❝ Au moins ❞ rétorque-je alors que tu proposes l'idée de le faire sur le comptoir. L'idée est intéressante mais nous ne sommes en aucun cas assez en forme physiquement pour s'adonner à une exercice de flexibilité de la sorte. Je ne peux nier que cette remarque se loge dans un coin de ma tête, pour une escapade sexuelle prochaine. Nous rions, nous plaisantons, et tu fais le farceur à m'en faire presque rager. Tu es impayable, un vrai clown, un connard même. La farine recouvre le sol en partie, et alors que je compte également le ramasser, je me retrouve avec un oeil sur le côté de la tête. Tu te mets à l'étaler alors que je deviens livide, n'osant plus bouger. Il me faut quelques secondes pour réaliser la chose. ❝ Tu... es... un... CONNARD. ❞ Une sorte de rage sort, mais en rien réelle. Elle est impulsive et relève entièrement de ce jeu dans lequel nous nous donnons. Malgré cela, je ne me laisse jamais aller autant. Avec toi, c'est différent. Alors je me lâche, tout bonnement, saisissant la boite d'oeuf et, ouverte, je fais un mouvement pour projeter les oeufs dans ta direction. Certains s'écrasent par terre, sur le mur et d'autres sur toi. J'en profite pour brièvement passer de l'eau sur mon visage. Mes cheveux collent, il m'en reste sur le visage, mais je ne me laisse pas le temps de me débarbouiller car je ne sais pas ce que tu comptes me faire. Bien vite, je recule et me mets dans une position de défense, le plus alerte possible. ❝ OH... Le gâteau, c'est mort. ❞ Je me mets soudainement à rire alors que nous sommes face à face, en position de crabe, prêt à se jeter l'un sur l'autre. Des dizaines d'idées me parcourent l'esprit alors que je cherche comment te déstabiliser, comment faire en sorte que le clown mange son ballon. J'humidifie mes lèvres, goutant cet oeuf frais sur mon faciès. Je me redresse fièrement, et un sourire mesquin au coin des lèvres, je défais le noeud dans mon dos, et extirpe vite le tablier. Devant toi, c'est nu que je m'annonce fièrement. Cela est bien surprenant, même pour moi. Je ne lâche pas mon regard, passant mes doigts sur les restes sur mon visage, les déposant sur mes pectoraux comme pour les rendre plus appétissants qu'ils peuvent déjà être. ❝ Tu ne comptes pas attaquer un homme en position de faiblesse ? ❞ demande-je avec une fausse innocence. Tu me fais jouer à des jeux dangereux, mais je me découvre à apprécier être idiot en ta présence, à lâcher cette raideur qui me caractérise. Dans tes yeux, je peux y voir tout le désir que l'on rêve de ressentir venant de la personne que l'on chérie, et cette force que tu m'offres me rend invincible, faisant quitter la honte de mon corps pour qu'elle puisse s'échouer à mes pieds.

w/ @Thadee Rothschild

Tes dents se plantent dans ta lèvre inférieure, tu le regardes et ne peux pas t'empêcher de rigoler. C'est trop drôle. Pour le coup, Eben n'est pas tout seul à sortir de sa zone de confort. Toi aussi. T'es toujours si rigide d'habitude. Là tu te détends et lâches prise. C'est agréable, vraiment. Tu ne penses à rien hormis au sourire de ton homme. Des moments comme celui-ci vaut tout l'or du monde à tes yeux. Tu rigoles alors qu'il te traite de connard. Tu ne le prends pas mal, c'est de bonne guerre. Tu recules alors qu'il s'arme de la boîte d'œufs. Woh woh woh, doucement Wolford, dis-tu en levant les mains en signe de bonne foi. Tu rigoles alors qu'il te balances les oeufs les uns après les autres. Tu te protèges comme tu le peux mais tu en prends forcément dans la tronche. Il va te rouvrir l'arcade si ça continue. La faute à qui ? réponds-tu d'un ton faussement choqué. C'est toi qui a commencé ce jeu Thadee. Tu es le seul fautif. Tu arques un sourcil pour le provoquer mais clairement, la provocation est dans son camp. Il défait son tablier et le laisse tomber au sol. Tu soutiens son regard mais tu luttes pour ne pas baisser les yeux. Ton cœur tambourine dans ta poitrine. Tu es faible. Tu sais pertinemment que tu ne peux pas résister à cette vue. Malgré tout, tes yeux se plissent. Tu luttes. Tu es tout sauf faible. Et de ta main pleine d'œuf, tu enlèves toi aussi le noeud de ton tablier. Tu le défais et le poses sur le plan de travail. Je me rends. Il a gagné. Ou pas. Tu t'approches de lui et le prends dans tes bras sauf que tu es tout collant. Tu fais bien exprès d'étaler l'œuf un peu partout sur lui. On va devoir passer à la douche, tu es tout gluant. Je t'aurais bien léché partout mais l'association œuf et farine, c'est pas terrible ! C'est pas l'envie qui te manque pourtant. Tu plonges tes yeux dans les siens. C'est agréable de te voir rire tu sais. Ce fut de vrais rires, sincères. Pas dictés par un trop plein d'alcool dans le sang. C'est un véritable moment de complicité. Sans artifices.

w/ @Eben Wolford

La cuisine est un champ de ruine, et nous, nus sous nos tabliers, couverts de nourriture, nous avons l'air stupides. Deux idiots perdus en dehors de leur propre zone de confort où les agressions physiques se confondent dans les rires. ❝ C'est toi qui a commencé ! ❞ Avec toi, je peux être un vrai gosse. Tu fais ressortir cet enfant qui a maturé différemment, qui a décidé d'être grand parce qu'il n'était pas construit comme les autres. Et pourtant, avec toi, j'apprends tant de choses sur moi, sur le sujet de l'amour au point où je me demande comment ai-je pu être satisfait de ma vie jusque là. J'en viens à me déshabiller devant toi, dans cette situation où tu pourrais te moquer et toucher à mon égo. Tu fais même tout le contraire, baissant les armes en rendant le tablier. Je ne fais que sourire d'un air machiavélique en attendant de voir ce que tu vas faire, tout en t'écoutant sans rien dire. Finalement, tu te rapproches et m'enlace. La sensation des oeufs qui s'écrasent davantage sur nos corps est dégoûtante mais la chaleur de ta peau m'est trop précieuse pour que je puisse penser autre chose que cela. ❝ Mmmm dommage, car c'est la seule chose proche du gâteau que tu pourras tester. ❞ Tant pis, nous avons essayé au moins. C'était peine perdu avec un enfant de ta tranche. Nos pupilles se répondent, et une forme de tendresse s'installe entre nous. Tes mots s'incrustent en moi, me font fondre. Rien que le ton de ta voix m'inspire les pires outrages, comme si tu déclenchais sans cesse ma libido à l'image d'une alarme. ❝ C'est agréable de te voir moins en contrôle... ❞ Mes lèvres s'étirent pour ton plus grand plaisir, nos sourires s'échangent. ❝ Tu me fais craquer, Thadee. ❞ Le sentimental en moi de retour, je finis par déposer mes mains sur tes épaules pour m'avancer et déposer un doux baiser sur ta bouche. En quelques secondes, la situation pourrait déraper mais je ne désire pas cela maintenant, de suite. Je me prends à rire, bêtement, et me défais de ton emprise sans pour autant te quitter totalement. Ma main enlace la tienne, t'attire vers moi alors que je commence à avancer. ❝ Viens, idiot de mon coeur. ❞ Nous nous mettons presque à courir, et alors que nous arrivons dans la salle de bain, je t'intime à rentrer dedans. Je me surprends même à te pousser, presque te plaquer contre la paroi contraire à la porte de la cabine. Et d'un revers de main, j'allume le pommeau de douche avant de plonger férocement sur tes lèvres. Le désir grimpe, mon épiderme se réchauffe. Mes bras comme des lances plantées dans le mur, coince ta tête pour que tu ne puisses échapper à la fougue de mes lèvres, à la passion de ma langue sortant pour retrouver la tienne. L'eau vient à nous frapper, me rappelant Rome. Que je t'aime, putain. Que je t'aime à en devenir dingue.

w/ @Thadee Rothschild

Tu te rends, tu baisses les armes. Il se définit en position de faiblesse, tu ne sais pas s'il le pense ou non. Tu le sens légèrement plus fébrile. Tu as l'impression que l'ambiance vient de changer. Tu ne veux pas le mettre mal à l'aise alors tu enlèves, toi aussi, ton tablier. Vous êtes au même niveau, il n'y en a pas un supérieur à l'autre. Surtout pas. C'est étonnant, toi qui aimes te sentir supérieur aux autres, là tu n'en vois pas l'utilité. Tu traites Eben comme ton égo, comme l'homme de ta vie. Humainement, il a toutes ces qualités que tu n'as pas. Tu le considères, sans la moindre hésitation, comme supérieur à toi. Alors tu le prends dans tes bras et colles ton corps contre le sien. Le blanc d'oeuf vous rendent gluants. J'aurais dû t'enduire de chocolat fondu, ça aurait été nettement plus appétissant, réponds-tu avant de te mordre la lèvre inférieure. Tu le regardes tendrement. Amoureusement. Ca n'arrive pas souvent alors j'espère que tu en as profité, que tu dis en haussant les épaules. Toi, t'es toujours dans le contrôle de tout alors lâcher prise comme ça, c'est pas évident. Ah ouais, tu craques pour moi ? en rajoutes-tu un petit peu, conquis par la façon dont Eben te regarde. Il te prends la main t'emmène un peu plus loin. Tu sais bien que je te suivrais au bout du monde. Il t'emmène dans la salle de bain. Tu n'as pas le temps d'inspecter les lieux qu'il te pousse presque dans la douche. Tu ne te fais pas prier pour entrer, tu te laisses faire. Tu grimaces légèrement alors que ta côte te fait tiquer. Tu as encore bien mal. Tu ne fais aucune remarque. Tu n'as pas le temps, Eben se jette à tes lèvres. Te les dévores. Tu réponds à son baiser. Tu as du mal à reprendre ton souffle. At ... Attends ... Eben, attends, dis-tu contre ses lèvres. Il te bloque le visage, tu ne peux plus bouger. En temps normal, ça t'aurait excité mais là, tu n'es clairement pas en état. Tu toussotes dès qu'il s'est assez éloigné de toi. J'ai encore mal sur mon côté droit, j'ai un peu de mal à respirer... Tu t'en veux de couper ce moment. Réellement. Tu soupires de dépit avant de froncer les sourcils. T'as entendu ? Il y a du bruit à côté alors tu te mets à chuchoter. C'est ta coloc ? Tu n'es pas fou, tu entends bien du bruit.

w/ @Eben Wolford

Les yeux en forme de coeur en te dévorant de mes mirettes, j'épie le moindre mouvement de tes lèvres alors que tu me réponds. Tu me sembles si beau dans tout ce que tu fais, même quand tu es sale, idiot et grognon. Il y a quelque chose qui m'attire chez toi, au delà des sentiments. ❝ J'en profite, j'en profite... Et oui, tu me fais craquer. ❞ J'en rougis presque. Le temps est compté, nous nous retrouvons déjà sous l'eau à nous nettoyer. Ma passion m'emporte et bien vite retombe alors que ta détresse te fait ressentir. Je me recule et t'écoute livrer la réalité de ton corps. Mes pupilles se fixent avec tendresse sur ton doux visage, et je viens à doucement t'enlacer. ❝ Désolé mon coeur... J'en avais presque oublié ça... Mes côtes sont en état, juste des bleus, donc... ❞ Pourtant, nous nous sommes bien regardés. Les marques sur ton corps, les mouvements irréguliers de celui-ci. ❝ Respire, mon ange ❞ te dis-je en te donnant assez d'espace dans mon étreinte pour ne pas te compresser. J'en glousse même lorsque la panique semble te saisir. ❝ Non... C'est le chat qui fait des siennes. ❞ Mes mains passent sur ta peau, et la mienne, pour enlever ces restes alimentaires nous collant. J'en profite même pour t'ébouriffer, te taquiner, claquer une ronde fesse que tu me laisses entrevoir. Nous évoluons tellement facilement, grimpant en confiance en nous-mêmes mais aussi dans notre couple. Sortant de la cabine, je prends une serviette et la dépose sur tes épaules, avant de moi-même me sécher avec une seconde. ❝ Alors... Vu que le gâteau est mort, que faisons-nous ? ❞ Nous sommes encore presque nus, avec une simple serviette comme tissu. Et la nuit nous appartient encore dans son entièreté.

w/ @Thadee Rothschild

Tout ton côté droit te fait mal. C'est douloureux. Tu dois certainement avoir une ou plusieurs côtes cassées. Tu n'es pas médecin, tu ne fais pas d'études dans ce domaine donc tu ne peux pas juger. Par contre, la douleur est bien là. Tu grimaces. En fait, tu es partagé entre le désir qui commence à naître en toi et la douleur qui te prend aux trippes. Tu demandes à ton homme de ralentir le rythme effréné qu'imposent ses baisers. C'est pas grave, tu ne pouvais pas savoir. Tu n'as pas mal toi ? demandes-tu avant de déglutir. Ta main se pose sur ton côté droit. Tu inspires longuement. Ouais, quand je respire doucement ça va mais quand ma respiration s'emballe, ça devient compliqué... Il faudrait peut-être que tu ailles voir un médecin, non ? Parce que si c'est effectivement cassé, il va falloir faire quelque chose pour éviter que ça s'empire. Ta respiration se coupe brutalement alors que tu entends des bruits venant de l'extérieur de la salle de bain. Il y a quelqu'un, c'est sur. C'est ton chat qui fait tout ce vacarme ? demandes-tu, vraiment surpris. Eben prend les choses en main et t'aide à te laver. Tu es tellement dégoûté de ne rien pouvoir faire. C'est pas l'envie qui t'en manque. Tu sors de la douche et te sèches doucement avec la serviette qu'il te donne. Je t'aurais bien dit des bébés mais j'arrive pas trop à bouger donc on oublie. Je ne sais pas mon amour, qu'est ce que tu veux faire ? On a les sushis à finir. On peut se poser devant la télévision, je sais que tu aimes bien ? Comme tu veux. Tu t'assois sur le rebord de la baignoire et t'essuies les cheveux à l'aide de la serviette. Tu as des fringues à me prêter bébé ? demandes-tu en clignant des yeux rapidement pour l'amadouer. Eben quitte la salle de bain et reviens quelques minutes plus tard avec des habits pour toi. Tu te changes et le rejoins dans le salon. Vous vous posez dans le canapé, l'un contre l'autre, en prenant soin de ne pas appuyer sur tes côtes douloureuses. Vous passez la soirée, enlacés. En amoureux. Profitant simplement de la présence de l'autre, sans artifice.

w/ @Eben Wolford

FIN