dans sa tête,
il n'y avait qu'un visage qui apparaissait.
cette inconnue tatouée ne quittait pas ses nervures cérébrales, et ça le hantait.
alors il s'était réfugié dans la bière, enfoncé dans son fauteuil,
celui complètement usé que les filles avaient redécoré de leurs mains des années auparavant.
il y tenait parce qu'il avait une valeur sentimentale inestimable, mais il avait joué les bougres en colère pour l'avoir abîmé.
et en soi... il s'en fichait. c'était une relique.

son épouse était en train de cuisiner, et ce soir, ça serait tournedos rossini,
pommes dauphines,
et carottes des sables.
elle s'efforçait de faire quelque chose d'excellent, et luther... n'en avait rien à faire.
elle aussi, d'ailleurs.
le mariage était terminé depuis longtemps mais,
l'administratif, les filles, la grossesse... ça les liait, et ça ne voulait pas les séparer.
il allait à nouveau être père et il n'en avait aucune envie.
mais au moment où... mais bordel ! t'aurais pu arriver à ta base si... mais qu'il est con ! qu'il dit en se levant de son fauteuil pour protester contre un joueur de baseball.
il relâchait ses épaules en soupirant, se dirigeant vers le frigidaire pour prendre une nouvelle bière.
les filles arrivent quand ?
elles devraient arriver d'une minute à l'autre, et arrête de boire toutes les bières,
je n'en ai pas encore racheté.
et sa seule réponse fut de soupirer d'exaspération.
il ne lui en voulait pas à elle, particulièrement.
mais à tout l'monde en général.

“ We're hopelessly blissful and blind,
To all we are, We want it all,
With no sacrifice! ”

Nous arrivions à la fin de l'année et cela se sentait dans les cours. Il y avait de moins en moins de personnes présentes dans les amphis, ce qui donnait lieux à des cours un peu plus particulier. Ce qui était loin de me déplaire, je devais l'avouer.  

Aujourd'hui mon dernier cours s'était terminée à 19h, juste le temps de plier mes affaires et de rentrer à la maison pour le repas de famille du vendredi soir. Le soir où tout le monde était à la maison. Mon père. Ma mère. Olivia. Et moi. C'était mon moment préféré de la semaine... Mais je devais avouer que l'ambiance s'était dégradé ces derniers temps. Je souhaitais de tout mon coeur que ça ne soit qu'une passe et que les choses redeviendraient ce qu'elles avaient toujours été.

Passant la porte, j'annonçais ma présence, un pack de bière à la main et le sac sur l'épaule. J'étais passé à la superette juste avant de rentrer.

- Je suis là !

Retirant mes chaussures, je mis les bières au frais avant d'embrasser ma mère dans la cuisine. La complimentant sur l'odeur qui s'échappait de la cuisine avant de me rendre dans le salon pour aller voir mon père.

- Salut Papa ! Oli n'est pas encore arrivé ?

Posant mon sac contre son fauteuil, je m'asseyais sur l'accoudoir avant de l'embrasser sur le sommet du crane.

“ We're hopelessly blissful and blind,
To all we are, We want it all,
With no sacrifice! ”

J'aurais pu refuser, partir en courant et attendre devant la porte pendant trois heures, mais j'étais rentrée, j'avais passé cette porte et j'avais laissé cette mauvaise humeur à l'extérieur de cette maison. J'avais vu décliné lentement ma mère, j'avais vu l'absence de mon père créer un fossé dans cette famille mais j'avais l'impression que Blaze, elle, ne voyait rien. Je sortis alors mon plus beau sourire, heureuse de rentrer à la maison comme toujours, pour faire la femme forte. Rien de cela n'aurait du arriver si tout le monde avait son job correctement finalement. Désolée du retard, j'étais encore à l'association pour un petit chien qui devait être adopté dis-je avant d'embrasser maman qui avait le sourire aux lèvres elle aussi. Bande de menteurs. Je finis par poser mes affaires pour regarder mon père et lui embrasser le front lentement Ca va vous ? Dure journée ? Je m'adresse à tout le monde alors que j'avance direction la cuisine pour aider maman à préparer sans doute les derniers petits trucs, j'en profitais même pour regarder ce que maman avait décidé de préparer. Mais aucune réflexion ou remarque ne sortit, je devais être exemplaire ce soir J'espère que tu as fait la même recette que d'habitude pour les carottes je taquine un peu maman pour l'aiser à mettre sur la table les dernières affaires, mais l'ambiance est bizarre ...

blaze arrive et c'est un sourire sincère qui se scotche à son visage,
parce que blaze n'est pas celle qui se rebelle, elle est l'insouciance d'une illusion de bonheur,
et c'est bien pour ça qu'il est proche d'elle, pour sa belle naïveté.
elle ne va pas tarder, tu veux voir le match avec moi ?

luther embrasse l'épaule de sa fille et finit par se redresser quand liv débarque enfin dans la maison familiale,
se dirigeant instantanément vers sa mère, elle finit quand même par venir lui dire bonjour.
luther se dirige alors vers le frigidaire pour regarder la marque des bières qu'avait ramener blaze.
très bon choix. je les sortirais après mangé.

puis luther retournait alors dans l'canapé, pour au moins finir ce match de baseball.

sa femme répondait donc à olivia. oui ma chérie, mais je les ai pané histoire d'ajouter du croustillant. sa voix était lasse, et elle portait la main à son ventre.
elle saurait demain si elle porte un garçon ou une fille, en espérant que le masculin l'emporte,
mais toutes ses craintes étaient sincères vu que son mari se moquait totalement de ce qu'il adviendrait du genre.

“ We're hopelessly blissful and blind,
To all we are, We want it all,
With no sacrifice! ”

J'avais mon caractère. Je pouvais mettre la terre à feu et à sang si quelque chose n'allait pas comme je voulais alors que je m'investissais corps et âme. Mais les choses étaient différentes lorsque j'étais avec ma famille. Car j'étais heureuse à leur côté.

Souriant légérement en sentant les lèvres de mon père sur mon épaule, une moue apparue sur mon visage lorsqu'il me proposa de regarder le match. Le base ball, ce n'était pas vraiment mon truc, j'étais plus e-sport, mais c'était des instants à partager avec lui alors je me contentais d'acquiescer légèrement.  

Jusqu'à l'arrivée d'Oli, la laissant arriver auprès de maman, je me levais pour aller l'embrasser à mon tour. Ma grande sœur. Mais je voyais à son expression que quelque chose n'allait pas et l'atmosphère se fit soudainement plus lourde. Regardant mon père, je lui adressais un nouveau sourire.

- Il me semblait bien que c'était la marque que tu prenais !

Allant mettre la table pour soulager d'une tache, je continuais de regarder le match du coin de l'oeil sans rien y comprendre. Avant de me dire que Papa serait probablement dans la même position si je lui montrais l'Overwatch League.

- On mange dans combien de temps ? J'ai le temps d'aller prendre une douche ?

“ We're hopelessly blissful and blind,
To all we are, We want it all,
With no sacrifice! ”

Oui je préférais de loin rester avec maman dans la cuisine que d'aller dans le salon mais je voulais aussi toucher son ventre et faire deux ou trois choses avec elle. Blaze était bien avec papa et j'étais bien avec maman. L'éloignement lentement de mon paternel m'avait lentement ouvert les yeux sur ses absences et son manque de sérieux envers ce nouveau né finalement. J'écoute les paroles de maman, venant hocher la tête lentement Oh c'est parfait tout ça je profite même pour piquer une carotte non cuite et la manger lentement quand on parlait de tout et n'importe quoi avec maman. Là, c'était les chiens de l'association, dans deux secondes les garçons mais bref, Blaze nous coupe avec sa légendaire phrase de j'ai le temps avant de manger, j'en rigole Au vue de la cuisson, je pense que oui, mais maman te confirmera ça dis-je avant de coquer dans la carotte et maman en profita pour ajouter Oui tu as le temps mais tu n'as pas de douche à confrérie ? Je fixe Blaze et je regarde maman avant d'ajouter Effectivement, t'as pas une douche à confrérie ? Allez hop privé de douche je finis par rigoler, mangeant ma carotte pour arriver dans le salon et me poser à côté de papa qui regardait le match Alors ... Qui gagne ? je dois être gentille et ne pas être chiante aujourd'hui ...

— REEVES'S HOUSE, HARBOR AREA
— 11.06.2021
— @Blaze Reeves @Olivia A. Reeves

cette journée ne s'annonçait pas sous un beau jour, se rappelant de cette matinée où il eut rencontré une femme incroyablement belle.
mais comme elle eut échapper à ses doigts, il en fut profondément affecté, ce qui lui rendait cette humeur un peu massacrante.
celle là même, qu'il dit en se relevant pour aller vers le plan de travail.
son épouse n'avait toujours pas terminé et pendant une demi-seconde, il lorgnait sur son ventre de femme enceinte. elle était environ à quatre mois de grossesse.
ça ne semblait pas grand chose, mais c'était déjà beaucoup trop pour lui.
il soupirait très lentement, imperceptiblement.
luther retournait s'asseoir suivi d'olivia qui s'en approchait pour lui demander qui gagnait.
notre benintendi local ! notre petit gars de boston à nous ! et il tapait sur sa cuisse quand il vit une frappe qui l'intéressait.
ça lui semblait étrange d'avoir olivia près de lui.
elle n'était pas de celle qui s'attardait et il sentait tellement de picotement qu'il eut préféré se relever.
il se tournait vers sa femme.
tu veux que je fasse cuire la viande au barbecue dehors ? non, ce n'est pas nécessaire je vais la faire au four. bien.
imparfaite illusion d'une famille imparfaite.

laissez blaze tranquille, elle est chez elle, elle peut faire ce qu'elle veut.
prends notre douche mon coeur ! qu'il hurlait dans la cage d'escalier, pour que blaze aille dans la grande douche italienne.