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Elle en rigolerait presque si ce n’était pas aussi cruel et incompréhensible. Son ancien patron lui fait face et semble assuré de ce qu’il avance. Pourtant, ce n’était absolument pas ce qui était prévu. Dès lors que la jeune femme est partie pour l’Espagne, il avait été conclu qu’elle pourrait revenir à son poste sans le moindre problème. « un simple congé sabbatique » qu’il avait dit à l’époque. Naïvement, la jeune femme avait cru qu’à son retour, tout serait comme avant. C’était avant de découvrir que son patron lui avait considérablement réduit le salaire. Même poste, mais salaire plus faible. Non pas que l’argent soit un problème, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais pour la jeune femme. Sa famille est suffisamment riche pour subvenir aux besoins de dizaines de générations de Castellano. C’est tout simplement une question de principe. On ne lui sucre pas ce salaire sans raison, pas alors qu’elle a tant bossé pour obtenir une reconnaissance, celle de ses pairs, et non pas comme la simple nana débarquant d’Espagne. Ses collègues avaient enfin compris qu’elle était douée dans son travail, et que de surcroit, elle ne le faisait que pour le plaisir, pour s’occuper, et non pas pour vivre. Mais voilà que son patron lui ôtait absolument toute cette reconnaissance. « Vous avez oublié à qui vous avez affaire Rob. Vous oubliez qui je suis, et comment je suis. Vous avez une semaine pour me réinstaurer, au salaire qui était précédemment le mien. » Et elle quitte le bureau, claquant la porte au passage, telle la drama queen qu’elle est, comme si elle possédait le batîment et l'entreprise. Ni une ni deux, la jeune femme écrit à Mikhail et lui propose un café dans une heure. Nul besoin de préciser le nom du café, son meilleur ami la connait suffisamment pour savoir où elle aime prendre sa pause. Ils se sont revus il y a une semaine mais ne s'étaient pas vus pendant presque six mois, le temps que la jeune femme a passé en espagne après la mort de son père. Pour autant, rien a changé entre eux, tout est toujours aussi fluide, aussi évident, les amitiés ne changent pas, même après une absence quand elles sont véritables. Le temps de commander un taxi, et la jeune femme arrive en un rien de temps au café. Son russe préféré est déjà sur place, l’attendant avec sa boisson préférée prête à être dégustée. Sans prendre la peine de dire quoi que ce soit, la jeune femme dépose un baiser sur la tête du jeune homme, avant de s’installer face à lui et de siroter son café, comme si de rien était. « Ma boisson préférée, quel amour tu es ! Des fois, je me demande ce que j’ai fait pour te mériter. » Déclare-t-elle en haussant les épaules, de la manière la plus évidente qui soit. « Je ne t’ai pas dérangé pendant une garde au moins ? Non pas que ça change grand-chose mais bon » Petite casse-couille invétérée, qui aime les contradictions et qui aime emmerder son monde. Évidemment qu’en vrai, ça changerait quelque chose et que ça l’ennuierait profondément de l’avoir dérangé pendant une garde. Mais c’est le genre de nana qui ne s’encombre pas de fioriture, qui préférera toujours dire le contraire de ce qu’elle pense, simplement parce que ça met du piment dans la vie des gens.

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"Juste être excellente au lit ma belle.” Répondit-il du tac au tac, tout en se mettant à rire par la suite. Leur relation avait commencé par du sexe, tout simplement. Elle a été la première femme avec qui il avait réussi à se donner. Après le désastre qui était arrivé à sa femme et toute sa famille. Il n’avait pas pensé réussir à passer outre. Mais avec Stella, ça avait été si simple. Du sexe, pure. Sans aucuns sentiments derrière. Car c’est ce qu’il avait redouté : baiser avec une femme et qu’il y ait de l’amour par la suite. Mais pas avec Stella. Non. Juste une très bonne amitié. Une amitié qu’il veut à tout prix garder. Il n’y a plus de sexe entre eux. Juste une très jolie amitié. Cela s’est fait si naturellement. D’un jour à l’autre, c’est comme s’ils avaient décidé que ce n’était plus ce qui leur convenait. Qu’ils n’avaient plus besoin de l’autre ainsi, mais qu’ils avaient besoin d’un ami l’un pour l’autre. “En fait si. Mais j’avais besoin de prendre une pause de toute façon. Je resterais plus longtemps ce soir.” De toute façon, Stella savait très bien qu’il stopperait tout ce qu’il pourrait être en train de faire si elle l’appelait. Elle Est-ce qui se rapproche de plus d’une famille pour lui. Alors il se raccroche à elle, tel un crabe à son rocher. “Tu vas bien ?” Elle semblait contrariée. Après tout, il la connait par cœur. Il lit en elle tel un livre ouvert.

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Elle fait voler ses cheveux derrière son épaule, avec ce petit jeté de main, un peu à la l’Oréal paris, lorsqu’il la flatte sur ses qualités au lit. Non pas qu’elle en doute un instant évidemment, mais c’est toujours agéable lorsque c’est un ancien partenaire qui vous le dit. Avec le recul, coucher avec lui a été peut-être la meilleure chose qui pouvait lui arriver dans sa vie. D’un simple coup d’un soir, mikhail était devenu ce pilier, ce roc dans sa vie, sur lequel elle pouvait s’appuyer en tout temps, celui qui avait su la protéger envers et contre tous. Il était l’un des seuls à connaître son plus lourd secret, le seul à avoir agi à ce sujet, à avoir pris les choses en main et à avoir éliminer cet homme qui l’avait blessé. Et pour cette raison, stella sera toujours derrière mikha, peu importe le pourquoi du comment, elle le soutiendra toujours, quoiqu’il advienne. « Comme quoi, je suis tombée au bon moment sans même le savoir. » Déclare-t-elle en haussant brièvement les épaules. Stella se moque toujours un peu d’embêter les gens, de les déranger dans leur quotidien et de les perturber. Elle est dans une bulle où elle ne se rend compte absolument de rien et ça lui convient très bien comme ça. « Non je suis agacée. Mon patron veut me reprendre mais en abaissant mon salaire, ce qui n’était absolument pas ce qu’on avait convenu. » Elle peste et pourrait même presque taper du pied comme une enfant gâtée, ce qu’au fond elle était en un sens. « C’est pas que l’argent m’importe. Je n’ai pas besoin de travailler pour avoir de l’argent. C’est juste une question de principe et ça me frustre … » L’argent n’est pas un souci, sa famille en possède un montant considérable et stella sera toujours à l’abri du besoin, nul besoin de s’inquiéter là-dessus. Mais la jeune femme, malgré son tempérament a des principes, et n’aime pas que l’on revienne sur les accords convenus auparavant. « Et toi comment tu vas ? L’hôpital ne te fait pas travailler trop dur ? » L’espagnole n’espérait qu’une chose, que les gens traiteraient à sa juste valeur mikhail, et qu’on l’utilisait à bon escient à l’hôpital.

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Il y a ce genre de personnes qui entrent dans votre vie, pour le meilleur. Il ne pensait pas pouvoir s’attacher de nouveau à quiconque et encore moins à une femme. Et pourtant, en prenant la décision de se donner corps et âmes à Stella, il avait surement fait le meilleur choix de sa vie. Maintenant, il ferait tout pour elle. Non pas qu’il l’aime, amoureusement parlant. Mais il tient inconditionnellement à elle. Il ferait tout pour elle. Comme tuer cette pourriture. Il n’avait pas hésité une seule seconde. Personne ne pouvait faire de mal à sa belle. “Veux-tu que j’aille rendre une petite visite à ce cher patron ?” Juste de quoi lui foutre un peu la trouille et qu’il sache à qui il a affaire avec Stella. Qu’il sache qu’il faut bien la traiter et non pas comme une merde, comme il semble vouloir le faire. “Je comprends tout à fait. L'argent ne fait pas tout. Mais un accord est un accord. Ne te laisse surtout pas faire Stella.” Peu importe ce qu’elle décidera de faire, il restera derrière elle, à la soutenir. “Je vais bien. L’hôpital est top, je m’y sens très bien. Ils me traitent parfaitement bien. Disons, qu’avec toutes les heures que je fais de mon plein gré, ils font tout pour me garder au chaud dans leurs effectifs.” Il n’est pas le meilleur des infirmiers, enfin si. Il est le meilleur. Mais il est très mauvais lorsqu’il s’agit de travailler en équipe, et cela ne plait pas toujours. Mais ils ne disent rien. Ils se sont rendus compte de la chance qu’ils avaient de l’avoir, donc ils passent outre son comportement de loup solitaire. Puis au fond, tant qu’ils ne tuent pas ses patients mais qu’ils les sauvent, c’est le principal, non ?

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Il la fait sourire lorsqu’il propose de payer une visite à son patron. Ce ne serait pas la première fois qu’il lui vient en secours, et sa dette envers lui est immense, au point qu’elle ne pourra surement jamais lui rendre la pareille. Il se contentera de sa reconnaissance éternelle. « Non, ne t’inquiètes pas. Je vais gérer. Je sais exactement comment je vais le remettre à sa place. » La jeune femme a plus d’un tour dans son sac. Bien qu’elle ne se projette jamais et ne planifie que rarement les choses, dans ce genre de situation, elle prépare, elle fomente un plan. Parce que sa dignité, elle y tient, stella se battra toujours coûte que coûte pour la garder. « J’ai déjà fait les calculs sur la perte de rendement pendant mon départ, ça devrait lui rabattre le caquet et lui montrer qu’il a besoin de moi et non l’inverse. » Et puis finalement, mikhail lui explique que son travail se passe bien, que lui aussi ils ne peuvent pas se passer de lui et de son travail. Et ce n’est guère surprenant, mikhail est excellent dans tout ce qu’il entreprend. « Tu es un acharné du travail, tu le sais ça ? T’arrives à avoir un peu de repos quand même ? T’arrives à avoir une vie quand même à côté ? » Parce qu’elle arrive à lui piquer un peu de temps libre pour le voir. Mais lorsqu’ils ne sont pas ensemble, est-ce que mikhail arrive à avoir du temps pour lui ? A faire des rencontres ? Il est toujours secret dans ce domaine là, ne s’étale jamais réellement, et n’a jamais totalement abordé le sujet de la mort de sa femme. Et dans un sens, la jeune espagnole a peur que son ami ne se sente pas digne de retrouver l’amour.

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Il y a vraiment quelque chose entre les deux : une belle amitié. Une amitié dont lui-même n’aurait pas senti venir l’arrivée. C’est arrivé simplement. Il s’est sentit attaché à elle, a voulu la protéger coûte que coûte. Parce qu’elle le mérite : que l’on prenne soin d’elle et qu’elle soit heureuse. Que rien ne lui arrive de mal. Malheureusement la vie en décide autrement. Il semblerait que les gens biens doivent souffrir. Putain de vie. « Je te fais confiance là-dessus. » Même s’il tentait d’être toujours là pour elle, il savait qu’elle était assez forte pour prendre soin d’elle. Mais des fois, il y a tout de même besoin de ce coup de main : pour éliminer les connards de ce monde. Et ça, malgré sa force, elle ne le ferait jamais. D’ailleurs, il ne voudrait même pas qu’elle en arrive là. Elle ne mérite pas de devenir comme lui. « Mais tu sais que je suis là, toujours. » Sait-on jamais si son patron est trop stupide pour voir qu’il a plus besoin d’elle qu’elle de lui. Il pourrait lui foutre un petit coup de pression, juste pour le plaisir. Evidemment, il lui interdirait de retourner là-bas par la suite. Elle trouverait surement mieux ailleurs. Ça serait juste pour son petit plaisir : emmerder une personne. « Une vie ? Pour quoi faire ? » Lui demandait-il très sérieusement. Il n’en voyait pas l’intérêt. Son seul but dans la vie étant de retrouver les meurtriers de sa famille, se venger et basta. Par la suite, il pourrait s’en aller tranquillement, apaisé. « Mais oui je te rassure. Je fais mon sport… et ça m’arrive d’aller voir des putes des fois. » Toujours aussi honnête celui-là. Mais en vrai, elle avait raison de s’inquiéter, car il n’avait pas vraiment de vie. Ses journées se résumaient réellement au travail, au sport et au plaisir charnel qu’il peut trouver avec ces professionnels. Depuis qu’il a trouvé le lieu parfait, il ne fréquente que celui-ci.

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Evidemment qu’il lui fait confiance là-dessus, mikhail commence à connaître la jeune femme depuis le temps. Il sait très bien qu’elle ne se laisse pas faire et ne le fera jamais. Qu’importe que l’espagnole ait un compte en banque avec une somme bien rondelette – plus que rondelette – mais pour autant, la jeune femme ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers et ses acquis. D’autant qu’une partie de cet argent vient de l’héritage de son père, et stella ne se sent pas encore de toucher à cet argent. Ce serait accepter la mort de son père et c’est encore un cap qu’elle n’a pas passé. « Je sais, tu es mon pilier, mon roc. » Et une chose est certaine, la jeune femme se battra jusqu’au bout pour conserver cette relation dans sa vie. La loyauté fait partie de ses qualités, l’une de ses plus grandes qualités, et mikhail le sait. Lui aussi en fait preuve et c’est ce qui explique leur relation si forte. « Je sais pas, devenir épanoui, tout ça tout ça ? » Elle porte sa boisson à ses lèvres et en boit une gorgée avant de manquer de s’étouffer. Il en faut peu pour choquer la jeune femme. Pour autant, elle ne s’attendait pas à la dernière réplique de mikhail. « Tu sais qu’avec ton physique, t’as absolument pas besoin de payer pour baiser ? Franchement, tu mets une petite annonce et t’aura une longue queue – sans mauvais jeu de mot hein !- qui attendra son tour ! » Qu’elle rigole en essayant d’apporter un peu de légèreté à une phrase qui lui fait de la peine. Bien sur qu’elle souhaiterait que son ami ait une vie plus épanouie et heureuse, qu’il rencontre une nana sympa et qu’elle lui redonne goût à la vie. Mais stella sait très bien que tout ce qui importe à mikhail, est de retrouver les meurtriers de sa famille. « T’es heureux quand même ? Ou tu te contentes de survivre ? » Le ton se veut posé, mais la jeune femme a l’habitude de balancer ce genre de questions sorties de nulle part, sans la moindre gêne. Elle est comme ça, franche, honnête, un peu trop cash.

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"C'est beau ce que tu dis..." Dit-il avec une légère tristesse dans la voix. Il a beau tenir à son amie, à leur amitié, il sait très bien qu'un jour, il ne sera plus là pour elle. Et même si ça lui fait plaisir de savoir qu'il est si important pour elle, cela lui fait de la peine de savoir qu'un jour il la lâchera pour la laisser seule. C'est bien pour cette raison qu'il s'interdit toute jolie relation, amoureuse ou amicale. Il ne veut pas s'attacher, et encore moins que l'on s'attache à lui. Il ne veut pas que l'on souffre lorsqu'il sera temps pour lui de partir. Et jusque Stella, il avait réussi à se tenir à ses paroles. Mais elle avait été différente, et voilà qu'il avait une meilleure amie. Voilà qu'il était le pilier, le roc, d'une merveilleuse jeune femme. Et il s'en voulait. Il s'en voulait d'avance du mal qu'il pourrait lui faire en partant par la suite. Il tenta tout de même de ne pas y penser. Car tout cela n'est pas encore d'actualité. Il n'a encore aucune piste sur ce qu'il cherche. Ils ont encore du temps devant eux. Pour s'attacher davantage l'un à l'autre.
"Mouais..." Il n'était pas du tout convaincu. Il avait été heureux, épanoui. Et tout lui a été enlevé en un seul jour. Pourquoi avait-il du être le seul survivant ? Il aurait du mourir avec tous. Il serait alors surement épanoui, avec tous, là-haut. Mais ici, seul, c'est compliqué. "Je sais ... Tu as vu la bête quand même ..." Dit-il en riant. Il savait qu'il était beau et malgré l'âge, il restait tout aussi séduisant. Il se demandait même si son charme ne venait pas de là non plus, de son âge. Il y a des personnes qui vieillissent plutôt bien, et il se demande s'il ne fait pas partie de ces personnes. Qui s'embellissent avec le temps. Tel un bon cru. "Mais tu sais, dès qu'il y a l'argent, du business, je suis assuré qu'il n'y aura pas de sentiments." De son côté, ou du côté des femmes. La preuve avec Stella. Ils s'étaient amusés ensembles. Sans qu'il n'y ait d'argent échangé. Et voilà où ils en étaient : à être les meilleurs amis du monde. Non, c'est bien mieux ainsi. Ainsi il se protège. Il ne veut pas d'une autre Stella. Une seule lui suffit amplement. "A tes côtés, je suis heureux oui." Il ne pouvait s'empêcher de lui faire son petit jeu de charmeur. Mais en même temps, c'était un peu pour qu'elle arrête de lui poser des questions sur son état d'esprit. Il ne s'agit pas là de questions qu'il se pose. Il survit, oui, ça oui. Et ça lui suffit, pour l'instant.

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Evidemment que c’est joli ce qu’elle dit, mais c’est avant tout sincère, et vrai. Sans lui, la jeune femme serait à ramasser à la petite cuillère, et même à distance, même avec un océan les séparant, mikhail l’avait soutenu, lui avait écrit régulièrement. Son deuil et la mort de son père n’auraient pas été aussi ‘’facile’’ à gérer s’il n’avait pas été là, même si facile n’est certainement pas le mot le plus approprié. Mais la jeune femme balaie de son esprit cette idée et tente de changer la conversation en abordant qu’il ne devrait pas avoir à payer pour coucher. Dans quel monde mikhail sabourov aurait il besoin de payer pour coucher ? « Evidemment que j’ai vu la bête, je l’ai même pratiqué moi-même hein ! » Et même si aujourd’hui ils sont bien loin de cette histoire passée, stella a toujours aimé le piquer et le lui rappeler, et vice versa. « Les sentiments ok, c’est une chose j’entends. Ca fait peur, ça peut même être étouffant. Mais supprimer entièrement tes sentiments et refuser d’en avoir, est autre chose. » Elle ne connait pas grand-chose du passé de mikhail, seulement ce qu’il a laissé échapper ou bien voulu lui dire, c’est-à-dire peu de chose. Elle a bien compris qu’il avait eu une famille, mais sans rentrer dans les détails, sans préciser les raisons de leurs décès. Et stella ne s’était jamais permis de lui poser plus de questions. C’était à lui d’aborder le sujet, à lui de venir à elle sur ce plan, parce que c’est un sujet suffisamment délicat. Et comme mikhail ne lui avait pas reparlé de son passé, l’espagnole s’était contentée de ces quelques mots, pour mieux cerner son ami, pourtant si difficile à comprendre. « C’est déjà une bonne chose, au moins tu es heureux à certains moments de ta vie. » Elle sourit et lui sert fort la main, comme pour le remercier, mais à la fois pour lui rappeler qu’elle est là, qu’elle ne le quittera pas, jamais. « J’ai toujours peur que tu prennes la fuite, que tu partes sans un dire un mot, un jour. Je sais pas pourquoi je ressens ça. C’est peut-être parce que mon père vient de mourir. » Parfois, ça fait du bien de mettre des mots sur les choses, sur les sentiments, de le dire à voix haute, même si c’est effrayant. Mais si elle ne peut pas dire les choses à mikhail, alors à qui pourrait-elle les dire ?

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Stella était assise juste en face de lui. Il n'avait qu'à lever les yeux pour l'admirer et pouvoir plonger son regard dans le sien. En la rejoignant aujourd'hui, ils n'avaient pas pensé qu'ils auraient une telle discussion. Telle des déclarations. Totalement amicales, certes, mais cela le mettait légèrement mal à l'aise. Il tenait énormément à la jeune femme, mais il savait aussi très bien qu'un jour, il sortirait de sa vie. Que ce soit pour un départ quelconque, ou tout simplement parce qu'il mourra. Il est totalement à l'aise avec cette idée : de la mort. Certains en ont peur, Mikhail non. Il veut tout simplement pouvoir venger sa famille avant. "C'est vrai." Répondit-il en riant lorsqu'elle lui fit sa remarque sur la "bête". Il s'en souvient, de leur début de relation. Bien qu'il tente de ne plus trop y penser, faute de vouloir remettre le couvert un jour. Or, leur relation n'est plus ce qu'elle était avant. Elle est passée à un niveau supérieure, bien qu'un peu de sexe ne pourrait pas tout gâcher, si ? Et voilà, qu'il se met déjà à divaguer en y pensant. Bravo. "Ca dépend quels sentiments Stella." Il ne réprimait pas totalement tous ses sentiments. La preuve étant qu'il s'était attaché à la jeune femme. Il ne voulait tout simplement pas avoir affaire à l'amour et tout ce qui s'en suit. Il ressent aussi beaucoup de colère, et ça : s'en est des sentiments, n'est ce pas ? "Grâce à toi." Car oui, elle était un peu sa raison de vivre en ce moment. Etrange de dire cela vis-à-vis d'une amie et pourtant c'est bien ce qu'il ressentait. Du bonheur lorsqu'il la voyait, lorsqu'il passait du temps avec elle. Et il souhaitait tout faire pour qu'elle soit heureuse, car lorsqu'elle l'était : il l'était aussi. Et ce fut une grimace qui vint gagner son visage lorsqu'il entendit ses dernières paroles. C'est comme si elle avait lu plus tôt dans ses pensées. Et merde... Que pouvait-il bien répondre à cela ? Il ne voulait pas lui mentir. Mais de l'autre côté, il ne voulait pas affirmer ce qu'elle ressentait, ne voulant pas la blesser. Il garda sa main dans la sienne, la lui caressa, pour enfin dire. "Je ferais mon possible pour rester le plus longtemps possible à tes côtés." Dit-il sincèrement. "Mais on meurt tous un jour." Rajoutait-il, comme pour expliquer un futur départ. Ce n'était peut-être pas la meilleure des choses à dire, mais il ne savait pas quoi dire de plus. Pour ne pas trop lui mentir en même temps. Il se voulait sincère avec elle. Du moins, le plus qu'il ne pouvait l'être.