que je suis sûr le point de tout perdre. Et pourtant, je fais face on a passé de très bons moments depuis notre arrivé. Des soirées, des visites et des nuits où l’on ne faisait qu’un. Il me reste encore quelques jours pour savourer tout ça avant de faire face à la réalité. On va partir chacun de notre côté à notre retour. Toi chez tes parents, moi au summer camp. Je remplie deux verres de jus de fruits et remplie deux tasses de cafés. Je viens mettre l’assiette sur le plateau et quelques viennoiseries. Je prends le plateau et monte te rejoindre dans la chambre. Je souris en te voyant encore endormie. Je pose le plateau sur la table de chevet et j’embrasse ta nuque tendrement. «  Bébé, le petit déjeuner est servi. » Je m’allonge et m’appuie sur mon coude pour te regarder.