Même les super-héros font leurs courses !

“@Shane Kerrigan ”

« Maman…MAMAN ! » hurla une voix fluette dans mes oreilles.
J’ouvris les yeux face à ma fille de quatre ans, ses longs cheveux noirs sur ses yeux. Super. Je me retrouve devant mini Grudge ! Je soufflai bruyamment comme un cheval de course ce qui l’a fait rire, mais elle tapa du pied sur le sol. Houuulà ! Continue comme ça et tu es mal barrée pour le reste de ta journée !
« On dit : Bonjour maman ! Et quand tu seras grande, tu me prépareras le petit déjeuner, café, thé à la pomme cannelle avec un bon bacon à mâchouiller » lui dis-je avant de lâcher un bâillement et de m’étirer comme un chat.
« Non, on n’a plus rien dans le frigo… » me dit-elle en croisant les bras. Elle se mit à bouder. Je fronçai les sourcils. « Comment ça, il n’y a plus rien dans le frigo ? » « Tu as oublié d’aller au magasin ! »
Oh merde… Je frottais les paupières, jetant un coup d’œil sur le radio-réveil qui m’indiqua que l’on était mardi. Mardi… MARDI ?! C’est le jour où Eivor vient dîner à la maison ! Oh putain, j’ai foutu le bordel en changeant les meubles de place et je n’ai rien foutu. Ah fait chier !
« Bon…Attends...Laisses-moi me réveiller et on va se préparer pour faire des courses, entendu ? »
Jennika souffla bruyamment, ses cheveux flottèrent devant ses yeux. Elle s’avança vers moi et me fit un gros câlin. Oh petite puce, aussi chiante que sa mère, mais très adorable. J’embrassai sa tête et la serrai contre moi.

***

J’étais vêtue d’un jeans straight bleu clair, une chemise à carreau rouge et noir et des bottines beiges. Les cheveux relevés en un chignon décoiffé. J’ai dû les faire tenir avec un crayon parce que je n’avais pas le temps pour ajouter des épingles. Jennika a eu un petit déjeuner express, mais elle avait raison, il fallait faire des courses. J’ai acheté un café en route. Putain, j’ai complètement zappé que mon ami venait à la maison. Je posai Jennika dans le caddie et je me grouillais à rassembler plusieurs pacs d’eau, bouteilles de jus de fruits et de laits. Je courrai dans le rayon réfrigérant pour prendre ce qu’il me fallait. Non d’une tête de citron mal lavée ! Il est où cette fichue soupe aux poivrons pas chère ?! Ce n’est pas que je n’ai pas d’argents, au contraire, j’en ai trop ! Mais je tiens à montrer à ma fille que l’on peut vivre normalement sans trop dépenser. J’achetais des bonbons à Jennika, tout en lui disant qu’il ne faut pas abuser parce que les caries font très, très mal ! Oui, j’en ai eu qu’une seule dans ma vie et j’ai douillé sa maman…Bon ok, on ne gueule pas sur les mamans ! Mais bon. Vous comprenez comme moi si vous êtes parent !
J’arrivais dans le rayon boulangerie où j’achetais plusieurs lots de pains coupés. Bon sang, mon caddie est rempli et Jennika prend le quart de place. Je ne peux pas la laisser courir dans le magasin. On ne sait jamais ce qu’il traîne dans le coin. Je surveillai Jen’ du coin de l’œil, elle chantait la chanson de Miraculous à tue-tête.
« Je m’appelle Marinette, une fille comme les autres, mais quand le destin me choisit pour lutter contre les forces du mal, je deviens Miraculous Lady Bug ! Une Lady Bug forte au bonheur, lady magique et lady chaaaaance ! Une lady bug, lady du cœur ! Être héroïque en cas d’urgeeeence ! Miraculouuuuuus ! »
Bon sang !
« Jennika ! Change de disque ! » dis-je au bout de la dixième fois à écouter les mêmes paroles. Ah non, mais sérieux, ça me casse les oreilles avec sa voix fluette !
Bon qu’est-ce que je devais prendre aussi ? Raaha ! J’aurai dû faire une liste !
« Libéééééréééée, délivréééée ! »
Et c’est reparti pour un tour ! Elle chanta encore pendant que je choisissais une tarte pour ce soir. Bon, ce n’est pas grave si ça ne sort tout droit de la boulangerie classique. Je vais bien expliquer à Eivor que je n’ai pas eu le temps. Il ne fera pas de chichis, mais bon…
« Mon pouvoir vient du ciel et envahit l’espaaaace ! Mon âme s’exprime en dessinaaant et sculptant dans la glaaace ! Et mes pensées vienneent du cristaaaal… C’est le super-héros de Boston, mamaaaan ! » Minute papillon ! C’était pas cristal gelé ? Interloquée, j’arquai un sourcil en direction de ma fille qui montrait un homme du doigt. J’inspirai un bon coup, prête à péter un câble pour quedal. Ouais, c’est moi. Mais je me retiens ! Je vais prendre un bon bain ce soir, ça c’est clair et net ! Je pris doucement son doigt pour le baisser. Je baissai la voix. « Ma chérie, ne montre jamais quelqu’un du doigt. C’est très malpoli. » lui appris-je avant de me retourner vers l’individu. Ah c’est le policier que Jennika prenait pour son super-héros ! Super, elle va lui parler pendant cent cinquante ans, une vraie pipelette comme son défunt père.
« Bonjour monsieur, je suis désolée pour ce que ma fille vient de dire. » dis-je avec un petit sourire, gêné. Ouais, ça de vient gênant quand sa propre fille s’obstine sur un inconnu.

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