Il pleut comme vache qui pisse et pourtant je m'en moque. Je marche, ma chemise tellement trempée qu'elle pourrait arroser l'intégralité d'un jardin, les cheveux collant à ma peau diaphane. Je marche comme si ma vie ne tenait plus qu'à un fil, le maigre maquillage que je m'étais fait coulant en longues traînées noires sur mes joues, je soupire. Comment en suis-je arrivée là ? Si un paparazzi passait dans le coin, pour sûr, malgré la pluie je ferais la une de tous les torchons de demain. Profond soupir. Je crois que mes jambes ne me portent plus vraiment lorsque je me trouve en face du spot où j'ai croisé Will pas plus tard qu'hier, qui me sépare de l'oreille attentive donc j'ai besoin. Après avoir appelé plusieurs fois son prénom, je grelotte, prenant enfin conscience qu'il ne manquerait plus que je chope la crève. Lorsqu'enfin Will montre sa bouille, je ne lui laisse pas le temps d'en placer une... je crois que je le stoppe d'une main - bien que je n'en sois pas sûre - et j'enlève de l'autre ma perruque. Il ne savait encore rien il y a dix secondes. Mais maintenant que je me retrouve chauve devant lui, les traits tirés et le corps trempé, amaigri... faire a+b doit être beaucoup plus simple. J'suis paumée, Will... que je murmure sans parvenir à user d'une voix forte et assurée. Je suis fatiguée. Épuisée même... au bout de ma route, sans doute.

Alors que je venais tout juste de m’installer, là où je crèche en ce moment, j’entendis une voix m’appeler. Cela me surprenait, au vu de la pluie qui tombait, je ne pensais pas que quelqu’un d’autre que moi serait dehors. Les gens ont plutôt tendance à s’enfermer chez eux lorsque ce genre de météo se présente. Chose que je comprends. Je m’étais réfugié à l’entrée d’un magasin, où j’étais au sec. Je me retournais et vis une blonde, totalement trempée. Noctali. J’allais lui demander ce qu’elle fichait là, trempée comme elle l’était, mais elle me stoppa. Je la regardais, surpris. Puis je le fus d’autant plus lorsqu’elle retira ses si jolis cheveux blonds, que j’aimais tant. Je me retrouvais donc face à une Noctali trempée, et chauve. Evidemment, j’avais des questions. Mais ma première réaction fut de la rejoindre sous la pluie afin de la prendre dans mes bras. “Je suis là Nono.” Lui susurrais-je. Pour la faire venir par la suite sous mon abri. Je fouillais dans mon sac de sport pour y trouver ma serviette que je lui tendis. “Sèche toi. Sinon tu vas tomber malade.” Mon regard ne se détachait pas de son crâne chauve. Depuis le temps que je la connaissais, je n’en avais eu aucune idée. Elle ne m’avait rien dit. “Que …" Devais-je vraiment lui demander ce qui lui arrivait ? Pourquoi cette perruque ? Je repensais alors à ses paroles. “Qu’est ce qui t’arrives ?” J’étais plutôt surpris qu’elle vienne me voir moi. Je ne suis pas le meilleur des potes. Je ne savais pas si elle allait repartir dans un meilleur état. | @Noctali J. Voltaire