@Dolly Mayfield | Je ne sais pas si c’etait une coincidence mais je me suis vraiment pris une prune. Le karma contre moi. Ou la Vie lui donnant raison. Dans tous les cas, j’allais saisir l’opportunité. Bossant a la mairie. Ma seule piste. Mais bon, rien ne m’arrete. J’allais bien la retrouver. Pourléché par les flammes de la tentation. Recommencer a me mettre en danger. Cette sensation de controler. C’est en moto que je file dans la gueule du loup. Garé correctement, pas envie de me la faire embarquer. Je salue les gens. Prends un ticket. Ca me gonfle deja. Attendre, n’est pas dans mes capacites. Au moment de repartir, j’apercois le demon sacrement moulé dans son tailleur. Je secoue la tete, sage. Je me faufilé jusqu’à elle. « Tu me l’a fait sauter ? » Aucune politesse. Je lui colle la contravention au niveau des clavicules. « Ca c’est amusant a faire. » J’avais pas oublié ses propos.

les derniers jours semblaient défiler à une vitesse folle,
la ville de boston était en ébullition, avec le festival non loin qui battait son plein.
les festivités semblaient fonctionner comme il fallait et elle organisait en ce moment même un petit concert en faveur de femmes atteintes du cancer du sein.
elle avait récupéré un groupe qu'elle appréciait particulièrement... son bassiste, tout du moins.

sur son ordinateur, elle s'occupait de gérer de l'administratif,
son bureau immense et plutôt froid n'empêchaient pas les mauvaises connexions wifi de se faire et quand elle voulut imprimer une affiche, c'est l'imprimante de l'accueil qui la réceptionna.

voilà alors qu'elle est obligée de sortir de la pièce pour descendre les marches l'amenant à l'endroit désiré.
il était bondé de monde et elle souriait alors aux gens qui attendaient impatiemment.
qu'elle ne fut pas sa surprise d'apercevoir un homme des bois lui tendre son amende.
bonjour à toi aussi, kassim.
laisse-moi récupérer un document et je suis à toi. qu'elle prononça en récupérant la contravention.

merci, julie de me donner ce... ça, très bien. merci.

ici, elle était inconnue.
ici, elle était le bras droit du maire, aussi souriante que bienveillante.
mais ici, seul kassim connaissait les fonds de son cerveau,
à la limite de la rage qui grondait constamment.
elle jouait un double jeu parfaitement exécuté.

suis-moi. ordonna-t-elle en grimpant les marches jusqu'à son bureau,
et elle ferma la porte derrière elle/

Ce comportement de sa part me surprend tant. Mais double vie demande d’être insoupçonnable. C’est si détonnant avec ce qu’elle m’avait présenté quelques jours plus tot. Je la suis zieutant ici et là. Tentation de verrouiller a mon tour qui echoue aux portes de mes intentions. Evitons de me mettre dans une situation trop délicate. Je prends place dans un fauteuil, l’envie de foutre mes pieds sur son bureau me demange. Plus tard. « Oui je veux bien un café, merci. »

elle était une autre.
un autre tailleur, une jupe crayon, une veste droite,
tout de blanc vêtue.
elle a la tête haute et le regard fier mais elle est concentrée sur un document à ranger,
ce qu'elle exécute rapidement.
elle prend ses lunettes de vue qu'elle mets sur son nez pour taper deux trois mails et les envoyer, puis elle croise ses jambes et souffle légèrement par le nez,
prenant la contravention entre ses doigts.
sans sucre ? qu'elle l'interroge, le regard par dessus les lunettes.

elle appuie sur le bouton de son téléphone,
vera, deux cafés noirs s'il te plait.

et elle n'attend pas la réponse, sachant très bien qu'ils vont arriver dans moins de deux minutes.
dolly pince légèrement ses lèvres et regarde avec attention ce bout de papier.

et en quel honneur te ferais-je sauter cette contravention ?
son rôle lui allait à la perfection.
vera arrivait discrètement et dolly la remerciait d'un sourire.
elle posait les cafés sur la table.

De la comedie. C’est tout ce que j’y vois quand je la vois jouer la parfaite secretaire. De la comédie. Quand mes frères ont bavé sur son cul. De la comedie quand elle voulait se faire eclater sur mon bureau. Mais je ne fais aucun commentaire. La règle. On ne seme pas le doute avec des sous-entendus. Les Souls tombent, on peut suivre alors je me contente de hocher la tete. Un merci a sa secrétaire, elle n’y est pour rien dans notre conflit . L’or noir dans le gosier. Et c’est d’une voix calme et un regard franc que je m’exprime. « Deux choses vont sauter ici. »

dolly prit un stylo entre ses doigts pour jouer avec,
le faire tourner autour de son pouce, sans jamais lâcher l'ennemi du regard.
elle restait concentrée, dans le cadre de son emploi,
elle ne pouvait décemment pas perdre toute contenance et redevenir rose red.
tu m'as bien fais comprendre que tu étais un trouillard, bear.

elle levait les yeux au ciel, le laissant parler.
bla, bla, bla.
dolly tapait alors dans son ordinateur les informations nécessaires pour lui faire sauter cette contravention,
finalement, ne se préoccupant plus de kassim.
ce n'était que des paroles en l'air.

mais je peux gérer une contravention.
ce serait bête que la police fouille dans tes affaires.
et elle en connaissait quelques uns, des policiers de la ville.

Je ne m’attendais pas a ce qu’elle saute au plafond. Surtout dans ce genre d’environnement. Meme moi, j’etais pas serein. Entre vendre mon cul pour une dérisoire contravention et l’utiliser comme excuse parce que l’hameçon avait ete mordu, j’etais pas encore en accord avec moi. « Je vais pas te tirer par les cheveux non plus. T’es loin d’être idiote. Si tu ne comprends pas les mots qui sortent de ma bouche, je peu rien faire pour toi. » Porte de sortie. Mauvaise foi. « Je finis mon café et je file. »

le regard se posait enfin sur malacki après étudié son écran d'ordinateur,
puis elle soupirait, un peu exaspéré. elle aurait pu rouler des yeux mais elle n'avait pas envie d'être aussi dédaigneuse comme à l'accoutumée.
ici, elle était secrétaire et bras-droit de la mairesse.
sa position était délicate, mais ce bureau avait déjà vu des choses sordides.
il n'en était pas à son premier coup d'essai.
tu claques des doigts en sortant une pirouette,
et tu voudrais que j'passe sous le bureau ? elle rit, mesquine.

le café entre les mains qu'elle décide de boire, elle se brûlait la langue,
mais n'osait même pas se soulager.
le mal par le mal.
même cette chaleur n'éteignait pas le brasier en elle.

tu ne sais pas mettre de coeur à l'ouvrage.
j'y peux rien si c'est trop compliqué pour toi.

Je roule des yeux. Je regrette la demone, elle piallait beaucoup moins. Je soupire exagérément. Mais au fond, ca me faisait rire. Etre sur le territoire de l’ennemi. Dans un autre decor. Une confiance qui pointe son nez. « Dessous, dessus, tu choisis la position que tu veux. Suis pas souple mais je peux me débrouiller. » Ironie. Aussi souple qu’un elephant. J’observe la deco et ris quand elle ose poursuivre. « T’es perspicace. Je couche pas avec le coeur. Pas avec toi. Ca te depasse. » Juste une. Et cette situation dont je ne savais pas comment la faire avancer. Taire mes pensees. « T’as fini ? Tu vas encore jacter ? » Je pose la tasse sur son clavier. Et la fixe, j’etais faible.

l'exaspération était un sentiment qu'elle vivait au quotidien,
d'autant plus quand il s'agissait des habitants de boston qu'elle exécrait au plus haut point.
kassim en faisait partie, son égo avait pris un léger coup,
rien d'insurmontable en somme,
mais à l'heure actuelle, tout ce qu'il ne faisait, c'était l'insulter continuellement.
ce petit jeu était épuisant parce qu'elle avait l'impression de tourner en rond.
sois plus clair, bear.
à part des insultes, tu es le seul à brailler.

elle s'arrêta instantanément de taper sur le clavier quand le café rejoint ses doigts,
mêmes doigts qu'elle finit par taper sur le bureau.
index, majeur, annulaire, auriculaire.
à répéter trois fois.
le mettre sur les nerfs.

elle fit descendre ses lunettes un peu plus bas sur son nez,
très légèrement.
comment crois-tu arriver à me faire plier ?
ta contravention est déjà sautée. d'un coup de clavier.

le boulot était fait, non ?
son regard se plantait dans le sien.

parce qu'en attendant,
tu aurais pu aller voir n'importe qui.
mais c'est moi, là.
que veux-tu kassim ?