T'es pas qu'une drôle de dame Charles. T'es plus que ça. Est-ce que t'es bizarre ? Oui, probablement. Après tout, qui veux absolument rencontrer un inconnu qui te demande de prendre les cours pour ta meilleure amie ? Mais surtout, qui accepterait que sa meilleure amie se fasse inviter à Coachella par un inconnu ? Parce que c'est ce que j'étais Billie, un inconnu. Pour une fois, je n'étais qu'un inconnu. Et tu sais, quelque part, c'était agréable de ne pas être un Prince pour quelqu'un. C'est pour ça que t'es mon amie Billie. Parce que toi, t'as le regard perçant, tu vois au travers des êtres et au travers des âmes les plus perdues. T'as vu Jessie derrière le Prince de Monaco et c'est pour ça que t'es là pas vrai ? C'est pour ça que tu prends pas de pincettes avec moi et que tu enfonces directement l'aiguille dans la chair. A tes mots, j'ai pas de réponse. Peut-être que t'as raison... Peut-être que je me monte trop la tête... Tes doigts qui parcourent ma peau, tu me tiens en otage de la vérité. Un mensonge et la figure du prince sera détruite. Pour être honnête, il suffirait que je rentre sur le Rocher pour qu'elle soit à nouveau bleutée. Et tu jubiles. Pourquoi Billie ? Pourquoi ce sourire sur ton visage ? Pourquoi à moi quand quelques mois auparavant, nous critiquions le rose de la vie d'Orphéa ? Je pensais que tu en voulais aux hommes de sa vie, pas à celui là en particulier. "J'en sais rien..." Et là, les larmes sont montées et se sont déversées en torrent sur mes joues. Encore un peu ivre, je ne maîtrise pas encore la totalité de mes facultés. Tu sais ce que c'est le pire ? Le pire, c'est que t'as raison. Et que quelques heures passées loin d'elle me font mal, elles me tiennent, me lacèrent le coeur à coup d'épines et de sentiments incompréhensibles. J'suis censé faire quoi Billie ? Les mains se meuvent jusqu'à mes joues pour tenter d'essuyer vainement l'eau salées sur celles-ci. C'est pour ça que ça me fait mal de l'attendre. Parce que son absence dans mon quotidien est difficile à encaisser. Et pourtant, dieu sais combien j'ai tenté de l'oublier toutes ses années. Mais je crois que j'ai jamais réussi à renoncer ...

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{Headache}
✰ w/ @Jessie Grimaldi

S. 22 mai

Le cœur en carcan, je vous admire. Les courageux, les chevaliers de l’amour, qui se moquent bien de se fracasser contre les obstacles, qui se moquent d’exhiber leurs fêlures. J’crois qu’il y a un peu de ça, dans mes questions. J’aime à voir combien vous n’avez pas de limites quand il s’agit de s’accrocher, de s’attacher. Combien vous êtes beaux, quand vous galopez droit devant vous, direction le palpitant adverse. La sincérité nue, entre tes doigts qui tentent, barrage ridicule, de stopper la montée des eaux. Les miens qui attrapent les tiens pour les ôter. Peut-être qu’à un moment, il faut juste arrêter de se battre et de lutter. J’en sais rien. Quand on s’casse la gueule, peut-être faut-il juste accepter de percuter le sol. Reprendre sa respiration, évoluer les dégâts, et se relever comme on peut. Y a mes lèvres qui se posent sur ton front et mes mains sur ta mâchoire. Camisole de douceur. Quand j’recule, que j’me pose à nouveau sur la table basse, y a un sourire fin qui se dessine. « Laisse faire. » Les heures, jours. « Fait-lui confiance. » Laisse-la respirer, digérer, laisse-la se battre contre ses monstres à elle. Combat les tiens, puis retrouvez-vous. Les stries sur ta peau ; la colère, la tristesse dans tes prunelles, panse-les. T’es brisé, mais j’peux lire que c’est pas la première fois. Les princes de Disney n’ont pas autant d’épreuves sur leurs parcours ; un dragon, ce n’est pas aussi redoutable qu’un battant qui se fêle. Alors vois-tu, je t’aurais placé une couronne dans les cheveux, avant même de savoir que la tienne n’était pas en plastique. Il n’y a pas besoin de laisser passer les années pour libérer de la place pour un cœur pur. « Tu vas rester ici cette nuit. » Décidé, sans te demander ton avis. Gamine, lumière à la bouche. « Tu me sembles être un bon cobaye pour mes expérimentations culinaires, et j’ai une recette de pancakes à essayer demain matin. » Excuses. Puis, y a peut-être ta détresse qui me prend la gorge. Y a peut-être aussi, la solitude de cette maison qui m’enserre le ventre. « Allez laisse-moi de la place ! » Quitte le meuble pour prendre place sur le canapé, dégageant les restes d’opération clandestine, de boissons efficaces mais infectes. Un plaid déployé sur nos silhouettes défaites. Continuer à suturer tes plaies, sans user d’aiguille.

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{Headache}
✰ w/ @Billie O'Malley

Tu me conseilles, comme une divine amie. Peut-être que c'est ce que t'es ? Peut-être qu'on était destiné à se rencontrer un jour, à s'entendre, à rire ensemble mais aussi à pleurer sous le toit de l'autre. Peut-être que toute cette machinerie n'était qu'un leurre pour que l'on se connaisse. Moi, je regrette pas. Je regrette rien. Ah si, je regrette d'être un futur souverain. Je n'aime pas commander, je n'aime pas être celui qui doit déterminer ce qui est bien de ce qui est mal parce que moi, je suis aussi perdu. Comment peut-on diriger son pays quand on est pas capable de diriger son coeur et sa vie ? Tu m'expliques Billie comment on fait pour être normal, pour avoir ces problèmes, ceux qui ne concernent que nous ? Y a tes lèvres qui se pose sur mon front, comme un enfant que l'on tenterait de calmer après une crise. Je suis un gosse incapable de trouver la raison. Mais y a-t-il quelque chose à comprendre quand on tient désespérément à quelqu'un qui ne doit pas devenir sienne ? Parce que c'est ça le problème. C'est pas que je veux pas, c'est pas qu'elle ne veut pas, c'est qu'on ne doit surtout pas essayer. Pour elle. Parce qu'elles ne se rendent pas compte de ce que cela implique les bleues. Elles ne se rendent pas compte du poids d'une tête couronnée. C'est lourd. J'sais pas comment l'expliquer, je sais pas si je devrais le faire pour être honnête. Tu me demandes de rester, alors, d'un signe de tête, j'acquiesce. Tu me parles d'une autre expérimentation et je ris. Tu me demandes de te faire une place sur le sofa donc je me décale. Tu poses un plaid chaud sur nos épaules et je pose ma tête contre ton épaule. Les yeux se ferment mais l'esprit est toujours en ébullition. La nuit est calme et seul le souffle de nos corps résonne dans l'appartement, dans ce salon animé pas nos seules présences. "On peut pas ... enfin ... on ne doit pas." Se chercher, s'embrasser, se toucher, s'aimer. On doit s'éloigner, rester à notre place, être ami sans jamais dépasser cette limite. Parce que je l'aime trop Orphéa pour lui infliger la torture de la célébrité. Je veux pas qu'elle soit exposer, partout, comme un trophée, parce qu'elle est plus. Bien plus que ça. Elle est tout mon Orphéa.

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{Headache}
✰ w/ @Jessie Grimaldi

S. 22 mai

Prince docile, entre les doigts de l'imprudente. J'capte rien. J'capte rien à la vie tout court, si t'avais pas remarqué Ray. Alors, oui, toi en Prince, je t'imagine avec ta couronne, avec la plus jolie des compagnies. Dans ce conte, peut-être serais-je la bouffonne du royaume. Celle qui distrait, qui occupe. Celle qui compte un peu, quand même. Et, ça m'va. C'est ça le pire, ça m'va. Puisque je ne semble pas être capable de réfléchir plus loin que la seconde suivante. Alors que toi, toi, tu bosses déjà sur les pages d'après. J'le vois dans ton regard que ça cogite trop. Même avec cette arcade rougit, et recousue à l'arrache ; même quand t'as l'air de t'effondrer, tu réfléchis aux coups suivants. Aux conséquences. A elle. Ensevelis sous la chaleur d'un plaid, et sous le silence d'une maison qui a entendu beaucoup de rires ; et encore davantage de larmes. On aurait pas écrit la fin du bal comme ça, qu'importe les combinaisons. « Tu réfléchis déjà beaucoup comme un prince, pour quelqu'un qui ne veut pas l'être. » Je t'imagine régner, et je me dis que ça n'doit pas être si désagréable d'être dirigé par quelqu'un avec du cœur. Du genre à anticiper la douleur du futur pour l'éviter, surtout quand ça touche trop précieux. Elle. « C'est ce que t'es Jessie. Et, faut se démerder avec. » Qu'importe combien t'en veux pas, combien c'est lourd ; la vie c'est marche ou crève. Et spoiler, tu crèves à la fin quand même. Alors, autant dévorer tout ce qui passe sur ton chemin flingué d'obstacles. L'embrasser, c'était peut-être une connerie ; mais c'était surtout merveilleux de spontanéité. On ne regrette pas ce qui est dicté directement pas le roi des organes. Mon bras qui entoure ton épaule, mon dos calé dans le fonds du canapé, billes fixées sur un vide jamais inhabité bien longtemps. « On nait tous avec nos tares, avec nos.. particularités. » Ta couronne, mes fantômes, son passé à Elle. « C'est pas une bonne excuse pour être malheureux. » Essaye de l'être un peu, que j'ai de l'espoir pour moi-même. Soit pas égoïste, essaye au moins. Mes traits qui se reposent contre le sommet de ton crâne. « Tu devrais essayer de dormir. » Ca aussi, c'est pas gagné. Peut-être qu'en conjuguant nos forces, on arrivera à se battre dans le cauchemar de l'autre. Peut-être qu'on est une putain d'équipe qui gagne contre les monstres des songes.

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{Headache}
✰ w/ @Billie O'Malley

Dans ce conte, t'aurais pas été la bouffonne. Non, toi, t'aurais été la cuisinière. Celle qui fait des expériences chelou qui donne la gerbe, qu'on vient voir pour se plaindre mais dont on ressort avec pleins de conseils, à croire que la bouffe dégueu était qu'une excuse. Le pire dans tout ça ? C'est que ça marche à chaque fois. T'es la personne qui lie tout, t'es le ciment entre les pierre, celle qui est irremplaçable. Tu t'en rends pas compte encore mais t'es importante Billie. Et ouais, t'as vu, dans mes pensées, y a ton prénom en entier. Parce que c'est ce que tu es "entière". T'es le bonheur, la joie et en même temps, t'es celle qui va illuminer le chemin quand il est un peu trop sombre. Et là, je suis dans une forêt bien trop noire. J'sais pas encore si je vais arriver à en sortir mais j'espère que tu seras mon aide, ma béquille, j'espère que tu m'abandonneras pas si je demande de faire une pause parce que j'ai voulu courir trop vite ... Puis y a ta voix qui se fraie un chemin dans le silence. Et t'as raison Billie, faut que je me démerde avec qui je suis. Mais peut-être qu'il faut d'abord que j'arrive à savoir comment vivre en étant qui je suis avant tout ? Puis y a ces particularités qui nous rendent uniques. C'est quoi la tienne ? C'est quoi ce truc qui te rend bizarre et unique Charles ? "J'dors que si tu me dis un moment qui t'as rendu heureuse grâce à ta particularité."

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{Headache}
✰ w/ @Jessie Grimaldi

S. 22 mai

Alors, quand on frotte fort plusieurs épaisseurs de noirceur, ça donne ça ? J'essaye, j'te jure, d'apprendre de vous. J'essaye de me calquer avec vos rires et la pureté de vos sentiments. Vous êtes beaux. J'vois que le soleil qui s'incruste entre vos cotes. Et, tu crois que j'suis utile ; mais j't'assure que c'est faux. Brisés mais solides de s'être déjà réparés. Dis-moi comment on fait, pour s'accrocher comme tu le fais. Comment on fait, pour aimer aussi intensément, pour aimer pleinement, de tout son être. Et dis-moi, ça fait quoi d'être aimé comme ça ? Si vous me laissez rédiger, je vous ferais des chapitres d'aventures et une fin romanesque. Je te ferais combattant héroïque, et elle, princesse qui n'a pas besoin d'être sauvée, galopant vers son bonheur. Tes bras, peut-être. Prêtes-les moi temporairement alors. Parce que tu m'éblouis de tes rayons, à les braquer sur c'que je voyais parfois, trop souvent, comme une espèce de malédiction tenace. C'est plus beau quand c'est toi qui regarde. « Y a pas un moment, y en a pleins. » Et tu vois, finalement, j'crois que j'en avais pas vraiment conscience avant ce soir. « Mais.. » Les dents qui mordent légèrement l'intérieur d'une joue, en font perler quelques gouttes de liquide acre. « Je me suis sentie moins seule. Et moins triste. » Les silences n'en sont jamais vraiment ; la fin aussi. Une inspiration plus profonde. « Quand mon frère est mort, ça m'a aidé. » Ca m'a coupé du reste de ma famille ; ça a biaisé mon regard sur le monde, sur l'importance d'un cœur qui bat, et de vivre sans jamais éprouver de regret. Gamine bizarre aux yeux verts. Billes posées sur l'homme à ses côtés. Les lèvres qui cèdent en un sourire trop large, et le corps qui te pousse doucement, complice. « Allez ça suffit, tu vas faire des cauchemars sinon ! » Et, j'crois que je pourrais te le dire. Alors qu'on se connait qu'à peine, et que t'aurais peut-etre même pas d'mal à me dégager d'une vie dans laquelle je viens juste de m'incruster. Mais on dégage pas la cuisinière, n'est-ce pas ?

Spoiler:

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{Headache}
✰ w/ @Billie O'Malley

Y a plein de trucs qui font que je me sens bien ici. Peut-être que c'est parce que je suis avec quelqu'un comme toi ou juste parce que je suis avec toi. Peut-être que t'es plus qu'une amie, t'es devenue une confidente trop vite. J't'accorde beaucoup d'importance, probablement trop si j'écoutais mes cousins, mais c'est comme ça, j'ai le coeur qui bat toujours à mille à l'heure mais t'es là pour réparer les dommages. Puis toi aussi tu t'ouvres. Doucement mais comme le proverbe se complaît à dire : sûrement. Pas après pas, tu creuses ton territoire. D'abord en accrochant tes doigts sur ma peau, puis en la perçant avec l'aiguille puis petit à petit, tu mélanges tes pensées aux miennes, comme deux jumeaux qui n'ont pas besoin de communiquer pour se comprendre. Parce que je sais ce que tu veux Billie, je le sais bien mais la pratique fait bien plus peur que la théorie pas vrai ? Mais les paupières se ferment sans se fermer, presque par automatisme. Puis y a ton épaule qui entrechoque la mienne et me bouscule pour me réveiller. Parce les yeux grands ouverts, je dors déjà. "Billie ? Tu me raconteras un jour ?" Que je demande, posant ma tête sur tes genoux et m'endormant déjà. Et le voilà passé le marchand de sable. Le voilà passé pour endormir les enfants trop sage, ceux qui transpirent encore un peu l'innocence des jeunes jours. J'te promets d'essayer Billie. Mais un jour, j'arriverais plus à me battre et j'abandonnerais. Parce que c'est mon destin que d'abandonner. J'abandonne tout ce que je fais. Et un jour, je devrais t'abandonner pour retourner dans ce pays qui m'a vu naitre. Un jour, j'y retournerais pour régner. Et ce jour là sera un jour de deuil.

fin