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Lien du postMar 4 Mai - 23:45:00
Enfin tranquille. C'était que la vie dans la rue était plus animée qu'on ne l'imaginait... surtout quand on devait fuir quelques individus envers lesquels on avait potentiellement des dettes, ou, à tout hasard, quelques brutes à qui il avait cassé le nez plus ou moins gratuitement. Il y avait aussi ceux qui voulaient venger leurs camarades... Et puis ceux à qui il avait volé quelques chose... Accessoirement, il n'y avait parfois aucune raison au fait de courir après un autre sans-abri un peu louche pour le dissuader d'un jour lui chercher des noises.
Lys n'avait pas non plus choisit les meilleures quartiers où traîner, mais il s'y était préparé, il s'y était habitué. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment d'autres solutions.
Mais quel prix donner à la tranquillité ? Juste la liberté de pouvoir traverser une rue sans croiser les mauvaises personnes... Revenir vers les quartiers plus aisés, s'aventurer dans les quartiers près de la mer, près du port, sentir l'embrun, un vent frais sur sa peau... Parfois, il donnerait tout juste pour ces instants, car ils étaient indubitablement hors de prix. Il n'était pas plus exigeant, ces quatre dernières années lui avaient au moins offert la liberté d'aller où il voulait quand il le désirait. Il n'y avait pas que du mauvais à être un infatigable vagabond...
Il était bien partit pour une promenade dans le petit quartier commerçant, restant longtemps à observer les vitrines avec des yeux rêveurs. Une simple boîte de thon lui était inatteignable, pourtant il en rêvait comme un adolescent rêverait d'une playstation à Noël. Son estomac le faisait souffrir, il n'avait pas dû manger quelque chose de consistant depuis deux jours, trop affairé à se trouver une nouvelle cachette, si bien que l'image au loin même de la chocolaterie lui donnait de mauvaises idées. Il n'avait qu'à en mettre un maximum dans ses poches et décamper le plus vite possible ! Mais avec les caméras de surveillance... Il ne voulait pas avoir à éviter ce quartier pour un malheureux vol de chocolats !
Pourtant, poussé par le vice, il s'était approché du bâtiment, fixant dans le blanc des yeux le lapin aux dents en chocolat blanc et les parts de nougats disposées sur un petit socle en plastique. Pâque était passé, non ? Pourquoi y avait il encore un lapin ? Le propriétaire devait avoir étendu la production des fêtes... Ou alors, peut-être n'avait il pas pu écouler tous ses stocks...
Il croisa les bras, hochant la tête d'un air entendu en réponse à ses propres pensées, s'attardant ensuite sur la vitrine de la pharmacie à côté comme si elle était vraiment intéressante. Il n'avait même plus les moyens de s'acheter des bandages ou un vulgaire anti-douleur, et les premiers mois sans ces utiles outils avaient été rudes. Maintenant, à moins d'avoir été poignardé ou d'être fiévreux et à moitié mort, il n'en éprouvait plus tant le besoin. Il était juste plus ou moins fasciné par les petites boîtes de toutes les couleurs et les affichettes, zieutant le rayon vétérinaire de l'autre côté en pensant au vieux chien errant de sa rue. Il devait avoir des puces, ou quelque chose du genre, il se grattait beaucoup dernièrement... Enfin, ce n'était pas comme si Lysias y connaissait grand chose aux animaux.
Il se tâta plusieurs minutes sur l'idée de voler un anti-puce... Et d'ensuite repartir voler des chocolats, ne remarquant pas au loin la présence d'une personne qu'il ne souhaitait absolument pas recroiser.
@Eli Hyung
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Lien du postMer 5 Mai - 0:22:22
★ ─ peace was never an option w/ @Lysias Hogan |
Comment il a fait sérieusement ? Le début du mois à peine entamé et il a déjà fait une connerie, acheter un truc inutile, du moins ce ne l'est pas, c'est toute sa vie. C'est pour se déplacer, pour aller plus vite, n'ayant pas les moyens de filer à vive allure, dans une voiture de luxe, comme il en rêve. Nouveau skate aux roulettes presque fluo, c'est un gamin le temps d'un moment qui défile devant les immeubles anciens, puis les modernes plus tristes de Boston. Il a déjà peur de Dea et des réactions qu'elle aura avant de sourire plus fort que le soleil et lui demander de faire un tour avec lui sur le petit navire. Il en oublie presque le boulot, les ronronnements des moteurs qu'il doit réparer. Il suffirait de regarder ses mains encore un peu sales pour qu'il s'en souvienne, juste quelques secondes, à la saleté presque aussi noire que le goudron qui git encore sur les phalanges. Au lieu de ça ,c'est les aller-retour qu'il fait devant les vitrines, stupidement, croyant qu'il a vu un mirage. Un mirage qu'il a déjà vu entre deux verres alcoolisés, entre deux éclairages d'une scène qu'il connait bien. À travers la foule des gens qui ne l'écoutent pas. Une vision du passé qui fait mal coeur, qui enfonce dans les artères sans ménagement. Ces gens qui disparaissent dans la brume, lui puis Sam. Pour cette raison il vit à 100 à l'heure, qui sait qui saura le prochain à partir. Tout, mais pas Dea, c'est ce qu'il souhaite.
Il repart, le son des roulettes sur la rue sombre et délavée avec les années. Les roches qui interrompent le bruit constant, puis le son des baskets qui frottent quand il se retourne trop vite. Image floue qui reflète dans le soleil. Il se détourne encore une fois, les sourcils qui se froncent, le coeur qui arrête. Non, il refuse, créant un nouvel élan. L'image qui revient encore et encore, devant une vitrine où le paradis du sucre fait son envol. Le genre d'endroit qui n'attire pas vraiment Eli, mais qui fait plaisir à sa jumelle. Les vitrines sont enivrantes, elles sont là pour rendre les gens fous, même quand ils n'ont plus un billet dans leur poche. Souvenirs qui refont encore surface, l'adolescence qui reprend sa place, il fonce enfin vers ce qu'il croit, le skate sous le bras. Terrassé, il croit encore qu'il rêve. Dans le reflet du passé, le sien se dessine toute doucement jusqu'à devenir clair, jusqu'à dessiner l'image de celui qui se présente, celui qu'il a revu plusieurs fois. À présent, Lysias peut aussi le remarquer. C'est sa gorge qui devient sèche et sa tête qui prend le premier wagon pour la montagne russe qui vient de s'enclencher. «J'y crois pas...»Ils sortent tout seuls les mots, ça brise la quiétude de celui qui refuse de se faire voir. Les secondes sont comptées et Eli l'ignore encore. Dans la folie il avance ses doigts vers lui, espérant le toucher quelques secondes. C'est sa façon de se convaincre qu'il n’est pas réel, que sa tête lui joue des tours parce qu'il le veut bien et que sans savoir ni comment ni pourquoi, il a besoin de le voir, aujourd'hui, en début de mois, après une connerie.
Il repart, le son des roulettes sur la rue sombre et délavée avec les années. Les roches qui interrompent le bruit constant, puis le son des baskets qui frottent quand il se retourne trop vite. Image floue qui reflète dans le soleil. Il se détourne encore une fois, les sourcils qui se froncent, le coeur qui arrête. Non, il refuse, créant un nouvel élan. L'image qui revient encore et encore, devant une vitrine où le paradis du sucre fait son envol. Le genre d'endroit qui n'attire pas vraiment Eli, mais qui fait plaisir à sa jumelle. Les vitrines sont enivrantes, elles sont là pour rendre les gens fous, même quand ils n'ont plus un billet dans leur poche. Souvenirs qui refont encore surface, l'adolescence qui reprend sa place, il fonce enfin vers ce qu'il croit, le skate sous le bras. Terrassé, il croit encore qu'il rêve. Dans le reflet du passé, le sien se dessine toute doucement jusqu'à devenir clair, jusqu'à dessiner l'image de celui qui se présente, celui qu'il a revu plusieurs fois. À présent, Lysias peut aussi le remarquer. C'est sa gorge qui devient sèche et sa tête qui prend le premier wagon pour la montagne russe qui vient de s'enclencher. «J'y crois pas...»Ils sortent tout seuls les mots, ça brise la quiétude de celui qui refuse de se faire voir. Les secondes sont comptées et Eli l'ignore encore. Dans la folie il avance ses doigts vers lui, espérant le toucher quelques secondes. C'est sa façon de se convaincre qu'il n’est pas réel, que sa tête lui joue des tours parce qu'il le veut bien et que sans savoir ni comment ni pourquoi, il a besoin de le voir, aujourd'hui, en début de mois, après une connerie.
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Lien du postMer 5 Mai - 21:37:30
Il aurait dû savoir que le silence était éphémère, que la quiétude ne durait qu'un temps. Son esprit ne pouvait pas être tranquille éternellement, les nuages sombres semblaient toujours revenir au-dessus de sa tête sans prévenir, le tirant de ses rêveries et le renvoyant à la réalité. En vérité, il avait suffit de l'apparition d'une personne dans son champ de vision pour que tout bascule à nouveau, ses pupilles se tournant vers la silhouette sans reconnaître leur erreur.
Fantôme du passé, les traits délicats affinés par les années, le spectre d'une existence qu'il avait fuit sans prévenir. Il n'avait pas voulut que quiconque sache où il partait, pourquoi, que quiconque un jour le recherche ou le trouve. Pourtant ces derniers jours il n'avait eu de cesse de croiser cette ombre là, de la fuir, avec la peur au ventre, celle de retrouver ce qu'il avait fuit. Il savait que retrouver seulement une personne le mènerait à retomber sur d'autres connaissances auxquelles il ne pouvait faire face.
Il n'osa pas le regarder dans les yeux, le myocarde affolé par tous les signes contraires dans son esprit. Il ne pouvait pas le regarder, il n'en avait certainement pas le droit. Il devait fuir d'ici au plus vite. Non... Que ferait il s'ils se retrouvaient à nouveau face à face ? Il n'avait pas le cœur à devoir savoir chaque seconde qu'Eli pouvait être partout, qu'il tomberait encore sur lui, qu'on semblait se jouer d'eux par un hasard cruel. Au fond il savait que la situation ne plaisait à aucun d'eux, il ne pouvait lire dans l'esprit de son vis-à-vis, mais il lui semblait évident que recroiser quelqu'un avec quatre ans sans nouvelle après une disparition subite ne devait pas être agréable.
La voix d'Eli lui semblait différente que dans ses souvenirs. Peut-être qu'à l'époque où il avait disparu, le garçon n'avait pas fini sa mue. C'était étrange, d'entendre ce léger tremolo dans sa voix, de se dire que les années s'étaient écoulées et qu'il n'était plus le petit lycéen avec qui il passait ses journées à se chamailler.
Il ne trouva pas comment réagir, regardant la main de son ancien ami s'approcher sans comprendre, sans saisir la subtilité dans son regard ni ses intentions, saisit par un vent de panique à la dernière seconde avant que ses doigts ne l'effleure. D'un geste brusque, il rejeta sa main, sa voix enrouée lui échappant avec une simple demande effrayée "Me touche pas !"
Il fit un pas en arrière, ses jambes ne semblant toutefois pas assez bien tenir pour l'emmener plus loin, pour courir le plus vite possible. D'un coup, c'était comme s'il était vidé de ses forces, cherchant un point de fuite dans le vide. Il ne devait pas être vu. Il devait disparaître autre part, loin, le plus loin possible.
Et les mots les plus blessants qu'il ait pu trouvé lui avaient échappés subitement : "On se connait pas, vas t-en !". Comment pouvait il ainsi effacer les histoires qu'ils avaient partagé ? Comment pouvait il effacer ces années innocentes comme si jamais elles n'étaient arrivées ? Lui-même ne le savait pas. Il était juste persuadé de n'avoir aucun choix, de devoir tout briser pour le bien de tous, de s'éloigner pour ne contaminer personne.
@Eli Hyung
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Lien du postMer 5 Mai - 23:08:30
★ ─ peace was never an option w/ @Lysias Hogan |
Ça fait mal. C'est ridicule la pression qu'il ressent dans sa poitrine à ce moment précis. C'est sa tête qui est en vrac et qui se demande comment c'est possible et pour effacer un mirage il faut le toucher, du moins tenté. Les doigts qui avancent en imaginant le pire, en retenant son souffle, même si ça brûle sur l'œsophage. C'est dangereux de le toucher parce que juste son image c'est un flot de souvenirs qui ne finissent plus de s'écouler. Donc si leurs épidermes s'entrechoquent c'est une catastrophe encore plus grande, plus perçante à brandir des lames directement dans l'estomac. Des souvenirs remplis de lumière et de rire. Eli qui se perd dans les nouveaux couloirs du lycée et dans l'Amérique si différente de la Corée. Arraché à la mère patrie de force, regrettant pour toujours son pays natal. Lysias qui débarque de nulle part, qu'il le prend sous son aile pour lui faire comprendre que les couloirs ne font pas si peur. Eli aux grands sourires qui se faufilent si facilement partout à coup de compliments et de rire. Lysias qui l'emmerdait un peu trop, Eli qui lui répondait sans gêne, charmé par lui plus que de raison, comme trop souvent. Faible il est. Il a bien changé d'une certaine façon. Plus abîmé, blessé par la rue et les épreuves qu'un vagabond se colle. Bien loin de ce qu'il avait connu entre des fêtes étudiantes, se pousser entre les cours et rigoler pendant ceux-ci dérangeant les autres. C’était différent de sa relation avec Sam. Différent d'un meilleur ami. Parce qu'il ignore vraiment ce que la vie lui veut, lui volant les êtres les plus précieux dans sa vie. À sa portée, les phalanges qui y étaient presque avant que sa voix ne fende l'air. Statue de pierre qu'il devient Eli réalisant qu'il n'a rien imaginé. Au timbre de la voix qu'il ne connait que trop bien. Qu'il pourrait reconnaitre entre mille. La rage semble arriver vite, encore plus quand les mots qui suivent font encore plus mal. Terrible mensonge. Il n'avait pas le droit de refuser son existence, pas lui. Un pas de recule, la panique qui s'anime en lui. Non, pas encore, pas cette fois, il avait plus le droit de partir dans un coup de vent. Sa main qui agrippe son bras avec vigueur sans s'en rendre compte qui le pousse contre la vitrine, bloquant sa fuite. Poussée d'adrénaline bien plus folle, si éloignée de la douceur qu'était Eli, ne s'en prenant qu'à ceux qui veulent du mal, pas à ceux qu'il aime. Pas à lui. Ses traits qui se crispent, par la douleur et d'une certaine colère. C'est de la tristesse dans ses yeux, pas de la violence, ni des flammes, c'est des nuages gris qui voilent la lumière qu'il renvoie à l'habitude. «Non.» dit-il paniquée et ferme. Non, il ne partira plus, pas cette fois, pas après avoir vu son fantôme un peu trop souvent partout dans Boston. «Tu peux pas dire ça...» Il a pas le droit d'être aussi rude et difficile. «Lysias.» Regarde comme il n'a pas oublié ton nom et qu'il l'a gravé, même si l'adolescence t'a quitté. Phalanges qui se referment toujours plus contre son bras, qui se blanchissent sans le vouloir, s'accrocher à lui comme si sa vie en dépendait.
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Lien du postJeu 6 Mai - 0:24:14
Le destin était décidément cruel, et il n'y pouvait pas grand chose. Pourquoi anéantir ses efforts ? Il avait tout fait pour s'éloigner, alors pourquoi devait il faire face à nouveau à ceux qu'il avait fuit ? Il détestait l'idée de faire du mal à quelqu'un qu'il aimait. Il détestait l'idée de blesser cette personne pour qui il s'était tant donné de mal pour lui changer les idées, cette personne qu'il avait protégé dans ses jeunes années alors que lui-même ne savait pas comment se sauver de ses propres tourments. Pourquoi la situation devait elle l'amener à écorcher quelqu'un qu'il avait juré de protéger ? Quelle ironie... Mais de la même manière, il faisait aussi ça pour son bien. Il ne voulait pas risquer de l'embarquer dans ses problèmes, rien lui dire, rien lui expliquer sur pourquoi les choses étaient devenues ainsi. C'était beaucoup mieux ainsi.
C'était beaucoup mieux ainsi, il essayait de s'en convaincre, mais Eli rendait la chose difficile. Lysias aurait aimé lui crier dessus, le secouer, le frapper, faire n'importe quoi pour qu'il revienne à la raison, mais même blessé c'était comme s'il refusait de le laisser partir. Et ça lui crevait le coeur, à Lys, parce qu'il savait qu'il avait blessé le garçon, et il ne comprenait pas pourquoi il s'accrochait. N'était-ce pas plus facile d'oublier ?
Il se laissa faire, plutôt surpris par la violence du garçon, la force à laquelle il s'était agrippé à son bras et l'avait repoussé contre le vitre de la pharmacie juste derrière. C'est à cet instant même qu'il croisa pour la première fois le regard d'Eli, et qu'il y lu probablement trop de choses pour ne pas se sentir que plus misérable qu'avant. Au fond, il avait toujours l'envie de s'excuser, de le prendre dans ses bras, mais l'issue devait toujours être qu'il devait partir, disparaître à nouveau. Il était quelques part fâché qu'on croit qu'il était partit sur un coup de tête, qu'il l'avait fait sans remords, sans la moindre culpabilité, que tout le monde ne lui manquait pas tous les jours... Mais comment pourrait il lui expliquer sans lui dire ce qu'il en était vraiment ?
Il hoqueta en entendant son prénom s'échapper des lèvres de son cadet, mi-choqué mi-attristé. Il n'était plus celui qu'il avait connu. Il n'y avait plus rien à voir entre eux. Il avait fait des choses qu'on ne lui pardonnerait jamais, il en avait vu d'autres qui resteraient à jamais gravées dans ses rétines, il en avait enfin vécu certaines qui avaient laissé des cicatrices éternelles sur son épiderme. Il avait dépassé le point de non-retour, il le savait. Et il ne pouvait certainement pas mêler le petit brun à ça. "Eli... Je ne suis plus cette personne..." C'était tout ce qu'il pouvait lui dire. Il n'était plus le même, il ne le serait plus jamais.
L'emprise du garçon sur son bras était toujours plus puissante, si bien qu'il en arriva à avoir mal. Ses yeux mirent les phalanges de son vis-à-vis, celles-ci qui avaient blanchit sous la forme, comme les articulations des gamins qui s'accrochaient à leur mère après l'avoir perdue dans le magasin. Ce n'était pas ce garçon qu'il voulait précipiter avec lui aux enfers. Il ne voulait vraiment pas lui faire de mal. Pas plus que ça.
Sa main libre vint doucement dégager les mèches sur le front du garçon, geste qu'il avait tant de fois fait autrefois, surtout pour l'embêter. Mais cette fois, il le faisait juste par affection, parce qu'au fond il ne pouvait pas lui dire deux fois de suite des horreurs. Il y avait un fond de curiosité en lui qui voulait demander s'il vivait encore avec sa sœur, si les deux s'en sortaient, si Eli avait trouvé une bonne école. A l'époque, il avait été trop occupé avec sa fausse demande d'admission pour Harvard, il n'avait même pas demandé au plus jeune quelle école il demanderait l'année suivante. Il se souvenait juste lui avoir dit quelque chose comme "Si tu essaies Harvard on pourra peut-être y être ensembles !". Le souvenir était amer. Il lui avait aussi mentit sur ça. Il avait aussi caché ses vraies intentions à cet instant. "Tu as grandis aussi... A quoi bon s'accrocher aux choses du passé ? Tu vas te faire mal si tu refuses d'oublier..." Il avait légèrement sourit, visionnant l'adolescent qui lui avait autrefois fait face, sa figure plus frêle que maintenant. Il avait changé, il avait grandit... Il regrettait de ne pas avoir chérit ces années passées plus que ça, de ne pas avoir eut le courage d'au moins lui avouer qu'il l'avait aussi aimé... qu'il l'aimait encore. Il était hanté par son souvenir, et avoir vu Eli adulte n'allait certainement pas le sauver de son obsession à le dessiner pour se rappeler de son visage.
@Eli Hyung
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Veritas
Lien du postJeu 6 Mai - 1:32:04
★ ─ peace was never an option w/ @Lysias Hogan |
Et puis s'il s'avérait qu'il rêvait ? S'il n'avait jamais acheté ce skate qui dérive sur le trottoir ? Et s'il n'avait jamais agrippé son poignet, l'imbriquant contre la vitre. Et s'il avait tellement espéré qu'il l'imagine maintenant. À fabuler comme dans un désert trop aride, à vouloir vivre un rêve non lucide. Rêver de le toucher encore. Rêver de le pousser dans le casier encore une fois et d'entendre son rire. Vivre une étreinte qui fut la dernière,mais qu'il avait savourée comme s'il le savait. Pas comme cette violence qu'il lui inflige à présent, bien loin de ce qu'il avait connu. Si bien qu'il pourrait croire qu'Eli a changé de tout au tout, n'était plus qu'une pâle image de lui-même. Il n’a aucune raison qui explique pourquoi il s'accroche, parce qu'il en a des tas et elles sont sous forme d'images dans sa tête, dans ses tripes. Nom soufflé, il en fait de même à son tour. Les artères du coeur se décomposent davantage. Eli qui roule sur la langue de Lysias, comme avant. Eli dont il se moquait toujours gentiment. Le bras qui se déposait autour de l'épaule, pour lui montrer la vie, l'avenir qu'il pouvait avoir ici, forcer de s'adapter. Sa tête qui se secoue refusant de croire qu'il ne reste plus rien, pas même un détail, une poussière. Il n'a qu'à plonger dans ses prunelles pour retrouver la vraie nature, à travers les démons. Cramponner à lui encore, pour l'extirper des griffes des enfers et qu'il reste un peu dans la lumière, dans une douceur comme les sucreries à l’arrière de lui, loin des bandages sur l'autre baie vitrée et venir filer sur la planche à roulettes pour être adolescent encore une fois. Ses doigts qui viennent déplacer les mèches contre son front, douceur qui lui fait du bien, mais qui sur le coup lui donne la nausée, tant il est chaviré et qu'il ne comprend plus rien, l'empêchant de relâcher la prise. S'il relâche, il s'en va. S'il relâche, c'est encore des adieux qu'il doit faire. Cette envie de lui crier de recommencer à nouveau. De le narguer en lui disant qu'il ne peut pas s'empêcher de le toucher. Mais tout est impossible, maintenant. «Putain Lysias.» Il en perd son sang-froid le brun, les mots qui sifflent presque entre ses dents tandis que la voix se casse. Ce petit sourire en coin accompagné d'une promesse impossible. Accompagné d'une obsession partagée. La main qui relâche enfin son emprise, qui relâche un cri de rage puissant sur le pavé, Eli qui s'approche trop près de lui, le défiant de son regard blessé. «T'as pas le droit de me demander ça. C'est pas une question de s'accrocher, c'est que je peux pas faire comme si t'existais pas.» Pas quand il est devant lui sain et sauf. «Arrête de sourire comme ça.» dit-il presque dégouté. Parce que lui il est incapable, même s'il est heureux de le revoir. Il sait que ce n’est pas gagner, qu'il lui demande de fuir alors qu'il cloue ses pieds au béton. Il le pousse encore contre la vitre, plus délicatement, le front qui s'appose contre son épaule, inspirant. «Il a des choses qui ne changent pas même quand on grandit.» Car même si la mémoire se déforme les souvenirs vivants restent bien ancrée, si bien imprimée. Crush encore fort, car il ressent encore son coeur qui détale, même avec l'image pâle qui lui renvoie, moins juvénile, adulte et démunie.
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Lien du postJeu 6 Mai - 18:04:34
C'est une voie sans issues. Qu'est ce qu'Eli pourrait seulement y faire ? Ce n'était pas comme s'il y avait de vraie solution. Et au final, Lysias finirait toujours par s'envoler, parce que c'était ainsi qu'étaient les choses. Leurs mondes ne pouvaient, et ne devaient pas se croiser. A aucun instant il était question d'entraîner quelqu'un dans la spirale de violence et de désespoir de laquelle il était prisonnier. Il ne pourrait même plus cacher les démons qui lui dévoraient l'esprit, il n'avait plus ce luxe à offrir. Il était déjà trop abimé, il n'était plus rien de ce qu'il avait été. Faire semblant, ce n'était plus vraiment de son ressort. Il aurait beau y mettre tous les efforts du monde, le masque ne tiendrait qu'un temps.
L'espace d'un instant, il espère qu'on le laisse partir, il sent l'emprise d'Eli se relâcher, il croit le voir enfin comprendre... Mais le cri qui s'échappe d'entre les lèvres du garçon ne traduit qu'une certaine rage, une frustration trop longtemps refoulée, et il revient à nouveau, il est trop proche, ses yeux ne sont que douleur, et Lysias préférerait mourir plutôt que continuer à voir tout ça. Il ne pouvait vraiment pas ignorer son existence ? Pourquoi s'y accrochait il autant ? C'était ridicule. Il ne comprenait rien. Comment lui faire comprendre ? Comment faire si même en le disant doucement ça ne marchait pas ? S'il ne recevait qu'un air écœuré, comme si ses mots étaient trop lourds.
Il le laisse approcher à nouveau pourtant, même si sa raison lui hurle de le repousser pour de bon. Ces choses qui ne changent pas même quand on grandit... Qu'est ce qui ne change pas ? Seule la culpabilité subsiste au temps. Et il ne veut toujours pas être responsable de la descente aux enfers d'Eli. Il ne veut pas plus savoir qu'il souffre. "Qu'est ce que je dois dire pour que tu comprennes...?" Pose t-il la question au garçon face à lui, ou se questionne il lui même ? Lui qui est habituellement si bavard, il ne trouve aucun argument. Il n'est qu'un gamin perdu parmi d'autres, et il n'a pas toutes les solutions, pas toutes les possibilités. Devrait il l’assommer ? Mais il ne pourrait pas le laisser tout seul en pleine rue comme ça...
Il n'osa pas le toucher une nouvelle fois, bien que l'envie de caresser sa chevelure était forte. Il n'en avait pas le droit. Pas après ça. "Il n'y a pas d'autres solutions, alors laisse-moi partir, s'il te plaît..." Pourquoi est-ce que ça devait être si difficile ? Eli ne savait il pas combien c'était difficile pour lui aussi ? Il se disait sans cesse qu'il n'avait pas le choix, qu'il ne devait pas céder... Il avait tenu quatre années sans essayer de revoir ses frères et sœurs, sans reprendre contact avec quiconque... Alors pourquoi s'acharner ?
@Eli Hyung
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Lien du postJeu 6 Mai - 21:53:20
★ ─ peace was never an option w/ @Lysias Hogan |
Les sens en alerte, aux moindres mouvements qu'il fait, il refuse de le voir disparaitre. Le voir partir jusqu'au coin de la rue, disparaitre derrière un immeuble, c'est signer un nouvel adieu pour quelques années encore, pour l'éternité. Il ne peut pas attraper le vagabond, celui qui fuit ses souvenirs et la vie qu'il n'a pas choisit. Il ne peut pas attraper la fumée à main nue, même s'il avait pu le toucher, même s'il le faisait à ce moment précis, le front qui s'imbrique contre son épaule. Son odeur qu'il peut sentir différente d'avant, d'un homme qui n'a plus de foyer fixe et qui vit les misères de la rue. Peau presque sur les os, frêles comme il était déjà. Chaleur de la peau qui se transmet en travers les vêtements qu'il aimerait ressentir à nouveau. Prendre sa main ou simplement le chahuter comme des enfants, juste un instant, pour savoir qu'il est vivant et qu'il veut encore de lui malgré les mots remplis de violence qu'il avait posés et qu'il posait encore. Il est en train de perdre le combat, car il n'a aucun mot qui suffira. Il supplie de le laisser partir et pour le coup, il n'a plus envie d'être doux, pas encore. C'est la panique qui revient à la charge, Eli qui capte son regard à nouveau, qui reprend en main son bras, aussi sévèrement. S'acharner pour qu'il reste, s’acharner jusqu'à faire éclater la violence s'il le faut, pour aller contre ses envies qui ne sont pas réalistes puisque la douleur est trop difficile à supporter. «Arrête, viens à l'appart, je le dirai à personne, même pas à Dea.»Jumelle qui savait tout chaque détail dans tout, il se tairait pour lui, juste pour le reprendre dans ses bras un moment, sentir sa main dans ses cheveux encore une fois et pas aussi rapidement que devant une vitrine futile ,le dos bloqué avec le regard des passants qui s'agitent derrière, regards curieux parfois. «Stp, Lysias. Ne me demande pas l'impossible, sois raisonnable.» Supplice qu'il lâche, alors que c'est à lui d'en faire de même, de regarder la réalité en place et réaliser qu'il n'existe plus, tenant entre ses mains un fantôme, l'espérance des souvenirs passés qui réchauffent. Juste ce qu’il faut pour insister tirant son bras une nouvelle fois. Viens Lysias..