la promesse de ne pas craquer, parvenir à être maitre des émotions quand c'est un ravage qui sème la discorde à l'intérieur. tout était trop beau, à présent que le poids s'était envolé de ta poitrine, libérant en fin de compte le myocarde malmené par les années à lui imposer le silence, pire, l'ignorance. et bordel, qu'est-ce qu'il est serré quand tu retires les clés du contact, main encore agrippée au volant comme pour réunir la force nécessaire à te lever. bras chargés, trajet que tu connais si bien que même la porte qui se bloque une seconde avant de se déverrouiller ne te surprend plus. inspiration, expiration. tu dois pas faillir jo, t'es supposé être le roc, celui que rien ne fait bouger, soit le au moins pour elle dès que tu t'immisces dans l'appartement. hey lil, i'm here. la voix qui résonne avec la quiétude de mise, ravale l'appréhension qui veut dominer. i've bought some snacks. les sacs que tu poses dans la cuisine pour en sortir le contenu, t'occupes ton esprit comme tu le peux, routine des retrouvailles quand tout va bien.

elle aurait sûrement voulu garder les choses pour elle, ne pas en parler. tout enfouir dans un coin de sa tête et prétendre que rien ne pourrait venir l'endommager. la réalité était bien plus cruelle. à prouver que rien n'était acquis, que tout pouvait s'aggraver. princesse se traîne presque dans la fatigue est perceptible, à rester assise des heures pour éviter au coeur de s'affoler. manque d'oxygénation de plus en plus fréquent, à la limite de l'inquiétant, le cardiologue désolé qui pose des mots sur l’aggravation de l'état de santé. et qu'est-ce qu'on pouvait y faire après tout ? lilas princesse, à chercher le positif, à tenter de retirer les poids de tes épaules quand ce n'était la faute de personne, surtout pas la tienne. et elle sourit quand elle t'entends enfin passer la porte, se lève doucement, traine des pieds jusqu'à toi quand les bras entoure ta taille, à juste vouloir rester là. good idea, i'm hungry et ses lippes sont teintées de bleus, le manque d'oxygénation qui se reflète, quinte de toux qui reprend quand elle s'écarte un peu, inspire profondément. you sleep here tonight ? i kinda want to spend the night with you pour se sentir moins seule.

promesse de l'amour éternel, celle que tu lui as faîte le jour où la peur s'était inclinée face à la puissance du myocarde qui hurlait pour la rejoindre. trop de nuits seules, des draps froids quand tu tendais les bras à saisir un souvenir qui ne faisait que devenir glissants entre les doigts. maintenant ils se tendent vers elle. à maintenir ses minuscules mains contre ton torse, visage tourné vers le mur avant que la question ne se pose. i wouldn't go anywhere else. voix rassurante quand le corps massif pivote pour faire face, scruter avec intérêt les traits qui te semblent plus tirés. impression ou réalité ? est-ce que t'aurais remarqué quelque chose jo si elle était restée muette sur son état ? and what about, you watching something on the tv while i make ramens ? t'as triché bien sûr, tout préparé dans le sac juste à faire bouillir l'eau et agrémenter de ce qu'elle préfère. paume qui vient recueillir le menton pour le soulever et venir y déposer les lippes maladroites, tendresse dans la crainte de ne la briser.