25 décembre - @Edgar Windsor

Les jours se suivent et j'arrive à bout. À bout de ce que je peux supporter, de ce que je peux accepter. Je me sens mal mais pour des raisons diverses et variées. Certaines qui sont de mon ressort et d'autres beaucoup moins. Hier, nous sommes allés à New York avec Greg pour le réveillon et c'était parfait, merveilleux. Enfin un endroit où je peux être celle que je veux être, où je n'ai pas besoin de faire attention à quoi que ce soit pour ne froisser personne. Je ne suis pas du genre à balancer des horreurs à tout va mais si je n'ai pas envie de sourire ou de parler quelques minutes, on ne se demandera pas ce qu'il se passe. Je suis presque triste que nous sommes partis si tôt ce matin mais Greg bossait aujourd'hui et puis, il y a Edgar qui vient pour préparer le repas pour ce soir. J'ai opté pour une soirée avec mes deux personnes préférées pour la simple et bonne raison que je veux leur parler de ce qu'il m'est arrivé la semaine dernière, juste avant la soirée chez Edgar. Je veux leur dire que j'ai revu l'un de ceux qui m'a agressé et que je sais où il travaille, puisque j'étais sur le lieu de son travail. Je ne veux pas pourrir Noël mais je veux être seulement avec eux pour en parler parce qu'ils sont les seuls en qui j'ai réellement confiance. Et ça, bien évidemment, je n'ai pas pu en faire part à Edgar par texto et j'ai préféré lui servir les pires excuses de mauvaise foi. Quand il arrive, c'est froid et il file directement en cuisine. Je l'aide un peu et puisque l'ambiance est lourde, je soupire fortement. Pffff. Si on fait bien attention, je pense que je pourrais m'envoler jusqu'à Londres ! On peut parler ou tu as décidé de prendre la place de ronchon ? Je suis désolée mais la place est déjà prise. Je ne rigole pas, je ne souris pas, je lance juste ça comme un pavé dans la marre parce qu'il faut qu'on parle et je crois que je veux me confier à lui d'abord, histoire d'avoir son soutien quand Greg arrivera et que je me déciderai à lui expliquer. Noël n'est peut-être pas le meilleur moment pour le faire mais c'est le seul que j'ai et puis, Noël ne sera plus jamais Noël vu la situation familiale dans laquelle nous sommes.

-Vendredi 25 décembre- @Lola Rodswin
Les courses sont faites, tout est prêt pour aller chez Greg cuisiner pour votre soirée de Noël. Pourtant, tu repousses encore un peu le moment de partir en fumant une clope à ta fenêtre. Tu te demandes si Lola sera là où si elle se sera finalement éclipsée à la SPA, ce que tu espères secrètement. Elle t'a clairement fait comprendre que Vesta n'était pas conviée ce soir, et, même si tu n'as rien dit, tu l'as en travers de la gorge. T'as quitté ton amoureuse quelques heures auparavant, et devoir lui dire qu'elle n'était pas invitée le soir de Noël, c'était une torture. Tu ne sais pas ce qui cloche chez ta sœur pour qu'elle soit si désagréable en ce moment, mais elle commence à atteindre les limites de ta patience. Depuis plusieurs jours, tu prends sur toi, tu souffles, tu tentes de comprendre et tu restes gentil, mais là, ça suffit. T'as l'impression qu'elle refuse juste ton bonheur en bloc, et que seul importe son petit confort et son image. Quand t'en viens à penser ça, tu te mords les joues et repenses à tous ces derniers mois si difficiles pour elle, à ce qu'elle a enduré, et ça te calme. Mais plus pour longtemps. Remotivé, tu souffles une dernière taffe et jettes ton mégot avant de quitter l'immeuble, prenant la route de chez Greg.
Tu arrives chez lui et toques avant d'entrer, n'attendant pas de réponses pour te précipiter dans la cuisine. Tu constates au passage que la ouverte signifie que Lola est ici. Tu déposes les courses dans la cuisine, et lances quelques préparations. Tu épluches des pommes de terres, quand Lola te rejoint. Tu ne réagis pas et la laisses s'installer à tes côtés en soupirant... Elle veut que tu lances la conversation ? Elle peut toujours courir. Mais la voilà qui n'attend pas longtemps pour mettre les pieds dans le plat. Tu relèves vers elle un regard fermé :"Parler pour dire quoi ? Que t'es fâchée après moi, sans aucune raison  ?". Ton économe se fait plus brutal sur les patates, et les quelques épluchures qui tombent au sol témoignent de ton état de nerf. "Ecoute Lola si t'es là pour me faire la leçon ou m'engueuler comme ces derniers jours, ça m'intéresse pas, tu peux retourner dans le salon.". Tu retournes dans un silence buté, aucunement intéressé par une énième dispute. Il est certain que l'ambiance de Noël ne s'est pas encore invitée dans l'appartement, mais tu ne comptes pas faire d'efforts pour que cela change, hormis par les petits plats que tu veux préparer.
 

Bonjour sinon ? Que je lance face au ton que mon frère prend. Je sais bien que c'est moi qui ait lancé le sujet et mis les pieds dans le plat mais je ne m'attendais pas à tellement de véhémence de sa part. J'ai vraiment envie de lui réitérer ma proposition d'hier soir à savoir : si ça te plait pas, pars et on se débrouillera tout seul avec Greg. Mais s'il y a bien une personne que je n'ai pas envie de décevoir ce soir, c'est mon petit ami. J'ai beaucoup bu hier et j'ai beaucoup parlé, ronchonné jusqu'à ce que je m'endorme ou qu'il s'endorme, je ne pourrais pas dire, pour être honnête. Je me suis bien portée devant ses parents mais quand on s'est couché, l'alcool m'a frappé comme il faut. Je suis chez moi en fait, je vais où je veux. Que je lâche sèchement en attrapant Rio qui est prêt à sauter sur les épluchures de pomme de terre qui trainent au sol. Je suis désolée pour l'autre soir. Que je dis tout simplement. Je le pense vraiment. Bon, plus à moitié qu'entièrement mais ce qu'il ne sait pas ne peut pas décrédibiliser mes excuses. C'est juste que ça m'a gonflé que tu me demandes mon avis et qu'au final, tu fasses comme t'avais envie. J'ai pas envie que tu me demandes mon avis, comme si ça comptait alors que ça compte pas. Et c'est vraiment ce qui m'a mis de mauvais poil et ne m'a pas donné envie de faire un seul effort, ce que j'ai fini par faire. Mais clairement pas assez, je le sais. T'as toujours pris mon avis en considération mais j'en conclus que ça y est, t'as une copine maintenant alors tu vas me demander mon avis par principe sans en prendre compte ? Je veux juste savoir. Et oui, je fais mon petit caprice de princesse mais c'est ce que je suis, enfin étais. Et je suppose aussi que tu lui avais déjà parlé du 25 avant de me demander quoi que ce soit et donc, c'est moi la méchante qui veut passer du temps avec toi pour Noël ? Que je lâche. Et c'est bien un truc qui m'exècre. Je préférais vraiment quand j'étais la priorité numéro une de mon frère, c'est bien mieux.

renomme là 'lola la jalouse' dans le tel d'egar stp mdr

-Vendredi 25 décembre- @Lola Rodswin
Des excuses, vraiment ? "Ah bon, t'es désolée ?." Marrant, le ton de sa voix ne le laisse pas penser. Tu poses ce putain d'économe et attrapes dans le frigo deux bières, dont une que tu lui tends. Puisque vous êtes partis pour régler vos comptes, autant le faire en buvant un coup. T'en bois une gorgée, récupérant les pommes de terres épluchées que tu rinces et mets à cuire, tandis qu'elle déblatère derrière toi tous les reproches qu'elle t'a déjà fait. Tu ne dis rien, attendant qu'elle ait fini en bouillonnant intérieurement. Elle est sérieuse avec son caprice ? Le feu lancé sous la casserole, tu te tournes vers elle et t'adosses au plan de travail."C'est bon, t'as fini ?." La fameuse phrase, exaspérante à souhait, tu le sais mais tu t'en fous, et tu bois une grande lampée de ta bière avant de poser cartes sur table à ton tour. "Je t'ai demandé ton avis, et je n'étais pas d'accord. Je ne suis pas censé accepter toutes tes conditions ok ? De plus, tu ne répondais pas, absorbée par le boulot, oui je sais, mais je devais bien m'organiser." Tu lèves vers elle un regard exaspéré. C'est quoi ce problème avec le fait d'avoir fait cette soirée chez toi ? "Et puis merde, pour moi cette discussion n'avait presque pas lieu d'être. Je ne vois toujours pas où était le problème de te présenter Vesta chez moi. C'est ma copine, c'était mon soir, j'avais envie que ça soit fait à ma manière, et tu ne m'as donné aucune raison valable pour le faire autrement. Alors si t'as une raison valable, donne la plus tôt la prochaine fois. Et essaye de répondre, ou demande à ton mec de le faire pour toi.". Cette discussion te gonfle, t'as besoin de t'occuper les mains alors tu sors la courge et tu tentes de la découper tant bien que mal, pour préparer la tarte. Ca te permet au moins de te détourner des yeux accusateurs de ta grande sœur. "Et oui, il y a quelqu'un dans ma vie maintenant. Une autre que toi, dont l'avis est important. C'est normal que je fasse les choses en fonction d'elle. Tu ne fais rien par rapport à Greg par hasard ?" Tu lèves les yeux au ciel un instant, loupant de peu ton doigt avec le couteau. Tu fouilles un peu les placards pour trouver une autre casserole, pour mettre la courge à cuire."Et pour Noël c'est la même chose. Tu me demandes quelque chose dont tu aurais été incapable ! T'aurais fais quoi Lola, si je t'avais dit que Greg devait rester chez lui pendant que je souhaitais te voir toi, et seulement toi ? Réponds pas, ça t'aurait gonflé, j'le sais. Pour le réveillon, t'as pas cherché une seconde à savoir où je le faisais, ni avec qui. Parce que t'étais avec ton mec, dans sa famille, et c'est super pour toi. Je te le reproche pas. Mais j'ai l'impression que ma présence, c'est quand ça t'arrange, et selon tes souhaits et désirs. Et bah désolé mais c'est fini ça.". Ta voix tremble un peu, et tu te tournes à nouveau pour affronter son regard, portant ta bouteille à tes lèvres."Pour moi aussi, ce Noël est bizarre. j'ai mal au cœur que tout soit différent d'avant. Je te l'ai dis, mais t'étais trop occupée à faire la gueule pour voir que j'avais juste besoin d'un peu de soutien..". Tu savais que cette discussion était surement nécessaire, mais ça te faisait mal d'avoir à dire tout ça. T'étais sur les nerfs toi aussi. Le réveillon, t'avais rencontré ce qui se rapprochait le plus de la famille de Vesta, et ça avait été riche en émotions. T'avais mis la matinée à te remettre de l'état dans lequel tu t'étais mis la veille. Et ce soir, tu laissais ton amoureuse pour venir t'engueuler avec ta sœur. Amoureuse qui se retrouvait invitée au resto par un mec que tu ne voulais pas voir à ses côtés. Ca faisait beaucoup. Toi, tu voulais juste cuisiner pour ton meilleur pote, après sa longue journée de boulot. Qu'il puisse rentrer et avoir autour de lui sa meuf et son meilleur ami, dans une ambiance douillette de Noël. C'était mal barré de toute évidence.
 

S'il joue l'ironique quand je m'excuse, nous ne sommes vraiment pas sortis de l'auberge et cela risque plus de me braquer qu'autre chose. La situation me crispe plus qu'autre chose et c'est sans parler tout ce que je garde en moi pour ne pas péter un câble, pour ne pas hurler et effrayer tout le voisinage. Pourtant, ça monte et ça ne va pas s'arrêter en chemin. J'attrape la bière qu'il me tend et l'ouvre rapidement tout en disant ce que j'ai à dire. Son pic reçoit un coup de fusil - du regard - en réponse et je me mets assise sur le plan de travail pour l'écouter. Excuse moi d'être débordée. Que je grogne en buvant une gorgée de bière quand il me fait le reproche de ne pas répondre à la minute. Il va devoir s'y faire, je ne passe plus mes journées à la maison à bosser sur mes projets personnels, loin de là même. Je n'ai plus une minute pour moi et ne compte plus le nombre de fois où je m'endors presque dans l'assiette. Sinon apprends à être patient ? C'est facile de me reprocher des trucs. Je t'avais donné mon avis, ma réponse, j'allais pas réitérer la chose quinze fois en fait. Et ça aurait servi à quoi ? "Non, je ne veux pas la rencontrer chez toi parce que j'ai des avis et préjugés peu glorieux à son encontre et que je préfère la voir en public qu'en privé". Ça n'aurait rien arrangé, loin de là. Et je suis venue, de quoi se plaint-il ? J'aurais pu simuler une grippe ou je ne sais quoi. L'effort, je l'ai fais. Est-ce que j'ai déjà fais passer Greg avant toi ? Si oui, trouves moi quand. Que je lâche sèchement. Et ne me dis pas que j'ai abandonné les Windsor pour lui parce qu'on m'a mit dehors, c'est différent ! Voyant bien Edgar utiliser cette excuse, me désolidariser de la famille par amour. T'as un culot fou quand même ! Donc je dois accepter que tu fasses ta vie avec ta copine, que tu la mettes en avant, que je sois plus personne et j'ai pas le droit de profiter d'un moment avec ma belle famille ? Je me trouvais de mauvaise foi mais en fait, t'es comme moi. C'est de famille, comme la connerie. Et si tu m'avais dis que ça devrait être juste nous deux aujourd'hui, ça m'aurait fait chier mais j'ai eu hier avec Greg et j'aurais demain et tous les jours qui suivent alors je l'aurais fais ! Le ton monte rapidement et je soupire fortement. En fait, tu vois, j'ai pas besoin d'avoir Greg collé à moi comme un petit chien pour être heureuse ! J'ai besoin de mon frère aussi, de moments avec lui mais tu sais quoi, vu que c'est fini de répondre à mes souhaits et désirs, fais ce que tu veux ! Je pose la bouteille de bière avec force sur le plan de travail et de la mousse commence à se former suivi de près par un mini geyser. Et entre les émotions et la colère, les larmes montent à mes yeux, Rio fuit aussi vite que possible alors que je pousse la bouteille dans le lavabo pour éviter de tout salir. T'étais le premier à voir quand j'allais pas bien, le premier à me soutenir en juin et t'es même pas capable de voir quand ta soeur va mal, trop obnubilée par ta copine ! Que je crie en essuyant frénétiquement le plan de travail, les larmes qui coulent le long de mes joues. Tu sais ce que ça m'a fait de savoir qu'on venait chez toi vendredi ? Que t'en avais rien à foutre de mon avis, de mon consentement et ça, moins de vingt quatre heures après avoir croisé un des mec de juin... Mais comment pouvait-il le voir ou s'en soucier quand il avait la tête ailleurs. Les larmes roulent sur mes joues et je renifle bruyamment. Tu sais quoi, si tu veux rester avec Greg ce soir, t'as qu'à le dire, j'irais chez Allie. Parce qu'il n'est clairement pas là pour moi alors autant s'éviter cela, non ?

-Vendredi 25 décembre- @Lola Rodswin
T'essayes même plus de cuisiner, trop absorbé par cette conversation avec Lola. T'as l'impression qu'elle interprète mal tout ce qui sort de ta bouche et ça te rend dingue, vraiment.Tu bois une gorgée de ta bière avant de la reposer brutalement sur le plan de travail en te tournant vers elle. "Tu fais exprès ou c'est comment ? Je te reproche rien justement ! Je te reproche pas de passer du temps avec Greg, de le faire passer avant moi parfois, en vérité j'y pense même pas... Et abandonner les Windsor ? Mais j'ai jamais dis ça, et je ne le dirais jamais Lola, nan mais tu me prends pour qui ?!." Tu passes une main nerveuse dans tes cheveux en t'adossant au plan de travail. T'étais là pour elle depuis toujours, et encore plus ces derniers mois, et tu l'avais soutenu devant votre père. Alors elle cherchait quoi au juste ? Quand tu t'autorisais à jouer un peu l'égoïste et à penser à toi et à ta meuf pendant quelques jours, c'était le foutoir et ça te mettait en rogne. "Et moi aussi Lola j'ai besoin et envie de passer des moments avec toi ! Mais ces derniers temps, j'avoue que me faire remonter les bretelles toutes les cinq minutes, ça calme un peu mes ardeurs à l'idée de te voir. Et puis c'est toujours à moi de venir te voir, mais c'est pas parce que je suis le plus petit que je dois faire tous les efforts." Tu hausses les épaules en grimaçant et croises tes bras sur ton torse. Elle aussi, elle pouvait débarquer chez toi de temps en temps, à l'improviste. Te passer un coup de fil ou venir déjeuner sur le campus pendant sa pause déjeuner. Bref, vous deviez trouver du temps pour vous voir sans que cela ne vienne toujours de toi. Mais pour cela, il fallait déjà arrêter de s'engueuler, ce qui n'était pas gagné."Obnubilé par ma copine ?! Sérieusement Lola ?" Ton sang ne fait qu'un tour. Mais merde, il y avait quoi de mal à ça ?! "Mais ce sont nos premiers moments Lola putain ! Et je devrais déjà être blasé et m'en battre les couilles ?! Tu saoules à la fin ! J'ai pas le droit d'être focus sur elle et sur mon bonheur quelques semaines ?! C'est quand même incroyable ça ! Ouais c'est bon tu vas pas bien, on l'aura compris, mais moi personne n'en a rien eu à foutre que j'aille mal ces derniers temps. Moi aussi j'étais au bout du rouleau, t'as pas le monopole du malheur ok ? Ca n'a peut être rien à voir mais j'ai morflé avec Reyna, j'ai cru mourir d'angoisse pour Alexander, je me sentais seul et j'étais triste et j'ai même pas pu m'apitoyer sur mon sort parce qu'il y avait toujours quelqu'un à écouter, à soutenir, à soulager, quand moi j'étais à bout ! Mais Vesta était là ok ?! Et maintenant qu'elle est dans ma vie et que je me sens de nouveau heureux, faudrait que je la laisse de côté pour ne me focaliser que sur toi ?!." . Ca crie dans l'appartement, entre les tiens et ceux de Lola, et la bière qu'elle renverse tandis que tu finis cul sec la tienne, les mains tremblant de te mettre autant en colère. Jusqu'à ses derniers mots, ceux qu'elle lâche dans un souffle alors que ta bière t'échappe des mains et vient s'écraser sur le sol. "Qu...Quoi ?! Tu as revu un de ces connards ?" Toute la colère s'échappe de ton corps instantanément, parce qu'en revoyant ses larmes tu revois ses angoisses de cet été, ses tremblements dans la nuit et ses sursauts dans la rue. Tu la revois perdue et terrifiée quand on l'approchait par surprise. Alors tu tires sur son poignet et vient la coller contre toi dans un souffle, glissant tes mains derrière son dos et ton nez dans ses cheveux."Pardon... Pardon... Je savais pas..."
 

On m'a toujours appelé "bébé Lola" à cause de ma petite taille, de mon poids faible et de ma tête d'enfants que je garde même aujourd'hui, en haut de mes vingt trois ans. Mais je ne suis plus une enfant. La vie a fait que j'ai grandis un peu trop brusquement mais je suis en perpétuelle adaptation pour tout et n'importe quoi. Parce qu'à être protégée, je n'ai jamais eu à m'inquiéter de quoi que ce soit. Je n'ai jamais eu besoin de faire avec les autres, étant toujours là pour lisser les angles, désamorçant les bombes avant qu'elles n'éclatent. Mais aujourd'hui et depuis cet été, je suis incapable de tout garder, de tout gérer. Mon château s'est effondré et je peine à le reconstruire. Le sable, c'est fort peu fiable. Je l'écoute et les mots qui viennent dans ma bouche déclencheraient une guerre que je ne suis pas prête d'entamer. Pour qui je le prends ? Je n'en sais trop rien tout simplement parce que je ne reconnais plus mon frère. C'est toujours à toi de venir ? Que je demande en le regardant droit dans les yeux. Je ne sais même pas ce que j'ai envie de dire là dessus parce que je sens qu'on va s'embrouiller d'avantage et ça m'agace fortement. Ça a toujours coulé comme de l'eau de source, Edgar et moi, et voilà qu'on s'écorche, tirant à balles réelles. Tu veux qu'on fasse comme les gens qui se disent potes mais n'en sont pas ? Un coup chez toi, un coup chez moi ? Sans compter qu'avec mon embauche récente, je préfère rester au maximum à la maison - et le trajet, ça prend du temps - pour avancer sur les créations. Mais il serait capable de me dire que s'il n'avait pas besoin de se déplacer, ça serait plus facile pour lui de réviser. On peut tous se trouver des milliers d'excuses. Et les mots, chargés de peine et de colère continuent de fuser entre Edgar et moi. Si te fermer auprès de nous pour nous écouter t'enlèves ta jugeotte, tu m'excuseras mais arrêtes tout de suite de vouloir aider tout le monde. Que je lâche avant de mordre ma langue et de lui expliquer l'effet de ce que Vendredi m'a fait. Je n'en ai parlé à personne, essayant de gérer tant bien que mal toutes les émotions ressenties mais c'est difficile. Alors les mots sortent tout seul, parce que j'en ai assez de tenir la barque à flot et ce, à bout de bras. Je suis fatiguée, incapable de gérer tout ce qu'il se passe dans ma tête et de gérer le monde autour de moi qui ne cesse de changer et de tourner. Et c'est ma tête qui tourne, mon coeur qui lâche et qui craque. Oui. Et moi je l'ai reconnu mais lui ne m'a pas reconnu. Et je ne sais pas si c'est sensée me rassurer ou non. Parce que s'il ne se souvient pas de celle que je suis, y a-t-il eu d'autres filles comme moi dont il ne se souvient pas même du visage ? Pourtant, la peur a traversé mon visage quand je l'ai croisé dans les bureaux de notre client. Tu pouvais pas savoir. Que je dis entre deux sanglots. Il pouvait pas savoir parce que c'est arrivé si vite et que je comptais tout garder pour moi, tout gérer seule comme une grande fille. Et je voulais rien dire parce que je voulais pas briser ton petit bonheur mais je sais pas faire semblant. Je peux plus faire semblant. Être celle qui ne donne pas son avis, celle qui suit gentiment les recommandations et envies d'autrui. Je ne sais plus faire. J'implose. Greg est pas au courant. Que je souffle doucement. Je stressais à l'idée de retourner à New York sans toi ou Greg... Et j'avais bien raison. Et je sais bien que ce n'est pas une excuse à mon comportement, que j'étais déjà réticente bien avant cela mais cette rencontre n'a fait qu'accentuer mon malêtre général et tout ce qui a suivi après. Et je sais que ce n'est que le début.

Jeudi 11 mars :

Tu débarques avec des scones pour le goûter, comme tu en as parlé la veille avec Lola. C'est vrai que ces derniers temps, t'as un peu fais le mort et t'as pas passé trop de temps avec ta grande soeur. Avec personne d'ailleurs, si ce n'est ta copine et les membres de son gang que tu es actuellement en train de rejoindre petit à petit. T'as eu la main pétée en début d'année, il y a eu l'emménagement de Vesta chez toi, la tempête de neige, la reprise intense des cours... Et tu n'es surement jamais resté aussi sagement chez toi les samedis soirs. Faut dire qu'avoir une amoureuse qui t'y attend, ça change les choses. Mais là, tu pars à la Nouvelle Orléans le lendemain, et il était hors de question que tu ne passes pas faire un petit bisou d'au revoir à ta casse pied de soeur, et remettre les compteurs à zéro, pour savoir ce qu'il se passe en ce moment dans sa vie.
C'est moiiiii ! Que tu gueules en toquant à la porte pendant que tu entends Rio japper déjà derrière. On ne te reprendra plus JAMAIS à rentrer chez Lola et Greg sans frapper, tu as bien retenu la leçon. Quand Lola ouvre, tu poses un baiser bruyant et baveux exprès pour l'embêter sur sa joue, lui fous les scones entre les bras, et vient chopper la bestiole entre tes jambes. Mon gros pépère, mais t'en finis plus de grandir toi ! sous les attaques de sa langue sur ton menton tu te marres et le reposes au sol avant de rejoindre Lola dans la cuisine, tout sourire de la voir. Alors princesse, comment tu vas ? J'ai raté quoi ?. Tu viens la prendre un peu dans tes bras, nichant ton nez dans ses cheveux, en soupirant d'y être s'y bien. C'était la famille ça. Quand tu ne la voyais pas pendant longtemps, t'avais pas l'impression qu'elle te manquait, et pourtant, quand tu la retrouvais, tu te demandais comment tu avais fait pour tenir tout ce temps sans elle.

Est-ce que mon petit frère me manque ? Oui, bien entendu. Est-ce que je suis jalouse qu’il n'ait plus autant de temps pour moi depuis qu’il est avec Vesta ? Un petit peu. Est-ce que je vais lui faire la remarque ? Clairement que non. Aujourd’hui, si Edgar vient à la maison, c’est pour passer un bon moment ensemble et clairement pas pour jouer au règlement de compte. Je ne fais pas beaucoup d’efforts non plus alors je ne peux rien dire. En tout cas, j’ai une petite idée à lui proposer cette après-midi et j’espère qu’il sera partant. Tonton ne devrait pas tarder. Que je dis en regardant Rio et le chiot - à vie, il restera mon bébé, mon chiot mais il a bien grandi et les cours de dressage lui font du bien - commence déjà à tourner en rond et à être tout fou. C’est, bien entendu, ce moment que choisit Edgar pour arriver et il le fait en bonne et due forme, comme à son habitude. Rio aboie et je lève les yeux au ciel. Rio, assis. Et arrête d’aboyer. L’animal me regarde avec ses deux billes bleues mais s’assied sagement. Seulement, Edgar rapidement dans l’appartement, Rio se relève et fait la fête à son oncle pendant que moi, j’essuie ma joue avec dégoût, lâchant un Ew. bien sonore avant de filer vers la cuisine et déballer les sucreries. Je les regarde avec envie, la main au dessus de l’assiette et quand j’entends la voix d’Edgar, je sursaute et me retourne, le dévisageant avec un grand sourire. Il n’a rien vu, il n’a rien pu voir. T’as raté que je ne suis plus princesse. Que je lance avec un large sourire, comme pour détendre l’atmosphère. C’est un sujet qui me touche encore énormément mais plus au point d’être mal. En vrai, la routine. Que je dis en enroulant mes bras autour de son petit corps quand il me prend dans les siens. Greg bosse beaucoup trop, je bosse beaucoup trop... Ce n’est rien de le dire. Mais c’est ça, la vie d’adulte, non ? Et toi alors ? Les Caraïbes ? Je me demande si Vesta lui a dit que l’on s’est croisé en soirée l’autre jour. Au pire, je le ferai plus tard. Et maintenant la Louisiane… C’est tranquille les études à Harvard dis moi. Et je dois avouer que ça me manque un peu mais je sais que j’ai fais le bon choix en abandonnant tout pour mon poste chez Versace.

Jeudi 11 mars :

T'es toujours ma princesse à moi. Que tu souris quand elle se retourne vers toi, l'oeil inquiet, comme surprise la main dans le sac. Qu'est ce qui lui arrivait ? Tu sourcilles mais ne dit rien parce qu'elle enchaine sur sa vie et quelques questions sur la tienne. Tu l'enfermes entre tes bras pour la serrer contre toi.Ouep j'imagine... J'ai pas trop de ses nouvelles moi d'ailleurs. Comment il va le grand ? Et toi, tu bosses beaucoup mais tu kiffes toujours ce que tu fais aussi Lolette ?. Ca chamboulait tout, son nouvel emploi et ta vie d'étudiant, son amoureux à elle et ta copine à toi, mais vous alliez bien finir par trouver l'équilibre, non ? Ce qui comptait c'était que vous soyiez heureux et que vous sachiez que vous pouviez compter l'un sur l'autre à tout moment en cas de besoin. Tu lui montres ensuite tes bras bien bronzés, fier comme un gosse. Et bah les Caraïbes, voilàààà ! Regarde moi ça, si je ressemble pas à un petit prince anglais avec ce teint halé. tu te marres parce que tu as si peu la tête de l'emploi que c'en est comique. A croire parfois que tu as été adopté, vous en plaisantez entre vous. Sinon, plage de sable fin, soleil, farniente, et un programme très peggi 18 que je vais t'épargner. ris tu dans un petit clin d'oeil goguenard.Et ouais la Louisianne, bah écoute, fallait pas lâcher tes études ma vieille hein !. Tu la prends par les épaules pour venir ébouriffer ses cheveux affectueusement. Bien que tu n'en penses pas un mot, elle a bien fait d'accepter ce boulot de folie qui lui tendait les bras, et de plonger à corps perdu dans sa nouvelle vie d'adulte. On se les mange ces scones alors ?. Tu souris comme un grand couillon. C'était bien pour ça que tu étais venu non ? Manger des scones avec elle tranquillement et faire une mise à jour de vos vies respectives.