Après 48 heures passée dans la campagne polonaise, j'étais bien contente d'être rentrée. L'histoire d'Abelard ne m'avait pas particulièrement touché malgré les circonstances actuelles, celles dans lesquelles je me trouvais ces dernières semaines. Aucun parallèle avec ma grossesse, aucune envie de changer l'issue vers laquelle je me dirigeais. Juste deux jours à en apprendre d'avantage sur mon meilleur ami et à le soutenir dans ce tournant que sa vie était en train de connaitre. Evidemment, je me sentais épuisée, mais je me gardais bien de le dire. Au cours de la matinée, je laisse finalement tout ce petit monde pour te retrouver toi. Je gardais en tête l'échange de messages surréalistes que nous avions eu, bien loin du Miles habituel. L'alcool libérateur, tu t'étais livré sans que je ne m'y attende, me laissant songeuse durant les heures qui ont suivi.

Après un bref passage à mon appartement, je filais chez toi, signalant mon arrivée d'un message une vingtaine de minutes plus tard. J'attendais patiemment que tu m'accueilles, non sans une pointe d'anxiété au creux de l'estomac.

@Miles Hohenstaufen

le miles immature était revenu d’entre les morts, régnant avec fierté sur son royaume d’enfantillages. ajoutez à la recette une pointe d’alcool, amenant un miles un tantinet trop honnête et misérable et vous obtiendrez un cocktail explosif d’un allemand en plein déni, le lendemain, du réveil jusqu’aux quelques minutes d’avant son retour. les messages défilaient dans sa tête comme si une autre âme s’était emparée de son corps, le rendaient rouge d’embarras et en même temps, un souffle de soulagement l’envahissait après chaque pensée, à savoir qu’elle allait revenir. l’alcool déliait les langues, c’était certain mais c’était aussi un puissant sérum de vérité. il n’aimait pas quand elle était loin de lui. seule sa fierté l’avait empêché de l’avouer jusqu’ici mais c’était sorti maintenant. définitivement sorti. et définitivement véridique. quand elle signalait sa présence devant chez lui, il s’agita alors. pensées trop embuées, réfléchies, apeurées. quand sa silhouette se dessinait devant ses yeux, ce fut alors un long silence qui l’accueillit, hésitant entre la tirer dans ses bras ou l’étouffer dans ces dits bras. puis : « Comment va Abelard ? » voix rauque, fragile. la neutralité prit le dessus; miles, incapable de pleinement assumer mais ni de prétendre que rien de ses états d’âmes misérables n’a été dévoilé.

Ton masque ne peut pas dissimuler la fatigue qui tire les traits de ton visage. Mes lèvres se pincent en observant la façon dont tu te tiens dans l'entrée de ta propre maison. Il y a un truc qui s'échappe de ta prestance habituel. Peut-être que t'es trop épuisé pour camoufler complètement les émotions qui te traversent à cet instant. Mon anxiété s'évapore finalement en voyant le silence persister. J'ai appris avec le temps que les réponses finissent toujours par venir à point nommé, il suffit de montrer un peu de patience. Je déposais mon sac et commençais à retirer mes vêtements d'extérieur. " Ça ira. " Je n'entre pas dans les détails, plus tard peut-être, quand toi tu iras un peu mieux. Un sourire étire mes lèvres quand je suis à nouveau en face de toi. Hissée sur la pointe des pieds, mes bras venant encercler tes épaules. Ma tête à proximité de la tienne, légèrement reculée, je t'observe avant de chuchoter. " Monsieur Hohenstaufen, est-ce que je dois vous suspecter d'avoir enfermé notre chien dans votre chambre pour ne pas qu'il accapare toute mon attention ? " Mes lèvres frôlent les tiennes avant que je n'y dépose un baiser chaste. " Je suis désolée d'être partie soudainement et, je suis contente d'être de nouveau à la maison. " Cette dernière étant d'avantage tes bras que les quatre murs nous entourant.

si l’hésitation quant à l’attitude à adopter face à marla le rongeait, elle, ne se préoccupait pas du quelconque malaise pouvant obstruer leurs retrouvailles. une fois dégagée de son manteau, balayant d’un revers de la main sa tentative de neutralité avec sa question sur abelard, elle ne se dérangea pas pour empiéter son espace vital et entourer ses épaules de ses bras. début d’étreinte, d’intimité qui, il se rendit compte, lui avait manqué. l’effluve de son parfum lui chatouilla même le nez et aussi minablement qu’il l’était la veille par sms, il faiblit instantanément. depuis quand avaient-ils échangé les rôles dans leur relation ? depuis quand était-il devenu le maillon frêle et incapable de se parfaire dans ce rôle de mr grognon ? « Il est avec Archer. » par un heureux hasard, vraiment, mais il n’allait pas s’en plaindre, peu apte à se préoccuper du canin ce matin. marla ne s’y attarda pas de toute façon, faisait encore volatiliser son humeur maussade dans un chaste baiser et des excuses qu’il accepta, malgré lui, sur le champ non sans un soupir. « Je sais. » peu loquace, à son habitude dans ces moments où sa fragilité remontait en surface mais il entoura, à son tour, sa taille de ses bras pour l’attirer dans une réelle étreinte. « Rappelle-moi de ne plus jamais boire. » qu’il finit tout de même par chuchoter, la tête enfouie dans son cou, amenant le ridicule de cette histoire pour alléger l’air.

Mon attention avait déjà été trop accaparée par mes amis pour que je persiste à parler de cette histoire qui m'avait tiré jusqu'en Pologne. Et, je savais pertinemment que j'allais te retrouver dans un état émotionnel compliqué en rentrant chez toi. Après quelques années à te fréquenter, j'arrivais désormais à percevoir les fêlures par lesquelles tes émotions s'échappaient de ton masque. Je savais lire, aussi, les signes d'une visage tiraillé par le manque de sommeil. Nous n'allions pas nous battre aujourd'hui Miles. Mon corps se rapproche du tien. Mes bras retrouvent leur place autour de tes épaules. Une main venant glisser délicatement dans ta nuque. Lâche prise. J'essaie, par le biais de la non-présence de Charlie de casser l'atmosphère encore un brin tendue. « Il est avec Archer. » - " Ah oui ? " que je souffle contre tes lèvres dont les miennes se sont rapprochées. Une caresse avant de déposer la marque d'une baiser chaste. Il s'en suit des excuses sincères pour rassurer l'animal effarouché. Mon sourire se dévoile quand je sens tes bras répondre de mon étreinte. J'étais rassurée, même si j'avais essayé de dissimuler mes craintes depuis que j'étais arrivée. Ma tête reposant contre la tienne, mon sourire ne quittait plus mes lèvres. Yeux clos, je continuais de glisser mes doigts délicatement sur ta nuque, descendant dans ton dos. « Rappelle-moi de ne plus jamais boire. » Un rire s'échappe sans le vouloir. " Je dois avouer que j'ai été épaté Miles, par la qualité de ton orthographe. J'ai encore beaucoup à apprendre de ta personne... " J'avais lu sans mal les sms "de la honte" quand moi-même, dans le même état d'ébriété, j'étais incapable de me relire le lendemain.

effet immédiat, son simple toucher brise les débuts de défense qu’il s’était forgé par réflexe. il pourrait se débattre et arborer son habituel froideur, ses mots venimeux pour se protéger mais l’épuisement primait sur le reste, sa proximité primait sur le reste. dans ses bras, un baiser chaste détendit même ses muscles raides et crispés. le sujet de son départ, son état, les déboires de la veille avaient été balayés sous le tapis, remplacés par charlie et son impressionnant talent de dactylo dans un état second d’ébriété. l’atmosphère léger et paisible qu’il n’aurait pas envisagé juste avant son arrivée. mais force est de constater que le sourire de la blonde qu’il sentait s’étirer sur son épaule, le contaminait malgré tout.  « Si tu me promets de plus jamais en reparler, je te ferai, avec grand plaisir, don de mon talent inné » la grimace qui se faufilait sur ses traits ne pouvait pas se contenir, n’adhérant pas du tout à l’idée d’être cet être pathétique qu’il avait montré hier soir. « Ceci dit j’en pensais chaque mot, si tu pars encore à l’autre bout du monde dans ces conditions sans moi, je te tuerai de mes propres mains Witherspoon. »

Sans parler directement de la veille, j'aborde par la plaisanterie les péripéties que nous venions de traverser. Un sourire aux lèvres pour rassurer, cacher le diablotin aussi. Le plus important, c'est que j'arrive à calmer tes nerfs, gommer les traits concernés sur ton visage parfait pour y faire naitre l'ombre d'un sourire. Et quand je me redressais un peu pour t'observer, mon amusement se prononça davantage. « Si tu me promets de plus jamais en reparler, je te ferai, avec grand plaisir, don de mon talent inné » Je retiens le rire pour ne pas que tu t'agaces. " Je ne sais pas... " Je mime l'hésitation d'une grimace. " Pas certaine que ça puisse se transmettre aussi facilement... " Mes dents agrippent ma lèvre inférieure et mon regard glissent de tes yeux pour lorgner sur ta bouche qui ne perd pas de temps à me répondre. « Ceci dit j’en pensais chaque mot, si tu pars encore à l’autre bout du monde dans ces conditions sans moi, je te tuerai de mes propres mains Witherspoon. » Le cœur de l'ange s'emballe. Touché par cet aveu verbal. Il n'a pas besoin de répondre, se complaisant dans l'attachement que tu venais de lui signifier. Le diablotin par contre, c'était une autre histoire. Ses yeux s'enflammaient sous le coup de la menace, tandis que ses mains venaient glisser sur ton torse. " Et tu me donnes un avant-goût de ce que ça fait quand tu utilises tes mains Hohenstaufen ? " Le rire s'échappe pour de bon cette fois. Malgré l'assurance dans les propos, les joues ne pouvaient s'empêcher de subir les désagréments de la timidité.