Carson Beach. Un endroit merveilleux pour s’offrir un nouveau souffle. Respirer l’air frais, bronzer au soleil et profiter de l’eau fraiche de la mer. Ça avait presque un goût de vacances. Lorsque j’arrive sur les lieux, je ne tarde pas à retirer mes vêtements pour me retrouver en maillot. J’installe une serviette sur le sable fin et m’allonge dessus en lâchant un soupir de soulagement. « Enfin, un peu de repos. » J’étais heureuse d’avoir pu racheter la boutique de fleurs, mais être patronne et responsable des lieux demandait beaucoup d’investissement et ce type de vie était tout nouveau pour moi. Pour le moment, je n’arrivais pas totalement à trouver mon équilibre mais je me doutais que ça n’allait plus trop tarder. Je glisse mes lunettes de soleil sur mon nez, prends une profonde inspiration et laisse mes iris observer les personnes autour de moi.

Confortablement installée dans le sable, les yeux clos, munis d’une belle paire de lunette de soleil de marque, je prenais mon premier bain de chaleur depuis si longtemps. La tranquillité, l’absence de dialogue, c’était clairement ce que je recherchais aujourd’hui pour me vider totalement la tête. Et alors, que je sentais que j’étais en train de m’endormir, une voix me sortit de ma rêverie. Je fronce les sourcils, ouvre les yeux et mes prunelles se posent directement sur toi. Un sourire se dessine doucement sur mes lippes alors que je me redresse sur mes avants bras pour mieux te voir. « Qui l’aurais cru, pas vrai ? » Sourire amusé, je me demandais si tu étais du genre vraiment sarcastique ou si tu essayais de faire une petite blague. Je redresse mes lunettes sur le haut de mon crâne, observe ton corps l’espace de quelques secondes. « T’a fait du sport ? » La sueur te va si bien. Je mords ma lèvre inférieure, et me redresse complètement en position assise. « T’a quelque chose de prévu ou tu comptes rester debout ? » Invitation à t’installer près de moi. Je n’avais pour ma part, rien à te reprocher, si j’avais mis fin à ton contrat, c’était surtout parce que nous n’arrivions pas à nous tenir correctement lorsque nous étions ensemble.

J’étais heureuse de pouvoir reposer mes prunelles sur toi, après tout ce que nous avions vécus tous les deux, il avait été difficile pour moi de me faire à l’idée que tu m’en voulais de t’avoir renvoyé. Peut-être était-il bien temps d’enterrer la hache de guerre. « Tu me compares à une rose. C’est un honneur. » Dis-je en souriant de toutes mes dents. Je ne pouvais m’empêcher de trouver ça amusant alors que la rose, était aussi splendide que piquante. « Je préfère quand c’est moi qui te fais transpirer, je ne te le cache pas. » J’hausse les épaules, feignant l’innocence avec mon regard. J’avais toujours adoré jouer avec le feu avec toi, je ne vois pas pourquoi je devais arrêter du jour au lendemain à le faire. « Tu m’en vois ravie. C’est où que tu bosses maintenant ? » Curieuse de le savoir, peut-être que je pourrais te rendre visite à ton travail de temps en temps. Ou peut-être pas. Je t’observe t’installer à côté de moi alors que je baisse de nouveau mes lunettes sur mon nez. « Si tu veux tout savoir. Il est plutôt bon. » Dans tous les domaines, mais je m’abstenais de te le dire. Même si je voulais te taquiner, mon but n’était pas de te braquer. Je tourne légèrement mon corps vers toi pour être plus en face de toi et esquisse un fin sourire. « Tu m’évitais. » Ce n’était pas une question mais plus une constatation. « Tu as si mal pris le fait que je te renvoi ? » J’arque un sourcil, la mine boudeuse.

Sourire qui s’étire sur mes lippes à ta remarque, il s’estompe aussitôt tes deuxièmes paroles prononcées. « C’est ce que tu crois. J’adore les défis. » Sourire qui vient se loger dans le coin de mes lèvres, je ne peux pas m’empêcher de te taquiner à ce sujet. Rire qui finit par s’échapper, je secoue négativement la tête. « Quel dommage que tu en sois réduis à livrer des pizzas. Elles sont bonnes j’espère. » Je pose mon regard sur toi avec amusement. « Il faudrait peut-être que j’en commande une pour voir à nouveau ta transpiration. » Sourire qui ne me quitte pas, je laisse mon regard dévier vers ton torse un instant avant de le redresser vers tes yeux. « Oui. Je le savais. Mais je savais aussi que tu n’aurais pas de mal à trouver autre chose, et puis, c’était la seule chose à faire. Dommage que tu ne l’aies toujours pas compris. » J’hausse les épaules comme-ci c’était une évidence. Mais cette rancune que tu avais à mon égard commençait à peser sur mes épaules. « Tu dis ça parce que tu sais que ce n’est pas le cas. » Sourire espiègle, je passe une main nonchalante dans ma chevelure presque blanche puis relève mes lunettes sur mon nez. Je mords ma lèvre inférieure, laisse mon regard observer les passants sur la plage puis reporte mon attention sur toi. « T’a trouvé une nouvelle amante à ta pizzeria ? » Curiosité mal placé mais je voulais savoir ce que tu étais devenu.