Des semaines d'apnée. Retenir son souffle pour ne pas craquer. Retenir les pensées diffuses, les enfermer dans des cases et ne plus jamais les ouvrir. Des mois que j'enchainais les moments douloureux, mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. Cela devenait difficile de garder cette nature optimiste, continuer à croire qu'il y avait du beau partout, dans tous les instants. Difficile d'être la lumière quand on se trouve au milieu de la noirceur, du néant absolu. Et à retenir ma respiration ainsi, à faire en sorte de contrôler mes émotions un minimum, je commençais à me faire ronger par l'inquiétude. Et si, même en étant un soutien infaillible, ça ne suffisait pas ?

La question est grattée sur la papier du journée intime, puis, ce dernier est refermé d'un coup sec. Écrire, un conseil donné il y des années de cela et que je perdure à tenir. Une première façon de reprendre une bouffée d'air, la seconde étant de sortir retrouver les ami(e)s. Izzy, la téméraire. Mon bras dans le tien, on marche le long des berges pour profiter des premières chaleurs. La bouteille dans ta main, la cigarette dans la mienne. Un avant goût d'échappatoire qui faisait un bien fou. " Alors ? Le baiser ? Bien ou pas ? " que j'te demande, sourire au coin des lèvres.

@Izzy Bulger

J’avais parfois l’impression de trop peu faire pour toi, de ne pas réussir à te protéger comme je le devrais. Pourtant, t’étais toujours là, t’accrochant malgré tout, à la vie, à nous sans jamais trop te plaindre des obstacles que tu devais surmonter et j’étais fière de toi. Fière de la femme que tu étais et de celle que tu devenais. Parfois, j’aimerais être un peu plus comme toi et un peu moins comme moi, puis je me souvenais que nos différences faisaient notre force, nous permettait de voir une situation de deux points de vue différents. T’étais malgré les ténèbres qui te rongeaient dernièrement, mon rayon de soleil et l’une pour lesquels je tentais d’être meilleure. Parce que tu faisais le bien autour de toi Marla. C’était donc tout naturellement, mon bras accroché au tien, que l’on parlais de Vareck. Mon Vareck. Et t’entendre aborder rien que ce sujet, affolait directement mon palpitant. — Par-fait. Que je soufflais automatiquement, sentant le rouge me monter aux joues. — J’ai même dormi dans ses bras et j’te jure, je n'ai pas ressenti ça depuis.. Levi. Autant te dire que je combattais mes émotions, pour éviter l’irréparable. J’avais peur de m’octroyer un peu de bonheur, préférant tenter de calmer mes sentiments en m’éloignant, non sans en souffrir.

Je me transforme en une enfant mutine en un rien de temps, me nourrissant des rougeurs qui viennent gagner tes joues pour alimenter mon sourire un brin moqueur. Nous voilà à échanger les rôles, l'assurance bousculant la noirceur de mes songes quand toi, c'est la timidité qui vient te bercer en te remémorant les souvenirs. Tu étais belle, comme ça, à briller d'affection. Ca t'allait plutôt bien ! J'en rajoute dans ton inconfort, le rire bref m'échappant. Je l'étouffe rapidement avec la cigarette en t'écoutant t'extasier de bonheur. Par-fait. C'était un bon début. J’ai même dormi dans ses bras et j’te jure, je n'ai pas ressenti ça depuis.. Levi. Mon sourire s'agrandit largement alors que la fumée s'échappe et qu'on échange nos biens. " C'est pas... genre... la meilleure sensation ? " que je demande avant de boire quelques gorgées. " On a l'impression que plus rien existe au dehors. " Pas étonnant que je sois tant dans la demande auprès de Miles, la sensation était tellement parfaite justement, que j'étais devenue accro au jeune homme.