elle tente de t'aider, comme elle peut. adhara, elle a appris à se fermer, à faire front, à ignorer les critiques, les déceptions. mais elle sait que toi, ça va bien au delà que ce qu'elle a vécu. que t'as traversé le genre de difficulté qu'on ne peut pas surmonter seule, sous peine de couler sans réussir à retrouver la surface. et les sourcils se froncent, presque douloureusement, quand elle perçoit les accents de détresse dans ta voix. elle interroge, s'amène sur un sujet tatillon. celui de se faire aider par quelqu'un d'autre. les bras croisés, elle secoue la tête, catégorique. « it's not a failure, eunji. you've been through all this and that's a miracle you're still standing. but sometimes... i guess it's not enough. and it doesn't mean you're weak. » elle pèse ses mots, marque une pause, la langue qui glisse entre ses lippes. elle se redresse pour aller jusqu'au bar récupérer la bouteille abandonnée et l'ouvrir. « see yourself as.. some kind of puzzle. and those people.. took some pieces from you. and you can't find them alone. sometimes.. you just have to accept some help to move forward. » parfois, il suffit d'accepter qu'on lui tende la main.

mais n'étais-ce pas ce qu'était sa vie ? une succession d'échecs, encore et toujours. tenter de remonter la pente, ne pas avoir la bonne prise et retomber au sol, encore plus abîmée. et elle soupire poupée, écoute les mots qu'on lui a déjà répété quand elle n'arrive jamais vraiment à y croire. peut être était-elle une cause perdue, à devoir la laisser sur un côté quand elle ne pourrait jamais réellement voir la lumière au bout du tunnel. oh, i am adhara. even when i'm trying to fight, it's never enough sûrement parce qu'elle laissait toujours son esprit avoir l'avantage sur le reste. à couler continuellement sans prendre la peine de nager pour remonter à la surface. i don't know if i can aller voir un inconnu et lui compter les choses. retraverser mentalement l'enfer dans lequel elle avait été plongée bien trop jeune. and i don't really know where to go à qui s'adresser, comment choisir. i just want to escape my reality ne plus être elle, effacer les erreurs et les douleurs pour recommencer à zéro.

et probablement n'est-elle pas assez douée pour trouver les mots justes pour apaiser ton âme. mais elle essaie, adhara. elle essaie de comprendre, de guider, ne comprend même pas comment personne n'a pu t'offrir de soutien psychologique après ce que tu as traversé. you fight. at least you try. weak people don't even bother fighting, they just.. let things go and burry them. elle le sait parce qu'elle l'a été, faible. jusqu'à taper du poing et se relever. elle attrape deux verres, les remplit. pousse l'un d'entre eux dans ta direction. my sister was one of the people that.. were kidnapped, last october. elle soupire, garde les yeux baissés sur son propre verre. she went to a therapist. i found her. she's a good one. and a woman might be.. a better listener. i could give you her number. elle lève le liquide, l'arrête à mi-chemin de ses lippes. i could even come with you, if you want to. have a.. friendly presence. elle était prête à faire ça, addie. mais qu'en est-il de toi ? i won't force you on anything. you've got the choice. but.. don't escape your reality, eunji. embrace it with its flaws. i'm sure you're strong enough to overcome this with time and patience. and good people surrounding you.

mais qui le lui permettrait ? et repartir à zéro ne voulait-il pas dire effacer louis ? impossible. pas quand il était sa bouée, la seule raison pour laquelle elle n'avait pas fait totalement naufrage. patience ? it's been 5 years addie. 5 years. cinq ans où elle n'avait eu de cesse de tenter de se débattre au milieu de tout ce qui faisait mal. tout ce qui ne cessait de l'entrainer vers le bas sans jamais vraiment réussir à sortir la tête. i keep fighting and i'm so tired sometimes comme si rien n'irait jamais vraiment mieux. comme si elle était condamnée à ressentir ça encore et toujours sans avoir d'issue. and if it doesn't work ? if it doesn't help me ? est-ce que c'était envisageable ? était-elle une cause perdue ? le souffle qui s'échappe de ses lippes, les coudes qui reposent sur le bar, la tête en appuie contre ses mains. désemparée, à ne plus savoir quoi faire quand elle avait déjà bataillé pendant trop de temps. maybe it's too late trop tard pour inverser le cours des choses.

et elle ne comprend que trop bien le défaitisme et la lassitude dans tes propos. cinq années, c'est long. d'autant plus quand tu t'es battue toutes ces années pour sortir la tête de l'eau. i know, and i get it. i truly understand how tiring this must be to you eunji. but don't give up. elle fait le tour du bar, vient doucement poser ses mains autour des épaules féminines. marque de soutien. it's not. you're not a lost cause. et elle sait que ce genre de stigmates restent à vie. mais elle sait également que tu peux choisir de les repousser et de leur dire non. de les empêcher de régir ta vie. think diferently. let's say.. okay. hear me out. think about the woman you were right after this happened. doucement, la main glisse sur l'avant bras le plus proche d'elle pour se saisir de ses doigts. entraîner doucement la silhouette jusqu'au miroir situé à quelques mètres de là, dans l'entrée de l'appartement. and take a look at the woman you are today. are they the exact same ? apprends à voir, eunji, les progrès que tu as faits. minimes, peut-être. mais ils restent des progrès. you've got friends. a boyfriend that is madly in love with you. you've got talent, imagination, passion. and most of all, it's been five years through hell and you're still standing strong. be proud of that. hold on to that.

peut être devrait-elle simplement arrêter d'en parler, se canaliser elle même et prétendre que tout allait parfaitement bien pour ne plus jamais embarrasser qui que ce soit. yeah ne pas abandonner, les mots qu'on lui disait tout le temps quand on était pourtant pas à sa place pour saisir à quel point ça pouvait être difficile par moment. et elle inspire doucement, les opales qu'elle relèvent vers toi quand tes mains entrent en contact avec elle. à t'observer en silence quand elle n'a pas envie de se remémorer le passé. pourtant tu l'entraînes jusqu'au miroir en même temps que dans les années, à devoir s'observer quand son reflet était celui qu'elle évitait. no.. bien sûr que non. les larmes ne venaient plus prendre la majorité de son temps, elle s'était ouverte à de nouvelles personnes plutôt que rester prostrée dans un coin. les progrès étaient existants mais sûrement trop minime de son point de vue. et quels amis addie ? meaghan, peut être toi. la liste qui s'arrêtait là quand elle était incapable de créer des choses sur la durée. can we talk about something else ? habitude de fermer les portes quand elle n'arrivait plus à contrer les mots, se détourne du miroir quand le regard devient fuyant.

et peut-être qu'elle ne fait pas les choses comme il le faudrait, mais elle espère au moins pouvoir apporter sa pierre à l'édifice dans les échelons complexes de sa reconstruction, aider à apaiser ses peines, à avancer loin du passé qui lui a mis des bâtons dans les roues. et lorsqu'elle t'entend admettre que tu n'es plus cette jeune femme brisée et anéantie par les hommes, malgré elle, elle esquisse un sourire, addie. fière de ce progrès, même minime. « sure, we can. » qu'elle concède finalement, tendant les doigts vers son verre pour le porter à ses lèvres. « i got what i wanted anyway. » qu'elle glisse simplement, le regard qui se détourne et se reporte sur elle finalement pour dire simplement, sans animosité, sans critique : « proof that you're a warrior. » la preuve que tu évolues, que tu changes, que tu progresses. « come on, let's have this drink. » qu'elle dit en récupérant le verre d'eunji pour le lui apporter. « and then i'll go back home and leave you alone. » until next time.

peut être qu'elle était lâche d'une certaine façon, à sans cesse contourner ses problèmes comme s'il était possible de tricher constamment. manière de revêtir une certaine perméabilité sur ses sentiments quand ils devenaient tout simplement trop dur à exprimer. okay.. roule des yeux quand elle ne cherche pourtant pas à contredire pour autant. les conversations qui restent douloureuses quand elles étaient dirigées sur elle, à sans cesse vouloir s'éloigner des projecteurs plutôt qu'être le centre de l'attention. presque soulagement quand le feu vert était donné, les doigts tendus pour récupérer le verre, à tenter d'enfouir le plus loin possible les doutes qui pourtant étaient bel et bien toujours présent. yeah, thanks porte le verre à ses lèvres quand les conversations deviennent plus surfaite, loin de ce qui l'empêche d'avancer, malaise sûrement quand elle avait lâché trop de choses plutôt que rester sur la retenue. et la porte qui se referme sur toi, sourire sincère pourtant adressé, à espérer qu'un jour les choses ne seraient pas aussi compliquées.