tu te mets à nager à toute allure, sans te retourner, parce que tu doutes pas avoir prit de l'avance. même si c'est en trichant. eh ouais, t'es comme ça et t'assumes clairement le faire d'être un tricheur. pour ce genre de choses en tout cas. comme arriver en premier à un rocher et... se rajouter des points durant un défi à l'université entre meg et toi. est ce que tu triches à chaque fois que vous vous lancez des défis ? enfin, à chaque fois qu'elle te lances des défis, parce que ça vient toujours d'elle, pas de toi, la réponse est... presque à chaque fois oui. mais d'habitude, t'essayes d'être plus discret. là clairement, t'as rien cherché du tout. juste à la pousser pour te situer à ton tour en pôle position. mais alors que t'étais en pleine nage sportive, c'est sa main qui attrape ta cheville, criant ton prénom, ce qui a le don de t'agacer au plus haut point. tu préfères l'entendre crier ton prénom dans d'autres circonstances, ya pas de doute. et plus elle tire sur ta cheville, plus tu grognes. tu te retournes d'un coup en te stoppant « lâche moi ! » mais à ce même moment, elle atteint le rocher alors que t'étais sur le point de gagner. tu te stoppes, frappes un coup sec sur la surface de l'eau « ça va tranquille ? » que tu lâches agacé qu'elle soit aussi tricheuse que toi pour le coup. tu la rejoins jusqu'au rocher en t'agrippant à ce dernier tout en reprenant peu à peu un pouls à la normale « et c'est moi le tricheur ? »

Mon coeur tambourine dans ma cage thoracique alors que j'attends le rocher, à peine quelques secondes avant qu'il ne puisse le toucher pour gagner. Main plaquée contre celui-ci, je reprends ma respiration, complètement saccadée après cette course, ne pouvant pas m'empêcher de sourire en coin quand je le vois grogner en tapant à la surface de l'eau. J'hoche la tête comme pour répondre et le provoquer quand il demande si ça va, tranquille et je me tourne pour m'adosser au rocher, agitant les pieds pour ne pas couler. Le lac n'est pas super profond, mais je n'ai clairement pas pieds là où se trouve la pierre. "T'es en train de me traiter de tricheuse ?", que je demande alors que je commence seulement à calmer ma respiration. On peut dire que j'ai tout donné pour le battre. Je me tourne vers lui, m'approche même un peu en souriant en coin, "T'es un mauvais joueur Mikke", que je lance d'un air amusé. Et je ne lui en veux pas, je suis clairement une mauvaise joueuse moi aussi. S'il avait gagné, j'en aurais fait tout un plat et je l'aurais moi aussi traité de tricheur.

ah ouais, tu l'as mauvaise mikke là. en plus de t'être essouflé comme un con pour rien, tu te dis qu'en plus tu l'es parce qu'elle a triché alors qu'elle est sans cesse entrain de te rabâcher que t'es qu'un putain de tricheur ? « ouais. t'as bien entendu ! t'as attrapé ma cheville ! en plus de ça, j'aurais pu chopper une crampe et couler. » t'es limite drama king sur le coup, mais eh, c'est le mauvais joueur qui parle. d'ailleurs, elle ne manque pas de relever ça et t'assumes complètement. hausses les épaules, affirmes d'un signe de tête « je suis mauvais joueur avec les sales tricheuses dans ton genre. ya pas moyen, je ferais rien de ce que tu me demanderas jusqu'à demain. que ce soit le matin, le midi, le soir. rien. t'as triché. ça s'annule. » et t'es sérieux en disant ça. manquerait plus que tu fasses ce qu'elle veut jusqu'au lendemain. ni même une seule seconde « j-j'ai donné toute mon énergie dans cette nage.. tu sais pas toi. » lâches en grognant tout en nageant sur place histoire de rester à la surface. puis tu balayes la surface de l'eau d'un coup sec avec ta main pour l'éclabousser. elle le mérite.

Je reprends mon souffle pendant qu'il continue à râle, le coeur cognant encore fortement dans la poitrine. Il me parle de couler, comme si un gars de son gabarit allait couler parce qu'un poids plume comme moi lui a tiré sur la cheville. Il over react et ça me fait mourir de rire intérieurement parce que j'ai l'impression de me voir moi. C'est la réaction que j'aurais eu s'il avait gagné. Je l'aurai traité de tricheur en grognant, lui aurait expliqué que j'aurais pu me cogner la tête contre un rocher caché sous l'eau quand il m'a poussé tout à l'heure et que j'aurais pu me vider de mon sang. Je pouffe de rire quand il dit qu'il ne fera rien de ce que je lui demande et qu'il a donné toute son énergie dans la course. "Hey !", que je grogne moi aussi quand il m'éclabousse, cachant mon visage. A mon tour, j'agite le bras à la surface de l'eau pour l'arroser. Je ris, m'approche de lui, "Tu sais quoi Mikke ?" Je continue de m'approcher, "J'adore jouer contre toi. Et tu sais pourquoi j'adore jouer contre toi ?" Sourire en coin, "Parce que j'adore gagner. Et quand je gagne, tu perds." Hausse les épaules, je m'approche un peu plus, "Et quand tu perds, tu grognes et tu râles" Ma main glisse sur son bras, remonte sur son épaule, "Et quand tu râles.." Mon corps se rapproche du sien et je dis doucement près de son oreille, "..j'ai très, très envie de toi" Je me recule en nageant à reculons, haussant les épaules, "Mais bon, j'ai compris, y'a pas moyen que tu fasses ce dont j'ai envie donc.." Je le regarde d'un air désolé et je me tourne pour nager dos à lui, faisant le tour du rocher comme si je faisais ma petite nage du dimanche l'air de rien, le sourire au coin des lèvres.  

t'aurais pu être de bonne humeur, mais comme à chaque fois, bien qu'elle te connaisses depuis le temps, ton côté râleur refait surface à chaque fois. qu'elle vienne pas se plaindre si t'es grognon. et tu comprends vite que c'est ce qu'elle cherche à faire. t'emmerder jusqu'à ce que tu râles, que tu fasses ton papi ronchon et faut avouer qu'il t'en faut pas beaucoup. parce qu'apparemment les papis ronchons comme toi, meg elle kiffe. elle kiffe tellement que ça l'excite apparemment. elle se rapproche petit à petit en t'intimant le fait qu'elle aurait envie de toi là, si t'étais pas contre le fait de faire ce qu'elle désirait. clignes des yeux et soupires longuement, prenant un air blasé  « meg meg meg.. prend au moins un défi qui me ferais chier. histoire de m'emmerder jusqu'au bout. » toi t'aurais voulu qu'elle porte ton sac jusqu'à votre cabane demain matin ou qu'elle sacrifie sa deuxième barre de céréale pour que toi tu puisses la manger. tu lui aurais pas demandé de coucher avec toi, ça lui aurait fait bien trop plaisir. tu viens pincer doucement sa joue, puis patpat son épaule en poursuivant d'un air désolé « et désolé, mais en rando, je baise pas. je préfère garder toute mon énergie pour la marche. tu comprendras ça quand tu seras pro. » puis tu te mets à nager en direction du bord en la laissant seule. une fois sorti de l'eau, tu prends une serviette dans ton sac pour te sécher, ce sourire qui l'agace tant braqué aux lèvres.   

Ce pari n'avait absolument aucune valeur de toute manière, mais rien que de voir sa réaction quand il perd, ça vaut toutes les victoires du monde. C'est dingue, d'aimer autant la compétition et de détester autant perdre. Mais je ne suis personne pour juger car je suis exactement pareille. Quand il soupire et qu'il commence son petit discours avec le 'meg meg meg', je sens déjà à l'avance qu'il va me saouler. Et mon exaspération est encore plus présente quand il commence à me pincer la joue comme une mamie qui parle à sa petite fille. Je fronce les sourcils et je vire sa main d'un geste rapide : non mais il m'a prit pour une gamine de cinq ans ou quoi ? Les yeux se lèvent vers le ciel quand j'entends le "tu comprendras quand tu seras pro' et je le regarde s'éloigner pour retourner sur le bord du lac, lui jetant de l'eau dans le gros en grognant, "J'te déteste", que je dis en râlant dans ma barbe ; ma phrase préférée quand il s'agit de Mikke. C'est tellement plus facile de dire que j'le déteste. Et le pire, c'est quand je le vois se sécher et me sourire. Je soupire, secoue la tête et je lui tourne le dos pour continuer ma petite nage, profitant quand même du paysage. Parce que ce lac est vraiment très très beau et que ça valait toutes ces heures de marche. Après plusieurs longues minutes, je décide de sortir de l'eau et je vais vers mon sac pour sortir ma serviette et me sécher aussi. Je regarde le ciel, grimace un peu, "Comment on fait s'il nous pleut dessus ?" Je regarde Mikke, "J'ai pas peur de dormir ici hein, j'demande juste" Histoire d'être préparée mentalement. J'enfile un haut sec et je m'assoie pour finir de me sécher les jambes, souriant en voyant Pixie et Michi qui jouent au bord du lac.