“ Never to believe in love
Never to believe in peace is a crime
Life’s not the enemy ”

C'était son quotidien depuis des années. Il croyait s'être habitué à la souffrance qu'il portait sur ses épaules, avançant lentement pas après pas en attendant que la mort vienne le chercher. Mais s'il y avait bien une chose à laquelle il ne s'habituerait jamais, c'était voir les personnes qu'il aimait souffrir.

Pendant des mois, il avait vu la rose obsidienne souffrir en silence. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche pour qu'il puisse le comprendre, son aura, son attitude parlait à sa place. Il s'était alors promis qu'elle ne souffrirait jamais à ses côtés, si un jour elle pouvait l'accepter comme il le souhaitait.

Mais il était loin d'être aussi blanc que le preux chevalier qu'il souhaitait être. Il aurait été plutôt le sorcier ou le dragon de l'histoire, voir même le brigand. Était-elle vraiment promise à une vie meilleure à ses côtés ? Il en doutait malgré lui.

Pourtant en la regardant à cet instant, il oubliait tout le reste. Il savait que sa place était à ses côtés. Lui adressant un doux sourire, il posa ses fines lippes sur le sommet de son crane pour y déposer un baiser, humant son parfum si particulier.

En effet, dans cette vie, il y avait sa sœur. Sa chère Izzy qui avait toujours été là pour lui au fils des années. Il ne pouvait pas l'abandonner à nouveau, c'était au delà de ses forces. Il était prêt à renoncer à tous ses liens sauf celui-ci. Et puis que connaissait-il du monde à part Boston ? Pas grand chose. Tout abandonner du jour au lendemain serait un séisme dans son univers. Passant une main dans ses propres cheveux qu'il tira vers l'arrière, il répondit finalement :

- Je sais, tu es bien plus brave que moi. Je ne sais pas si je serais capable de tel changement...

Un léger sourire presque triste apparu sur son visage. Il aurait aimé pouvoir la combler mais là encore, il avait l'impression de ne pas en être capable.

Passionnée, intrépide sous mes allures de glace. Mon impulsivité peut surprendre car elle ne se parle pas dans mes gestes et encore moins dans mon attitude. Mais ce bonheur trop longtemps refusé, s’offrait désormais à moi. Avec mon fils, mais aussi avec toi. Mes paupières se ferment d’un soupir contenté lorsque tes lèvres sur la blancheur de mon front viennent se sceller. Je sens que ce monde ne t’appartient pas vraiment, que tu n’as pas eu le choix d’y entrer et même d’y être abîmé durablement. Mais ce lien qui t’unit à ta famille, je ne peux pas le comprendre vraiment sinon le respecter. Cet amour que tu portes à Izzy, j’avais pu maintes fois l’observer et en deviner la grandeur. Elle avait d’ailleurs été mon seul soutien lorsque tu avais disparu de la scène et que tu ne puisses pas l’abandonner est une chose que je pouvais comprendre, même si c’était à notre détriment. A vouloir la préserver, peut-être que tu nous perdrais nous. Évidemment, j’étais incapable de te laisser, mais poursuivre cette vie, c’était accepter de nous exposer aux dangers. Des dangers que je ne souhaitais plus encourir maintenant que ma vie dépendait d’un petit être. « Mais est-ce que tu en aurais envie ? » Car je n’irai pas te demander un changement qui irait à l’encontre de qui tu es vraiment. « Et tu penses que Izzy souhaite poursuivre cette voie également ? » Vous étiez en marge des deux autres, différents, promis à un sort qui s’était exécuter sans que vous puissiez réellement y réfléchir.