messages insuffisants, curiosité piquée à vif. mômes dans le besoin constant d’être là l’un pour l’autre. à la fois frères, et meilleurs amis. jambe tremblante, signe de nervosité. le temps s’écoule, comme une vulgaire symphonie qui me susurre qu’il accourt. comme le temps n’a guère de patience, comme il est si souvent en retard. quel paradoxe pour les aiguilles qui valsent sans cesse. les doigts tapotent sur l’écran inanimé, bière laissée à l’abandon des lèvres. luan, dépêche-toi…

tête blonde qui se montre enfin, aux airs enfantins tirés sur son visage. les iris, elles admirent le frère plus doux, le cadet si innocent. rictus à feindre l'innocence de savoir le retrouver, après des jours, des semaines, à ne plus savoir prendre le temps de revoir le frère. à ne plus être cousins, à n'être que des frères, peut-être des jumeaux - pourtant bien si différents. quand il est la lumière, et que je suis le crépuscule. " hey lu... " paroles coupées par la surprise d'une étreinte. rendue. peut-être plus fort. " tu m'as manqué aussi... " c'est soufflé dans un sourire avant de l'inciter à s'installer, près de moi. pas trop loin. " est-ce que ça va ? " entre les peines de coeur et les pensées brouillonnes.

à s'observer, reflet l'un de l'autre quand nous ne sommes que celui qui complète l'autre. au rictus timide qui peigne ses lippes, quand l'assurance s'installe sur les traits de mon visage. jusqu'au sourire solaire sur les lèvres - ça en fait presque mal aux joues. " je suis fier de toi, pour ton livre ! tu peux être sûr que je serais le premier à l'acheter mais je veux une dédicace spéciale dedans. " mèches blondes ébouriffés entre mes doigts, au geste affectif d'un aîné envers son cadet. jamais réellement doué de l'amour, les mots maladroits. " yes, super. j'ai intégré l'équipe de basket. " à vouloir être quelqu'un d'autre, pour une fois.

air faussement boudeur sur les lèvres, d'un livre qu'un frère aurait adoré découvrir avant son succès - à ne pas mentir, à l'enthousiasme peut-être trop évident. les mots qui tapissent les feuilles sont une œuvre, de l'art, par un murphy à l'écriture presque divine. " je suis ton frère, j'espère bien avoir tout l'amour du monde en première page ! " un rire, une gorgée de bière, puis les yeux ronds en observant le garçon solaire manquer de s'étouffer. à frotter son dos de ma main, haussant les épaules. " je sais pas encore, je viens à peine de commencer. " et le regard s'adoucit, sourire communicatif, jusqu'à sa présence qui apaise les tensions. " tu me manques vraiment beaucoup, luan. on devrait se voir plus souvent... " parce que parfois, les jours ne s'émerveillent pas, sans ses boucles d'or.

s’amuser quand le concept de cette entrée rime avec le comportement d’un petit idiot, à vouloir guérir les mauvais comportements, à savoir me plaire en société sans cette opression constante. alors je lève mon verre simplement, un sourire distrait sur les lèvres - les pensées, c’est toujours d’un insupportable. brouillonnes, jamais dans le bon ordre. à faire des nœuds qui cognent contre la tempe. et l’ouïe est pourtant attentive au garçon solaire, jamais plus à moi-même. centre de mon monde, les prunelles qui brillent en faisant face au frère, sans jamais prêter réellement attention à l’environnement qui nous entoure. c’est juste sa voix, contre les pensées qui murmurent qu’elles me désirent, qu’elles puissent m’écorcher, ça m’est égal. “ déjà, tu n’as jamais déçu qui que ce soit. t’es un écrivain génial, ton premier livre a eu un succès de fou, celui-là l’aura aussi. ” ébouriffer ses cheveux, enthousiaste, comme enfin moi-même avec lui, comme avec suhee. “ cependant, ouais, passe plus de temps avec moi, parce que ça, ça me manque. genre… ça fait un bail qu’on a pas fait un laser game. ” si longtemps que nous n’étions plus des adolescents.