Un date. Voilà ce qu'ils allaient faire aujourd'hui. Un date. Il est nerveux et ça se ressent quand il oublie la moitié des trucs dans les plats. Sa mère qui le houspille à plusieurs reprises, incompréhension maternelle devant le comportement de son fils. Et Yixuan qui s'excuse à plusieurs reprises. Les yeux rivés sur le cadran de l'horloge, à surveiller l'heure quand le restaurant s'est enfin vidé. Il doit nettoyer et ranger, et attendre l'arrivée de Suha. Il ne sait pas ce qu'elle veut réellement, ce qu'elle attend de lui. Pourquoi lui donner une seconde chance ? Pourquoi le vouloir quand il avait été odieux ? Suha, douceur extrême qui au final lui pardonnait probablement. Et lui, il ne savait plus comment la remercier. Sûrement en faisant les efforts colossaux dont il avait besoin pour être un homme meilleur. Moins timide, moins fermé. Des coups donnés contre la porte du restaurant le font sortir de ses pensées. Et Suha qui est là. Elle aurait pu ne jamais venir et lui poser un lapin. Il l'aurait tellement mérité. Il file lui ouvrir, sourit en observant son visage son parfait. « Entre !! Tu as faim ? J'ai bientôt fini de nettoyer mais je peux te faire un plat si tu veux ! » Il ne sait pas comment faire. L'embrasser ? Lui embrasser la joue simplement ? Il n'en sait rien. Faire le premier pas ? Peut être. Pas à l'aise à l'idée qu'elle le repousser.

c'est un film, juste un film. les mots qu'elle se répète quand pour la énième fois elle se change, fini par adopter un look plus simpliste. soupir qui filtre, quitte précipitamment l'appartement, presque course qu'elle adopte pour attraper le bus de justesse. et les arrêts qui défilent avec lenteur, lui donne l'occasion de laisser son esprit dériver sur tout ce qui pourrait se produire. date. et si elle avait su se montrer entreprenante par le passé, elle n'était plus vraiment certaine de l'attitude à adopter face à toi. peur probable que tu puisses la rejeter à nouveau, les blessures sûrement encore trop présentes pour avoir envie de s'y risquer. inspiration profonde, formule de politesse adressée au chauffeur quand quelques minutes plus tard, la devanture du restaurant venait se dresser sous ses yeux. poupée anxieuse annonce pourtant sa présence, le sourire qui éclipse les doutes quand elle fait finalement face à ton visage. oh, non, non. mais je vais t'aider si tu veux le sac qu'elle pose sur la table la plus proche, coince ses longueurs dans un élastique prête à se mettre à la tâche. à s'avancer dans la salle vide, le coeur qui prend des embardées pour une raison qui lui échappe. oh attends se retourne soudainement, les mains qui se posent de part et d'autre de ton visage, les lippes qui viennent frôler les tiennes doucement. bonjour murmure qui s'échappe, sourire presque timide au rendez-vous.

Il est nerveux, un peu. Moins qu'il ne l'aurait pensé, sûrement parce qu'ils avaient pu discuter avant de se voir. Cependant, il ne sait pas quelle attitude adopter avec elle, à se demander s'il peut l'embrasser, prendre sa main. N'arrive pas à agir naturellement quand elle est en face de lui. La chance inouïe d'avoir une seconde chance, que la demoiselle qui accorde généreusement. Et cette fois, le jeune homme qui compte bien mettre toutes ses chances de son côté pour ne rien gâcher. Les iris qui suivent la silhouette de la demoiselle avant de hausser les sourcils quand elle l'embrasse. Et le sourire imbécile qui, soudainement, habille son visage. « Bonjour... » Murmure lâché avec tendresse, apprécie tellement de la sentir contre lui. Il finit par pincer les lèvres et la fait asseoir. « J'ai presque fini, ne t'en fais pas. » Et il s'empresse de ranger le restaurant. Enfin, il s'avance vers elle, glissant une main dans ses cheveux pour avoir l'air recoiffé. « On peut y aller. » Sourire à nouveau encré sur ses lippes. Chaque fois qu'il la regarde en vérité. Chaque fois qu'il peut la voir, l'avoir dans son champs de vision. Il sourit. Tend la main vers elle et quitte le restaurant, qu'il ferme soigneusement avant de prendre la direction du restaurant. Puis, s'arrête quelques mètres plus loin. Et un visage inquiet, presque terrifié qui s'affiche. « J'ai coupé le gaz... ? » Qu'il demande, prêt à faire demi tour. « Je me souviens pas, je me souviens pas. » Dans tout ses états.