n o i r c e u r. coeur stoïque, sourire figé dans l'éphémère éternité. l'enfance volée au détour d'une courbe mortelle. tragédie qui marque les esprits, comprime les coeurs meurtris. le temps s'arrête, à moins que ce ne soit les secondes qui défilent au ralenti. papa? pourquoi les voitures viennent vers nous? l'impact d'un destin funeste ;; le jouet s'échappe des mains du bambin. vision terrifiante de la route qui s'efface pour faire place au ciel immaculé, au tourbillon de l'obscurité qui se referme sur eux, sur lui, aux griffes lacérantes de la nuit noire qui meurtrissent sa nuque. mais enfin, ce n'est que sous la caresse du feu irradiant son corps ensanglanté que ses yeux se ferment pour plonger, tête première, dans le c a u c h e m a r.

défendre l'aîné martelé par les injures des autres mômes, le protéger des coups et des moqueries, garder un oeil sur lui, à toute heure du jour ou de la nuit. le couver à la manière d’un précieux trésor à protéger. promesses répétées, contrat moral d'un amour (in)conditionnel, ébranlé par le désespoir et un agacement coupable. à le haïr d'être m i r a c u l é, à se surprendre de le mépriser, wishing he was dead. et à se flageller aussitôt de telles pensées, de nourrir une telle amertume envers la v i e, envers l'amour, envers L U I.  

réapprendre à aimer, à l'aimer (( à vivre )) alors qu'il n'y a plus qu'eux deux. seuls contre le monde entier. envers et contre tous. until death do us part. gamin devenu grand lorsque la tragédie a frappé une première fois, à faire le deuil d'un père. puis à maudire les cieux de le lui avoir arraché le modèle, l'émerveillement de l'aîné, du frère qu'on ne peut désormais plus dissocier de son handicap;; éternelles séquelles, victime d'un geste inconcevable, irréparable - there's no turning back anymore - mère disparue dans les méandres du silence et de l'inconnu, dépassée par l'épuisement; les responsabilités qui tombent sur les épaules du môme devenu grand,, b a b y b o y.

a n d t h e n t h e y w e r e o n l y t w o,, together.